This – IS – the World Championship!
C´est LE championnat du monde, quand même !
C´est LE championnat du monde, quand même !
Et alors ?
La crème de la crème est là, les concurrents vont donc bien gérer leur efforts
en plus d´aller plus vite que dans une course normale (oui, un Ironman est une
course normale !). Il y aura donc forcément moins de personnes à
récupérer, à rattraper sur chaque tronçon. Qu´on se le dise !
So what? Well, first, the field is the best of the best.
They said only 3% make it to Kona. 2400 athletes out of 85 000 Ironman sign-ups
across the world (pretty cool, huh?). And? Well, second, pacing will be a
different game. Less people will blow, less people to catch up in each segment.
Important to know when you need mental boost.
We leave the house, 5AM. I´ve been up for a good hour, awake
before the alarm. First, a pain. A new one. In the right butt cheek. That´s a
change! My sciatic has been dreadful for the last 2 months, but on the left
side! This morning, it´s a tight muscle pain, on the right side. So I started the
day stretching, on the floor, even using a golf ball to break the muscle knock.
Il est 5h du mat,
on part de la maison. 5h02, même. Je suis stressé sur le timing. Nous ne sommes
qu´à 10 ou 15mn du départ, mais il y a 2400 athlètes à
« immatriculer » ce matin. Et cela risque de prendre un peu de temps.
Mais au réveil, petit désagrément : j´ai une belle douleur dans la fesse
droite. Oui, la droite. Cela fait juste 2 mois que je bataille contre une
sciatique, à gauche. Et ce matin, c´est une contracture dans le fessier droit.
L´ironie, totale ! J´étire, je masse, il faut que ça passe.
Kevin, et tout l´équipe de supporters me
dépose proche du départ, alors qu´ils vont poser les voitures un peu plus loin.
L´aventure commence maintenant.
Je file d´un pas toujours un peu stressé vers l´hotel, sur le parking en effet.
Une première queue commence. 5h20, je pars à 7h05.
Je file d´un pas toujours un peu stressé vers l´hotel, sur le parking en effet.
Une première queue commence. 5h20, je pars à 7h05.
Kevin is driving
the first car, Olivier or Elodie the second. I have a full crew to
support me today. Even if the course is not so much family & friend
friendly (no loop, we might see each other 3 or 4 times, at best). But Hawaii
is family & friend friendly…
They drop me off close to start, and they go park. See you
later!
I pace quickly to the start area. They are almost 2400
athletes to be marked up – that´s gonna take some time. And then I have to
prepare the bike, and the rest.
5h20, I´m here. My start is at 7h05.
We´re welcomed with a big line. Queueing a first time, to check our bags. Only
the “pre-swim” bag is allowed. And when they check, they do it only 1 person at
a time. It´s the bottle neck. We wait. And move forward, a step at a time.
And of course, some people didn´t know – huge backpack… they
pull aside, empty everything to reshuffle everything into the small transparent
plastic bag, rolling the backpack as well in it. A bit messy.
I´m ok, I have my pre-swim bag and my water bottle.
I´m ok, I have my pre-swim bag and my water bottle.
I´m cleared now to move to the next step.
Le controle du
sac, on a un sac dit “pre-swim” – avant natation. Il était clairement écrit et
expliqué que l´on ne devait prendre que cela pour le départ. Et bien sûr,
certains arrivent avec le beau sac à dos de l´épreuve (tu peux y loger un
sanglier presque). Ils doivent se mettre sur le côté pour tout vider, et
tenter de faire tout rentrer dans le petit sac plastique…
Je me suis épargné ce stress, j´ai mon sac pré-natation et ma gourde pour remplir la gourde aéro.
Dans la queue, j´entends quelques français, c´est Foufou. Un senior de l´épreuve, une figure de la scène Ironman française. Je l´avais rencontré à Florianopolis, et le suivre sur Facebook nécessite presque un temps plein !
On passe au compte-goutte, une personne à la fois. C´est calme, et toujours plein de volontaires.
Je me suis épargné ce stress, j´ai mon sac pré-natation et ma gourde pour remplir la gourde aéro.
Dans la queue, j´entends quelques français, c´est Foufou. Un senior de l´épreuve, une figure de la scène Ironman française. Je l´avais rencontré à Florianopolis, et le suivre sur Facebook nécessite presque un temps plein !
On passe au compte-goutte, une personne à la fois. C´est calme, et toujours plein de volontaires.
On avance, vers
la queue suivante. Il est 5h28. Il reste 1h30.
Maintenant, c´est pour récupérer son tatouage (temporaire) pour le numéro de
dossard. Ils sont répartis sur plusieurs tables, je trouve celle pour 800 à
1000. Le 990 s´il vous plait ! Merci. Un selfie avec la volontaire.
On avance, vers…
la queue suivante ! Il est 5h31.
I reach the race number pick-up. #990 please, thank you,
selfie please!
And I´m off, to the next line… It´s 5h31.
And I´m off, to the next line… It´s 5h31.
It´s time to be marked. Here, there must 6 or 7 lines, you
pick your own, and then you to one of the 4 volunteers who raises the hand when
available. Good process!
I chat with the lady, all the volunteers are joyful, efficient, and supportive. This is awesome. She is a race number sticking pro! I´m taken care of in seconds, and I almost forget to take a selfie. I want to recognize them beyond the “thank you” they well deserve.
I chat with the lady, all the volunteers are joyful, efficient, and supportive. This is awesome. She is a race number sticking pro! I´m taken care of in seconds, and I almost forget to take a selfie. I want to recognize them beyond the “thank you” they well deserve.
Like a pro - Comme un pro |
5h35 – I´m done, I queue simply to move forward towards the
bike park. It´s quite narrow to get here. Many “Aloha” / “good morning” on the
way, they are great!
C´est un
aiguillage dense qui nous amène vers une équipe de volontaires pour le collage
du numéro. Je me retrouve rapidement devant mon experte, elle a tout prévu. En
2 temps, 3 mouvements, mes numéros sont en place sur les avant-bras, car j´ai
(ou j´aurai à partir du vélo) un maillot à manches courtes. Selfie et je file.
On avance, au
pas, à la queue-leu-leu, vers le parc à vélo. Beaucoup de bonjours ou « aloha »,
ou bonne chance de la part des volontaires. Ils ont des t-shirts de couleurs
différentes selon leurs tâches. Ils sont aux petits oignons pour nous!
Nouvelle queue, c´est
la pesée, habillé. 162 pounds – ça fait combien ? Je sors le téléphone
pour calculer. Il faut diviser par 2,2 lb/kg. 73,6kg. C´est lourd ça. Ahaha.
Pas de souci, je suis au poids de forme.
New line, it´s to check the weight : 162 lbs. Except I
have no clue how heavy that is. I do the math with the phone, 73,6kg. A bit
heavy I think. But I know I´m at race weight. But I weight always myself after
training…
It´s moving fast now. There is a line for sun screen and
Vaseline, but first want to take care of the bike first. So I skip this, and
pace to the bike park. But I recognize a Scottsdale Trisuit, the same as
Adrianne´s – a former Sun Devil swimmer, turned into an amazing Age group world
champion in Olympic distance triathlon (triathlon for mentally healthy people
vs. the mentally ill people racing Ironman distance). I mention that I´m a
friend of Adrienne, wish the lady good luck, leave, and… go back to take a
selfie.
I enter the bike park, finally. 5h40. And here comes
Giuseppe, the Italian from Curitiba: guess what? Selfie!
(Mark Allen walks by in the returning airplane as I´m
writing – pretty cool…)
J´avance vers la
queue suivante. C´est pour la crème solaire et la vaseline. Je passe, car je
veux d’abord m´occuper du vélo. Mais je reconnais le maillot de tri du club de
Scottsdale. Club d´Adrienne Leblanc, ancienne nageuse d´ASU, devenue championne
du monde Amateur (de sa catégorie) à plusieurs reprises sur distance olympique
(triathlon aussi). Je passe le bonjour, et repars, puis reviens, j´ai oublié de
faire le selfie !
J´entre dans le
parc à vélo, enfin. Et c´est Giuseppe qui en sort, déjà prêt. C´est un Italien
de Curitiba. Selfie !
Le vélo, je
vérifie les roues, il y a toujours un peu de pression (j´avais dégonflé hier
car le vélo a passé la journée en plein soleil). Je vérifie les chaussures,
restées accrochées aux pédales, pour les vider de l´eau de pluie car il y a eu
un bel orage hier soir. Ca va, c´est mouillé, sans plus.
J´emprunte une
pompe, gonfle sans problème (toujours un peu le stress le gonflage) à 9,5 brs
les boyaux. Nickel.
Je mets les élastiques aux chaussures pour qu´elles restent à plat.
Je remplis la gourde aéro. Le casque est déjà en place. Heu, je crois que c´est terminé pour le vélo. Je suis bien sur une vitesse facile pour démarrer. C´est bon.
Je mets les élastiques aux chaussures pour qu´elles restent à plat.
Je remplis la gourde aéro. Le casque est déjà en place. Heu, je crois que c´est terminé pour le vélo. Je suis bien sur une vitesse facile pour démarrer. C´est bon.
Finally at the bike – I can settle down a little!
I check the wheels first, there is still pressure – I released most of it yesterday as the bike stayed the entire day in the sun. I check the shoes as well, to see if they are full of rain water. No, it´s a bit wet from last night storm, no big deal.
I borrow a pump and inflate now to 9,5 bars. 0,5 bar margin vs. the limit, for the temperature increase we will see throughout the day.
Elastic bands for the shoes, so they remain flat during the transition out of the park.
I check the wheels first, there is still pressure – I released most of it yesterday as the bike stayed the entire day in the sun. I check the shoes as well, to see if they are full of rain water. No, it´s a bit wet from last night storm, no big deal.
I borrow a pump and inflate now to 9,5 bars. 0,5 bar margin vs. the limit, for the temperature increase we will see throughout the day.
Elastic bands for the shoes, so they remain flat during the transition out of the park.
I fill up the aero bottle in the front. Helmet check, gear check. I´m done!
5h50, I start at 7h05. I have time to kill. I try to find some friends if they
are at their bike.
I find Lucas, he´s attaching food to his bike. We take a
picture together and I send it to the team, back in Brazil – the torcida as
they call it. Many of them will follow our progress, and the pros’, through the
night.
I decide to go in line, again, for a final pit stop at the toilets. While I
queue, I see more volunteers leaving for the swim course in their kayak. NBC
drone crew is here too. Impressive material.
The guy next to me points out the ROKA buoy – they are pushing it back to shore – it´s deflating – too bad. I wanted to swim to it during warm up and use it to wait, and eventually to push of the wall if feasible. Never mind.
The guy next to me points out the ROKA buoy – they are pushing it back to shore – it´s deflating – too bad. I wanted to swim to it during warm up and use it to wait, and eventually to push of the wall if feasible. Never mind.
5h50, cela me
donne du temps libre maintenant. Je peux tenter de retrouver quelques amis dans
le parc. Lucas, mon copain de club, termine la préparation du vélo. Il y
attache la nourriture. On fait une photo ensemble et je l´envoie de suite à
l´équipe, au Brésil. Ils vont passer une bonne partie de la nuit à , nous,
ainsi que les pros, suivre via Internet cette nuit pour eux.
Je décide de rester sur le thème du jour : faire la queue. Je vais aux
toilettes. On papote avec le voisin, son premier Kona aussi. La chaine télé NBC
a ses drones en l´air – matos impressionnant. Ca plairait à Olivier tout ça.
Des volontaires partent en mer, sur leur kayak. Ils vont assurer notre
sécurité. D´autres poussent, en palmant, l´énorme bouée ROKA qui est en train
de se dégonfler. Dommage, je voulais l´utiliser pour m´y accrocher en attendant
le départ. Et éventuellement l´utiliser comme un mur de départ. Cela aurait un
moyen de me dégager de la masse au départ. Dommage.
Volunteers aheading out - Les volontaires en kayak partent vers le départ |
Je repère Michellie
Jones, une ancienne pro Ironman and athlète olympique américaine. Je lui dis
que je me souviens encore la voir courir ici, alors que je commençais le
triathlon quand nous habitions au Japon. Ca la fait sourire. Elle me souhaite
une bonne course. Je ne la dérange pas avec un selfie, mais j´y ai pensé !
Ha ha ha.
Après la pause
technique, je retourne vers la zone de « crémage », j´aperçois la
maman de Lucas, ainsi que Fernanda, une autre copine de club. Elle accompagne
son ami qui participe.
Je me pose,
m´assois un moment. Il faut économiser les jambes en attendant d´aller se faire
badigeonner. Je souffle. C´est Kona, une grosse journée devant nous tous, les
athlètes, les supporters, les volontaires. C´est un privilège incroyable d´être
ici aujourd´hui.
After my ultimate pit stop, I head back to the “creaming” area.
I come across Lucas´s mother who is in the stands. And Fernanda, another
teammate, who is supporting her boyfriend in the race.
I go sit down before it´s time to “get creamed”.
I exhale slowly, we´re here! Big day head. For the athletes, for the supporters, for the volunteers. I´m so privileged to race here today. Mythic course, gruesome conditions, along the pros, and la crème de la crème.
I exhale slowly, we´re here! Big day head. For the athletes, for the supporters, for the volunteers. I´m so privileged to race here today. Mythic course, gruesome conditions, along the pros, and la crème de la crème.
I go get some sun screen: more queuing. The volunteer has
medical gloves, and a huge cream pump. I asks for double layers on the neck and
a specific touch around the waist. As I´ll lean forward for most of the bike
course, my lower back will be exposed. And I might pull up my shirt in the
front if the temperature is too hot on the run. I need to maximize the cooling!
Without getting sun burnt!
Next queue, Vaseline. To avoid painful shafting from the
speedsuit, or the suit itself. I had some issues in Zurich with my ugly orange
suit. And the countermeasures weren´t efficient when I did the test swim
earlier this week. But I took 3 countermeasures this morning: I pull my shorts
a bit lower than the skinsuit, spread Vaseline generously and fold the suit
were the apparent aggressive stitching is to prevent any rash.
Je vais me faire
badigeonner d´écran solaire : encore la queue ! La dame étale cela
avec des gants médicaux, elle a un pot énorme. Je fais double ration sur la
nuque et une attention spéciale sur le tour de taille. En vélo, en position
aéro, j´ai le bas du dos exposé et en course à pieds, je risque de remonter le
maillot pour conserver le ventre à l´air. S´il fait très chaud…
Petite ligne
d´attente pour la vaseline, je protège contre les irritations du maillot ou de
la combinaison. Lors de l´Ironman Zurich, la combi m´avait bien irritée
l´intérieur de la cuisse. Et je n´avais pas trouvé la solution lors de
l´entrainement plutôt cette semaine – c´était un peu rouge…
Aujourd´hui, c´est ceinture et bretelle pour éviter cela : Vaseline en abondance, je garde le bas du short apparent, plus bas que la combi et j´ai fait un « ourlé » sur la couture de la combi qui semble à l´origine du problème.
Aujourd´hui, c´est ceinture et bretelle pour éviter cela : Vaseline en abondance, je garde le bas du short apparent, plus bas que la combi et j´ai fait un « ourlé » sur la couture de la combi qui semble à l´origine du problème.
Je rends mon sac,
et mon téléphone (fini les selfies !). Et pars vers le départ, on entend
le canon du départ. Les pros homme viennent de partir. Il est 6h35. Je pars
dans 30mn.
Je n´ai gardé qu´un bonnet (au lieu de 2 parfois) car l´eau est chaude, et cela serrait trop lors de l´entrainement. Le risque avec un seul bonnet, c´est de perdre le bonnet, qui peut glisser doucement, au fil des km. J´ai mes lunettes et un gel.
Re file d´attente. Je m´assois par terre. Quelques gars me copient. On poireaute. Ca parle peu. Je salive dans les lunettes pour éviter la buée. Je prends le gel.
Second coup de canon, les pros femme viennent de partir, ils nous laissent aller vers le départ. Il est 6h45. Cela laisse encore beaucoup de temps avant le départ – et je ne veux pas pageoter pendant une 1/2h avant le départ.
Je n´ai gardé qu´un bonnet (au lieu de 2 parfois) car l´eau est chaude, et cela serrait trop lors de l´entrainement. Le risque avec un seul bonnet, c´est de perdre le bonnet, qui peut glisser doucement, au fil des km. J´ai mes lunettes et un gel.
Re file d´attente. Je m´assois par terre. Quelques gars me copient. On poireaute. Ca parle peu. Je salive dans les lunettes pour éviter la buée. Je prends le gel.
Second coup de canon, les pros femme viennent de partir, ils nous laissent aller vers le départ. Il est 6h45. Cela laisse encore beaucoup de temps avant le départ – et je ne veux pas pageoter pendant une 1/2h avant le départ.
I turn in my pre-swim bag, with the phone (no more selfie
until the finish!).
The gun goes off, pro men just started. I go in line to access the swim start. I sit down on the ground, saving the legs, saving the legs! A couple fellows copy me. Not such a bad idea, isn´t it?
I kept my cap, only 1. Too hot, too tight otherwise. But with a single cap over the goggles, the risk is to lose the cap during the swim – it´s a thin cap.
The gun goes off, pro men just started. I go in line to access the swim start. I sit down on the ground, saving the legs, saving the legs! A couple fellows copy me. Not such a bad idea, isn´t it?
I kept my cap, only 1. Too hot, too tight otherwise. But with a single cap over the goggles, the risk is to lose the cap during the swim – it´s a thin cap.
I start spitting in the goggles to avoid mist during the race.
Second gun start, women pro. I get up, drink a gel, and head to the start area. But once I go down the stairs, I wait on shore. It´s too early to get in.
I get in up to the knees, and wait. It´s race time, the smile on my face is getting bigger.
Second gun start, women pro. I get up, drink a gel, and head to the start area. But once I go down the stairs, I wait on shore. It´s too early to get in.
I get in up to the knees, and wait. It´s race time, the smile on my face is getting bigger.
Behind us, an Hawaiian band is playing local tunes. It´s
both soothing and motivating. On the left, the pier and the crowd, on the
right, the peer and the bike park. The sun makes it difficult to see out there.
But I see, in the back, someone agitating desperately balloon sticks. Could it
be?
It looks like Elodie, and… a bit to the left, I think I see
a chicken hat. That´s Olivier French rooster hat! I found my support crew in
the middle of thousands of spectators!! Yeah!!!
I wave, they wave back, Olivier´s hand is very high with his camera to take pictures. I think I hear Sandy and Sullivan.
I wave, they wave back, Olivier´s hand is very high with his camera to take pictures. I think I hear Sandy and Sullivan.
Je descends les
escaliers, mais n´entre dans l´eau que jusqu´aux genoux. Je me cale à gauche en
attendant pour laisser les autres entrer dans l´eau. Je patiente un peu et
profite du spectacle.
Musiciens
hawaïens derrière, les pros au loin, en face. Le parc de transition à droite,
et un peu à contre-jour, le public à gauche. C´est BLINDÉ de monde. Comme sur
les vidéos !
Le sourire monte, la course va enfin commencer…
Je scrute le public. Ca s´agite chaque fois que je regarde dans un coin, un peu
derrière. Avec des bâtons gonflables. Je regarde à 2 fois. Est-ce
possible ? Je reconnais Elodie, puis le coq tricolore vissé fièrement sur
la tête d´Olivier. C´est bien eux !
Incroyable, parmi les milliers de spectateurs, arriver à les voir. Je crois percevoir les cris de Sandy & Sullivan.
Je pense que la combi « vilain orange » a été efficace !
Incroyable, parmi les milliers de spectateurs, arriver à les voir. Je crois percevoir les cris de Sandy & Sullivan.
Je pense que la combi « vilain orange » a été efficace !
Time to rumble - Quelqu´un est content d´être là! Ma photo préférée - Crédit Olivier |
Je me reconcentre
un peu, regarde le parcours, décide de mon placement, bouge un peu (certains
disent que j´ai dansé), puis vers 6h55, c´est l´heure d´y aller.
I think the ugly orange suit helped them spot me in the mass
in black…
I refocus a bit, looking forward, deciding where I´ll seed
myself in a few minutes. I move a little to start warming up – there is even a
claim saying I danced…
By 6h55, it´s time to get in.
I swim under the rope line towards the middle of the starting line. Very calm strokes, feelings are great. Pure joy. Arms are light, legs too.
I swim under the rope line towards the middle of the starting line. Very calm strokes, feelings are great. Pure joy. Arms are light, legs too.
Je me glisse sous
une corde pour me retrouver un peu seul pour nager vers la ligne de départ. Les
sensations sont excellentes, je nage tout en glisse.
Time to go - Quand il faut y aller, ... |
I reach position
quickly. It´s not too dense yet. I start talking around. A Spanish guy,
wishing for 54 or 55mn swim. Then I find a young German seeking a 48mn swim.
That´s my type of guy. I want a 50mn if the conditions permit.
6h58, 7mn to go. I relax, doing the minimum movements to stay afloat, to save
energy.
Je vais vers le
milieu, il y a encore pas mal d´espace. Je me cale au premier rang. Et commence
à regarder qui pourrait être un bon nageur… Difficile, donc je pose la
question : Qui est un bon nageur ? L´espagnol derrière moi annonce un
54mn. Qui dit mieux ? L´allemand, jeune, à ma droite annonce un 48mn. Ce
serait très bien d´avoir ses pieds pour mes 50mn. Je me colle donc à lui. Et
note d´ailleurs qu´il a 2 bonnets, comme les nageurs.
6h58, pour
l´instant, je fais le minimum vital pour rester à la surface. Pas besoin de
s´agiter puisque l´eau est chaude.
Davantage de
monde nous rejoint. Ca se ressert. Je bloque toute personne qui tente de se
mettre entre l´allemand et moi – je l´ai vu le premier ! Mais ça tasse
quand même, de l´autre côté. Il faut commencer à jouer des coudes.
3mn.
3mn.
Doucement, la
ligne virtuelle avance malgré les volontaires sur leur planche qui font un flux
continu devant nous. Ils nous font parfois reculer d´un mètre. Il est repris
dans la minute qui suit.
1mn, je bouge beaucoup les bras sous l´eau pour préchauffer les épaules. Le chrono est prêt à être déclencher. Il a mis du temps à synchroniser avec le cardio et le GPS.
1mn, je bouge beaucoup les bras sous l´eau pour préchauffer les épaules. Le chrono est prêt à être déclencher. Il a mis du temps à synchroniser avec le cardio et le GPS.
Il doit rester 15
sec, je déclenche le chrono, 100% prêt pour le sprint. Je souhaite bonne chance
à mes voisins. BANG, coup de canon. C´est parti!
More people start to join in, in the front line. I have to
push around or warn: no one will keep me away from the German guy! Even if it´s
pushy on the other side.
It´s getting tenser, I start to move more, to warm up.
It´s getting tenser, I start to move more, to warm up.
Even the virtual line is slowly moving forward in spite of the continuous flow
of volunteers on their board. They make us move back sometimes, but the line
drifts quickly forward again.
A minute to go. I set the watch ready for racing, I move
even more my arms under water, to get ready.
After 30sec, I wish good luck to my mates, and soon start the stopwatch – I don´t care about a few second accuracy. But I don´t want to lose time when the gun will go off.
Waiting, waiting, … BANG! We´re off!
After 30sec, I wish good luck to my mates, and soon start the stopwatch – I don´t care about a few second accuracy. But I don´t want to lose time when the gun will go off.
Waiting, waiting, … BANG! We´re off!
Go! En orange. |
I surge, and start sprinting, with the kick full power. I
pass right away the German. I wonder what he was doing, picking his nose or
something!
In very few strokes, I´m cleared from my immediate neighbors. I´m in the lead! Locally, because on both side, I see groups forming. The left side I can manage, I go faster still. On the right, there are more, and they seem faster – but it´s not so clear.
Anyway, I start lowering the intensity. No need to sprint now, I have clear water, I just have to get closer to other fast guys. I consider the left side, but only for a moment. The game is on the right side. So steadily, I start aiming to the right, we´ll meet eventually.
In very few strokes, I´m cleared from my immediate neighbors. I´m in the lead! Locally, because on both side, I see groups forming. The left side I can manage, I go faster still. On the right, there are more, and they seem faster – but it´s not so clear.
Anyway, I start lowering the intensity. No need to sprint now, I have clear water, I just have to get closer to other fast guys. I consider the left side, but only for a moment. The game is on the right side. So steadily, I start aiming to the right, we´ll meet eventually.
Allez, on lance
la machine et je mets les jambes à fond. Du coup, en quelques mouvements
seulement, j´ai décroché l´allemand que je pensais être plus rapide. Je ne sais
pas ce qu´il a fait, mais il est déjà derrière. De l´autre côté, à gauche,
pareil. Il n´y a pas eu photo sur les 10m de chaque côté, je suis devant, avec
déjà une longueur d´avance semble-t-il.
Je fais le point,
plus loin, de chaque côté, des groupes se forment. Je considère rejoindre la
gauche, mais c´est à droite, à la corde, que les choses semblent se passer.
C´est progressivement que je vais les rejoindre, même si cela signifie que certains s´échappent. Ce n´est pas la natation qui est cruciale aujourd´hui.
Je conserve un
rythme soutenu, mais plus en sprint. Je commence à repérer les combinaisons des
gars desquels je me rapproche. Le gars en jaune et blanc me semble bien. Il a
un gars devant.
As I get closer, there is a blue guy, a yellow & white
in front of him. I end up side by side with the yellow & white suit guy. He
seems stocky. And we start to rough it up, fighting for the guy´s feet, the guy
ahead of us. We manage to share, he´s on the inside, on the right. I´m on the
exterior, on the left.
Meanwhile I notice someone coming back to us, on my left.
That´s fine, I´ll grab his feet if he passes.
The effort now is quite casual,
almost easy. Not the time to push, and try anything adventurous. It looks like
I´m exactly where I wanted to be. In one of the lead packs. I finally look up,
forward, as I simply follow the bubbles in front of me – I don´t need to waste
energy for navigation. I see a couple of guys at 10 or 15m ahead. Should I go
for it? I have margin to accelerate vs. my current companions.
I decide not to as the guy on the exterior moves up. I´ll
stick to him. But when he passes, his numerous followers push us – my
yellow/white friend and I. It´s getting quite messy.
Time is up - Prêt? |
J´accoste le
jaune et blanc, on commence à batailler pour les pieds du gars devant. On finit
par partager, il drafte à droite, et moi à gauche, sur l´extérieur. Cela me va
bien. Ca me laisse l´option de m´échapper pour aller chasser devant si
nécessaire. Ou prendre de l´eau calme. Le rythme est maintenant tranquille, une
fois dans les bulles.
Je jette un coup
d´œil vers l´avant – je ne l´ai presque pas fait jusqu´ici (lever la tête pour
naviguer) car j´ai décidé de m´économiser, et je suppose que le gars devant
sait ce qu´il fait. Du coup, je peux nager tranquille, respirer presque tous
les 3 temps, et nager comme en piscine. Devant, j´aperçois quelques bonnets. 2
ou 3 gars sont à 10 ou 15m. Je laisse remonter le gars, et je prendrai ses
pieds – pas besoin d´aller les chercher. C´est trop tôt.
Quand il passe,
ils ramènent un contingent de drafteurs, qui viennent se rabattre sur nous, le
jaune & blanc et moi. Le rythme du passeur doit être trop fort pour la
majorité… qui les oblige à « se jeter » sur nous, pour ne pas sauter
du train. Je suis dans la machine à laver. Je suis coincé à gauche et à droite.
Ça joue des coudes. Je finis par prendre un coup de pieds dans la tête –
Aie ! Heureusement, les lunettes n´ont pas bougé.
Il faut que je me
sorte de là, c´est stressant et fatiguant. Je force le passage vers
l´extérieur, ça bourrine, ça bouscule. Bref, je fraye mon passage et reprends
les pieds du gars qui vient de doubler mon groupe. J´ai décidé que ses pieds
seront les miens : personne ne doit venir s´intercaler.
I even get kicked in the head – ouch – that hurts! This
washing machine moment can´t last. I need to leave this mess to swim without
dispensing too much energy. Boxing and swimming at the same time is tiring…
So I start moving out, towards the left, seeking the feet of
the lead passer. It gets a bit rougher but I overcome whomever is on my way to
settle behind him now. Much better, much “quieter”. Pace is fine. Now, the
objective is clear, stick to the blue suit guy´s feet. And I won´t share.
I won´t share because blue man has taken the lead of whole
pack now. He might even catch the guys in front. I still see them. Now, for
sure, I´m in the perfect position. I can just relax and be patient for the next
3 km. Or a little bit more.
Mon prédécesseur
est en bleu. Il a pris la tête de notre groupe. Je suis ainsi en seconde
position, exactement comme je souhaitais faire. Il ira peut-être même chercher
les gars qui sont encore devant. En attendant, je fais attention à ne pas lui
toucher les pieds (c´est irritant), surveille uniquement les pieds et les
bulles, sans relever la tête hors de l´eau. C´est tranquille.
Ne pas lui
toucher les pieds m´oblige à plonger rapidement la main, au lieu de glisser
davantage. Cela me fait mouliner davantage. Ce n´est pas un mal en soi, je
charge moins les bras ainsi. Coté jambe, c´est léger. Enfin, la respiration, je
reste sur mon habituel 3-2. Tout va bien, il n´y a plus qu´à patienter et faire
la boucle ainsi.
Personne ne
remonte derrière, le leader fait une bonne navigation. C´est vraiment
tranquille. Pas de poisson en vue, ni de tortue. Dommage. Au moment du départ,
il y avait un homme-grenouille sous nous.
Nous rencontrons maintenant une belle houle, ça brasse un peu. Mais ça ne dure
qu´un temps.
Sans faire la
navigation, je me fais presque surprendre au premier virage. C´est la tête sous
l´eau que je vois la grosse bouée. Le leader vire, je tourne dans la foulée. Je
pourrai presque passer. Mais à quoi bon ? Il reste 2km, pour aller gagner
10 ou 15 sec. Le jeu n´en vaut pas la chandelle. Je reste au chaud derrière. Je
dois faire attention, car avec le changement de direction, ma distance varie
vs. les pieds du leader. Je lui touche parfois les pieds. Je dois faire
davantage attention. Je me décale un peu sur l´extérieur, en m´assurant que
personne ne vienne prendre l´intérieur. Je vais refermer la porte bientôt, car
nous allons retourner à droite, pour la dernière ligne droite, de presque 2km.
We´re now facing some big waves, a bit up and a bit down,
and it´s back to normal. I don´t know what that was about. Seems a bit big to
be the waves from a boat…
I keep drafting of the leader with his blue suit. I´m cautious not to touch his feet – it´s get irritating when someone touches them, or pushes them down.
I keep drafting of the leader with his blue suit. I´m cautious not to touch his feet – it´s get irritating when someone touches them, or pushes them down.
To avoid touching, and yet stay close, I sink my hands deep
directly – no gliding. It increases the cadence, and diminishes the stress in
the arms. Like easy spinning.
I check in the back, the group is stretched, no one is
catching up. Smooth times. At this point, the sea floor is too deep, no fish
nor turtles at sight.
I almost mess up when the leader makes the first turn, I
thought he was messing up. I make up for the 1/2m lost, and resume the pace.
But now, with the current or the waves pushing laterally, it´s more challenging
to stay close without touching. As long as there is no one next to me, I can
manage a bigger gap, and shift a tiny bit on the outside. I´ll resume the
initial position with the next turn.
It comes quickly.
Just like a few days ago in practice, it´s easier on the way
back. I can stretch more my stroke, the blue guy in front also gains from the
waves. Pace has increased. Let´s seek efficiency, same effort, better form
should do the trick.
Soon, I start to feel some tickles. The guy behind me is
touching my feet. And soon, I notice him going on the exterior. That´s fine for
me. I shift a tiny bit on the exterior, just in case he wants to grab the
leader´s feet... I make sure I´m in the way, blocking access.
Slowly, the guy is making his move, he comes side by side
with me. Either he keeps moving, and I´ll jump in his feet, either he stays ,
and I´ll keep the “blue” feet for myself.
Le virage arrive
vite. Et comme lors de l´entrainement il y a quelques jours, les vagues nous poussent.
Je peux rallonger ma nage. Le leader bleu fait pareil, et l´allure semble
s´accélérer. C´est l´occasion
d´améliorer la technique, l´efficacité, et rester à la même intensité d´effort.
C´est le focus du moment.
Je repère
rapidement qu´un gars prend l´extérieur, après avoir touché mes pieds un
moment. Il veut certainement joué la place, à la sortie de la natation. Il s´y
prend tôt ! il reste 1800m !!
Je reste focalisé
sur les pieds bleus, en me callant légèrement à l´extérieur aussi. Pas de problème
pour qu´il passe – si c´est le cas, je lui prendrai les pieds. Sinon, les pieds
bleus sont à moi, je lui bloque ainsi l´accès.
Je reste
concentré sur les pieds et les bulles pendant que, doucement, le gars remonte.
Je suis serein, je maitrise le sujet…
Mais bien sûr,
mon nouveau voisin veut jouer et prendre les pieds bleus. Ca frotte un peu, on
respire face à face, a juste quelques centimètres l´un de l´autre. Il est
asiatique me semble-t-il. Pas certain, avec bonnet et lunettes, mais il me
semble typé. Et on se regarde, après s´être poussé quelques fois, et mon ami se
cale à ma hauteur. Il nage ainsi sans drafter les pieds bleus, courageux et
volontaire le jeune homme. Je reste bien dans les bulles et surveille à chaque
respiration la position du gars.
At first, we get acquainted… He tries to go for the “blue” feet,
and I block him while swimming. That means I push with my full body. There is
no way I´m gonna let him in. At times, our faces come so close as we breathe to
each other, so close. After a few pushes, he stops and we swim side by side.
He´s Asian. I´m not absolutely certain because of the goggles and the cap. But
he´s Asian for me.
He remains next to me as we move forward, no more pushing.
It´s courageous on his part, big effort without the draft. I can keep focusing
on the blue feet and their bubbles.
My cap is starting to get loose. I hesitated to wear two
caps – the best solution to avoid this issue. But it felt too tight during
training. I just have to deal with it. It´s a good thing I´m not doing much
navigation otherwise I would have lost it a long time ago!
As it slides slowly on the forehead, I have no choice but to fix it. Or to lose it. My goggles are underneath so I could allow that. But I don´t want to do that – the sea is too nice to get polluted with a swimcap.
As it slides slowly on the forehead, I have no choice but to fix it. Or to lose it. My goggles are underneath so I could allow that. But I don´t want to do that – the sea is too nice to get polluted with a swimcap.
So I roll around, on my back, kicking while grabbing the cap
and readjusting it down. I flip back around and in 3 strokes I`m back in
drafting position. My Asian friend had no chance to squeeze in. And I had the
luxury to look back, we´re leading a small pack. And then you can see the huge school
of fish, of athletes I mean, spread on the swim course!
Mon bonnet
commence, doucement, à remonter sur le front. J´avais testé avec 2 bonnets à
l´entrainement, mais cela m´avait semblé trop serré, trop chaud pour les 3800m.
J´ai donc pris l´option légère qui – je le savais – peut avoir cet
inconvénient. Heureusement que je ne fais pas beaucoup de navigation sans quoi
le problème serait apparu beaucoup plus tôt. On est approximativement au ¾ de
la baignade.
Comme les
lunettes sont en dessous, j´ai 2 options :
-
Je
peux le laisser glisser et le perdre. Aucun impact sur la visibilité, les
lunettes restent en place. Mais c´est polluer…
-
Je
peux le remettre en place, entre 2 mouvements de bras. Mais c´est prendre un
risque de perdre les pieds (cf. mon copain l´asiatique)…
Je roule sur le dos en continuant les
battements pendant que je repositionne le bonnet au bon niveau. Et je retourne
sur le ventre, quelques coups de bras rapides, et je reviens dans la trace,
dans le drafting des pieds bleus. L´asiatique n´a pas pu s´intercaler, et je
peux maintenant dire que j´ai fait du dos pendant l´Ironman de Kona !
Le temps passe,
on commence à voir la digue, enfin. L´effort est toujours raisonnable, mais il
me tarde de sortir de l´eau et passer à autre chose. Car le jeu de patience aquatique
n´est très difficile, mais c´est un peu monotone !
Time flies as I start seeing the pier coming up. Finally.
While the effort is not challenging, it´s a patience game. I want to play on
the ground, with the big boys…
The closer we get, the more tense it gets. My Asian friend
remains, but I see and I feel guys in the back. Pace also increases a notch.
I see something below, a fish? Nope. Someone just lost his blue cap… ahaha
As soon as we reach the peer (200m to go may be), the Asian
and his fellow followers start to move up. It´s the final sprint. I don´t care
about the sprint, or the glory of being in the front of the second or third
group… Weird if you ask me. So I decide to shift away from the mess. They fight
to go on the left, I go on the right, clear water, not too far from the blue
feet. Meanwhile, it looks like the Asian is at the blue guy level.
100m, it´s a mass sprint, like in cycling! I play the game
but not in the mix. I keep up without difficulty. Instead of 2nd
place, I´m in third, or 4th now. No big deal.
50m, it´s mess on the inside. It seems that everyone wants a
piece of “glory”. Meanwhile, I´m quite happy with where I am. I can sprint
without fighting. In the last meters, before getting out, I come back to my
initial position, 2nd or 3rd.
I get out, they are still shuffling on the inside.
L´allure
s´intensifie un peu. L´asiatique fait toujours jeu égal avec moi, mais je vois
et commence à sentir que ça pousse derrière. Je remets un peu de cadence.
Je vois un truc
sous nous, un poisson ? Non, pas du tout. C´est un bonnet bleu. Un des
leaders homme vient juste de perdre le sien… hahaha
Dès que l´on
atteint la digue – il doit rester 200m – l´asiatique et son suiveur mettent le
turbo. Le sprint final semble lancer. Je suis surpris de toute cette
excitation. Il reste juste 180km de vélo et 42km de course à pieds. Pourquoi
autant d´enthousiasme. C´est pas comme si on était pro, à la recherche de la
prime de sortie, comme Benjamin en 2008…
Je décide de me décaler, de m´éloigner de la pagaille à venir. Ils s´accumulent
à gauche, je passe à droite sans perdre les pieds bleus. L´asiatique semble
avoir fait l´intérieur du gars bleu.
100m, on lâche
les brutes. C´est comme un sprint cycliste maintenant. Je n´ai pas lancé la
machine même si j´ai effectivement augmenté l´intensité. Je reste au contact
sans difficulté. C´est le bleu qui se fait remonter d´une ou 2 places.
50m, retour de la
machine à laver : beaucoup d´écume à ma gauche. Grosse bataille pour
passer, de leur coté. Je joue le jeu maintenant, un peu seul, mais avec une
nage efficace. Je reprends ma place de 2nd ou 3ième au
moment où je me redresse sur la plage.
J´ai nagé un peu
plus loin que la moyenne, ce qui me permet de sortir de l´eau plus rapidement.
J´attaque les
quelques marches d´escalier, juste derrière l´asiatique. J´entends d´ailleurs
le speaker parler de Taiwan…
"Taiwan" |
Temps
officiel : 51mn48, 12ieme temps amateur (sur quelques 1700 gars), 1er
de ma catégorie – l´honneur est sauf !
Mais, comme un bleu, j´oublie de déclencher le chrono.
Mais, comme un bleu, j´oublie de déclencher le chrono.
I run to the stairs, while zipping open the orange
speedsuit. I hear “Taiwan” on the loudspeaker – I was right, he is Asian!
Swim time: 51mn48sec. So so time, but 12th time of the amateur men (over 1700), and (thankfully for my reputation) 1st in my age group.
Swim time: 51mn48sec. So so time, but 12th time of the amateur men (over 1700), and (thankfully for my reputation) 1st in my age group.
I zip by the showers without stopping, and totally forget to
lap the watch for the swim time.
Car maintenant,
c´est focus sur la transition. Rien de difficile lors de la transition, mais y
être efficace permet de gagner du temps sur la concurrence, sans effort !
Je passe les
douches, sans m´y arrêter. J´ai déjà ouvert ma combinaison orange, et l´ai
ramenée au niveau de la taille. J´arrive aux porte-sacs – 2400 sacs bleus.
Numéro 990 je crie. Un des volontaires le trouve et me le passe alors que je trottine
entre les racks.
Je file sous la
tente :
-
J´enlève
complètement la combi,
-
Prends
le maillot (le haut) de vélo, enfile doucement les manches (sans que le maillot
ne s´enroule), je ferme la fermeture éclair, sans stress.
-
Prends
la barre énergétique
-
Place
la combi dans le sac. Et le bonnet et les lunettes que j´ai presque oubliés sur
la tête.
Je rends le sac,
et repars au trot, pour faire le tour complet du parc à vélo. Je passe un ou 2
gars dans le parc. Les jambes sont fraiches.
I´m too focused on the transition that I planned as simple
as possible. I just need to put on my bike shirt.
My swim skin is down to my waist when I reach the bag racks.
Caution needed: 2400 bags are here. Well, 2300 may be if I exclude the pros
whom are already on the road. #990 I yell. A volunteer raises his hand: Here,
here! He found it, and hands it over as I run by. Thanks!
I rush to the changing tent:
-
Skin removal: done
-
Open the bag and grab the shirt: done
-
Put it on, GENTLY, so it doesn´t get rolled up:
done and smoothly
-
Energy bar in the pocket: done
-
Skin suit in the bag: done
-
Goggles & cap in the bag: almost forgot,
done!
I run to the bike now as I hand out my bag. We have to go
all the way to the end of the park, and then run back to the bike. I pass a couple
of guys in the park. I feel good, the legs feel light.
I find my faithful ride (almost 10 yr of triathlon life
together), put the helmet on, and off I go. Very efficient transition.
I see the transition exit I think that I need to lap the
watch once I´ll pass the mounting line. That´s when I realize I didn´t lap it
after the swim. So I lap it now, as I run with the bike, pass the line a few
seconds later, and lap again.
I get on, feet on top of the shoes, and start pedaling, I´m
all smile. Come on! This is the World Champs, I´m in the top guys coming out
the water, and out of the bike park. Woo woo!! I´m thrilled, and the public is
excited too! I hear some Allez David but don´t manage to see where from.
The exit is quite abrupt as we need to climb out, turn in
town for a short loop, and then head out for a short climb, before coming back,
and finally heading out for real. And facing the REAL thing.
During the short loop, I manage to put my shoes on, only to
realize the left shoe is too tight. And there is nothing I can do about it.
That´s Murphy´s law application to Kona race – Yesterday when I gave a clean to the shoes, the front Velcro simply ripped off. No way to fix it other than taping the whole thing. It´s taped a little too tight. But at least the set-up is very aero! Ha ha ha.
That´s Murphy´s law application to Kona race – Yesterday when I gave a clean to the shoes, the front Velcro simply ripped off. No way to fix it other than taping the whole thing. It´s taped a little too tight. But at least the set-up is very aero! Ha ha ha.
Je retrouve mon
vélo de bientôt 10 ans. Avec ses nouvelles roues, il ne dépareille pas dans le
parc. Je chausse le casque, et pars au trot. Efficace la transition !
C´est quand que
je vois la sortie que je percute, j´ai oublié de déclencher le chrono à la
sortie de la natation. Du coup, je fais presque un coup sur coup. Chrono, je
franchis la ligne, chrono.
Je monte sur le
vélo, et les chaussures. Derrière les barrières, c´est blindé de monde. Que du
bonheur ! Ce sont les championnats du monde, et je suis à l´avant course
(ça ne va pas durer, certes. Raison de plus pour en profiter !). Beaucoup
de bruits, un Allez David… mais je n´arrive pas à voir d´où cela vient.
La sortie du parc
est raide, puis c´est une boucle en ville, avant de faire un aller-retour dans
une montée. Ensuite, c´est l´ultime passage en ville, avant que les choses sérieuses
ne commencent sur la voie rapide Queen K.
Climb out of T1 - Montée pour sortir du parc à vélo
|
The turn-around comes fast. Free speed now, as I head down
back to town.
The road is a little bumpy, some the riders come out of aero position. I stay down, and pass eventually.
The road is a little bumpy, some the riders come out of aero position. I stay down, and pass eventually.
The road is closed to traffic. Only bikes, going up and
going down. As we´re the beginning of the pack, some spectators cross the road.
It´s usually fine. But I see 2 volunteers standing right in the middle as I´m
going over 50km/h downhill… Something seems wrong so I go out of the aerobars
onto the handle bars, hands on the brake. It looks like they don´t know where
to go, when to go. It seems that the second person is handicapped. When the
person in charge tries to cross, the other person heads the other way. It would
be amusing except I´m seconds to “impact”. So I brake, steer away and avoid the
collision as they still remained spot in the middle of the road. That was close!
Le défile de uber
cyclists commence. Ils passent rapidement, je ne tente même pas une seconde de
m´accrocher. Double patience – c´est trop tôt et si je peux retarder un peu la
douleur dans la fesse gauche…
Les jambes réagissent
bien, la cadence est supérieure à 90 tr/mn. Tranquille, je monte. Il y a
quelques spectateurs ici ou là, parfois aux intersections. Un sourire, un signe
de la main, ou le Shaka, le signe hawaiien (avec le pouce et le petit doigt).
J´ai droit à quelques encouragements supplémentaires.
Le point de
demi-tour arrive vite. Il est temps de mettre la pression sur les
pédales ! J´appuis tout ce que je peux, la cadence au maximum. Et malgré
cela, je me fais déposer par un gars. Je me demande comment il fait ! Et
il doit avoir un braquet impressionnant.
Tous les athlètes
ne sont pas aussi à l´aise que lui car quand on se retrouve sur une partie de
route un peu bosselée, la majorité se redresse de la position aéro. Pas moi, je
suis confortable dans les barres aéro, j´en rattrape quelques-uns.
La route est
fermée aux voitures, justes des vélos. La meute qui monte, et quelques happy
fews qui descendent déjà. Et sur les cotés les spectateurs, plus nombreux de
nouveau. Des gens traversent, parfois, en faisant attention.
Mais je vois
maintenant 2 volontaires, qui m´ont l´air perdu pile au milieu de la route. Je
remonte les mains sur les freins. J´arrive à plus de 50km/h : ça arrive
vite !
La seconde
personne semble handicapée. Quand l´autre veut traverser, l´handicapé part dans
l´autre direction. Ce serait comique si je n´arrivais pas à toute allure. Je
freine un peu, prend aussi large que possible. Ils sont encore coincés en plein
milieu quand je passe.
L´autre chose
surprenante vient des muscles extérieurs des cuisses, les vases externes
( ?). Pas douleur mais fébriles. Une sensation bizarre dans les 2 cuisses,
qui me donne l´impression que le short est détendu et flotte contre la peau.
Vérif faite, tout va bien avec le short. C´est une sensation du muscle ou de
l´épiderme. Bizarre, et bien sûr, jamais eu cela à l´entrainement. Ca ne fait
pas mal, ça passera donc.
Dernier passage
en ville, beaucoup de supporters. Virage à droite, petit raidillon (pente bien
raide) pour aller rejoindre la voie rapide, appelée Queen K. Je passe la montée
en danseuse, le sourire aux lèvres.
Virage à gauche,
on part pour 80km, non-stop, pas de virage serré, pas d´ombre, pas d´abris au
vent. La compétition commence maintenant. Le challenge d´affronter cette course
mythique, c´est maintenant. De plus, cette route Queen K fait partie de
l´histoire de l´Ironman. Combien de fois ai-je regardé la course avec les pros
dans les champs de lave ?
Après à peine
quelques kilomètres, on commence le décor lunaire. A droite, champs de lave. A
gauche, champs de lave, et un peu plus loin la mer. Le soleil, au-dessus. Pas
un nuage en vue. Et invisible, le vent qui semble déjà être de face, ou de 3/4.
Maintenant, plus d´alternative, en position aéro. Je m´y colle.
Et rapidement, je
m´enfonce encore davantage, entre les épaules. Je décolle les omoplates pour
descendre le buste de quelques centimètres supplémentaires. Dans le même temps,
le nerf sciatique se manifeste. Dans la fesse gauche, et ça descend derrière la
cuisse. Ce va être long.
I reach downtown safely, welcome the cheers from the dense
crowd. I can´t locate Sandy and the team. We reach a steep turn right on
Palane. And steep is the climb that follows. Out of the saddle, smile on the
face, all is good. I go up nicely and then, finally, it´s a left turn onto
Queen K – the famous road that will take us all the way to Hawi. 80km nonstop.
Queen K is famous in the sport. You see it on all the
Ironman Kona videos. The pros had epic battles here.
Famous also is its hostility. No shade, no steep turn to
relief the pressure on the pedals, no flats. It´s never flat. And more
challenging is the wind. It´s turning during the race so that it always seems
to be a headwind.
And today is no exception, after a mile, we´re in the lava
fields. And the wind seems to slow us down, already. (and slowing me more than
the guys who fly by me!). The environment austerity is beautiful. Especially
when you can jump back into the car with AC, after taking nice pictures. But
the only cooling system I have is the combination of the hot wind (not so hot
yet) and pouring water on myself.
I stay low in the aerobars, and try to loosen my shoulder
blades so I can go even lower to reduce drag. I put pressure in the legs and
immediately the sciatic nerve shoots pain in the glut and down the leg. It´s
gonna be a long ride.
Life is good - Elle n´est pas belle la vie? |
I´ve been drinking pure water, so far. Now, I can start
adding electrolytes, start eating the energy bar. Soon I´ll start with the
sweet potato I´ve taken along in aluminum foil. I digest it well and it changes
from all the sweetness from the bars or the gels.
After the first aid station in town, I manage to miss the water bottle at the first aid station on Queen K. That gets me stressed out. They weren´t ready to hand it! Or may be it was for the pros. Or it´s for the run. But still, I´m starting to be low on water.
After the first aid station in town, I manage to miss the water bottle at the first aid station on Queen K. That gets me stressed out. They weren´t ready to hand it! Or may be it was for the pros. Or it´s for the run. But still, I´m starting to be low on water.
Rolling through the lava fields brings us past the Energy
lab (infamous for the run), then the airport. A bit later, the tunnel hole from
the cooled lava on the right – there were always people taking pictures there
during the week. Then the beach we visited with the gang last Sunday on the
left.
I don´t look at the speed, or the power. It´s pointless
considering the wind. I manage the effort between the muscle strain (as usual)
and the sciatic pain. And today I have to admit it´s rather on the bad side – I
had easier days in training… And, another Murphy´s law application, the heart
rate monitor is down. Why am I not surprised? I had issue in Floripa. Changed
the batteries after. Started having monitor issues weeks before Kona. And ended
up losing the belt 2 days before the race. So I bought a new one, synched it
with the watch. And even did a couple trainings with the new one, no problem. I
was cautious, before the swim start to have the signal available on the watch.
It was all good. And yet, here I am on the bike, with no HR info… Too bad. I don´t
mind for the bike, I have the power info if I need. But it´s for the run that I
was counting on it to manage the marathon first half. I´ll go by feel.
Jusque-là, je
suis resté à l´eau. Un ravito lors de notre ballade en ville pour commencer à
me recharger en eau. Je pense fonctionner à 95% avec de l´eau, et donc
quasiment pas de Gatorade. Même si la formule est plus digeste maintenant, je
ne me suis entrainé qu´avec de l´eau. Et j´ai assez de calories sur le vélo
entre les barres énergétiques et la patate douce. La patate, c´est pour changer
de goût. Les barres sont en général assez sucrées, même les miennes le sont
moins. Et puis, je la digère bien – elle était aussi à toutes mes longues
sorties vélo lors de la préparation.
Je rate
bizarrement l´eau à la première station sur Queen K. Comment est-ce possible
(je n´ai que cela à faire, me ravitailler !) ? Ils n´étaient pas
prêts ! A moins que ce soit un ravito pour les pros (terminé) ou pour la
course à pieds (pas encore commencé)… Je dois patienter, même si cela me met en
stress car mes réserves en eau me semblent basses.
Les bosses
s´enchainent, tranquillement. Façon de parler. Je mets la pression dans les
jambes pour faire face au vent. Et la jambe gauche me répond par cette douleur
lancinante. Un régal !
On passe les quelques points de repères reconnus dans la semaine. Energy Lab (on en reparlera), puis l´aéroport. Ensuite, c´est le fameux tube de lave (une espèce de grotte dans la coulée de lave). Une voiture pourrait y rentrer. Un peu plus loin, c´est la plage où nous avions été tous ensemble.
On passe les quelques points de repères reconnus dans la semaine. Energy Lab (on en reparlera), puis l´aéroport. Ensuite, c´est le fameux tube de lave (une espèce de grotte dans la coulée de lave). Une voiture pourrait y rentrer. Un peu plus loin, c´est la plage où nous avions été tous ensemble.
Les bons
cyclistes doublent, l´écart est toujours trop important pour que je puis
prendre le train. Je m´en doutais. Le niveau de course fait que je vais
certainement devoir patienter plus longtemps avant de trouver des gens de mon
niveau… Et pour me remonter le moral davantage, j´ai non seulement des gars de
mon âge qui me doublent déjà, mais j´ai surtout des gars qui sont 1 ou 2
catégories au-dessus de la mienne : ils ont 5 à 10 ans de plus, et me
dépose sans difficulté. Ce ne sont pas des championnats du monde pour
rien !
Je repère les français. A. Mechin. Allez Antoine. Je ne sais plus où j´ai vu
son nom complet. J´ai juste retenu car j´ai un collègue de Renault avec le même
nom de famille (il finira 1er amateur français et surtout champion
du monde sa catégorie !).
En parallèle de
cela, je m´occupe l´esprit et veut regarder mes chiffres, sur la montre. Les
watts (le puissance) oscillent pas mal, entre montées et descentes, et avec les
fluctuations du vent (ce n´est pas le mistral non plus). Normal.
En revanche, moins normal, et presque frustrant, c´est le rythme cardiaque – absent. Le capteur ne semble pas fonctionner ! De nouveau. Même problème lors de l´IM Brésil, j´avais changé les piles ensuite. J´avais recommencé à avoir des problèmes de connexion ces dernières semaines. Problème « résolu » 2 jours avant la course, en perdant le capteur, après un entrainement. Du coup, j´avais resynchronisé et testé le nouveau. Tout allait bien. Avant le départ, j´ai surveillé que c´était synchro – tout allait bien. Bon, c´est la vie. Ce n´est pas grave en soi. Je comptais juste surveiller ce critère pour la première partie du marathon, pour éviter la surchauffe et l´emballement… Je ferai aux sensations…
En revanche, moins normal, et presque frustrant, c´est le rythme cardiaque – absent. Le capteur ne semble pas fonctionner ! De nouveau. Même problème lors de l´IM Brésil, j´avais changé les piles ensuite. J´avais recommencé à avoir des problèmes de connexion ces dernières semaines. Problème « résolu » 2 jours avant la course, en perdant le capteur, après un entrainement. Du coup, j´avais resynchronisé et testé le nouveau. Tout allait bien. Avant le départ, j´ai surveillé que c´était synchro – tout allait bien. Bon, c´est la vie. Ce n´est pas grave en soi. Je comptais juste surveiller ce critère pour la première partie du marathon, pour éviter la surchauffe et l´emballement… Je ferai aux sensations…
Je dépasse un lotissement
de luxe, avec ses boutiques haut de gamme. On s´y était arrêté cette semaine,
certains plus que d´autres d´ailleurs… Les vendeurs de Tiffany s´en rappelle
encore !
Encore la routine, boire, s´arroser d´eau pour rester « frais »,
alterner un morceau de barre, un morceau de patate douce, et la sciatique qui
irradie. J´ai du mal à penser à autre chose. Et me vois mal encaisser cela
pendant plus de 3hr. Je prends un anti-inflammatoire – j´avais prévu, au cas
où…
Maintenant, j´attaque une petite portion – 10 à 15 km je pense – que je n´ai
pas reconnu. Ensuite, ce sera la montée vers Hawi, déjà faite avec Lucas.
Entre 2 bosses,
j´aperçois un photographe couché par terre. Bizarre. En me rapprochant, je
constate que son objectif n´est pas dirigé vers nous, mais vers le dos des gars
devant. Très bizarre. C´est alors que je la vois. Il y a, devant son objectif,
une femme qui elle nous regarde. Elle se « cache » derrière l´immense
panneau qu´elle porte. On dirait qu´elle est nue, à l´exception de son chapeau
de cowboy. Hahaha. Le panneau dit « Les Ironmen sont sexy ». Les
gars devant moi se relève de la position aéro pour se retourner, pour voir si
elle est vraiment à poil… Excellent.
Le vent, juste
après la bosse suivante, semble doubler en intensité, et se cale de plein face.
Je n´ose même pas regarder la vitesse, de peur d´être totalement démoralisé. Je
pense que je roule à 20km/h ! C´est le moment (ou un moment) où il faut
serrer les dents, presser sur les pédales, ignorer la douleur de la sciatique,
et surtout rester en position aéro. Je baisse la tête, et reste sur ma besogne.
Quelques gars passent encore, mais eux aussi subissent le vent.
Le médoc fait son effet, je dérouille moins dans les montées, ça tombe bien, car on commence à grimper, on en a pour une quinzaine de km.
Le vent semble
toujours être défavorable. Cela fait 2 hr que je suis en selle. Et ma grande
surprise, je constate que j´ai déjà couvert 70km. Avec le départ tranquille, la
montée en ville, déjà quelque km de montée vers Hawi et le vent, 35km/h de
moyenne. C´est super.
Un gars me
double. Il ausculte mon vélo, et finit par dire, en mentionnant mon paquet alu
(avec la patate douce), « ça a l´air bon ce sandwich ». Et il
file. Ha ha ha.
I ride past the resort hosting Tiffany. We gave it a visit
earlier this week. After this point, I don´t know the road, for the next 10 to
15km. Then I´ll start the Hawi climb which I climbed with Lucas. In the
meantime, it´s still nutrition (bar or sweet potato, salt, water,
electrolytes). It´s also cooling, I often pour water on my shoulders and torso.
It dries fast. I go through the aid station efficiently, getting 2 water
bottles. 1 to refill and drink. 1 for immediate cooling. I throw the second one
away before leaving, keeping the bike light.
Between two hills, I see a photographer laying down on the
ground. Strange. As I get closer, I notice he´s not shooting towards us, in
coming riders. Very strange. He´s shooting our back. Then I notice her. There
is a woman, holding a huge sign, apparently only wearing a cowboy hat. The sign
says “Ironmen are sexy!” ha ha ha. She´s hiding behind the sign, pretending to
be naked. Well, I didn´t check!
The issue is the sciatic. It´s a shooting pain, pretty bad.
Can´t keep my mind off of it. So I take a pain killer – I had anticipated the
need and had one taped to the frame.
And just after the resort, I`m facing stronger wind, much stronger, 100% aligned against me (and the other riders). Speed has dropped drastically, I don´t dare to check the watch. I´m sure I´m below 15miles/hr. Time to tough it up.
Down low in aero position, I push all I can, in spite of the sciatic. Keep pushing, and be patient. Some riders pass, but much slower than usual. The wind is not in my mind!
And just after the resort, I`m facing stronger wind, much stronger, 100% aligned against me (and the other riders). Speed has dropped drastically, I don´t dare to check the watch. I´m sure I´m below 15miles/hr. Time to tough it up.
Down low in aero position, I push all I can, in spite of the sciatic. Keep pushing, and be patient. Some riders pass, but much slower than usual. The wind is not in my mind!
Endure |
It´s now the intersection that leads to Hawi. The climb will
soon start. The scenery is incredible. The ocean on the left is dark blue, the
sky light blue, not a cloud in sight. On the right, the lava fields are covered
by some desert like vegetation. The road is rolling more than at the start. And
we get severe lateral wind gusts as soon as we are exposed. At least the wind
is no longer totally straight against us.
On the good side, the medicine starts to kick in. The pain
reduces, while the muscles are still pushing through. The effort is not too intense,
I keep a good cadence, and keep moving. Passers are becoming more rare.
I check the watch, I´ve been on the bike for 2hrs now. And I´m surprised to see
that I already covered 70km. That´s a 35km/hr average, with the easy start, the
climb in town, the rolling road and the recent headwind. That´s a good news.
The Hawi climb is here. It´s another time to tough it up. I
push a bit more, still a good cadence, tempo mode. The sciatic is still here,
but I start to really enjoy myself. After the patience game back on Queen K
road, now I enjoy the climb. It´s not so steep, but the length and the wind gusts
make it “interesting”. I have two things going for me. First, I´m VERY glad
about my bike set-up. My good old Felt frame is not too wide / thick from the
side & my lower profile wheels (39mm) make the bike very stable against
lateral wind gusts. I see many guys thrown across the road, a good meter swing.
They quickly get out of aero position. I make it without big road swing,
sticking to aero position. The other good thing is the legs. Energy level is
good. Aside from the sciatic numbing, the legs are pushing fine. And it shows
now. There are still some very strong bikers passing, but I´m starting to stick
to some of them, and even catching some up. And we´re only halfway through the
bike. How did they pace to blow so early?
Now, in the heart of the climb, I play along with a couple
guys, including a purple Latino. Purple suit I mean. Between the aid stations
& the wind blows, we keep passing each other. Here, there is no more
drafting packs like I have seen on Queen K. It pisses me off, but not for long.
Their problem.
And you got to admit that even if there are a lot of referees, arriving on a Harley Davidson defeats the purpose of them monitoring. You can hear them miles away! So the packs can spread before the referee can be near them.
And you got to admit that even if there are a lot of referees, arriving on a Harley Davidson defeats the purpose of them monitoring. You can hear them miles away! So the packs can spread before the referee can be near them.
La montée vers
Hawi a réellement commencé. Je remets une couche, volontaire. C´est le moment
de serrer les dents et d´endurer, à nouveau.
Je reste bien bas en position aèro pour minimiser la prise au vent. Je monte un
peu en cadence, je monte en rythme, sans trop charger les muscles. Cela permet
aussi de ne pas trop souffrir de la sciatique, toujours présente. C´est
supportable, ce qui rend l´ascension agréable.
De plus, j´ai deux autres points allant en ma faveur.
D´abord, le vélo. (Déjà, je n´ai pas de problème avec le câble, cf. Florianopolis). Dans la montée, on passe sur les ondulations des coulées de lave. Elles sont écrêtées au sommet ce qui fait que l´on passe le sommet à l´abri du vent (principalement) latéral. Du coup, on se prend une grosse bourrasque dès les murs de lave s´effacent sur le côté. Les copains font parfois des écarts d´un mètre sur le côté, vers le milieu de la route. Du coup, beaucoup se relèvent pour mieux tenir le guidon. Et ils se prennent le vent en pleine poire, en augmentant ainsi leur surface frontale. Quant à moi, je reste dans les barres aéro car le cadre (assez fin en latéral) et la (faible) hauteur de jante des roues rendent le vélo peu sensible au vent latéral. Je peux donc continuer mon effort, sereinement.
D´abord, le vélo. (Déjà, je n´ai pas de problème avec le câble, cf. Florianopolis). Dans la montée, on passe sur les ondulations des coulées de lave. Elles sont écrêtées au sommet ce qui fait que l´on passe le sommet à l´abri du vent (principalement) latéral. Du coup, on se prend une grosse bourrasque dès les murs de lave s´effacent sur le côté. Les copains font parfois des écarts d´un mètre sur le côté, vers le milieu de la route. Du coup, beaucoup se relèvent pour mieux tenir le guidon. Et ils se prennent le vent en pleine poire, en augmentant ainsi leur surface frontale. Quant à moi, je reste dans les barres aéro car le cadre (assez fin en latéral) et la (faible) hauteur de jante des roues rendent le vélo peu sensible au vent latéral. Je peux donc continuer mon effort, sereinement.
Le second point,
c´est la fraicheur des jambes. Malgré 90km, la sciatique et la petite baignade,
elles tournent bien. Je commence d´ailleurs à rattraper quelques rares
kamikazes, partis comme des malades apparemment. Je suis aussi dans petit
groupe de quelques gars. On se passe régulièrement, notamment à cause des
bourrasques qui les arrêtent net. Il y a un hispanique en violet. Pas sûr de
son pays en regardant les sponsors floqués dessus. Un petit « Vamos »
quand je le passe. On commence à se connaitre.
Les cyclistes
sont ici bien espacés, pas comme certains groupes sur Queen K. C´était rageant,
mais peu de temps en fait. Ils font la course qu´ils veulent. En plus, pour
aller en leur faveur, ils n´avaient pas à craindre les arbitres. Car même s´ils
étaient nombreux, arriver en Harley Davidson est tout sauf discret ! Le
groupe avait largement le temps de s´étirer avant que le juge n´arrive à
hauteur. La première tente de pénalité était d´ailleurs vide sur Queen K.
On arrive vers le
sommet, vers Hawi. Je suis bien content d´y arriver. Les derniers kilomètres
ont été plus difficiles car la route tourne vers la droite, davantage face au
vent. Et on est moins dans les ondulations : c´est un stress permanent
dans les jambes, en plus de la montée. Du coup, l´homme violet n´a plus ses
moments de faiblesse (frayeurs au vent), et je dois davantage pousser pour
rester à 10m. En faisant cela, on double davantage maintenant. Ces gars-là me
redoubleront certainement dans la descente, mais ils m´ont parfois l´air à la
déroute quand je double. Mais restons lucide, il y a plus de gars qui doublent
que ceux je double. Je regarde juste le bon côté des choses !
Sommet, et on
bascule vers la ville d´Hawi. Un ravito, sans ravito ? C´est la station
pour les sacs dits « Special needs ». Tu peux laisser un sac le
matin, avec un Big Mac si tu veux, il est mis à disposition après le demi-tour.
Je n´en ai pas – pas besoin.
Petite montée à nouveau, la sciatique me fait me redresser davantage que ce je
ne le souhaite, mais je dois gérer cela aussi.
Au point de demi-tour, c´est bondé de gens, le chrono électronique est au sol. Je pense à la famille et aux amis qui sont derrière leur mobile ou leur ordinateur. J´ai fait le plus gros.
Au point de demi-tour, c´est bondé de gens, le chrono électronique est au sol. Je pense à la famille et aux amis qui sont derrière leur mobile ou leur ordinateur. J´ai fait le plus gros.
Maintenant, la descente – du bonheur, et
les 50 derniers km seront vraisemblablement vent de face, selon la légende
urbaine…
Reaching Hawi is quite satisfying. The last few miles have
been more challenging as the road turned towards the wind. And the road
undulations stopped making the effort non-stop. And my purple friend gained
speed without the lateral wind gusts. So, yes, I´m quite happy to reach the
turn-around.
We enter Hawi at the summit of the 14km climb, to find an
aid-station with nothing. It´s actually people calling our bib numbers so
volunteers can prepare the special need bags on the other side. You can collect
whatever you left in your bag before the swim start after the bike turn around.
But I didn´t leave anything. I´m fine with my on-board nutrition and what is
provided at the aid stations.
One more hill in town before turning around. I get out the
aero position. The permanent pressure along with the sciatic sting push me to
relieve a bit of pressure… Soon, it will be the downhill and the last 50km with
supposedly a headwind… (note that I already had a headwind on Queen K coming to
Hawi).
Turn-around, timing mat on the ground – it makes me think of
the family & friends who are monitoring progress on Ironman Live or
Tracker. “I´m doing good, so far, so good” I wish I could send them.
It´s going to be fun time. Up the hill to leave Hawi, and
the special need zone. There is also the penalty tent. PACKED! Nice… I
recognize some bikes that passed me earlier. And then, it´s 14 km downhill,
almost 10 miles. I put the biggest gear, stretch a little more the left
(sciatic) leg, and I push all I can. Spinning time.
I lost my purple man, he dropped back. The scenery has
totally changed. The blue ocean is now on the RIGHT, and the lava fields on the
LEFT! Ha ha ha. Gorgeous. And fast. Well above 50km/h.
But soon, as the road turns again, the lateral wind gets
stronger. I´m pushed into the emergency lane a couple of times. I recall
talking about this with Gui, my coach. “If you feel safe, stay in the bars”. My
interpretation: stay in the bars, no matter what.
Even if I felt comfortable on the way up, it´s more shaky on
the way down so I just need to adapt. I move closer to the center lane – rare
are the guys passing in the downhill (so I don´t obstruct). Most guys here are
in the handle bars, to stay on the road. And I pass some of them. I just take
an extra lateral margin when I come near. And keep spinning like a maniac.
I see the herd of riders going uphill. I don´t envy them at
all. Especially because most of them are out of aero position. Double effort for them.
When you have Ironmen friends... - Votre soirée quand vous avez un ami à Kona |
Petite bosse avant de basculer vers la longue descente - ce sera 14 km de pur bonheur. Il y a la distribution des sacs "spéciaux". Certains en sortent des boissons ou des sandwichs qui ont passé la journée par 30 ou 35 degrès... Ca ne me donne pas envie.
Il y a la tente pour les pénalités. Ici, elle est BLINDÉE de monde. Les juges
ont beaucoup bossé apparemment ! Je reconnais quelques vélos. Ils me
reprendront certainement plus tard.
Et je bascule,
avec un grand sourire au visage.
Il y a les moments pour en baver (le vent de face à la fin de Queen K et à la
fin de la montée), et les moments pour profiter (la natation, et maintenant
cette descente). Je débranche un peu les capteurs mentaux : Je vais
pédaler pour me faire plaisir !
Je m´étire encore un peu le fessier gauche et lance la machine. Braquet au maxi, je monte en cadence.
Que c´est bon. D´autant que je vois les autres qui montent, et qui en bavent comme moi plus tôt.
Pour couronner le tout, le paysage est totalement différent : la mer à DROITE, la lave à GAUCHE ! ha ah ah.
Preparing for the downhill - On se préprare pour la descente |
Je rigole, mais pas
trop longtemps car je me fais surprendre 2 fois par des rafales latérales,
maintenant que la route est revenue perpendiculaire au vent. Je me suis retrouvé
sur la piste d´arrêt d´urgence en une fraction de seconde. Sauf qu´ici (vs.
Queen K), cette bande est étroite. Encore un peu, et je pars dans le décor…
2 possibilités.
-
Je
fais comme tout le monde, je sors de la position aéro et mets les mains sur le
guidon, pour mieux contrôler, au détriment de la vitesse.
-
Je
reste en position aéro. C´est ce que Gui, mon entraineur, m´avait dit. Si je
suis à l´aise, reste en position aéro. Je traduis : reste en position
aéro, coute que coute !
Pour ne pas finir
dans le fossé, je me décale vers le centre de la voie. Comme peu, voire
personne ne double en ce moment, cela n´est pas gênant. Et quand je double un
gars qui a pris la première option – sécurité, les mains sur le guidon, je suis
en plein milieu de la route pour avoir une bonne distante de sécurité.
Je mouline
toujours, j´aurais peut-être dû prendre un plateau plus grand, mais je n´ai pas
les watts pour le pousser. Sans regret.
On revient dans la zone ondulée. Superbe descente, suivie d´une belle montée, avec quelques rafales latérales.
On revient dans la zone ondulée. Superbe descente, suivie d´une belle montée, avec quelques rafales latérales.
Je suis
maintenant avec quelques gaillards solides. Le plus grand, Carlos, est ma cible
préférée quand on remonte. Je le reprends dans les montées hors qu´il est hors
de barres aéro. Et je me redresse aussi sur la fin de la montée, une fois à
l´abris du vent latéral. Cela soulage quand même bien le nerf sciatique. Et je
sais que si le vent est de face sur Queen K, ce ne sera pas qu´une partie de
plaisir… Il y a un allemand, je pense, en blanc. Un australien, en vert, un peu
rondouillard vs. le stéréotype ironmanien. Et quelques autres.
Dans les montées, sur la fin, les gars ne maintiennent pas toujours les 10m.
Pour ma part, je double. Ils me repassent dans la descente.
Rolling back to Queen K - En direction de Queen K |
La descente,
hélas, se termine. On change de route, et une belle montée pour rejoindre Queen
K. Je perds une bonne partie du groupe. Je gère mon effort. Mon nerf semble
bien actif, aie aie ! Et j´ai la fesse et l´arrière de la cuisse en
compote. En haut de la côte, il y a pas mal de monde. Des drapeaux, des chronos
– ça sent le repérage pour ceux qui jouent la place.
Queen K, le
retour.
On m´avait prévenu, mais c´est bien la réalité. Le vent a totalement tourné et est de nouveau de face. C´est presque rageant, sauf que c´est pareil pour tout le monde. Et malgré le fun de la descente, je me suis préparé à l´affronter. Position aéro, on pousse et on endure, 3ieme partie.
On m´avait prévenu, mais c´est bien la réalité. Le vent a totalement tourné et est de nouveau de face. C´est presque rageant, sauf que c´est pareil pour tout le monde. Et malgré le fun de la descente, je me suis préparé à l´affronter. Position aéro, on pousse et on endure, 3ieme partie.
Ca fait mal. La
sciatique revient au galop, dans chaque montée, car Queen K n´est JAMAIS plate.
Je prends le second anti-inflammatoire. Après, c´est fini. Plus de cartouche…
Halfway through the descent, we are back into the ups and
downs. Steep and fast down hills, good up hills, assorted with strong lateral
gusts. Naturally, this profile make us regroup. I have a big Carlos that I play
catch up with. And a few others, like a big aussie. Carlos is big meaning tall.
The aussie is big meaning wide. Mighty on a bike, but not the standard Ironman
sleek looking guy.
They pass on downhills, I catch up and sometimes pass in the
uphill. I get out of the aero position at the end of the climbs because I need
to decrease the pressure on my sciatic leg – we are protected from the wind – no
big deal. But also because the guys get closer to each other than the
regulatory 10m. So I pass, on the handle bars, in case I need to escape…
There is a German guy also, in white. Standing on the pedals
in all the climbs. I don´t know how he can do that and run after – and I´m sure
he´ll run well.
The descent, and the fun, come to an end unfortunately. Boys
are done playing, men will return to work! Ha ha ha.
Keep eating - Important de bien manger |
In the last stretch, I get dropped by the group and I don´t overdo
it in the climb leading to Queen K. My left glut is well done, along with the
back of my left thigh. Darn sciatic.
I turn onto Queen K, there are still quite a few people here
to cheer, with flags and stopwatches. I guess it´s an important milestone for
those racing for the age group podium.
Queen K stands to its reputation. The wind made a full turn
around: 50 km to go, with a head wind. Again! It was anticipated. Now therefore
the 3rd time to bit the teeth and endure.
I go back to work, head down, grinding against the wind. But
the sciatic is coming back strongly. In every up hill. Knowing that Queen K is
NEVER flat, it´s a lot of pain to cope with. I take the 2nd and last
anti-inflammatory pill I have on board. No back-up after that. For the run, for
example.
The head wind has 2 consequences. It makes me work harder,
and I get hotter. Even with the generous amount of water I pour on my shoulder,
my torso and under the helmet, it feels very hot. I´ve been rigorous about the
salt and electrolytes. No concern here. But it´s hot. A bit of Sirocco feel.
The second consequence is drafting. Some of the guys that were penalized and in the penalty tent earlier pass again. But not alone. They bring a few parasites which are much closer than the 10m allowed. It´s obvious. The white lines in the middle of the road are spaced every 10m or so. When they are 3 guys passing within 2 white lines, they can´t be 10m apart from each other… And most annoying are the guys that try to keep up, and blow up near you. They jump on your wheel, like on a Saturday morning ride.
The second consequence is drafting. Some of the guys that were penalized and in the penalty tent earlier pass again. But not alone. They bring a few parasites which are much closer than the 10m allowed. It´s obvious. The white lines in the middle of the road are spaced every 10m or so. When they are 3 guys passing within 2 white lines, they can´t be 10m apart from each other… And most annoying are the guys that try to keep up, and blow up near you. They jump on your wheel, like on a Saturday morning ride.
Dude, get away I want to tell them. But the next hill
usually allows me to blow them away. Except that one guy. He´s terrible. When I
look down to my rear wheel, I can see his front wheel. He can´t be further then
2m behind me. And I haven´t seen many referees lately. Big parasite I tell you.
I get irritated, I look at him. Once, twice… Nothing, the
guy is a blood sucking weasel! He
moves back may be a foot.
I can´t surge to drop him : it would be mega painful on
the sciatic, and an effort I need to avoid. I got a marathon to run, you know…
So I decide to go ride all the way on the right, in the emergency lane. I´m
taking a risk to get a flat but I don´t want him to cheat any longer. Or not
with me at least.
The guy is history after only a few minutes. Back on the
road.
More water, more food. I just finished my potato. The bars
are almost gone too. Time to get home.
I pass the resort, soon the airport. Well, that´s what I´m
looking for now.
Le vent de face a
2 effets (au-delà de faire mal aux jambes). D´abord, l´augmentation d´intensité
fait ressentir la chaleur du vent. Jusque-là, l´eau sur les épaules suffisait.
Mais là, même avec les épaules, le torse et sous le casque, l´eau ne refroidit
plus autant. Un effet sirocco. Heureusement, je suis resté rigoureux sur
l´hydratation et le sodium.
Le second, plus désagréable, c´est le retour du drafting. Quelques gars costauds, dont certains étaient dans la tente de pénalité, doublent. Et ils embarquent derrière eux un groupe de drafteurs. 1 fort, et quelques tricheurs. A chaque fois. Et les plus faibles sautent dans les montées. Et font-ils ? Ils sautent dans ma roue. En général, à la bosse suivante, ils sautent encore.
Le second, plus désagréable, c´est le retour du drafting. Quelques gars costauds, dont certains étaient dans la tente de pénalité, doublent. Et ils embarquent derrière eux un groupe de drafteurs. 1 fort, et quelques tricheurs. A chaque fois. Et les plus faibles sautent dans les montées. Et font-ils ? Ils sautent dans ma roue. En général, à la bosse suivante, ils sautent encore.
Sauf un gars. Le
gars est tellement dans ma roue que je
peux voir sa roue avant quand je baisse la tête et regarde ma roue arrière.
Incroyable. Il est comme à l´entrainement.
Je le regarde, en me retournant, une fois, 2 fois. Je lui fais un signe, genre dégage ! Mais rien n´y fait. Il reste là, à l´abris du vent, dans mon aspiration.
Allez, je pars sur la bande d´arrêt d´urgence. Je risque de crever davantage que si je reste sur la route. Mais je ne peux pas le laisser profiter de la sorte, d´autant que les arbitres, toujours en Harley, se font rares.
Je reste là pendant une ou deux bosses. Je me retourne. Il a sauté, disparu. Vaporisé ! Je suis content, je reviens sur la route.
Je le regarde, en me retournant, une fois, 2 fois. Je lui fais un signe, genre dégage ! Mais rien n´y fait. Il reste là, à l´abris du vent, dans mon aspiration.
Allez, je pars sur la bande d´arrêt d´urgence. Je risque de crever davantage que si je reste sur la route. Mais je ne peux pas le laisser profiter de la sorte, d´autant que les arbitres, toujours en Harley, se font rares.
Je reste là pendant une ou deux bosses. Je me retourne. Il a sauté, disparu. Vaporisé ! Je suis content, je reviens sur la route.
De l´eau, des
barres, je finis ma patate douce. Il ne me reste plus grand-chose d´ailleurs.
Vivement de rentrer au bercail.
Pushing - Pushing - Pousser - Pousser |
Au fur et à
mesure des bosses (je repasse devant les boutiques de luxe), je reviens sur le
groupe de la descente. Grand Carlos, l´australien large, et l´allemand en
blanc. Il passe toujours les bosses en danseuse. Il me semble le plus frais du
groupe.
On reprend nos habitudes de la descente. A chaque sommet de bosse, je reprends
mon Carlos et il repasse dans la descente. Même à 10m, il me fait un bel écran
contre le vent. Je sens la différence.
Ca tombe bien,
car je commence à avoir un petit coup de mou. Je vais rester avec eux jusqu´au
bout. C´est mon objectif maintenant. Je prends quelques blocs de gels. C´est du
gel, sous forme de cube gélatineux (comme les bonbons).
Il reste 15 km : on arrive à l´aéroport.
As the hill repeat continues, I start to see my former
fellows, from the downhill. Soon, I catch up tall Carlos, wide Aussie, and the
skinny white German. The German seems to be the one in the best shape. He still
climbs all the hills out of the saddle. He´s a nut. A fast nut.
We resume our previous game, I pass on the climb tall
Carlos. And he goes back to the front in the downhill. I can feel the
difference when I´m 10m behind him. It makes the day easier, all of the sudden.
Even Miss Sciatic is feeling content with that. I´m going to stick with them,
that´s my goal for the remainder of the bike. No other ambition as I start to
feel a little empty. I swallow some gel blocks.
Finally the airport. That´s 8 miles to go, more or less. And
all of the sudden, I feel better. The gels, the bike finish, not sure why but I
do feel better. The guys seem however to suffer, except the German, still
dancing during the short hills. It seems that they decided to settle for this
position, pacing down until the end, without discussing it.
We catch up a small group when a strong lone biker passes
us. The German decides to go. Rats, I´m behind Carlos, 20m away from the German
break away. What do I? GO!
Head down, I press on. I pass Carlos. I break away from the
group. The German couldn´t keep up with the strong rider. He raised up from his
aero bars. I keep pushing, steadily. Miss Sciatic vanished, finally. I have
good cadence, the legs feel good.
I catch up with the German. I lift up a bit the effort. But
he´s waiting for the rest of the crew. A big no no for me. Without doing
anything crazy, I resume my effort. I pass him. We´ll see what happens.
Je ne sais pas si
c´est le fait de voir l´aéroport, de sentir la fin du vélo, ou si ce sont les
blocs de gel, mais l´énergie revient. Les jambes peuvent monter en force. (il
serait temps !). Je suis davantage à l´avant du groupe. En effet, les gars
semblent se satisfaire de leur position. Voire calmes le jeu.
On double un
petit groupe dans la zone de travaux. C´est un peu étroit. Un grand gaillard,
venu de nulle part, double tout le monde. L´allemand lui saute dans la roue.
Mince, je suis déjà à plus de 20m car j´ai Carlos devant moi. Que faire ?
J´ai les jambes qui vont bien, j´y vais.
Je baisse la
tête, me décale, et passe Carlos. Je ne relève pas mon effort car l´allemand
est loin. Fort heureusement, il saute et se redresse – il n´arrive pas à suivre
le grand costaud. Son allure tombe, il semble attendre le groupe. Je reviens
vite sur lui.
Je suis presque
sur lui, je relâche. J´hésite. Je repars. Je prends le risque de reprendre le
vent seul, jusqu´à l´arrivée. Mais il ne reste plus que 5km.
Je conserve un
effort modéré, et passe.
Je reste sur ma
tâche un moment. Puis finalement, regarde derrière. Personne. He he he.
Je reste dans les
barres, et arrive enfin dans la dernière montée. Les jambes répondent toujours
bien.
Je monte, toujours bien aéro, puis virage à droite, vers le magasin
Target. Je passe quelques gars encore. Ca donne du baume au cœur. Hop, virage à
gauche, je passe devant la piscine, à bonne allure. Aucun des gars du groupe
n´est revenu. Encore un virage, à droite, une petite descente, et ce sera le
parc à vélos.
J´ouvre mes
chaussures, sors les pieds, et me prépare à la transition.
He doesn´t seem to hook on. I stay down, pass a few more
guys as I head up, the last climb, into town. It´s a right turn towards Target
& JC Penny – We´ve done our shopping! Passing one more.
Left turn, I ride passed the (free) community swimming pool.
Neither the German, nor people from the group caught with me. Good.
I have one more turn before the finish so I open the scratches from my shoes
and extract my feet. I pedal, feet on the shoes, into the turn, and the
downhill. The bike park is on the right. I brake and carefully dismount. I
remember Andy Potts falling right here last year. I push the watch, hand over
the bike to a volunteer and I run into the park.
5h20 – 107th time for my ageroup.
Ouch, it´s a bit stiff. We – I´m not the only one
transitioning – have to run across the entire park, turn left, go through the
rack stands, quite a jog already! I grab by red bag. Red with an R, like Run.
Clever.
Again, time to be efficient.
I sit down, empty the bag on the chair next to me. Remove
the bike helmet, put it aside. I set my running shoes in front of me. I grab
the Vaseline, and put a significant amount on my toes and sides of the foot. I
put my sock carefully, not to smudge too much, and put my shoe on. Repeat with
the right foot. The Vaseline is to minimize the blistering when running with
wet feet. Between the sweat and the ice, there will be plenty of water!
I ask the lotion volunteer, who was asking, to put a bit of cream on my neck
while I grab the salt, a gel, my hat and sunglasses. There is a bracelet too.
It´s provided by the Ironman organization to give to a volunteer, as a visible
thank you. I want to give mine somewhere on Queen K. So that´s the first thing
I push in my pocket, even before getting up – I don´t want to lose it. The
helmet is in the bag, the bag to a volunteer, on the table. And I´m off.
While I run to the exit, I put the stuff away in the
pockets, 2 in the back of my top, 2 on the side of my shorts. Hat and glasses
are on. I hit the watch again. I`m
off for the marathon.
Ligne au sol, il
faut descendre du vélo. Je fais attention car Andy Potts (un pro) est tombé là
l´an passé. Je laisse le vélo à un volontaire qui va aller le ranger. Le chrono
est déclenché pour la transition. Je cours dans le parc, on doit le traverser complétement.
5h20 – 107ieme
temps de ma catégorie.
Les jambes sont raides.
Rien de très surprenant !
Certains gars ont déjà déclipsé le casque, voire l´ont déjà enlevé. J´hésite car cela peut être une disqualification (dans certaines courses, il faut le garder fermé jusqu´au bout). Ils sont plusieurs comme cela. Je déclipse aussi, mais garde le casque sur la tête pour ne pas m´encombrer les mains.
Certains gars ont déjà déclipsé le casque, voire l´ont déjà enlevé. J´hésite car cela peut être une disqualification (dans certaines courses, il faut le garder fermé jusqu´au bout). Ils sont plusieurs comme cela. Je déclipse aussi, mais garde le casque sur la tête pour ne pas m´encombrer les mains.
Je récupère mon
sac de course à pieds et file dans la tente. Je trouve 2 chaises libres. Je
m´assois sur la première et vide le sac sur la seconde. Je place les chaussures
devant. Pose le casque également sur la chaise. Je prends le pot de vaseline et
me badigeonne généreusement les orteils. J´enfile doucement la chaussette pour
ne pas étaler le lubrifiant. Il est censé diminuer le risque d´ampoule surtout
avec l´eau qui va descendre dans les chaussettes, entre la transpiration et la
glace… Je répète l´opération avec le pied droit.
Je demande au
volontaire « tartineur » de remettre de l´écran solaire sur la nuque.
Pendant ce temps, je range le casque dans
le sac, et range de suite dans une poche le bracelet-cadeau pour un volontaire.
Je saisis les lunettes, la visière, la nutrition, et le sodium. Car on va bien
suer, je suis déjà en nage. Est-ce la tente qui fait cet effet ?
Je donne le sac
en sortant, chausse la visière et les lunettes en trottinant vers la sortie du
parc. Je fourre aussi le sel et les blocs de gel dans les poches. Et c´est la
sortie, le début du plus gros challenge. Ce marathon, même si je l´ai pas à
l´esprit au moment d´entamer les premières foulées, est un monument. C´est
l´Himalaya des marathons d´Ironman. Parce qu´hormis la première boucle (12km),
ce n´est jamais plat. Mais surtout parce que la chaleur et l´humidité vont
sanctionner tous les excès d´enthousiasme ou manque de préparation.
Je pars sur le parcours, entre les barrières de sécurité. Derrière le public est à fond – ils encouragent tout le monde. C´est Kona !
Starting the jog - Début de la balade pédèstre |
On attaque de
suite par une petite montée, devant l´hôtel officiel, puis à droite. Petites
foulées pour grimper, puis sur le plat, je fais le point. L´adrénaline est au
max même si je pars tranquillement. L´idée est de faire 28 km, en mode jogging,
puis s´il reste quelque chose, de pousser pour les derniers 14km, à partir du
demi-tour à Energy Lab, dans la fournaise prochaine de l´aéroport. Le mode
jogging avait été efficace lors de ma qualif à Florianopolis – 3h31.
Le diagnostic n´est pas idéal. Pas de surprise avec la chaleur, le sac à dos
semble déjà bien rempli, dès la première foulée. Le vrai problème vient du pied
gauche. Je boite quasiment en courant. En fait, la chaussure, en vélo, a apparemment
coupé une partie de la circulation dans le pied. Il me fait mal à chaque
foulée. Ca devrait passer, mais pour l´instant, c´est douloureux. Difficile
d´apprécier les encouragements dans ces conditions. Je tente de changer la
foulée minimiser l´impact.
Short climb, meaning short strides to go up. The adrenaline
is rushing in the blood, with all the crowd behind the fences.
But the plan is quite simple, run easy – jog actually – until the turn-around
in Energy Lab (18 miles). Then, if I still energy in the tank, I´ll allow
myself to push and race ´til the end.
Unfortunately my first run assessment is not that positive. As expected, the
big challengers are here: Heat & humidity. They´ll sanction the over enthusiastic
or the under trained. It feels like having a heavy backpack from the first
yards of the marathon. But the real concern and surprise come from my left
foot. It´s painful at each ground contact. That´s about 90 times per minute!
I try to adapt my stride to minimize the impact. I figure
out that it most likely comes from my bike shoe being too tight (cf. electric
tape to repair the broken strap). It should go away but it limits the enjoyment
I can have from all the cheers from the spectators. I´m sure I´m making a grin…
Making friends - On fait des rencontres |
Right turn into a downhill. The legs are suffering, just a
few minutes after getting off the bike, they are still stiff. But soon it´s Ali
drive. A rolling road along the sea shore. With people all the way. There will
be entertainment, unlike on Queen K, once we leave town, after 13 or 14km.
Here comes the first aid station. I usually grab & drink
while running. But I have no hesitation today, I´ll walk each and every single
one of the stations. I won´t make it otherwise. I grab 2 cups of water, drink
them. Load 2 ice cold sponges in my shirt, and again 2 cups of water. I drink
one, pour the other one on my head. And I resume running. It feels good, it feels
right.
The foot is still sore, but it seems to improve.
Many people read your name on the race bib. Go David. Good
job David. It feels good to hear so much support. Some dare going with a
“Looking good David”… “Yeah right!” I usually reply. They don´t fool me!
The heat-humidity keeps getting the virtual bag pack heavier. I keep the jog
pace.
Now, after a couple km, I settle into the rhythm. Actually I can now relate to the supporters, or the other athletes.
There is the category I simply ignore, the fast guys. I think 99% of them know what they are doing. They are dashing, and they plan to do so for the next 3hrs. Way out of my league. So I don´t “see” them. There are guys who pass slowly, we chat, joke. I cheer the French or the Brazilians. Or the Japanese, or anyone I can relate to. It helps to focus on something else than the heat.
And there are the ones I catch up. Ah, there are none in this category so far. Too soon.
Now, after a couple km, I settle into the rhythm. Actually I can now relate to the supporters, or the other athletes.
There is the category I simply ignore, the fast guys. I think 99% of them know what they are doing. They are dashing, and they plan to do so for the next 3hrs. Way out of my league. So I don´t “see” them. There are guys who pass slowly, we chat, joke. I cheer the French or the Brazilians. Or the Japanese, or anyone I can relate to. It helps to focus on something else than the heat.
And there are the ones I catch up. Ah, there are none in this category so far. Too soon.
On tourne à
droite, dans une descente. C´est un peu le festival : le pied fait mal,
les cuisses dérouillent, même en tentant de relâcher la foulée. Ce n´est pas
joli-joli. Peu importe, virage à gauche et c´est Ali Drive. La route qui longe
le front de mer, qui va d´ailleurs vers notre maison. Je connais le parcours,
du léger faux plat. Mais c´est surtout un aller-retour de 12km approx qui sera
animé de nombreux spectateurs ou stations de marques diverses.
J´arrive au
premier ravito. Et c´est sans hésitation que je me mets à marcher, alors que
d´habitude, je ralentis juste un peu. Je marche, pour prendre 2 gobelets d´eau.
Je bois. 2 éponges glacées, je les place sur les épaules, dans le maillot. 2
gobelets d´eau, à nouveau, j´en bois un et verse l´autre sur la tête. Je
reprends la course à pieds. Prochain arrêt dans 1,6km.
Un mal (marcher) qui
est déjà nécessaire après seulement quelques kilomètres. Ca promet. Le sac à
doc virtuel semble s´alourdir maintenant que l´adrénaline revient à la normale.
Je maintiens le rythme de course à pieds léger.
Heureusement, les gens encouragent beaucoup. Allez David, Bravo David. Cela
fait du bien d´autant que le pied me fait toujours mal. Moins, mais toujours
présent. Du bon côté, je commence à prendre mon rythme. « Looking
good ! », ce qui veut dire « Belle allure »… Mais là, je
réponds en général : « T´es pas crédible » Haha ha.
Je regarde, juste
au cas où, si le cardio se serait resynchronisé avec la montre. Mais non. On va
donc continuer aux sensations.
Je peux donc « m´ouvrir » un peu l´esprit en regardant autour de moi.
Les gars qui reviennent déjà, de l´autre côté de la route, sont bien marqués
pour la plupart. De mon côté, il y a 3 catégories.
Les avions de chasse. 99% semble d´entre eux savent ce qu´ils font, et pourront garder le même rythme pendant encore 3h. Des OVNIs. Je les ignore.
Les compagnons. Ils me doublent, doucement. J´en reverrai peut-être : c´est Kona et sa chaleur. On discute, blague. Un mot particulier s´ils sont Français, Américains ou Anglais, Brésiliens ou Japonais.
Et enfin ceux que je rattrape. Ah, mais pour l´instant, il n´y en a pas dans cette catégorie !
Les avions de chasse. 99% semble d´entre eux savent ce qu´ils font, et pourront garder le même rythme pendant encore 3h. Des OVNIs. Je les ignore.
Les compagnons. Ils me doublent, doucement. J´en reverrai peut-être : c´est Kona et sa chaleur. On discute, blague. Un mot particulier s´ils sont Français, Américains ou Anglais, Brésiliens ou Japonais.
Et enfin ceux que je rattrape. Ah, mais pour l´instant, il n´y en a pas dans cette catégorie !
Je pars peut-être
de manière trop conservatrice mais je sais que je dois être humble avec la
chaleur. J´ai eu quelque souci en course auparavant, ou à l´entrainement. Je ne
veux pas faillir aujourd´hui.
Un peu avant le
demi-tour d´Ali Drive, soit 5 ou 6 km couverts, le pied gauche finit finalement
par rentrer dans le rang. Je n´ai plus mal. La foulée se délie enfin. L´effort
est toujours léger. Mais la chaleur toujours assommante. Je gère.
A partir du
demi-tour, la perspective change. Je croise un flux important de coureurs. J´y
retrouve les 3 catégories d´athlètes, les vrais coureurs, ceux qui gèrent, et
ceux qui sont déjà dans le dur. Et ils sont plus nombreux ce que je peux
constater à mes côtés. C´est un peu réconfortant. Je ne suis pas le seul à
subir. Non subir n´est pas le bon verbe. A gérer la chaleur.
Les regards sont
intéressants. Les coureurs, les vrais, regardent loin devant. En chasse de leurs
futures proies. Ils jouent tous dans la catégorie poids plume. Foulée légère,
la chaleur ne semble pas les affecter. Et en parlant de coureur, voilà Lucas
qui arrive. Il est petit, léger, mais sa foulée est superbe. Il a dû faire une
bonne natation pour être déjà là. Je prends un p´tit coup au moral.
La route
continue, ses petites montées, ses ravitos – je marche toujours. Je bois
beaucoup d´eau, je m´alimente régulièrement, entre gel et les blocs de gel. Le
ventre se comporte bien. Il fait juste chaud. Je commence à charger en glace.
Dans le maillot, derrière, devant. Et un verre d´eau sur la tête.
I might be starting too easy, being too safe. But I don´t
think so. I need stay humble with the heat. I had a couple races or trainings
where I blew up. And Kona is no place to blow up! And with Curitiba winter I
have to recognize that I didn´t had many occasions to prepare for the heat.
After the first 4 miles, soon reaching the “end” of Ali
Drive, my left foot is finally feeling normal. My strides are now normal,
getting smoother. I keep the effort light, in footing mode. But the heat & humidity
combo is still well present…
Turn-around, and the perspective changes quite a bit. Now I
see the guys behind me, instead of the ones ahead (that I most likely won´t
catch). It´s a mental booster. They are more people behind than in front! And
there are the same 3 categories. The real runners, looking far ahead, aiming at
their next target. Heat doesn´t seem to affect them. The guys like me, managing
the head. And the guys already in the hurt locker, looking down, and wobbling a
bit. I´m surprised to see that there are quite a few already. I doubt those
guys will catch up with me. Good!
Talking about fast, here comes Lucas. He´s short, he´s
light. His stride is fantastic. It looks like he had a good swim. Good for him.
But I wished he weren´t so close already…
Still going back towards downtown, with the light hills.
It´s rolling. The aid stations punctuate the routine already. I walk though,
drink a lot of water. I put calories in too, via the gels or the blocs. The
belly is handling it well. That´s always a good news. I load more on the ice.
In the shirt, in the front and in the back. Plus a glass of water on my head.
Beside all the water, I don´t feel totally drenched. It dries so fast. I´m so
glad about the Vaseline on the toes.
Voilà que je
croise mon russe. « Mon » russe, c´est celui qui m´avait doublé dans
les derniers km du marathon de Florianopolis, pour prendre la gagne de la
catégorie d’âge. Il remonte, mais j´ai encore quelques km d´avance.
J´arrive proche
de la zone de transition, les spectateurs sont très nombreux. J´en termine avec
Ali Drive, et pars prendre un raidillon à droite. Toute l´équipe est là. Ils
sont installés dans la montée, avec le t-shirt officiel, un beau jaune. Je suis
très content de les voir. Mais la montée est bien difficile. Autant sur le
plat, ou sur les légères ondulations de la route, l´effort passe bien. Mais là,
il faut mettre des watts, et les jambes sont coupées. Content, mais pas
rassuré. Je tape dans les mains, en tentant d´expliquer que c´est déjà
compliqué, dans la montée. Et je file. Je retrouve un peu de rythme dans la fin
de la montée, et double un ou 2 gars.
Virage à gauche.
C´est maintenant le début du test. 14km environ, seul, pour rejoindre Energy
Lab. Plus de spectateur, plus d´arbre pour un semblant d´ombre. Plus de front
de mer, plus personne en face. Ou quelques rares pros qui en finissent. Pour
moi, c´est ça Kona. C´est cette partie de l´épreuve où on est seul face à
soi-même. Sa préparation, son corps, et son mental.
Et ça va bien
pour moi. C´est descendant, donc facile. La foulée est bien calée, je déroule.
Je me régale. Mais j´en bave. La machine est sous contrainte. Pas au niveau
cardio, car je respire normalement. Mais aller plus vite me ferait monter en
température immédiatement. Le petit emballage dans la descente me le confirme.
Here comes my
Russian “friend”. He´s the guy who passed me in the last miles of IM
Florianopolis in May, to claim the age group 1st place. Funny to
spot him out in the 1700 male athletes…
I´m back in downtown, higher crowd density, it´s good for
the head. The legs are rolling smoothly. But when I turn right, leaving Ali
drive, to go towards Queen K, I find myself stuck in the climb. No power. I
really have to go short strides to make it up the slope. I feel very stiff yet.
But, on the good side, that´s where the support team had set its camp to cheer.
Sullivan & Olivier are screaming like maniacs! I´m happy to see them but
also a bit decomposed by the stiffness. It´s quite concerning for the remaining
18 miles or so!
High fives, half a smile, half a sentence to try explain the
stiffness. And I´m back to business. Left turn, flat road. Feeling not as bad.
I don´t like this portion for some reason. Is it the post climb, is it the post
family adrenaline? Is it the urban road? I don´t know, but I´m glad to turn
right again, into another steep slope. That´s the last steep one before Queen
K.
This time, I retrieve some of my legs. The ones I know from
practice. It´s steep, steeper than the previous one, but I deal with it much
better. Pushing, pulling, and listening to the cheers. I even pass a couple
guys, who decided to walk it up. But don´t get it, I´m still in the hurt
locker, & it must show on the face…
Left turn.
HERE WE ARE. Queen K, again. I´m off to 14km stretch, alone,
in my head. No spectators. No sea shore. No trees. No guys on the other side,
beside a few pros. This is it. This is the big test, there is no hiding.
Rolling freeway, with its brand new black asphalt. Lava fields on the both
sides. And the heat.
Fortunately, we start with a downhill. And further away on the left, I see some cyclists finishing their 180km ride. There are more than 1hr behind. I don´t envy them!
Fortunately, we start with a downhill. And further away on the left, I see some cyclists finishing their 180km ride. There are more than 1hr behind. I don´t envy them!
The stride is good (descending helps!). I let the legs lose.
It´s fun! Even if it´s tough. The heart rate is not challenged as I breathe
normally. But the body temperature raises instantly from the small change in
intensity. Insane.
Ravito.
Maintenant, ils ont une autre dimension. C´est la pause dans le dur. C´est
l´oasis dans le désert. Toujours le même
processus, mais la glace et les éponges sont maintenant absolument
incontournables. Je reviens même en arrière si le volontaire n´a plus de stock,
je vais dans la poubelle/ bassine pour recharger l´éponge en eau ou saisir de
la glace pour le maillot. Les jambes sont dures aussi. Marcher fait un bien
terrible, Mais je n´ai pas d´hésitation quand il faut reprendre. Le corps ne
m´insulte pas encore.
Autour de moi, je
commence à retrouver les mêmes gars. Un allemand, un espagnol, etc… Ils courent
plus vite que moi, il n´y a pas photo. Mais ils sont usés, et ils marchent
parfois. Je les encourage à reprendre quand je passe, un peu comme le lièvre et
la tortue. Quand ils se remettent à courir, ils me redoublent. C´est l´occasion
de papoter un peu. On est concurrent, mais on est avant tout dans le même
effort, le même challenge. Les encouragements comptent.
Ils deviennent
mes points de repère. Ne rien lâcher, garder la pression au seuil limite. Et
continuer à grimper ces bosses, ces faux-plats.
Les coureurs rapides ne comptent pas. Juste quand c´est Lucas qui passe.
Toujours agile, toujours aussi rapide. Allez Lucas !
Pushing - Ne rien lâcher |
Après presque
10km sur Queen K, enfin un virage. Je pars à gauche, les athlètes sont bien
espacés maintenant. On est séparé de 10 à 20m quand on ne se double pas. C´est
chacun dans sa bulle. On traverse la voie rapide, sur laquelle arrivent encore
des cyclistes, qui finiront leur course dans la nuit. Mérite, beaucoup de
mérite.
Clif Bars a un
ravito monumental ici. Une arche gonflable immense, des tubes verticaux dansent
avec le vent jusqu’à 10m de hauteur. C´est impressionnant. La musique à fond.
Mais il n´y a que quelques volontaires / employés. C´est le bout du
monde ! Ils fournissent d´immenses éponges rouges. Il doit y avoir 3
litres dedans ! Et l´eau est glacée. Ca fait un bien, terrible !
The wind seems to pick up from here. The road also seems to
be steeper, for a longer stretch. That´s the price to reach the solar panels.
At last. They are still far away, but here they are! I`m thrilled. But all the endorphins
I can produce are leveled by all the toxins I´ve been producing for the last
8hrs! I`m getting there! I`m doing it. It´s the Lab, it´s the Lab! I shouldn´t
but I seem to speed up a little. My friends are still playing their hurt game,
a bit more than usual here may be. I seem to break away a little.
But the slight incline is endless. It´s physical taxing –
the legs do not approve, at all. And mentally. I relax a bit, pace myself, and
eventually reach the first turn in the last 6 miles!
To the left, crossing the freeway, where some lone cyclists
still arrive from Hawi. They will complete their race after night fall.
Terrific determination.
Now I start a slight descent assorted with a huge Clif bar
aid station. Humongous blow-up arch, giant air funnels, dancing to the wind and
loud music. It´s pretty neat. But there are only a few people, staff most
likely. It feels out of place, at the world´s end. But they have the best
thing, a huge red sponge. I´m sure you can load almost a gallon of water with
each one. And the water is ice cold.
I almost feel chilly when I leave the station, still
downhill, trying to benefit from the slope. Free speed I´d like to think.
Back to the loneliness, I´m not sure how further we have
before the turn around. I have less than a kilometer before the road turns
right. Then I don´t know. I hope it comes soon. I´m feeling a bit empty. I´m
glad I´m here, I try to think I´m well – I haven´t pushed the pace as I only
managed the heat. But I have to admit I´m not well. Legs are mega heavy, it´s
still darn hot. I should be feeling better with the slight incline, but not
really. Is it in the head? Nutrition? I pull a few chewy gel cubes hoping for a
quick effect.
I somehow have lost my friends – don´t know where they are.
Ahead or behind. I`m alone. Looking at the guys across doesn´t distract me
anymore.
J´ai presque des
frissons en quittant le ravito. La route est légèrement en descente, cela
devrait être plus facile. Mais les sensations ne sont pas bonnes. Les jambes
sont lourdes, il fait chaud. Sans pour autant mettre de l´intensité.
Retour à la
solitude – je me demande où tout le monde est passé. Le prochain athlète est
bien loin devant, et en face, qui remontent, ne sont que les athlètes très espacés
sur ce tronçon. Je ne sais pas combien il me reste à faire avant le fameux
demi-tour d´Energy Lab. Il me reste 1km jusqu´au virage – la route part vers la
droite. Puis il y a encore 2km environ jusqu´à la fin de la route, où se trouve
la fameuse ferme aux pieuvres (on l´a visité – Sandy s´est fait mordre !).
J´espère que le ½ tour n´est pas aussi loin. Car, malgré la faveur de la pente,
j´ai du mal. Je suis dans le creux. Je tente de me convaincre du contraire – je
n´ai pas fait d´excès d´intensité, et ai bien gérer la chaleur. Mais les
symptômes parlent d´eux-mêmes : jambes lourdes, la chaleur semble plus
pesante encore. Est-ce dans la tête ? La nutrition ? Je prends
quelques cubes de gel, en espérant un mieux rapide.
Doucement, je
rejoins le virage. Des volontaires sont là, à hurler, comme à Hawi, c´est la
sac pour les sacs spéciaux. RAS pour moi. Je découvre la dernière ligne droite,
avant le retour et les derniers 14km approx. Malheureusement, c´est loin. Plus
de 1km peut-être. Prendre son mal en patience. Il y a un ravito à mi-chemin. Il
faut se donner des petits objectifs. Arriver au ravito, ça ira mieux ensuite.
Je persévère dans mon rythme. Je pense à ma cadence. Je ne souffre pas, « juste » un passage à vide. Je reprends un gars devant en ligne de mire. Je dois me reprendre.
Je persévère dans mon rythme. Je pense à ma cadence. Je ne souffre pas, « juste » un passage à vide. Je reprends un gars devant en ligne de mire. Je dois me reprendre.
Le ravitaillement
fait beaucoup de bien, surtout dans la tête. J´ai le sentiment d´avoir fini la
montée, qui m´amène virtuellement, ou plutôt psychologiquement, au km 28.
Ensuite, on « rentre » à la maison.
Il me reste 400 m
avant le demi-tour, je le vois enfin. Et l´énergie revient. Les cubes, ou juste
la tête, peu importe. Ca se finit ! Il ne faut pas vendre la peau de
l´ours bla bla bla, mais il ne me reste « qu´une » grosse heure, vs.
les 9hr que je viens d´avaler. Le chrono confirme cela – 9hr de course.
Je reprends un de mes copains que j´avais perdu de vue. Je ne suis pas le seul
dans le dur. Mais c´est plus dur pour lui. Pour la dernière fois, je
l´encourage. A partir du demi-tour, je ne ferai plus d´encouragement, quel que
soit leur catégorie. On redevient tous concurrents maintenant – j´ai besoin de
ça pour aller puiser plus loin.
Je veux, comme
prévu, commencer à augmenter la pression, dans les jambes. Cœur et poumons vont
bien. Les jambes et la chaleur restent les limiteurs.
Patiently, I finally reach the turn. It feels like an
eternity.
There are many volunteers as I curve around to the
right. It´s the run special need area,
like in Hawi for the bike. I don´t have any. So I can focus on locating the
turn-around. It´s far, very far. A mile to go, with an aid station half way
through.
I have to refocus, high stride frequency, leaning a bit forward, … Focusing on
getting to the aid station, it will be better after. I “just” have to overcome
this mental / physical ditch.
Reaching the station is a big relief. Water & ice have
even more invigorating impact now. But it´s also in the head. Reaching the race
climax, the peak of the 28km of the marathon. After, it´s – mentally at least –
downhill from the turn-around. It´s almost done: a bit more than an hour to go
vs. the 9hr I have already under the belt. Well, nothing´s done, but the
feeling is there.
I might even have the smile back on my face now. It surely
happens when I pass one of “friends”. He´s walking, almost wobbling now. It´s
comforting to see I´m not the one struggling. I cheer him up. But I know that´s
the last time I´ll cheer one of them. Regardless of the age group, we´re fully
returning to the competitor status. I need this mindset to push myself further,
deeper. I need to increase the tempo, the pressure in the legs. My heart and
lungs are doing fine. It´s “just” my legs conjugated with the heat that limit
me.
Passing through the turn-around is a formality. Going over
the timing mat reminds me of friends and family. I´m not fast, but I´m steady.
I aim back at the aid station, I need to refuel a bit more
now. The gel cubes (or is it in the head) seems to help. And I need to prepare
for the “climb” to exit the Energy Lab. I doubt I can increase pace, but I want
to sustain a good tempo. Gel, water, ice, water, sponges. Off to the turn.
Now, it´s straight, all the way until the freeway. It´s
straight UP too. And just like in the YouTube videos, you can see the heat troubling
the air, like a mirage.
Je fais le
demi-tour, en passant sur le tapis de chrono. Cela me fait penser à la famille,
et aux amis qui suivent via Internet. Une pensée positive supplémentaire, c´est
bien. Ce n´est pas très rapide, mais c´est régulier.
Je retourne vers
le rativo, j´ai besoin de recharger en calorie. D´autant qu´il va falloir
remonter vers la voie rapide, pour sortir d´Energy Lab. J´aimerai accélérer,
mais je doute en être capable dans le montée. L´objectif est de ne pas subir.
Gel, eau, glace, éponges, et c´est reparti.
Je vire, vers la
gauche. Le faux plat est tout droit, plus d´un km en montée. C´est exactement
comme sur les vidéos, la chaleur remonte du bitume, rendant flou l´horizon – un
mirage.
Je monte en
rythme, pas vraiment plus vite, mais j´ai toujours l´impression de contrôler,
d´être en charge. Au début, ça passe bien. Mais après 4 à 5mn soutenues, je
passe dans le dur. Les jambes n´apprécient pas. Mais je continue à presser.
C´est d´autant plus difficile qu´au nouveau, nous sommes bien espacés. Après
quelques personnes au début de « l´ascension », le prochain devant
est loin. Je ne le rattraperai pas avant la voie rapide. Peu importe, je
grignote du terrain, et ça c´est bon.
Je rejoins enfin
l´immense ravito Clif Bars. Je prends une des énormes éponges rouges à nouveau.
Je vais d´ailleurs la garder, car
certains ravitos manquent parfois d´éponge. J´irai recharger directement dans
la bassine d´eau froide.
Encore 200 ou 300m pour arriver au sommet. Les athlètes qui arrivent à Energy Lab sont marqués. Rares sont ceux qui ont encore une belle foulée.
Encore 200 ou 300m pour arriver au sommet. Les athlètes qui arrivent à Energy Lab sont marqués. Rares sont ceux qui ont encore une belle foulée.
Mais pour moi, le
retour sur Queen K est un grand soulagement, le bitume est plus lisse, et
surtout, ça redescend un peu. Enfin, ce ne sera que momentané car le retour
sera ondulé, comme à l´aller.
The slope is not steep, but it´s steady and long. So after
passing a couple of guys at the beginning of the “climb”, it gets quite tough
after 4 or 5mn of continuous pressure. Moreover, we are again quite spread
apart. Perfect opportunity for the legs to raise a red flag. It hurts. But I
keep pushing, climbing steadily, slowly gaining on the next guy ahead. I focus
on that.
I reach the Clif bar huge aid-station. Well, the inflated
stuff are huge, just like the sponges. But there is no food, nor gel. I take
one of the huge red sponge, to drench myself even more. I will actually stick
to this sponge. There were a couple stations that were out of sponges. So I´ll
simply reload the big red one myself. The guy ahead of me doesn´t resume running
quickly so I can pass him there.
300yds until Queen K. The face of the athletes entering
Energy Lab – how can I say that nicely –isn´t pretty. And rare are the guys who
still have a nice stride. Suffer feast.
Fortunately for me, Queen K is a relief. No more climb, for
now at least. The asphalt is also nicer, I almost start to feel fast. But it´s
just a feel!
A very pleasing moment is reaching the 20 miles mark. The
Energy Lab is history now, it´s the rolling road. But 20 miles mean only 6
miles to go. 6 miles is like some of the jogs I did with Tony, my dog. I just
have to go for a jog to bring it home. I will finish the race, there is no risk
of failure now, I know that. So let´s try to chase down some guys now.
I come across Lionel, a French friend. I have a hard time
doing the math, but he seems far. Further than he should (he is supposed to run
me down). He´s making a grin when we acknowledge each other.
I want to speed up, but it´s tough. I still have 3 guys I´m
playing yoyo with. But they do walk less, and less often. I guess everyone is
putting another notch to their pace.
Je reprends le
rythme de Queen K. La route est ondulée, on alterne 500m de montée, et 500m de
descente. Presque jamais plat. Dans la descente, les jambes se délient. Ca
donne l´impression d´aller vite – mais c´est juste une impression.
Un passage
important, c´est le panneau des 20 miles. Il n´en reste plus que 6. Et 6 miles,
c´est presque 10km. C´est l´équivalent d´un footing avec Tony, mon chien. Il ne
reste plus qu´un footing, une balade. Je vais finir, plus de doute maintenant.
Donc, maintenant, je vais tenter d´aller chasser quelques gars devant.
Je vois Lionel.
J´ai du mal à jauger l´écart, mais il semble plus loin prévu. Je pensais le
croiser dans Energy Lab. Il fait la grimace quand on se croise.
Pour aller
chercher des gars, il faut accélérer. Et c´est beaucoup plus facile à dire qu´à
faire. Il n´y a plus de jus. Je m´obstine. Je ne suis apparemment pas le seul à
tenter de monter d´un cran. Il me reste 3 gars avec lesquels on continue à
jouer au yoyo. Mais ils marchent moins souvent, moins longtemps. C´est donc plus
difficile de rester dans le coup. Si je n´avais pas monté d´un cran, je ne
serai plus avec eux. Je pense que ça va être chaud.
Je me demande si
ça vaut la peine de jouer ce jeu. Le jeu en vaut-il la chandelle ? En
effet, je suis déjà bien explosé, que vont faire 30 sec ou 1 minute de
moins ? Pas grand-chose, quelques places certainement. Et alors ?
Mais non, je ne
peux pas me résoudre à finir facile.
Les ravitos
semblent s´être éloignés les eux des autres. C´est de plus en plus dur
d´atteindre le suivant. Je commence à prendre du Coca maintenant. De l´eau et
du Coca. Et le ressenti est rapide, un petit coup de fouet à chaque fois. Mais
je marche toujours au ravito pour recharger l´énorme éponge, et remettre de la
glace dans le maillot.
4 miles, 6 km
pour en terminer. On passe dans le dur du dur. Une demi-heure à souffrir. J´accélère
encore un peu.
L´espagnol est un
sérieux client. Il a arrêté de marcher, et rester au contact est difficile. Je
ne dois pas lâcher.
I start wondering if it´s worth the pain. Shouldn´t I simply
finish the race. At a “comfortable” pace – whatever comfortable means now. What
difference would it make? 30 sec, 1 minute on the finish time? A few spots in
the ranking. So?
No, I can´t settle down for that. I can´t ease off, “just to
finish”.
The aid stations seem to be further apart now, strangely. It
feels much tougher to cover a mile. I start taking Coke at the station. Water
and Coke. I still walk through them, reloading the red sponge with ice water,
and storing ice in the shirt.
4 miles, which I translate to 6km: entering the red zone.
Half hour to suffer. I speed up a bit, again.
The Spaniard is the toughest “customer”. He stopped walking,
so keeping up with him is tough. But I can´t give up.
We´re reaching the city. Familiar scenery. One last downhill,
a long, quite steep climb to the red light where we´ll turn right, towards
downtown.
Rolling down once again, last aid station, sponge cooling,
Coca. No time to spare, no walking. Keeping up with the Spaniard. That´s my
moto. But now it´s teeth biting. Going uphill, to reach the turn, then I´ll
see. So I go into fight mode. I´m right on his tail, and he pushes the pace a
notch. More, and more.
It´s about 1km up, for the last hill. 2/3 of the way, there is a tent full of
people, with loud music. An oasis to reach.
My companion doesn´t seem to buckle down, on the contrary.
The further we are, the faster he goes. But I´m not letting him break away. My
breathing gets going, the fire is inside too now.
I pass Target, on my right. Almost at
the tent. I´m not sure what´s the worse, the legs in fire, the heat – inside – out,
or the exhaustion. It doesn´t matter because I´m holding up. And as we reach
the tent, the music, and supporters lined-up on the road to cheer the athletes,
the Spanish seems to release the pressure, at the same time as the road gets flatter.
Twice easier. I can breathe a little, and recover.
But my “plan” is ready: all out in the downhill. All out.
On arrive aux
limites de Kona, je retrouve des paysages familiers. Descendre la bosse, un
ravito – le dernier – et une belle montée. Pas aussi longue que Energy Lab,
mais plus raide.
Je déroule bien
dans la descente, je prends le minimum au ravito, l´éponge et du Coca. Sans
perdre de temps, sans se faire décrocher par l´Espagnol. On remonte vers le feu
tricolore, un bon km en montée. Presque au sommet, une tente avec plein de monde
et de la musique. Mais ce n´est pas un ravitaillement. Mon acolyte ne bronche
pas alors que le bitume s´incline à nouveau. Voire, il accélère. Je suis au
taquet. Je ne lâche rien. Mais je me mets dans le rouge. C´est la fournaise,
tant à l´extérieur, qu´à l´intérieur maintenant. Et les jambes brulent,
d´intensité et de fatigue. Et je suis épuisé.
Je serre les
dents, je m´accroche. Il accélère encore semble-t-il, il veut me faire sauter.
Mais rien n´y fait, je suis son ombre !
Dans la douleur, on rejoint la tente, et c´est mon salut car l´espagnol lève
enfin le pied. Soit il est cramé, soit il gère. Je peux donc taper dans les
mains des supporters de la tente. De plus, la pente s´adoucit. Enfin. On est
presque au sommet. Je peux récupérer un peu. Calmer la respiration et le cœur,
redescendre un peu en température pendant 2 ou 3 mn.
Mon
« plan » est prêt : ce va être à fond, à fond les ballons, dans
la descente.
Je reste donc à
l´abris derrière mon ami espagnol. Je patiente, un peu, Juste un peu, jusqu´au
feu tricolore. Après on redescendra vers la ville, une petite boucle et ce sera
l´arrivée.
On bascule, c´est une grande descente, bien raide,
toute droite. On commence à s´emballer. L´espagnol reste devant. Mais avec la
pente, il commence à relever, à freiner dans la descente. C´est clairement ce
qu´il y a de plus raisonnable à faire – les jambes font très mal, à chaque
impact, et surtout, les muscles sont tétanisés. Et le contrôle n´est pas bon.
Mais c´est ce que j´espérais.
Je lâche tout – j´emballe encore davantage dans la pente, aucun frein. Et je
passe devant. Ca brûle, ca tape jusque dans les pieds. Mais, je maintiens
l´effort, à fond. Je reprends encore 2 gars. Je n´en peux plus. Mais j´en peux
un peu plus qu´eux.
We have a couple of minutes
until the turn, and the downhill. A couple minutes to recover. To calm the
breathing, the heart rate, to cool down a bit. And to get ready. It´s gonna
hurt.
We turn, Spain first, France
second. We both accelerate, with the slope. I can´t seem to catch him. But as it
gets steeper, he holds off. He slows down, as the impact of each step becomes
extremely painful. It´s hard to keep control, after all the effort, all the
heat. It makes sense to brake, to slow down. But I do the contrary. I push
further.
I pass the Spaniard. And
keep pushing. I can barely control my legs. France first, Spain second. I pass
2 more guys. I´m dead tired, to the bone. But they are in worse shape than me.
Je tourne à gauche, pour une petite boucle avant l´arrivée.
C´est simple. Mais dès que je retrouve le plat, je constate que je suis
totalement vanné. Plus rien dans le réservoir. Plus rien. J´ai tiré ma dernière
cartouche dans la descente, et les piles sont vides. La tête tourne un peu. Je
sers les abdos pour rester aligner, et tenter de rester efficace.
Je vois la famille, les amis. Je souris, je
grimace. Je me rapproche, je tape dans les mains. Le drapeau ? Où est le
drapeau français que je dois récupérer ? Je saisis donc celui d´Elodie
sans m´arrêter.
Je continue, seul (je n´entends personne revenir),
je ne veux surtout pas me faire reprendre par les gars. Je donne tout ce qu´il
reste. Ce sont les fonds de tiroir, c´est dans la tête, c´est dans la tête je
me dis. Comme on dit, je serre les fesses. La petite boucle n´est pas petite.
Je m´éloigne toujours du finish. Mais quand est-ce que l´on tourne pour
revenir ? Je n´en peux plus.
J´alterne ces pensées toutes les 2 sec. C´est
loin, je dois tenir, je n´en peux plus, garder la technique, … J´ai envie de me
retourner pour voir si j´ai bien fait le break, mais s´ils sont juste derrière
moi, cela boosterait leur moral.
Enfin, je tourne à droite, descente vers le front de mer. La vache ! J´ai
les jambes déglinguées ! Mais surtout ne pas freiner, j´ai 3 autres gars en
ligne de mire. L´énergie revient.
Elle disparait aussi quand je retourne à droite,
et retrouve un terrain plat, sur Ali Drive. Plus de jus. Et je me trimbale le
drapeau, je ne sais pas quoi en faire, je suis tellement loin. Je remets une
couche, allez, il faut aller chercher les 3 gars devant ! J´essaie, 5 sec.
Je n´en peux plus le finish n´est plus loin, enfin, j´espère. Je n´y vois que
dalle, le soleil est en plein face.
I turn left, it´s the final
loop. Going out, then turning towards the sea, then I´ll turn again on Ali
Drive for the finish chute.
But that´s in another life,
because as the road got flat again, I have to face the very painful reality of
my screaming legs. The tank is empty, the muscles are extremely painful. And I
feel light headed. I feel I´m wobbling forward. But soon I see the supporting
crew. That´s so great, I´m in so much pain now. I go give high fives. And the
flag, where is the French flag? So I grab Elodie´s as I run by.
Now, it´s the road and I
again. Some cheering: “Looking good!” I want to roll my eyes when they say
that! The good news is that I don´t hear anyone coming back behind. Nor
cheering in my back. They are in hell too! It´s in the head, it´s only in the
head I tell myself. I push, I push all I can. It´s endless – when are we going
to turn? How much further before returning towards the finish? That really
worries me as the energy is gone. I´m way beyond “Empty” now. I don´t know how
I find the energy to stride faster, to push my arms more, …
Finally, right turn.
Descending, yeah. Descending, no!!! It´s easier, but a lot more painful too. And
clearly, I don´t control the legs anymore. It´s all numb. But I can´t “brake”,
or slow down.
Right turn on Ali Drive, at
last! I´m done! Well, no. I don´t see the finish. I don´t know what to do with
flag. But I caught up with 3 more guys in the descent. I can get them, they are
10 or 15 yds ahead. I push, sprint. But I can only hold it for 5 sec or so. I
blow up.
I can´t see a thing, I have
the sun in my eyes. The crowd on the side becomes denser. I see the 3 guys, but
I can´t gain anymore on them. The empty tank light beeped, and is now flashing.
Warning. Warning.
Even more people now. I can´t
recognize the street, or the shops to assess how close, how far I am to the
finish.
Beaucoup de gens
sur les côtés. Beaucoup d´encouragements. Je vois les 3 gars toujours, leur
ombre plutôt. Je n´arrive pas à les reprendre, je ne gagne plus de terrain. Le
témoin de la réserve clignote et bipe depuis belle lurette. Il n´y a plus rien
dans le sac. Mais non, je relance, ne rien lâcher.
Je n´arrive pas à
reconnaitre la rue, ou les magasins, pour savoir combien il me reste. Une
éternité ! Seulement quelques mètres ! Si proche, si loin. J´en peux
plus. Rester droit, en ligne.
How far is it? - C´est encore loin? |
Les
barrières ! Les barrières sur les côtés. C´est bon signe. La fin. Allez,
je me retourne. Est-ce que je peux apprécier ces quelques mètres.
Personne ! Oui, je peux savourer. Je m´enroule du drapeau, le bleu à ma
droite, pour être dans le bon sens sur la photo. (c´est là, après 10h de
course, qu´est le vrai test de lucidité !). C´est le finish. Sandy est sur
le côté ! Voilà, on y est, merci.
Je ne m´arrête
pas, pas le temps.
Quelques foulées,
légères, je tiens fort le drapeau, voire je m´enroule dedans, tellement j´ai des
frissons. La rampe, le portique sont là, le tableau électronique affiche le nom
des finishers. 10h16 pour le gars devant moi.
Drapeau au-dessus
de la tête, je passe l´arrivée. « David, you are an
Ironman !» David, tu es un
Ironman.
Et ben, celui-là,
il est spécial !
J´arrête le
chrono et m´immobilise, les mains sur les genoux. La tête tourne. Le vertige.
Deux volontaires
arrivent, la serviette, IRONMAN bien sûr, sur les épaules. La médaille. On
m´enlève la puce électronique. J´ai du mal à bouger, à marcher.
On vient me taper
dans le dos, c´est l´espagnol. Plein de mots sympas, on se donne une bonne
accolade. Merci.
3h57 - 102ieme place de mon groupe d´age.
10h16 - 60ieme place au final, dans ma catégorie.
More people, more cheers. I`m dying on my feet ! But
I´m so happy.
Fences, here are the fences on both sides. We are close,
very close. I can finally look back – can I release a bit and enjoy the last
strides? Yes, nobody.
I put the flag on my shoulders, Bleu Blanc Rouge, it takes a
lot of thinking to get the color in the right sequence for the photo finish. I
can slow down a bit, replace the grin with a big smile across my face. I see
Sandy! Yeah, I go to her, quickly of course, high 5, thank you, and I pace to
the finish chute.
Incredible, I roll myself in the flag, I have chills! The
incline, the Ironman arch, the electronic board, showing the finisher´s name,
and his time. It´s incredible, all the noise, the music, the cheers. The guy
just before me is 10h16.
I go through, with the flag above my head. “David, you are an
Ironman”. Today, yes I am! And what a beast!
I stop my watch and come to a stop. I put my hands on the
knees as I feel dizzy. My head is spinning. Two volunteers hurry, cover me with
the (IRONMAN of course) towel. The medal around the neck. I´m not sure where to
go, I follow the flow now. They remove the timing chip.
Someone taps me in the back. I turn around, it´s my Spanish
friend. A few words, a big hug.
Thanks.
3h57 - 102nd in my age group.
10h16 - 60th in my category.
J´avance
doucement vers le village des athlètes. Un escargot. Une photo souvenir avec la
médaille. Un milkshake protéiné, quelques tranches de pizza. Je récupère mon
sac de vêtements. Je bois beaucoup de Coca. Une fois plus frais, je vais me
mettre à l´eau. Un bien incroyable, je me laisse flotter un peu. On blague avec
les autres finishers. On ne se connait pas, mais on sait que l´on est pareil.
Doucement, je me
change. Je retrouve Lucas, il a fait un carton. 9h46 je crois, avec un beau
3h16. 3h16, à Kona. Quel animal ! Je me dirige vers la sortie, pour
retrouver mes supporters. Adossé contre un palmier, mon ami russe. Il me
reconnait, on parle, on se remercie. Il a fait 10h. Je ne l´ai pas vu me
doubler.
Je retrouve toute la troupe,
« presque » aussi fatiguée que moi. J´ai fait le max, le max de ce
que je pouvais faire aujourd´hui.
Direction le restau, on va se faire un bon gros burger et une bière pour l´accompagner!
Direction le restau, on va se faire un bon gros burger et une bière pour l´accompagner!
I make my way to the athlete´s village. Protein shake,
pizza, Coca, I try to fill the black hole that I have created in my belly. I
get my transition bag, sit down a bit. Check on my phone the thousands messages
that were sent during the day. Quite stunning. I go in the water, floating
gently, cooling also. That´s just the best.
I slowly change into civilian clothe. I find Lucas, my
teammate. He had a terrific race with a 9h46 but with an awesome 3h16 marathon.
He´s an animal!
On the way out, I find Russian friend resting against a palm
tree. He recognizes me. He had a good day, 10h00, just missed to go under. I
didn´t even see him pass me. I was so much out of it I guess.
I find my crew, looking “almost” as tired as I. I gave 100%,
no regrets. I´m glad I didn´t buckle. And I actually even-splitted my run 1h58
and 1h59 for an unimpressive 3h57 marathon. But I made it, in 30 or 35 deg.
Immediately, we head to the restau. It´s gonna be burger and
beer for me. No hesitation!
1 comment:
Not only an impressive performance but also a delicious reading. Congratulations!
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