Wednesday, January 1, 2014

GP Summer 2013 (Triathlon sprint)

Bon, nous revoilà au pied du mur – un triathlon avec le strict minimum syndical d´entrainement. J´ai pu participer cet été (français) au GP Winter dans des conditions similaires… Sauf que la natation était avec une combi de surf, le vélo avec le vélo de route normal (heureusement car drafting autorisé), et les mm chaussures.
L´idée était d´y revenir en meilleure condition, pour améliorer le chrono, et tenter de placer ds le top 5 (podium). 2 entrainements de natation depuis 3 mois, une course à pieds hebdo, et tout aussi léger en vélo : l´état de gras (pas de grâce) est le même… : (
En tout cas, plus d´excuse matos :
-          J´ai la combi de tri, vieille de 6 ans certes, mais toujours fidèle
-          Et j´ai le contre-la-montre. Pas de drafting cette fois-ci, mais une superbe patate (montée) à franchir 4 fois sur 20km. Je rigole quand je vois des gars avec un disque plein à l´arrière : ils vont souffrir, hi hi hi…
Coup de stress
Arrivés la veille, on profite de la plage, on joue au disque volant (frisbee) et je finis tranquillement par le brief de course en fin d´après-midi.
Temps pour faire une dernière vérification du vélo (que j´ai nettoyé avant de l´amener : je ne sais plus c´est quand la dernière fois qu´il avait pris la route) : vérif de la chaine + un peu de pression dans les pneus…
Opps, la roue AR ne tourne pas bien !?
Je m´aperçois que la jante (carbone) est boursoufflée à un endroit ! Une bosse, sur la piste de freinage : c´est pas bon !!
Option 1 : j´ouvre le frein au max et n´utiliserai que l´avant… Avec la patate à descendre et la mauvaise route, c´est risqué
Option 2 : ….
Je retourne en vitesse au brief pour tenter de trouver quelqu´un pour me prêter une roue compatible Shimano si possible. L´organisateur n´hésite pas une seconde : j´aurai une roue au matin prête pour moi. Cool !

Réveil au petit matin, bien sûr le jour du changement d´horaire.
P´tit déj rapide avec Gabriela et Marcelo, et je vais poser le matos à 50 m de l´hôtel – trop pratique, après avoir mis les décalcos du numéro de course.
Je récupère la roue, une Mavic – Vive la France – jante alu. Carbone à l´avant, alu à l´AR : ce n´est pas un concours de style.

Tous les participants se voient offrir une canette de Red Bull. Pas très fan du truc, je me laisse tenter par la version Lemon. Je partage avec les garçons maintenant debout. Du Red bull au p´tit déj : le rêve d´ado !

Particularité de la course : les quelques pros partent 45mn avant le peuple, en mode contre la montre : toutes les 30 secondes.
J´en profite pour noter qu´ils partent plus à droite que nécessaire sur la plage (pas en ligne droite vers la première bouée). Ils vont donc utiliser le courant latéral pour les ramener sur cette première bouée. Bien vu. Cela dit, j´ai cru comprendre lors du brief, qu´il ne fallait pas en abuser, au risque de se faire disqualifier – selon quel critère, je n´en sais rien.
J´enfile la combi complètement maintenant, et je vais faire un tour de chauffe à l´eau. Pas trop, parce que les 500m de veille sont encore ds les bras – pour dire le niveau de fitness aquatique.
Ca va. Je sens le courant, je prendrai un peu à droite aussi.
Retour sur la plage, l´attente est synonyme de ramollissement: j´ai sommeil et la fatigue de la semaine semble me rattraper. Je tente de m´exciter un peu, le palpitant part en chamade. C´est pas gagné notre histoire. Je commence un échauffement à sec, tranquille. Après 10mn, je commence à être mieux, ouf. Le timing est bon, on nous appelle derrière la ligne.
Comme d´hab, je me mets au second rang, histoire de laisser les djeuns et les plus excités faire les fous devant. On a en effet 50 à 100 m à sprinter sur le sable, puis 50m pour rentrer dans l´eau face aux vagues. Rien de tel pour mettre le cœur au rupteur d´entrée de jeu. Je suis en mode préservation…
Bang, c´est parti. La dizaine de barj’ est devant. J´arrive à suivre sans me mettre minable, c´est une bonne surprise. Et une bonne nouvelle, je vais pouvoir drafter !
Une vague, je plonge, me relève, cours, replonge… 2 ou 3 fois, et c´est parti. Petit train.
Maintenant que les vagues s´atténuent, il est temps de faire le point : j´ai un gars déjà assez loin devant. 2 autres, un peu sur la gauche, pas loin devant. Conclusion : plutôt devant
-          C´est bien : mieux qu´au précédent (en juillet), où j´avais décroché du peloton d´entrée de jeu.
-          C´est moyen : il faut que j´aille chercher des pieds de suite pour drafter.
En 2 temps, 3 mouvements, je suis dans les pieds des 2 de gauche. Trop à gauche d´une part, et surtout, je dois passer devant car le rythme n´est pas suffisant. Je double.
On dirait que je gagne sur le premier. Mais je ne peux (préservation oblige) faire un sprint pour aller le chercher… Je tente la patience. J´aperçois alors un autre nageur sur la droite, le filou. Il me semble à ma hauteur. Il faudrait que j´arrive à l´intercepter avant d´arrivée à la bouée.
J´essaie de poser la nage, histoire de ne pas me mettre dans le rouge. Je ne me sens pas si mal, le cardio est ok. Par contre, je sens déjà que les bras (les muscles) seront les limiteurs dans la partie. On fait le métier, doucement.
Résultat, le gus de droite se fait la malle, et va rejoindre le leader, sans que je ne puisse attraper les pieds. Pas grave.
Heureusement, la première bouée arrive vite, et il est temps de virer à gauche, j´en ai plein les bras. Les gars se sont faits la malle, personne derrière. C´est le moment de solitude : pourquoi ne me suis-je pas plus entrainé ? Les bras sont lourds. C´est dur. Le cœur, ça va. Si je mettais des jambes ? Bof, pas de jus. Ca va être compliqué le reste de la course, sans jus, …
Je broie du noir alors que je suis en 3eme position – le comble. Je baisse la tête, et prends patience. Pas la peine de réfléchir de trop à la technique, sans force dans les bras, c´est peine perdue.
Enfin la 2nd bouée ! Je vire, et de suite, ça va mieux. Le moral, et donc les bras aussi.
Je vise le bâtiment bleu, sur la plage, devant l´arche de sortie.
Cela me fait penser à Alain et son avion. J´ai l´impression, et d´ailleurs ce n´est pas qu´une impression, je dois nager de travers pour garder le bon cap. Les p´tits copains devant, dérivent sur la droite. Je me demande si je fais le bon choix : me battre contre le courant pour être en ligne droite, ou laisser dériver pour aller avec le courant et récupérer le décalage en courant sur la plage….
Je reste têtu, et nage de travers, vers mon immeuble bleu. Je me dis qu´il faut remettre des jambes pour pouvoir préparer la sortie de l´eau. Pas trop de ressource pour le faire. Je laisse filer, et tenter de mettre un peu d´ordre dans la nage (ne pas prendre aujourd´hui en exemple).
Je commence à sentir les vagues. C´est bon. Ca complique un peu la nage et la navigation, mais c´est sans difficulté. Je tente de regarder quand elles cassent pour tenter de surfer comme hier avec les garçons. Heu… Y a pas de jus pour mettre le coup de rein pour prendre la vague… Je continue tranquille.
Je touche le sable, prochaine vague, je me relève. Et voilà, je me tente de courir. Pas facile avec de l´eau au-dessus des genoux… Mince, la sortie officielle est à droite du bâtiment bleu. J´ai fait du zèle. Pas beaucoup, heureusement.
Un gars sort en mm temps et cours plus vite sur la plage, je sors 4eme.
Lunettes sur le front, je commence à défaire le haut de la combi, en courant sur le sec. Je vois les garçons, Marcelo. Pas Sandy – j´ai dû la rater.
J´arrive pas à sortir un mot !
Après un poigné coincé, j´arrive enfin me le libérer le buste de la combi. J´arrive au vélo. Le reste du démoulage se fait bien.
Le GPS : Allumé, et maintenant dans la poche (je n´ai pas trouvé de petite pochette étanche pour le prendre sous la combi)
Casque :  sur la tête
Lunettes : Sur le casque, rien à faire
Chaussures : sur le vélo, rien à faire (j´avais oublié mes élastiques pour tenir les chaussures droites, j´ai utilisé les bandelettes découpées ds un sac plastique – assez content de ma Mc Gyver Attitude)
Heu, c´est bon alors. Je prends le vélo. Oops le dossard. J´enfile la ceinture d´une main, tenant le vélo de l´autre – tout en style encore.
Hop hop, on trottine jusqu´à la sortie du parc à vélo. Et j´enfourche ma monture.
J´avais bien mis sur petit plateau, petite vitesse, ça part comme il faut. Les bourrins commencent à passer, déjà. Surtout des jeunes semble-t-il. Une fois bien lancé, j´enfile une chaussure. Puis l´autre. Et je pars en position aéro, en cadence. Je suis pas exactement power-man sur un vélo, aussi la cadence est mon amie…
On longe la plage, 2 ou 3 km, avant de prendre un pif-paf au pied de la butte (épaisse). J´en ai un souvenir assez… raide : je l´ai roulé en juillet, hors course. Un vrai mur.
Je ralentis au pif-paf, remonte les rapports, prêts pour monter au train. En rythme, fesses vissées sur la selle. Je fais 20m, et je suis déjà obligé de mettre le plus petit braquet : j´ai pas fait 10% de la montée.
Ca se raidit. Je force. Je ne peux plus, obligé de sortir de la selle. Je me mets en danseuse, debout sur les pédales. Et la montée ne fait que commencer. Je suis mal. Je ne comprends pas. Je suis certes insuffisamment entrainer mais là, c´est trop.
Bing, je percute. Ce n´est pas ma roue, c´est celle que j´ai empruntée : il doit être un bien meilleur cycliste, avec une cassette plus « dure » (moins de dents). Raaaaaaaaaaaah….
Moins bête maintenant, je n´ai plus qu´à souffrir jusqu´au sommet.
Ca devient VRAI-MENT SA-CCA-DÉ. Un coup de pédale… Après …. L´aut……..reeeee
On zizague tous en montant. La bonne nouvelle, et ce qui me met au baume au cœur, c´est les 2 gars qui m´avaient doublé sur le plat sont pires que moi ! Je les reprends ! Youpi !
Les derniers mètres sont terribles, au point de me demander si je vais arriver à passer au second tour, quand je serai plus fatigué. Je suis au sommet, j´en peux plus ! Vidé, impossible de relancer de suite. Je laisse rouler un peu. Et me force à pédaler dans la descente. Ca marche. Je reprends un 3eme gars.
Bon, on est entre nous, je peux dire les choses : Je fais pas le malin, dès le plat retrouvé, ils vont me repasser, sans amidon. Peu importe, on redescend, qq virages, du plat, où je mouline plutôt tranquille. Pas d´effort titanesque, même la montée au retour est moins dure, moins raide, j´appréhende la seconde ascension à l´aller.
Me fait encore doubler. Même pas mal. L´écart est important, je n´essaie même pas de suivre à distance. La face nord de l´Everest (coté facile ici) se fait presque comme une fleur. De nouveau, je reprends du monde, en danseuse, mais sans le tutu.
Après, je ne fais pas le malin : en bas de la pente, virage + gravillons. Je la joue safe. Alain va m´engueuler… J´ai le temps de remarquer que pas mal de cyclistes, retardataires de la 1ere vague ou cœur de la 2nd vague, montent à pieds, la face sud de l`Everest.
Retour sur le plat et le front de mer. J´en profite pour boire, ma boisson est trop sucrée. Mais on ne me reprendra plus à ne pas boire assez (voir un épisode précédent).
Je croise Gabriella qui elle aussi a la gourde à la main.
Demi-tour, et c´est reparti, pour le second tour. J´ai l´impression d´être moins doublé depuis le front de mer. Et maintenant, on a du trafic, avec les retardataires de la 2nd vague. VTT ou autre. Rien de grave, juste vigilance.
Bien en cadence, j´attaque le pif-paf, et remonte sur les pédales. Pas facile, mais clairement moins dur qu´au premier tour. Je n´étais pas assez chaud !
Du coup, j´ai plus de fougue pour relancer depuis le sommet de l´Everest ! Trop bon.
Je garde le mm rythme, sans me mettre minable, sans être trop facile non plus.
Demi-tour, je commence à regarder et jauger les gars derrière… Pour la course à pieds.
Enfin, je me reconcentre vite, dernière ascension de la journée. J´encourage ceux qui sont ds le premier tour, que je double.
Rapidement de retour sur le front de mer, et à proximité du parc à vélo, je défais les chaussures et pédale avec les pieds sur les chaussures. Je descends de ma fidèle monture, et pars au trot vers les chaussures de course à pieds.
Vélo posé, j´enlève le casque, et tente d´enfiler rapidement – ça coince – les chaussures, sans chaussette bien sûr. Avec un peu d´effort, les 2 sont mises, j´attrape la casquette et c´est reparti.
On me rappelle de mettre le dossard sur le devant, je fais tourner la ceinture.
Sorti du parc, je déclenche la montre, chausse la casquette et c´est déjà le ravito. Eau pure. Trop bon. Je vide le reste dans la nuque, ouvre la tri-fonction dans le dos, pour maximiser le refroidissement… Il fait beau et chaud. Et c´est parti pour trois petits (1,7km) tours. Sauf que quand on est dedans, ils sont VACHEMENT plus longs les tours – bizarre…
On part au trot, pas trop vite quand même. Je prends mon rythme, quelques gazelles passent comme des fusées : rien à faire.
3 aller-retours, disons que l´on lâche les chevaux au dernier retour, pour finir à bloc.
Le premier tour se fait tranquillement, plus ou moins seul, doublé et plus rarement doublant. Je croise 2 gamins qui ont ½ tours d´avance. Ils vont se mettre minables. Je parie sur la chochotte qui reste derrière pendant que l´autre fait le train – un grand classique.
En parlant de ça, je me fais doubler doucement par un jeune, un peu fou-fou. J´accroche, puis il part fort, puis relâche. Bref, il fait n´importe quoi.
Là c´est un homme plus mûr qui passe à bonne allure. Je tente ou pas ? Aller ! Pas le temps de calculer, cela semble une bonne occasion.
Le jeune saute du coup, et je reste dans les basquets de l´homme en bleu. Heu… Le changement de rythme est important quand même (traduction : ça fait mal !!). Aller, c´est pas grave. On va s´habituer.
On entame le 2nd retour, soit la moitié de la course á pieds. Et je suis dans le dur 1 aller-retour plus tôt que prévu, le bourrin.
300m plus loin (qui font une éternité), je suis bien. Je ne sais pas si c´est le Blue man qui souffre, ou si c´est moi qui ai passé un seuil. Toujours est-il que je serai presque à le déposer. Mais soyons lucide, vu le grand état de forme (faible), il vaut mieux être prudent.
On arrive à la dernière boucle, jusque-là, le rythme est devenu supportable. Ravito – de l´eau – ça fait du bien ! Et mon ami remet le couvert. Le rythme s´intensifie et me revoilà au rupteur. « La journée commence à être longue », « J´en peux plus »… Autant de réflexions viennent à l´esprit à ce moment. Alors qu´au contraire, c´est maintenant qu´il faut faire l´effort. Comme dirait Sullivan (cf. partie de Monopoly où il était en train de me ruiner), « je n´ai pas tout ça pour rien ».
Donc, on sert les dents, redresse le buste, pense à sa foulée, et on ne lâche RIEN.
200 ou 300m plus loin (il reste un ½ aller + 1 retour), le rythme se calme – enfin. C´est l´occasion : je me dis qu´il vient de jeter ces derniers atouts lors de cette relance. J´attaque – doucement. Je me décale, et passe aussi rapidement que possible – mais c´est très lent en fait. Je n´ai plus grand-chose dans le sac. Mais c´est en tout cas, plus que mon ami.
Maintenant, il ne faut plus réfléchir, du tempo, du tempo, du tempo.
Je reprends les mêmes thèmes que pendant la relance, sauf que je suis devant. Du coup, ça aide au moral.
Je guette le point de retour avec impatience, parce que la machine chauffe ! En plus, c´est vrai qu´il fait chaud et beau !!
Demi-tour, et c´est l´opportunité de faire le point de la situation : va-t-il falloir finir au sprint pour se défaire de l´homme bleu ?
C´est bon, il a décroché !
Le contrecoup de cette bonne nouvelle, c´est qu´il va falloir soutenir le rythme seul maintenant, trop dur ! Le gars devant est assez loin. Je peux peut-être le prendre en chasse.
Le jeune fou-fou apparait maintenant, il a apparemment levé le pied. C´est une bonne cible. Et rapidement, je le reprends. Mais le même gars devant reste à distance, je n´arrive pas à faire fondre l´écart. Le cardio est au taquet, les jambes sont lourdes. On maintient l´effort.
J´arrive, enfin, à voir le finish, donc on accélère pour vider les réserves. Il ne reste plus rien, mais le geste est beau (c´est le principe qui compte, d´accord !).
Je passe l´arrivée en souriant au photographe. Mais ce n´est que pour me prendre le poids de l´effort 5 m plus loin – que c´est dur quand on manque de fitness !

Natation: 13'20
Vélo: 37´30
Course à pieds: 21´44
Total: 1'13'30

Quelques vidéos:
Out of water

Bike run trans
Finish

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