Wednesday, July 16, 2008

Mon Ironman a moi

En resume, l’objectif etait de faire l’Ironman (3.8 km de natation, 181.5 km* de velo et un marathon : 42.2 km) entre 10h30 (le reve) et 11h (si pas de probleme).
J’ai fait un incroyable 9h59, avec moins de 48 mn pour la natation, 5h32 pour le velo et 3h33 (record perso) pour la course a pieds). 333ieme au general, 89ieme dans ma categorie.

* Le parcours velo etait un poil plus long que prevu a cause de travaux: petite deviation. 180 km => 181.5 km

Je passe les details de logistiques, organisation, etc.: on est a Frankfurt, en Allemagne, Paul et Eric ont egalement fait le deplacement depuis Tokyo. Et j’ai une dream team de supporters: Guerlain, Sullivan et Sandy, mais aussi mes parents et mon frere Olivier.


Il y aura 2 departs de natation:
- un a 6h45 pour les pros et 300 amateurs (tries sur le volet)
- un second a 7h pour les 2000 amateurs restants. Nous serons de ce depart.

La famille quittent l’hotel a 3h du matin pour tenter d’avoir une place de parking a proximite du lac malgre les routes coupees et autres deviations et les 20,000 spectateurs attendus…
Nous, nous partons a 4h30 pour le centre ville pour recuperer Olivier et prendre ensuite la navette.
Trajet sans histoire meme si tous les athletes dans le bus montrent une certaine nervosite. C’est tout sourire, mais on peut sentir une tension dans le regard et le sourire des uns et des autres. Pour ma part, je me demande bien dans quelle histoire je me suis fichu! Autant la partie aquatique ne me pose aucun souci, autant un depart avec 2000 nageurs, c’est assez different d’un depart en piscine, un par ligne d’eau…
Les 180 km (181.5 aujourd’hui) devront se faire raisonablement si je gere bien l’effort mais je m’inquiete pour le drafting. Il va y avoir beaucoup de monde et je n’ai vraiment pas envie de me faire coincer pour du drafting involontaire (si un cycliste me double et se rabat rapidement devant moi, c’est a moi de garder la distance de 10 m avec lui. Comme je ne suis pas un des plus rapides en velo, je vais devoir faire attention a cela.
Enfin, le marathon represente une grosse inconnue. Je n’en ai fait qu’un, il y a 18 mois, le marathon de Tokyo. Experience amusante mais douloureuse. Je ne suis pas particulierement serein pour aujourd’hui car je n’ai fait tout l’entrainement de course a pieds que j’aurai voulu (problemes de douleur de mollet).

Arrives au parc a velo, on installe ses affaires, et faisons la queue pour une ultime vidange (passage aux toilettes). Comme dans le bus, on rigole, mais c’est un peu coince. Je me change, prepare mes gourdes, ma nourriture pour le velo (c’est pas pour le velo, il ne mange rien lui), … Particularite du jour, j’ai inclus des bretzels pour cette seconde epreuve. En effet, les ravitaillements (Power bar ou Power gel) sont sucres et autant j’aime le sucre, autant en manger pendant 8 a 10h, ca use… Le bretzel sale devrait permettre de casser cette monotonie gastronomique.
Les pneus sont gonfles, le casque range, la ceinture prete, la combinaison enfilee comme un gant. On peut descendre a la mise a l’eau. Tout cela a pris suffisament de temps que l’on rate le depart des pros. Il ne reste que 15 mn avant notre depart et du coup je me depeche un peu pour deposer mon sac blanc (contenant mes affaires pour arriver sur place, sandales, short, T-shirt…) et aller me mettre a l’eau.


Pas d’echauffement particulier: pas le temps et surtout pas de place! 2000 baigneurs voulant aller sur la ligne de depart, ca fait de suite un sacre meli-melo! C’est un peu comme quand on ramasse 50 tetards que l’on met dans un petit verre. Sauf qu’ils portent une combinaison neoprene et un bonnet rouge!
Il y a deja un gros paquet d’athletes qui s’est forme sur la ligne de depart, completement sur la droite, endroit a priori le plus proche de la premiere bouee. Par contre, a 30 m sur la gauche, il y a de la place sur cette ligne de depart. C’est en y allant que je perds Eric de vu. Paul avait disparu lors de la remise du sac blanc…


De toute facon, maintenant c’est chacun pour soi et il ne faudrait pas qu’ils soient avec moi sur le depart. Ca va certainement bastoner et sprinter…
D’ailleurs cela m’exite un peu, je me rends compte que je bouge enormement pour rester contre la ligne, avec beaucoup de battements et des mouvements de bras. Je suis a plus de 100 bpm (battements par minutes). Je calme le jeu. Certes un echauffement aurait ete bien, mais je dois pouvoir depasse la masse critique des nageurs, sans me mettre dans le rouge des le depart. C’est comme Nutella: 20 ans d’experience feront toujours la difference!
Je suis en train de passer du mode stresse (cf. dans le bus ou dans le parc) au mode competition. Je ne peux plus m’empecher d’avoir un large sourire en travers le figure, parce que je suis maintenant la pour faire la course. Et ca, ca me fait sourire! Ca va faire mal, c’est une evidence mais on a beaucoup bosse, beaucoup fait de sacrifices (sommeil, efforts, argent, temps de famille, …) et maintenant, c’est la cerise sur le gateau. En effet, la preparation avec Eric et Paul a ete superbe.
1mn avant le depart, grand sourire, le coeur monte encore malgre peu de mouvements, il va falloir envoyer la sauce!
Dans les 30 dernieres secondes, il n’y aura pas de compte a rebours. Et du coup, je declenche le chrono quasiment 30 sec avant le coup de canon mais je constate aussi, que ca bouge! Ca pousse de tous les cotes. La ligne d’eau a ete retiree, et les gens commencent gentillement a avancer. Comme je veux rester sur la premiere ligne, je fais de meme.
Au debut, c’est une brasse toutes les 5 sec, puis toutes les secondes, puis les gens commencent a nager (le crawl). La, ca commence a s’enerver, et m’enerver… Car les gars derriere moi, en nageant le crawl viennent appuyer sur mes jambes me repositionnant de facon verticale, alors que la natation est un sport horizontal. Je remonte les jambes avec quelques battements vigoureux – il n’y a plus de copains la!
Le depart n’est pas donne mais ca nage, doucement, deja. Et FINALLEMENT, le depart est donne!

J’ai du monde sur 30 m a ma droite, et 70 m sur ma gauche. Je pars suffisament vite pour que les gars derriere moi me lachent les baskets et n’appuient plus sur les pieds et relache l’effort rapidement. Je surveille. Un groupe s’est forme a droite, et un gars part vite a gauche. Je continue pour l’instant tout droit, faisant mon propre chemin. J’evite de regarder la bouee tout le temps pour optimiser la nage. 100 a 200m après le depart, je suis devant tout le monde! : )
J’en profite pour regarder derriere – C’est l’heure de gloire! Autant en profiter! Je regarde la maree humaine qui suit – c’est impressionnant!
Allez, maintenant, on reprend serieusement. Le gars a gauche se rabat vers moi et je decide de le laisser faire: je le laisse passer devant alors que le groupe de droite persiste. Il faut que je fasse attention. En restant derriere mon lievre actuel, il ne faut pas que le groupe de droite se fasse la malle sans moi!
Mais finalement, mon pari s’est avere etre le bon et je n’ai pas eu a aller chercher le groupe de droite. Mon lievre a pris la pole position et le fameux groupe est revenu vers nous. Nous nous dirigeons vers la premiere grosse bouee. Donc, après 300m peut-etre, nous sommes a 3 serieux nageurs. Le premier fait le train, je suis dans ses pieds veillant a ne pas les toucher, et le troisieme tente de s’incruster en nous 2. La encore, il n’y a plus de copains, il a le choix de rester de l’autre cote (comme les oiseaux migrateurs, on peut etre 2 derrieres le meneur), soit il passe derriere. Apres quelques frottements, il comprend que je ne lacherai pas les pieds du meneur et il decide de glisser derriere les miens.
Apres 500m, nos places sont trouvees. L’eau est calme pour nous – pas de trafic, on est en file indienne. Je ne me releve que rarement pour verifier la navigation. Le gars devant depense beaucoup d’energie pour cela – mieux vaut lui que moi. Le rythme me semble raisonnable meme si je sens que les rythmes cardiaque et respiratoire sont eleves. Il faut que je calme tout cela. C’est ce que je fais quand je passe la premiere bouee, premier virage. Je suis second de la seconde vague. Le meneur bosse bien: conditions optimales! La journee commence bien, c’est officiel.

Je regarde comment ca se passe derriere: nous ne sommes plus que 3. Les autres ont decroche, encore une bonne nouvelle.
Je poursuis le chemin vers la seconde bouee ou nous amorcerons le retour vers la plage, terme de la premiere boucle (il y en a 2 a faire).
Le gars devant semble s’exciter. Il nage un peu dans tous les sens, il me fatigue rien qu’a le voir s’agiter ainsi. Il passe meme sur le dos: je crois qu’il me dit quelque chose… Dans l’eau et en allemand, autant dire que je ne comprends rien. Enfin, je me doute. Je pense qu’il veut que je prenne un relais. Mais pour cela, il faut qu’il me laisse passer, et je n’en ai pas particulierement envie! Je suis bien la, au chaud derriere lui!
On arrive a la deuxieme grosse bouee (je ne parle pas des petites bouees, placees tous les 100m), et remarque que nous ne sommes plus que 2. Mon suceur de roue a decroche. On tourne a la limite de toucher la bouee et repartons vers la plage.
Avant et après chaque bouee de virage, il y a beaucoup de kayaks pour remettre les nageurs sur le droit chemin.
Cependant, a la sortie du virage, mon poisson pilote part trop sur la gauche. Pendant le premier tour, on doit toujours garder les bouees sur notre gauche. Il est maintenant a l’interieur de la boucle, et commence a passer les bouees, sur sa droite. La miss dans le kayak ne dit rien… C’est pas normal.
Je ne veux pas le suivre en eaux troubles et decide de faire ma propre navigation. Ce n’est pas plus court ou plus rapide pour lui, mais je ne suis pas dupe – il cherche a me decrocher. Il accelere notable a ce moment la. Je me fais mettre 10m en 200 m.
J’ai alors 2 choix:
- je prends un rythme soutenu pour aller le chercher, maintenant qu’il est revenu dans le droit chemin (bon cote des bouees), ou alors
- je le laisse filer.
Je pousse pendant 100 m, remonte un peu mais je me rends compte qu’il va me falloir pousser pendant encore un moment pour recoller.
Est-ce bien necessaire? A l’evidence non.
Je jette l’eponge et passe en mode tempo: je nage a mon allure en faisant ma propre navigation.
Notre ecart en fait ne change plus. Je m’inquiete alors sur un possible retour des gens derriere. Mais c’est un court instant. S’il y en avait des plus rapides, ils seraient deja la! On a deja fait 1500m environ.
Je nage a mon rythme maintenant, il reste 200m avant la sortie de l’eau, avant de replonger et faire la seconde boucle, plus courte que la premiere.

Je commence maintenant a double des gens de la premiere vague, casaque (bonnet) bleue. Heureusement, ils ne sont pas nombreux. J’en passe 3 juste a la sortie de l’eau. Le premier bonnet rouge est juste devant moi, je pourrai presque le rattraper…
Je trottine sur le tapis rouge, il y a beaucoup de spectateurs et photographes: je fais coucou (etre sur le devant ne va pas durer longtemps: autant en profiter!).


Retour a l’eau en courant. Il y a pas mal de cailloux de ce cote la, on l’avait vu la veille. Je cours et replonge.
2 constants:
1 – courir de la sorte est toujours horrible – j’ai le palpitant en chamade!
2 – j’ai mal au pieds gauche, au gros orteil. J’ai hyper mal d’ailleurs.
Je crains le pire: j’ai du me couper sur un caillou!
J’agite (battement) le pieds pour essayer de sentir si je peux ressentir le type de coupure (grosse ou petite, s’il y a un morceau qui pendouille ou pas). Mais rien n’y fait. J’ai mal.
Bon, inutile de se prendre la tete, si c’est coupe, j’irai faire mettre un pansement. Ca l’fera pour le velo en esperant que ca pourra tenir pour la course a pieds.

Je repasse en mode navigation: j’utilise mon predecesseur au bonnet rouge comme guide. En effet, maintenant, le trafic s’intensifie avec les retardataires de la premiere vague. Heureusement, il prends large, sur l’exterieur, ce qui me va bien.
Mince, j’ai oublie de regarder le chrono au terme de la premiere boucle…

Nouvelle bouee pour virer, avec beaucoup de monde cette fois-ci. Je prends large. C’est plus dense,certes, mais ce n’est pas ingerable. La distance avec mon leader reste contante, 10 a 20 m. Et je le vois tres regulierement se retourner: je dois vraiment l’inquieter. Une fois encore, je ne reviens de l’energie qu’il depense a regarder dans tous les sens.

Dernier virage, sans encombre, et c’est la derniere ligne droite. L’arrivee est bien visible. Mais pendant que je me concentre a vider la vessie (vraiment pas facile en nageant!) je m’ecarte un peu des bouees.
Je dois alors revenir progressivement, et suis au milieu du paquet principal de la premiere vague, partie 15mn avant la notre.
Je perds de vu mon leader au bonnet rouge. Peu importe. Je bouffe (rattrape) du bonnet bleu a la pelle, c’est toujours agreable, meme si la donne va changer des que je vais atteindre la terre ferme…

Voila, la natation est bouclee – sans probleme, conditions presque ideales (je serais bien rester plus longtemps avec le leader), mais je suis tres bien et tres content: je ne pense pas avoir trop entame le reservoir d’energie dont je vais avoir besoin pour le reste de la journee!
Je nage le plus loin possible, le plus longtemps possible pour sortir le mieux possible de l’eau et grille encore 3 bonnets bleus a cette occasion.
Je cours en defaisant le haut de la combinaison. Encore plus de monde sur les cotes qu’au terme de la premiere boucle, je ne reconnais personne (ou ne m’en rappelle pas). Bien sur, cela ne m’empeche pas de faire le zouave et faire coucou a tout le monde.
Je verifie le chrono: 48mn. Incroyable! Je voulais sortir en 50mn environ. 2mn de bonus!
C’est vraiment un footing tranquille car la sortie de l’eau est suivie d’une belle cote sur 50m, c’est severe!
Une fois en haut, coucou aux volontaires, nombreux et tous souriants, et je file vers le velo. Coup d’œil sur le cardio : 172 bpm… C’est un record, et pas un mythe (courir apres la natation est horrible).

Je dechausse la combinaison, sans probleme. Un volontaire me suit, il recuperera la combi, les lunettes, etc…
Voila, je charge les poches avec des barres, les bretzels, chausse le casque de course, et il ne me reste qu’a mettre la ceintre avec le numero de course. Je bataille un peu pour etre sur que le numero est dans le bon sens. C’est bon? C’est bon!
Ah non, je seche les epaules et les bras et applique consciencieusement de l’ecran solaire.
Hop, c’est parti, je decroche le Felt et pars a la course.

Du fait de la premiere vague, le parc a velo est deja bien anime et on est 3 ou 4 a enfourcher notre monture a la sortie. Top chrono, et je pars. Maintenant, ce va etre la rigueur: la rigueur pour respecter le plan.
2hr tranquille, ou presque, 2 hr au rythme, et le reste (presque 2hr encore) ou je peux appuyer un peu).
On a 13km pour rejoindre la boucle depuis le lac, et on fera 2 boucles de 84km environ.

Je pars, donne quelque coups de pedale et vois un premier gars arrete sur le cote, un pneu a plat! Ca calme. Mes roues semblent ok.
Je pars sans forcer mais rapidement le velo fait un bruit incroyable. Mince, qu’est-ce que c’est?
La route a cet endroit n’est pas terrible, mais ce n’est pas normal!
Je tente d’ecouter d’ou vient le bruit…
Le cretin! Ce sont des supporters, avec leur crécelles ou autres instruments bruyants sur le cote de la route!
C’est bon, je peux rouler.

J’arrive sur la voie rapide qui remonte vers le centre ville et peut regrouper mes esprits.
- Je note que je n’ai pas regarde mon orteil (je n’ai plus mal)
- La transition s’est passee correctement
- J’ai mis les chaussures (accrochees au velo depuis la veille) sans me viander
- La languette du pieds gauche n’est pas bien mise. Mais ca ne gene pas: je laisse.
- Le rythme cardiaque retombe tranquillement
- Il y a du y avoir 3 cyclistes arretes pour crevaison ou autres dans les premieres km. C’est pas de bol.
- Il fait un temps superbe, pas trop chaud, pas trop froid.
Allez, maintenant, on attaque le controle incessant du rythme cardiaque. Et j’alterne cela avec la nutrition: boire, rouler, manger, rouler, cardio, rouler…

J’ai l’impression d’aller a 2 a l’heure et aimerai bien pousser: je me sens trop bien. Et c’est d’autant plus frustrant que je me fais depasser sans cesse par des gars hyper rapides. Je dois vraiment avoir l’air d’un charlot avec mon beau velo et mon allure pe-pere. Mais je dois respecter le plan. Car la distance motive le respect!
Chaque chose a son temps.

Je tente de taper la causette quand je ne me fais pas doubler trop vite. Peu reponde. Mais certains encouragent, comme l’unijambiste qui passe rapidement. C’est beau – mais c’est dur au moral!

J’arrive en ville et attaque la premiere boucle. La route est moins bonne ici, avec des bosses et autres mais peu importe. C’est pareil pour tout le monde. Il y a beaucoup de monde, et je commence a tomber dans mon rythme. La frustration initiale disparait.
Ma boisson est trop concentree, j’ai mal dose. Il faut que j’alterne avec de l’eau pure.



Maintenant, je me fais rattraper par des paquets. Plusieurs cyclistes sont groupes, en peloton, et viennent doubler. En general, ils sont a bonne distance les uns des autres, mais rapidement, ca se ressere et devient du drafting flagrant.
La encore, 2 choix: m’enerver et gueuler, ou la fermer et ignorer le probleme. Je choisis plan B. C’est pas cool, mais je n’y peux rien. Et puis la course, c’est moi contre le chrono, c’est tout.

Rapidement, les arbitres commencent a apparaitre. Cela me fait redoubler de vigilance pour conserver les distances suffisantes. Alors que je suis tout le temps en position aero, je dois me relever regulierement pour ralentir et mettre les 10m entre mon predecesseur et ma roue avant.
Et je note que ce geste, se relever, est bien visible par l’arbitre. Ca montre au moins que je n’ai pas envie de drafter, meme si parfois la distance est momentanement inferieure a 10m.
Pour l’instant, des avertissements sont distribues, pas encore de penalites.

Avec tout cela, la premiere heure se passe et j’arrive a un premier pont, ou je me fais doubler par une fille – rah, le coup a l’amour propre!
Rapidement, on a arrive a la premiere difficulte repertoriee. Ca grimpe certes, mais en moulinant, ca monte tout seul. Les jambes sont bien. Et je suis surpris par 2 trucs:
- les autres montent quasiment tous en danseuse, ce qui me semble particulierement dur pour les jambes…
- je ne me fais pas depose comme je l’anticipais. Je ne suis pas grimpeur du tout, mais les autres non plus apparemment.

Je passe cette montee donc sans difficulte et reprends le train-train nutritionnel. Je suis content d’avoir pris 2 bretzels avec moi – la boisson etant trop concentree, je suis deja un peu gave du sucre.
Je tente d’alterner des morceaux de barres Powerbar, de SoyJoy (type gateau energie) et les bretzels.

On me double regulierement, rapidement ou doucement, mais il y a un flot assez regulier.

J’enchaine rapidement sur le monument du parcours velo. En effet, après un virage a gauche, j’arrive sur les paves et la fameuse montee “The Hell” ou l’enfer! La rue est bondee de monde, en particulier au sommet de la cote. Ce n’est pas tres long, 700 a 800m, mais des que l’on passe sur ce revetement, tout gigote! Ca secoue grave.
Ayant bien negocie le virage (presque pas freine!), j’attaque ce segment assez vite. Je note alors que mes predecesseurs ont cesse de pedaler. Ils subissent les paves. Pas question pour moi! Je suis la pour rouler, alors je pedale, meme si c’est particulierement inconfortable… Les beaux velos carbone sont certes legers et rigides a la fois, mais la, on ressent chaque pierre.
Comme mes compagnons de route sont plus hesitants, je suis en train d’en doubler alors que les supporters, bieres a la main, mettent une ambiance digne du Tour. La pente raidit et le phenomene s’accentue. Je ne comprends toujours pas pourquoi tous ces triathletes restent sur un gros braquet et passe en danseuse.
En tout cas, ca donne du baume au coeur et du coeur a l’ouvrage! Je rattrape plusieurs cyclistes m’ayant passes dans le ¼ h precedent.
Quelques “high 5” ou tape dans les mains d’enfant au passage et j’atteints le sommet sans encombre: le coeur est reste a un rythme raisonnable. Eleve certes, mais raisonnable (inferieur a 150 bpm).
La descente s’amorce et j’en profite de suite pour verifier les degats. Comme dans les premiers km du velo, la cote etait jonchee de materiel ou nourriture, tombes des velos ou des poches des coureurs precedents. J’ai perdu une gourde d’eau, et une de mes cartouches CO2 est devissee. Ce n’est pas grave pour l’eau, j’en ai d’avance dans la gourde a paille de devant et revisse consciencieusement la cartouche de CO2.

En fait, j’ai une gourde fixe, celle de devant, et 2 places a l’arriere de la selle pour une gourde d’eau et une de boisson energetique. Par ailleurs, j’ai 2 boyaux, un outil et 2 cartouches de CO2 avec l’adaptateur. Tout cela doit me permettre de subvenir a tout probleme et finir les 181.5km. Dans des courses precedentes, j’ai deja perdu du materiel et j’ai donc fait attention a bien fixer cela. Pour la gourde, ce n’est pas grave, les ravitaillements sont reguliers.

Je poursuis hors du village, dans la campagne et le flot de doubleurs semblent ralentir. D’abord ceux que j’avais rattrape dans la cote aux paves, puis d’autres passent maintenant plus doucement.
Au milieu des champs, la route est superbe, bien meilleure qu’en ville avec les plaques d’egouts, les bosses et les (mauvais) raccords de bitume. C’est un regal.

C’est hyper agreable mais je commence a etre mal. Le coeur monte au dessus des 130 bpm alors que je cherche a rester a 127. Je n’avance plus, je le sens bien, meme si je ne regarde pas le vitesse. J’ai l’impression d’etre seul, et prend un coup. Je dois etre 1h30 dans le velo et je commence deja a etre mal!? Ou est-ce que cela va me mener?
Il n’y a pas grand chose a faire: je leve le pieds pour revenir au rythme cardiaque voulu et prends mon mal en patience. Ca dure ainsi 10 mn, 15mn environ. Puis j’arrive dans un village. Cela semble d’aller mieux de nouveau. Le coeur est mieux, et l’allure est meilleure. Je me demande si j’ai vraiment pris un coup de bambou (si tot, avec si peu d’exces, c’est surprenant). Il devait y avoir un faux plat, ce n’est pas possible. En tout cas, c’est ce que je me dis et mets cet evenement de cote.

J’arrive maintenant a la troisieme difficulte de la boucle, et le meme phenomene recommence: ils rament, je double! Je suis super content et lache les chevaux sans surveiller le rythme cardiaque. Je double, je double. Les gars sont presque a l’arret avec leur disque plein, et David fait son bonhomme de chemin…

Enfin, une fois de retour sur le plat, je reprends ma position de cycliste commun et ils me reprennent.
Il n’empeche qu’a ce jeu, je commence a voir les memes velos et les memes prenoms (sur les dossards). On discute un peu, surtout avec les francais, mais pas seulement.
Comme au debut, certains sont contents de taper quelques minutes de causette, d’autres font un signe, au mieux…
J’arrive ainsi, train train alimentaire, coup de fatigue oublie, gonfle a bloc par les montees efficaces a la ville ou Sullivan a fait sa course – Ironkids – la vieille. On atteint le centre avec Matthias et d’autres par une montee (je les reprends de nouveau). Je note que ce groupe, comme d’autres, roule de facon plus serree que le stipule la regle. On est loin des 10m d’ecart. Mais qu’y faire? Rien.
Le passage dans cette ville signifie que je suis a la moitie de la premiere boucle. On redescend sur Frankfurt maintenant.

Il faut super bon, le ciel est nuageux, le vent est tres leger. Tout va bien. Le route est toujours excellente, avec quelques bosses sans difficultes. Dans les villages, toujours du monde.
Les tables hautes (hauteur de bar) sont sorties sur les trottoirs, la sono ou l’orchestre joue de la musique (germanique a l’evidence) et l’ambiance est superbe.
Le long des champs de ble, des enfants tendent les mains pour une tape. D’autres fouillent les fosses pour recuperer les gourdes jaunes Powerbar.

A chaque ravitaillement, c’est pareil: on jette les gourdes vides (si elles ne sont pas tombees d’elles meme: suicide!), et les nombreux volontaires proposent des gourdes d’eau, de boisson energetique, de coca (si si, de coca cola), de Red Bull et de la nourriture. Apres les 2 premiers ravitaillements, je commence a prendre des ½ bananas pour varier le menu…
Et comme cela fait bientot 2hr que je roule, je commence a avoir envie d’aller au petit coin. Le plan initial etait de se soulager, comme en natation, pendant l’effort. Mais le regle a change et cela est interdit. Je profite donc des toilettes après un ravitaillement pour soulager la vessie. 1mn. 1mn de perdu.

J’espere que Paul ou Eric ne sont pas passes pendant ce temps d’arret. J’ai vraiment envie de les voir et de savoir comment ca va pour eux. A priori, ils devraient me reprendre au terme de la premiere boucle, mais j’ai une paire de minutes d’avance (natation) sur le plan. Pour l’instant, je n’ai pas prete attention a mon allure velo. Il y a quelque panneaux, mais je n’ai regarde la moyenne que cela me donne – expres. Je prefere faire la course a l’effort, plutot qu’a la moyenne. Sinon, je vais griller toutes les piles sur le Felt, et n’aurais plus assez pour la course a pieds.

Derniere montee difficile de la boucle. C’est incroyable le monde. On n’a pas la place pour passer a 2 velos de front. Des banderoles, des signes, des mains geantes gonflees, tout s’agite a notre passage. Tout le monde est encourage, sans exception. Vraiment super. Je me lache. Les danseuses n’avancent toujours pas en montee… J’ai le feu dans le ventre… Je reste bien assis, monte en cadence et double a la pelle. Du coup, les gens doivent s’ecarter puisque je deboite. J’ai un immense sourire en travers la figure, fait coucou pour les photographes, tape dans les mains au passage: j’en profite a fond, et en plus, je continue de doubler du monde.
Arrive au sommet, je me calme un peu. Presque 150 bpm, c’est eleve, il faut revenir a la normale aussi rapidement que possible.

Chaque fois que c’est plat, je suis en position aero et cela est tres reposant. Le rythme cardiaque redescend vite. Je garde la cadence et me rends compte que j’utilise finalement assez souvent le grand plateau. Cela est plutot bon signe. Si j’arrive a l’emmener, c’est que je dois bien rouler. Au debut de la boucle, j’etais plutot sur le petit plateau et petite vitesse, maintenant, grand plateau et moyenne vitesse. Bref, je crois que je suis en train de bien rouler.
J’arrive d’ailleurs au panneau 90 km et regarde le chrono – en gros 50 a 55mn pour la natation + transition, et 30 km/h de moyenne, ca doit donner 3h50 environ. Je suis a a peu pres 3h40. Donc pile sur le plan, voire peut-etre mieux. Mais je ne tente meme pas de faire un calcul précis. Je sais que sur pendant une course il me faut 1/2h pour faire une addition, alors une division…

Retour en ville, la route est moins bonne de nouveau, on ne me double que de temps en temps maintenant. Plus on arrive proche du centre et plus il y a d’espace: les autres cyclistes respectent enfin les 10 m et il y a moins de monde sur la route.
Par contre, sur les cotes de la route, c’est l’inverse. A l’approche du centre ville, la densite augmente, et accordement, le bruit aussi.
J’arrive a un virage serre, point ou la famille devait etre: on ralenti dans les virages… Donc plus de temps pour se voir. J’ai hate de les voir.

Je vois un drapeau francais au dessus des tetes, je me decale sur la gauche. C’est mon pere. Coucou, je ne vois personne d’autres meme si j’entends d’autres “Allez David”… C’est pas le moment de tomber. Ca repart.

Autre fait bizarre, a quelques km de la zone de transition (ou j’irais a la fin de la seconde boucle), les autres ralentissent. Ca ne roule plus… On passe meme dans un tunnel, en roue libre, presque au pas. Et comme c’est en travaux, impossible de doubler.
Passage devant les stands pour terminer cette permiere boucle : je suis en pleine forme, l’allure semble bonne, les difficultes pas si difficile que cela, je vais pouvoir passer un ton au dessus et amener mon rythme cardiaque a 130 bpm en moyenne.

En sortant du centre ville, un paquet me reprend. Cela faisait longtemps. Et comme on ne pouvait pas rouler vite, ce dernier est particulierement dense : c’est un vrai peloton !
Du coup, je me releve pour reprendre mes distances, meme si je dois perdre un peu de temps.
Ce fut un bon reflex, un (une en fait) arbitre deboule (en moto) et balance justement une paire de carton noir : drafting. Les cyclistes ainsi penalises devront s’arreter dans une zone de penalite pendant 6mn.
Certains jettent les bras en l’air, d’autres gueulent. Mais apres 5 mn, le groupe est toujours aussi compact, je suis 50% du temps en roue libre, redresse, a attendre qu’ils prennent le large. Et l’arbitre revient, me sourit car elle voit bien que je tente de suivre les regles et va au niveau du paquet – ca gesticule, parlemente… puis elle file devant, se place devant le paquet de cyclistes (et donc 20 ou 30 m devant moi) et pile. Elle fait arreter la moto en plein milieu du parcours velo. Les cyclistes freinent, elle descend de la moto et interpelle encore quelques gars. De fait, le groupe explose, et les gens comme moi, passent doucement sur le cote. Le course continue pour nous.
Par contre, je discute avec un francais un peu plus tard qui etait dans le lot. Il s’est fait mettre un second carton noir. C’est une elimination immediate. Il est degoute.
Mais c’est la regle. Il continue sa course, mais ne sera pas classe.

Apres tout ce stress, on repart vers les 2 premieres grimpettes. Je me rends compte que conserver le cœur un poil plus eleve semble risque. Je ne suis pas a plat, mais je sens bien que mes ascensions « heroiques » taxent le systeme.
Je decide alors de jouer un poil plus conservateur que le plan, je vais rester (tenter de rester) sous les 130 bpm sur le plat, en position aero.

Encore une minette qui me double, Stephanie a quand meme de grosses cuisses : respect !
Je tente d’accrocher, en restant a distance, sans me bruler. Je commence a sentir les 3h de velo deja dans les jambes. Et ce qui est amusant, c’est que je ne pense absolument plus au 50mn de natation (de l’echauffement quoi !).
Arrive la premiere bosse, je rattrape Stephanie et tout un paquet encore. Je note cependant que la cadence est moins eleve, et le coup de pedale un poil moins vigoureux – on se demande pourquoi !
Je n’ai pas mal, mais c’est plus l’usure qui commence a pointer son nez. 100 km de boucler, c’est deja une belle sortie.

Retour dans la campagne, avec quelques ondulations… Que c’est agreable. Le temps est toujours ideal, pas trop chaud, des nuages pour eviter les coups de soleil.
C’est alors qu’on appelle, de derriere. C’est Paul qui me rattrape, on passe quelque minutes ensemble pour savoir comment ca va.
Il a fait 58mn, dans le paquet, c’est pas mal et il pense avoir pousse un poil trop fort dans la premiere boucle… Pas de nouvelle d’Eric. Et il repart.

Ca fait un bien enorme de l’avoir vu. Surtout maintenant que la fatigue commence a se faire sentir : les jambes sont plus lourdes. Je ferai bien une pause… Lui parler me l’a donnee, dans la tete. Le corps, lui, pas de répit.

Retour sur les paves. Et la, grande surprise, je reprends Paul que je n’avais pas vu depuis 10 mn au moins. Incroyable ! Mais quel moment, avec Paul, dans la cote, secoues comme des mal propres sur nos velos, avec une ambiance de folie.
Une fois de retour sur le plat, la puissance reprend ses droits et Paul repasse, comme un bolide.
Un grand moment.

Je m’inquiete pour Eric, il aurait du me rattraper aussi.

Pour me changer les idees (les cuisses ceci, le dos cela… et la nourriture), je continue a faire coucou et a taper dans les mains des enfants. Ca me fait du bien. A l’approche de ravitaillement, je veille a jeter ma gourde devant un petit. Mais je fais attention car ma « copine » Stephanie (que j’ai redoublee sur les paves) a balance la sienne un peu fort… Elle a atteri dans l’entre-jambe d’un monsieur assis par terre, sur le bord de la route. Un peu surpris le gars ! : )

Maintenant, a part Stephanie ou Matthias – le meme groupe de gens qui roulent un peu plus vite sur le plat, mais que je reprends a la moindre bosse – il n’y a que quelques cyclistes rares qui remontent sur nous. Mais ils envoient fort. En gros, des nageurs plutot moyens, qui refont encore leur retard en velo avec un chrono qui sera a la fin impressionnant. Mais je commence a penser au marathon. Chaque fois qu’un gars me passe, je me pose la question de comment il va courir, et si je vais pouvoir aller me le faire.
C’est assez bizarre, j’arrive a peine aux 120 km, et je suis deja en train de passer a la course a pieds. Je me dis effectivement, que j’ai deja fait le metier sur le velo…

Mais ce n’est pas exactement vrai (encore 60 km !). Je verifie le chrono aux 120 km, plus de 30 km/h de moyenne encore, c’est sur. Il me semble meme que c’est mieux que 31 km/h. Je continue donc sur ma strategie : je ne tente pas de pousser un peu le rythme.

C’est un tres bon choix, j’en suis sur. Mais difficile car sur le retour (encore 45km environ), le vent s’est serieusement leve ! Et on l’a de pleine face. En ville, c’est sans souci, abrite par les maisons. Mais dans les champs, c’est une autre histoire.
Comme je commence a etre fatigue et un peu use de la position aero, j’ai un peu tendance a me redresser un peu plus que necessaire (j’apprecie quand on me double : je suis oblige de me relever pour ralentir et notifier a l’arbitre qui serait derriere mon intention de laisser filer). Mais avec ce zef, il faut que je reste au maximum en position. J’augmente la cadence pour soulager la pression sur les pedales. Je n’ai plus la patate pour presser en continue.
Il me reste d’ailleurs encore une difficulte. La derniere vraie cote.

On dirait qu’il y a un peu moins de monde, les pros sont passes… Ou c’est l’accoutumance !
Peu importe, je monte en cadence. Comme plutot, c’est clairement moins vigoureux qu’au premier tour, mais ca l’fait. Et je double encore !
D’ailleurs, certains cyclistes que je prends dans les cotes, ne reviennent plus derriere. Ils sont partis trop fort au premier tour. Ainsi je reprends l’unijambiste, en l’encourageant car ce qu’il fait est absolument incroyable.

Je ne sais plus si c’est avant ou apres cette cote, mais une nouvelle fois, on fait un tour de passe-passe avec Paul. Il s’est arrete pour faire une « vidange » et je repers son velo. Peu apres, il repasse. Les groupes de drafteurs sont plus difficiles a gerer pour lui qui roule au meme rythme.
C’est en fait le probleme qu’a aussi Eric. Je ne l’apprendrai qu’apres la course, mais il a pris une penalite car apres le 6 ou 7ieme bonhomme qui l’a depasse, il n’avait pas forcement repris ses distances. 7 gars qui doublent, c’est presque 5mn ou on est oblige de ralentir… Normalement, le doubleur devrait passer rapidement et ne se rabattre que quand il est 10 m plus loin. Mais le plus souvent, ils se rabattent a quelques metres : c’est a nous de lever le pieds pour mettre les 8m manquants…

Enfin, voila. Je ne trouve plus les panneaux kilometriques. On est bientôt de retour en ville, il me tarde de descendre du velo.
Si je fais le bilan, j’ai suis le plan et etais un poil conservateur sur la fin. Mais face au vent, c’etait quand difficile. Et surtout, je me suis surpris sur toutes les cotes : il faudra qu’on m’explique pourquoi tous ces triathletes se mettent en danseuse, alors qu’il y a un marathon a suivre….

Allez, il doit rester 5 a 10 km, et de nouveau, les gens levent le pieds. Je vais ralentir, mais seulement les 2 derniers km pour assurer une bonne transition.
Du coup, je double, sans etre dans une cote. Beaucoup ont quitte la postion aero. Je m’y astreint encore quelque km, gagnant quelque places encore. Cela fait beaucoup de bien car le premier tour fut assez frustrant – laisser passer beaucoup de monde sans reagir est difficile. Reprendre quelques places recompense cette course d’attente et une gestion de l’effort. Les recommandations de Paul payent !

Re-tunnel, une ou 2 places de grattees dans les virages serres, merci le coach Alain… Enfin, ce n’est pas difficile, les autres ne roulent plus vraiment, et virent comme le jour ou j’ai pris le velo pour la premiere fois !

Je defais le velcro des chaussures, pose les pieds par-dessus les chaussures et arrive a la transition, dite T2, pour attaquer le plat de resistance, le marathon.
A la descente de velo, un volontaire recupere le velo.
Je pars, pieds nus, en trottinant pour recuperer mon sac numerote. Une autre volontaire me le trouve sur le rack ou des centaines de sacs sont suspendus.
Et enfin, un troisieme volontaire saisit le sac et coure devant moi vers les bancs.

Il s’arrete, je m’assois. Pendant que je degraffe le casque, il vide le contenu du sac par terre et sort methodiquement les affaires des chaussures.
Non moins methodiquement, j’avais mis dans chaque chaussures, le manchon de compression (different G/D), et la chaussette ((differente G/D). Du coup, j’ai pu enfiler cela en un temps record. Je vide les poches de ce qu’il restait (morceau de bretzel, emballage de barre energetique). Je vais maintenant fonctionner avec de la boisson et des gels : plus de nourriture solide.
Je mets la casquette, les lunettes, prends les anti-inflammatoires, mets de l’ecran solaire encore et repars en remerciant encore le volontaire. Ce dernier ramasse tout ce que j’ai laisse derriere – organisation remarquable.

Je pars pour 4 tours de 10.5 km. 2 ponts a passer a chaque tour.
Mon (unique) precedent marathon, c’etait il y a 18 mois, et ce fut assez douloureux (de mal en pire). Aujourd’hui, je ne suis pas sur de la maniere dont je vais tenir la seconde moitie car je n’ai pas pu faire de longues sorties ces derniers mois.
Mais alors que j’attaque les premieres foulees sur des pavets recouverts d’un tapis, je ne pense pas a cela. J’ai l’impression d’etre frais. Dans la tete, il y a les jambes du velo, et celles de course a pieds. Dans les faits, je confirme, ce sont les memes qui font le metier ! Mais lorsque je suis descendu du velo pour aller changer de chaussures, je n’ai ressenti aucune gene, aucune fatigue.

Le risque ici est de partir trop vite. L’excitation est forte, c’est le troisieme et dernier depart de la journee. Et puis, il y a un monde fou de chaque cote du parcours.
Je pars, declenche le chrono, et focalise sur mes petites foulees.
J’ai change de technique de course a pieds il y a presque 2 ans, avec l’objectif de maximiser l’economie. Avec les chaussures (des Newtows, faites expres pour ce type de foulee), je suis tres confortable avec ce style.
Je pars tranquille et apprecie les encouragements. Je me fais doubler par des vraies betes de course : ils ont un tour (ou 2) d’avance ! Je trouve des gens a mon allure, et d’autres qui commencent aussi leur marathon. Ils doublent tres vite.
J’aime a penser que je les reprendrai plus tard, comme cela s’est passe sur le velo (pour un faible nombre, certes).

Apres 1 km environ, je sens une boule se former derriere la cuisse droite. Ca se contracte. Je tente de mettre cela de cote, mais ca persiste. Mauvaise depart semble-t-il. Je suis pourtant frais comme une rose.
J’arrete de courir, et etire le muscle compromis. Je reprends aussitôt le footing. On va voir combien de temps cela va tenir…

Les ravaitaillements sont similaires a ceux du velo. Sauf qu’ils n’y a pas de gourde, tout est servi en gobelet, que l’on jette sur le cote. Les innombrables volontaires font un super travail pour fournir les differentes boissons ou gels au flot interminables d’athletes… et de nettoyer derriere.
Il y a aussi des eponges mouillees. Mais pour l’instant, comme il fait bon, ce n’est pas necessaire.

Je monte le premier pont, je crains pour le retour de la contracture… rien. Tout va pour le mieux. Petit train-train.
Je vais regarder le chrono au km 4, puis au km 8, puis au km 10. Et rebelote, 14, 18, 20, … Tous les 4 km, c’est pratique quand on court 5 mn/h  20mn tout rond. Mais ca, c’est cas inespere. 3h45, ca doit faire 21, 22 mn.
Apres le pont, j’amorce une zone d’aller retour, je cours en haut, au niveau de la route, et le retour se fait au niveau de la berge. Je tente de reperer Paul. Mais je ne le vois pas.
Maintenant que cela fait plusieurs minutes de plat, je verifie le rythme cardiaque : 142 bpm.
C’est eleve. Mon rythme ideal de course a pieds est 137 bpm. Mais j’ai du mal a revenir a ce niveau. Je suis vraiment en mode footing, pas plus vite, et pourtant le rythme reste haut. Je tente de ralentir encore un peu et de me detendre en courant.
Ce faisant, je me fais un copain, Sasha, un allemand. Il veut faire 3h40. C’est tres proche de ce que je veux faire. Allons-y ensemble.

C’est amusant car il s’arrete aux ravitaillements. Ce qui est bien car il court plus vite que moi entre 2… Je le rattrape lorsqu’il prends sa boisson.
A contrario, le taux de remplissage pour ma part n’est pas tres bon. Je dois arriver a boire 50% de l’eau (premier verre) et 30% a 40% de la boisson energetique (second verre). Le reste finit en travers de la figure et sur le torse… C’est la que les eponges commencent a devenir utiles. Les mains collent apres m’en etre mis partout : une bonne eponge me permet de nettoyer en me rafraichissant.

Km 4 : en moins de 20mn. C’est trop rapide. Ce qui me renforce dans le fait qu’il faut lever le pieds. L’effet de yoyo avec Sasha s’accentue un peu…
Je suis maintenant sur l’interminable ligne droite sur la rive opposee a celle de l’arrivee. Elle doit bien faire 5 km. Le paysage change, mais c’est un long morceau. Je commence a prendre du gel. Mais j’experience des lourdeurs d’estomac. Du coup, je n’en prends qu’un gorgee a la fois, juste avant le ravitaillement, pour le diluer de suite avec l’eau (ce qui ne tombe pas a cote de la bouche) et la boisson energetique. En faisant un ravitaillement sur 2, j’arrive a maintenir assez de « charbon dans le fourneau ».
Km 8, un peu moins rapide que les 4 premiers km, en gros, 5 mn/km. C’est excellent et je me ballade toujours. La promenade est agreable.
J’arrive sur une espece de peage : rien a payer, on recupere simplement un chouchou de couleur au poignet, ou au bras. Noir, puis jaune, puis rouge, et enfin beige. Quand on a les 4, on aura le droit d’aller sur la ligne d’arrivee.

Demi-tour pour remonter vers le finish, c’est un second pont a franchir. Mais au point de ½ tour, c’est blinde de monde. Je les trouve un peu silencieux (a l’autre bout, ils faisaient plus de bruit). Je fais des signes, leve les bras en passant. De suite, ca applaudit, ca encourage. C’est trop sympa.

Le second pont n’est pas difficile non plus. Je le fait a l’economie : je ralenti pour conserver le meme rythme cardiaque malgre la montee. Descente assez raide par contre, et c’est le retour au point de depart.

Moins de 50 mn au km10, je redeclenche 500 m plus loin pour remettre le chrono a zero a l’amorce du second tour.
Je vois Sandy au passage, Guerlain regarde du mauvais cote… dommage.

Tiens, c’est Paul devant. On s’etait vu lors d’un des ½ tours. Eric est un poil derriere aussi. Il a eu des problemes dit-il (cf. drafting). Paul souffre des pieds. Il a pris des anti-inflammatoires, mais cela ne suffit pas. Il s’en accommode du mieux qu’il peut mais cela n’est pas l’air facile. Je lui presente Sasha et on fait une paire de km ensemble. Un peu plus loin, je le perds, et Sasha aussi.
A certains endroits, c’est etroit, on ne peut passer qu’un de front… Ils ne sont pas revenus apres.

Olivier est un peu plus loin – il a de la nourriture et autre. Mais ca va bien. Je ne prends rien, merci.
Je poursuis la balade, c’est assez agreable. Sauf que je me fais deposer par une fille, une pro, heureusement. Elle finira 2nd. Ca calme. Un peu plus loin, c’est Faris, un des meilleurs pros allemand qui jette l’eponge. Je le vois sortir du parcours de course a pieds. Terrible.

Sans histoire, je finis le second tour, au petit train. Je suis alle un peu moins vite, mais c’est contrôle (j’allais trop vite au debut du premier tour).
Je fais 51 ou 52 mn pour 10 km et pour la premier fois de la course (soit apres 8h d’effort), je vais voir ou j’en suis par rapport au chrono final… J’arrive au km 21, semi marathon, le chrono donne 8h10. Un calcul rapide m’indique que je peux faire moins de 10h : Il faut finir en 1h50, soit 2 fois 55mn pour les 10.5 d’une boucle.
1- c’est incroyable ! J’ai du faire un bon chrono en velo !
2- Moins de 10h, c’est trop fort.
3- Refaire le premier semi-marathon fait l’affaire me semble-t-il.

Remontecomme une horloge, je decide d’accelerer legerement. J’insiste sur le legerement. Meme si je me sens bien, je sais que je dois etre fatigue, quelque part. (mais je ne me sens pas lourd ou quoique ce soit !). J’ai finalement courru les 2 premiers tours a 142 bpm et monte vers 145 bpm maintenant.

C’est bon, je sens que ca chauffe plus a l’interieur, mais je n’ai pas de douleur. Trop facile.
Je fais attention aux ravitaillements, gel systematique ou presque, eau + boisson a chaque fois. Avec l’acceleration, meme legere, j’en verse de plus en plus a cote ! Je prends maintenant 2 eponges pour me laver les mains.
Equipes de mes 2 chouchous, je prends en chasse tous les gars qui ont les memes. Ce sont des concurrents directs. Et tel Spiderman qui va de corde en corde (fil d’araignee pour les puristes), je prends le prochain gars en mire jusqu'à ce que je le passe. Et passe au suivant. Le moral est a bloc, je contrôle le cœur, tout va bien.
J’ajoute parfois du sel ou de l’eau salee au regime. Ca fait du bien (au gout) et crains un peu la crampe.
Je vois enfin mes parents, a mi-parcours de 3ieme tour. Ils ont failli me rater tellement ils encouragent tout le monde ! « Je suis la, coucou ! » Et je file…
Je vois un gars devant, « Magnus » sur son maillot. Je crie « Allez la Belgique !» Il se retourne… C’est bien lui – incroyable. Il y a quelque mois, je suis tombe sur le blog d’un triathlete belge qui allait faire Frankfurt aussi. On a echange quelques mails. Et je le retrouve, parmi les 2300 participants. Il derouille d’un douleur au mollet.

3ieme doudou, j’ai les 3 couleurs du drapeau allemand et suis parmi les plus avances maintenant (les autres ont fini !). D’autres n’ont qu’une ou 2 couleurs… Je suis content d’etre ou j’en suis.
½ tour au bout de la ligne droite, en levant les bras, 2nd pont, et c’est le retour au point de depart, terme du troisieme tour. Ce coup-ci, je ne declenche le chrono qu’a 10.5 km pour avoir la visibilite pour la fin de course…
53 mn pour 10.5 km, j’en suis a 9h03. Si je refais ce la, ca me fait -7mn, +3-7 = 4 mn. J’ai 4 mn de marge (virtuelle bien sur). Mais je suis en train de le faire.

J’en ai les larmes aux yeux. Je peux faire moins de 10hr. C’est maintenant possible, c’est juste la. Je serre les poings, souffle pour ne pas pleurer, et reprends le rythme.
10.5km a faire. Un seul tour. Les premiers sont tellement bien passes.
Allez, je desserre le frein a main, et accelere. Je m’autorise jusqu'à 150 bpm.
Je vois les filles, Celine et Virginie. « allez les filles » … « ah, c’est David… Allez David !» Je serre les dends. 9km a faire.
Le premier pont, ce n’est plus a l’économie maintenant. Je ne cours plus avec frugalite. C’est genial. La machine marche comme une merveille.
Km 2, je ne regarde pas. Je continue a bouffer du monde… C’est phenomenal.
Km 4, moins de 20mn ! J’enquille comme une bete. Je suis trop content. Tellement content que je rate de prendre du gel pendant 2 ravitaillements ! Je bois, mais je mange pas.
Je suis au debut de la longue ligne droite. J’aurais du manger… J’ai les cuisses qui brulent maintenant. C’est la premiere fois de la journee ou j’ai vraiment mal !
Ca n’allait se faire tout seul, moins de 10h, me dis-je.
Tres tres mal aux cuisses maintenant, le corps se vide – plus de charbon dans le fourneau !
Je suis en train de prendre un bon coup de bambou !

Pas de panique, j’ai fait le metier. J’ai couru en mode survie a plusieurs reprises a l’entrainement. Il me faut me concentrer sur la technique. Petites foulees, cadence elevee. Allez, petite cadence… non, non petites foulees, cadence elevee…
J’avance peniblement maintenant. Il me tarde de voir mes parents. J’ai l’impression de ne jamais y arriver.
Enfin ! Re les parents, avec le drapeau. « Allez au finish », je jette difficilement.

1 km, 1.5 km avant le dernier chouchou et le ½ tour final. C’est dans la zone ombrage. Je ne double plus les gars comme moi, avec les 3 bracelets. Ou alors hyper lentement. Je me fais meme reprendre par d’autres gars, qui finissent fort, eux !
Je broie du noir. Je n’arrive plus a avoir une pensee positive. Au fond du gouffre.
Mon ultime espoir ou point de repere est ce point de demi-tour. Apres ca devrait aller mieux.

Difficilement, mais en cadence, j’arrive la. Je n’ai meme plus envie de lever les bras pour faire applaudir ou encourager. Aller, je le fais quand meme. Meme les encouragements semblent fatigues.
Il y a un tapis magnetique a cet endroit. C’est l’endroit ou les temps de passage sont releves, et certainement mis sur le site Ironman, plus ou moins en live (en direct). Je pense a Renaud et autres qui suivent cela en temps reel. Ils doivent voir que j’y suis presque. Que le gros chrono n’est plus loin.

Mais rapidement, c’est le retour a la solitude. Km8. Il reste 2.5km. Je galere encore un peu, remonte proche de la route pour amorcer le dernier pont.
Je commence a doucement refaire surface. Les gels pris pendant le black-out semblent remettre un peu de lumiere a l’interieur. Ou alors c’est simplement psychologique…
En tout cas, je retrouve un peu de force, pour revenir sur un gars.

A ce moment la, on est 3 dans la meme galere. Mais un 4ieme lurons deboule au km 9, un allemand. Il crie quelque chose : je comprends qu’il nous dit de se depecher, si on veut casser les 10h. Il reste 1.5 km.
J’avais de la marge pourtant…

Je ne risque pas le jeu d’attente et martele ce qui me reste pour grimper cet ultime pont. Je pose a l’occasion mes compagnons de route. L’allemand reste devant, a distance constate.
Je descends le pont a toute allure, doublant tout ce que je peux (des gens avec encore quelques tours a faire). 700 m a faire.
Passage au ravitaillement. Je prends quelque chose, par reflexe.
Ligne droite sur le point de bifurcation, la fin du 4ieme tour. Je suis a fond. Les cuisses n’en peuvent plus.
Argh, la contracture revient. Celle des premiers km de course a pieds. Pas un signe pendant 40km, et ca veut revenir maintenant.
Je pousse, je pousse. 300 m. La boule se durcit, je suis limite crampe. Qu’est-ce que je fais ?
A chaque foulee, je sens le muscle se contracter un peu plus. Pas maintenant ! Je continue, meme si ca bloque, je serrerai les dents (ca aide beaucoup quand la jambe se bloque !).
Ca y est, je prends la bifurcation, je passe de l’autre cote du parcours, je suis devant des estrades combles. Mais je n’entends rien. Vraiment.
42 km !

Mince, c’est pas fini ! Un marathon c’est pas 42 km, c’est 42.2 km, cretin !!!
Je regarde la montre. Elle indique deja 10h et quelques secondes. 200 m a faire et j’ai quelque secondes, celles ou j’ai anticipe le chrono par rapport au coup de canon…
A FOND, il n’y a plus que cela.

Les derniers 200 m se font sur des paves, encore recouverts d’un tapis (rouge, s’il vous plait), entre 2 barrieres. Courir sur des paves, c’est pas facile, je peux vous le dire.
Tout juste la place pour 1 personne. De chaque cote, les estrades montent hyper haut, et sont pleines de gens qui applaudissent et agitent des trucs.
Mais je n’ai rien vu, rien entendu. C’est le sprint pour les 10h…
Ca doit etre beau a voir apres toute une journee d’effort (c’est ironique !), mais je n’y pense meme pas. Je vide le sac, dernier virage, le finish est a 50m, le panneau indique encore 9h quelque chose.
J’arrive sous le protique d'arrivee: 9h59 et des brouettes.

(vous pouvez souffler, j’en peux plus non plus !)

Je passe la ligne en serrant les poings et criant quelque chose. Ca venait de loin – tres primitif je pense…
Je vacille contre le poteau, appuis une epaule contre alors que je mets les mains sur les genoux. Je vais m’ecrouler. J’en peux plus.
Mais non, dans la seconde qui suit, la patate revient. Je me redresse, recupere la serviette et ma medaille – sourire en travers la figure. Meme pas mal !
Olivier est un peu plus loin.
Les autres ont helas rate l’arrivee, pas idee d’aller 45 mn plus vite que le plan…

Je vais dans le « village » me restaurer un peu, je vais ensuite voir la famille et y retourne pour me changer. J’y retrouve Paul et Eric qui ont brillamment fini.
On va prendre a boire et a manger : une vraie biere, pleine d’alcool, et de la charcuterie. On s’assoit, et on a apprecie le moment.

Merci a tous ceux qui m’ont supporte, de pres ou de loin, en lisant le blog, en me retrouvant a la fraiche pour faire un peu de sport les week-ends, en m’envoyant des confitures maison ou me payant un cafe, en me laissant sombrer au lit de bonne heure, en me conseillant pour la technique ou un bon kine, en me donnant de la musique exclusive pour les trajets en scooter, en supporter mes histoires de triathlon, en supportant mes lundi matin, ou j’etais particulierement content d’etre au boulot, pour me reposer physiquement ! etc…
C’etait mon challenge, avec vous.
Merci



Il va maintenant me falloir des idees pour le titre du blog car je suis, depuis le 6 juillet, un Ironman.

7 comments:

Anonymous said...

J'ai tout lu!...genial...j'en tremble presque devant mon PC!... Mais la prochaine fois ne prend pas de notes pour ton blog pendant la course : tu pourras gagner encore du temps!! ;) ...vraiment super, je te souhaite un bon repos et une bonne recuperation!

Anonymous said...

David, toutes mes felicitations, pour l'Ironman et pour le recit. J'en suis encore haletant, comme si je venais de finir un marathon!
A notre derniere rencontre (plantation d'arbres sur une montagne de "gomi"), j'ai partage avec toi mon envi de me lancant dans le triathlon. Ton recit m'a definitivement convaincu. Je te redonne mon email: jeanbernardseitz@mac.com. Fais-moi signe quand tu as un moment.
Un tres grand BRAVO!
JB

Anonymous said...

David, Ton exploit est extraordinaire!! Félicitation!
J'avoue etre vraiment supris par la lucidité dont tu as fais preuve tout au long de l'epreuve, impressionnant!
Bon et moi je vais continuer a faire mes ptis footings en revant un jour d'arriver a un tel exploit!
J'ai eu les larmes aux yeux a la fin de ton compte rendu!
A bientot peut etre?

Thomas G.

Anonymous said...

Salut David, on s'est croisé maintes fois au ctc il y a qques années mais pas travailler directement ensemble mais connaissant bien Alain Pat. puis ayant eut connaissance du blog j'ai suivi régulièrement ta fabuleuse aventure! donc tout simplement Bravo !
Ayant préparé et couru un marathon pour la première fois cette année (Paris), il y a plusieurs moments du récit qui m'ont fait vibrer car je me revoyais dans des moments difficiles mais aussi de joie immense (la plupart)!
Encore bravo et sache que des récits comme cela, ça donne envie.... :))
Frederic Perain

Anonymous said...

Bonjour David,

Enormes félicitations pour ton énorme aventure sportive et ton excellent récit ! Je suis ton blog et ta préparation depuis plusieurs mois, encore bravo et bon courage pour la suite.

Anthony CARIOU

Anonymous said...

salut david, je reste sidéré par tant de motivation et surtout du temps de ton ironman. chapeau bas. j'ai nagé avec toi, pédaler pendant 130 km (car le reste j'étais fatigué) et couru tout le marathon à tes côtés. merci pour ce magnifique récit. ça m'a donné envie de replonger un peu dans la piscine mais ça va être assez dur car la motivation n'y est plus. en tout cas bravo pour ce record.
A+ gilles giraud

Anonymous said...

Je viens de terminer la lecture palpitante du recit de tes aventures. Quel regal et quel plaisir de constater avec quel bonheur tu vis ta passion !
Felicitations !!!

Armelle.