Sunday, July 15, 2012

Ironman Frankfurt 2012

La préparation fut exemplaire, pas de bobo majeur, du volume, de la qualité dans les 3 sports. Il y a toujours moyen d’en faire plus, mais j’arrive à Frankfurt sans état d’âme.

Natation : l’objectif est de faire moins de 50mn pour les 3,8km, en draftant au maximum. Les dernières séances m’ont bien rassuré par rapport à cet objectif.
Vélo : Il faudrait faire 5h15 pour n’avoir à faire un marathon « qu’en » 3h20. La préparation est sans commune mesure vs. Roth l’an passé. Intensité, volume, tout y est. Cela dit, j’ai l’impression d’être un peu moins bien ces dernières semaines. Peut être l’effet de l’usure : rouler à 6h du matin, quand il pleut ou qu’il fait froid n’est pas des plus sympas.
Course à pieds : C’est clairement le point fort de la préparation. Sans me blesser, j’ai réussi à faire beaucoup de qualité (intensité) et du volume. Clairement la meilleure préparation en course à pieds jamais faite. Les chiffres à l’entrainement laissent présager de bonnes choses…


Organisation
Nous sommes 6 à faire le déplacement.
- Olivier, le frérot, en team manager (définition de fonction : chauffeur, supporter, photographe, cuistot, logisticien, et bien plus encore…).
- Eric, tout juste revenu du Japon, prêt à prendre son ticket pour Hawaii (si la récup de son ½ IM d’il y a 15 j est suffisante)
- Marc V, Versaillais, doyen du groupe, en quête du graal
- Raphael, l’autre Versaillais, le plus jeune, avec l’espoir de faire son record perso.
- Marc B, l’autre St Cyrien, également là pour faire un chrono, et se faire plaisir.
- Et moi, à la recherche de la qualification.

Nous avons 2 appartements et finissons par manger sur place : meilleur, mieux adapté au besoin, pas d’attente… et c’est surtout Olivier derrière les fourneaux.
Quelques belotes plus tard, samedi soir arrive et on se jette au lit de bonne heure.

Le réveil est réglé pour 3h30.

Pré-course
3h20, ça s’agite dans la cuisine, p’tit déj sur mesure pour chacun, on charge les piles au maximum…
4h15, départ vers le centre ville. On pose la voiture dans le centre ville.
4h45, on est dans la navette pour le départ de natation.
5h10, on arrive. Photos souvenir, accolades, et on part dans notre préparation finale.


Olivier, prêt pour les encouragements, et le reportage
Passage aux toilettes sans faire la queue.

J’enlève le plastique de protection du vélo (déposé hier), regonfle les pneus à un peu plus de 9 bars, je ne monte pas à 10 bars, car la pluie est annoncée. J’ai d’ailleurs prévu le k-way sans manche.
Casque, ceinture avec le numéro, un peu de nourriture scotchée sur le vélo, le zip-lock avec les morceaux de Bretzel (pour couper du goût sucré de la boisson et des gels énergétiques)… Et c’est bon.
Reste les affaires de natation pour le dernier moment.

J’en profite pour me balader dans le parc à vélo, faire des photos de la dream team, et éventuellement encourager les quelques personnes rencontrées ces derniers jours. Une bise à Olivier et je remonte.

6h10, j’enfile le bas de la combi, et je descends avec Eric au bord de l’eau.
Je poireaute un peu. Je croise un gars méga gaillard : c’est un ancien pro du foot américain… Ca va être lourd à porter tous ces muscles dans le marathon, me dis-je.
Je ferme la combinaison… Mince, qu’ai-je fait du bonnet ? Ah, oui, je l’avais coincé au niveau du nombril : il doit toujours y être. Je rouvre mon costume de néoprène, prends le bonnet, et referme le moule.

Petit échauffement, et je ressors, on passe sur le tapis électronique, dernière photo avec Eric, et je retourne à la baille. Je m’échauffe un peu plus que d’habitude : je veux pouvoir sprinter pour rattraper rapidement les pros, qui partent 15 m devant nous.
Je sors de la tête de l’eau, j’entends alors le speaker, c’est un pasteur ou prêtre que dit quelques mots, en allemand puis en anglais. Il mentionne un verset que j’adore « I can do all things through Him who strengthens me». Philippiens 4:13.
J’en ai les larmes aux yeux.

On se reprend !
J’ai du mal à savoir où est le départ, la ligne de départ. Je continue donc à nageauter. Les pros se positionnent, je glisse derrière eux. Il y a de l’espace. Je suis en première ligne. 5mn avant le départ.
4mn
3mn
On cause avec la minette à coté.
2mn
1mn, je déclenche le chrono
« Les athlètes sont maintenant mis entre les mains du starter », dit le speaker : on attend le coup de canon.
Mais les pros partent sans tarder. 2 gars à coté de moi font de même. J’imagine mal un faux départ, je pars aussi, sans attendre le bang… Il n’y en pas eu !

Le gars sans bonnet...
Allez, je sors les jambes d’entrée de jeu, oui oui, je sprinte. Je fais de suite un trou, et me retrouve en tête des amateurs. Personne à gauche, personne à droite, ou bien loin.

Je reviens sur des pros, ils sont serrés à gauche contre les bouées. Je reste à droite, ceux la ne sont pas assez rapides pour pouvoir drafter (certains semblent prendre un licence pro comme passe-droit, car il y a des bidonnants, et d’un âge bien mur…).

Un bonnet jaune revient vers moi, par la droite. Il envoie grave.
Il me passe, et je saute dans ses pieds. On est à mi-parcours de la première ligne droite.
Il nage trop vite, « même pour moi ». Je laisse filer.
Je me ressers sur les pros, bonnets gris. Je relâche la pression, et prends un rythme raisonnable.

Premier virage, à gauche, 2 bonnets jaunes sont juste là, ils prennent la corde, et envoient bien. Je me cale derrière eux. Tranquillement, on passe des pros, qui nagent bien les eux sur les autres… Bizarre.
Le rythme est raisonnable. Je cale ma respiration à 3 / 2 / 3 / 2. C’est raisonnable. Pas mal aux bras, pas mal aux abdos : tout va bien.
Re-virage à gauche, on retourne vers la plage pour la sortie à l’australienne (on court sur la plage avant de replonger pour une autre boucle).

Quelques soucis techniques… Bien sûr, c’est en course que cela arrive. Le bonnet commence à se défaire. Les oreilles sortent. Rien de grave, mais je vais certainement le perdre.
Le réel bug, ce sont les lunettes, je prends de l’eau dans l’œil droit. Je passe en dos, vide, ressers et repars. Presque pas perdu de temps. Les 2 jaunes naviguent pour moi, et passent entre les pros, que l’on dépasse doucement.
Je perds le bonnet, et vidange à nouveau la lunette. Je vais m’en occuper pendant la course à pieds.
A la sortie de l’eau, on se retrouve avec les 2 jaunes, et 2 pros. J’aperçois Olivier en courant, pendant que j’ajuste les lunettes (vidange + resserage de l’élastique). On replonge. Malgré mes trifouillages, j’ai doublé le jaune, et je pars tranquille.


En effet, le passage debout + course à pieds boostent le rythme cardiaque. Il convient de retrouver un rythme raisonnable.

Mon jaune revient sur moi, je m’accroche derrière. Je me refais une santé. Mais son rythme semble bien soutenu. Je me fais distancer… Et laisse filer.
Je finis à mon rythme. Je ne sais pas si j’ai du monde dans les pieds. Peu importe.

Le jaune juste devant m’aide à la navigation. Le bout de cette ligne droite est plus loin que je ne le pensais. Il faut aller jusqu’au voilier. Je pense aux copains, j’espère qu’ils ne vont pas prendre un coup au moral en voyant ça.
Virage à droite.
Plus de problème d’étanchéité.
Re-virage à droite. C’est la dernière ligne droite.

On me touche les pieds. Je ne suis donc pas seul !
Je file, tranquille, toujours en visant le jaune. On voit au loin l’arche pour l’arrivée.

On me touche les pieds.
Au milieu de la ligne droite, un entonnoir apparait à droite d’une bouée. Bizarre, on doit rester à gauche des bouées… Le jaune y va, j’enquille aussi. Une fille sur un canoë se jette à l’eau pour pousser le jaune sur la gauche : on fait fausse route.
Je repars dans la bonne direction : on n’a pas vraiment perdu de temps, c’était un petit écart.
On me touche les pieds et ça commence à me plaire. Que l’on drafte, ok, mais que l’on touche (freine), ça gave vite.
Finalement, le pro se porte à ma hauteur, et on termine ensemble.

Sortie de l’eau sans problème, je dégraffe le zip de la combi, sans l’ouvrir : je le ferai une fois la bute grimpée. Lunettes sur le front, j’attaque le morceau et déclenche le chrono. Je crois voir 47 mn : ce serait super pour lancer la journée…
Coucou aux spectateurs… Je ne vois pas Olivier, qui doit être sur la droite.
Ma « stratégie » de combi (ne pas l’ouvrir de suite) me permet de gratter le pro, qui me rattrape sur le plat, en haut. Il passe devant, je reconnais le maillot, c’est Chabaud. Un pro français… Bravo pour le drafting ! Il se saisit de son sac de transition. Je suis surpris qu’il en ait un. J’ai pour ma part tout laissé au vélo.
J’enlève le haut de la combi sans trop de problème, j’ai le cœur en chamade… Encore cette transition couché / debout en courant qui est sévère.
Chabaud sort son casque du sac et l’enfile en courant. Pas mal comme idée pour le gain de temps.

J’arrive au vélo, et termine le démoulage du néoprène. Cheville gauche, un peu compliquée avec la puce électronique, cheville droite, plus facile. C’est bon.
Je prends ma nourriture secrète (bretzel), enfile la ceinture puis le k-way sans manche (la météo annonce la pluie, je préfère assurer). Le casque est mis en position et bouclé.
Y a plus qu’à !

Je décroche le vélo, et me dirige rapidos vers la sortie. Mince, je suis coté plateau (à droite du vélo) : peu recommandable (si gamelle, le plateau peut blesser).
Je bascule coté gauche, sors du parc, et aperçois le ligne de départ vélo.
Je monte sur ma monture, sans trop paniquer, j’ai qq heures devant moi.

J’enfile la chaussure gauche, un peu plus loin la droite, continue à pédaler, et finalement ferme les chaussures. Je regarde le chrono, 52mn. Super, sachant que la transition est de 3 à 4 mn, il semble que j’ai qq minutes d’avance sur le plan de marche (50mn prévues pour la natation).

Coucou aux spectateurs, virage à droite, j’arrive sur la voie rapide : une dizaine de kilomètres sur l’autoroute (fermée !).
Maintenant, il faut se calmer et prendre le temps.

La météo est pour l’instant clémente, ciel gris, pas de pluie, peu de vent, température parfaite : ni chaud, ni froid.
Je roule seul, et occasionnellement me fais dépasser. A VIVE ALLURE. Ce sont les pros, ou d’excellents cyclistes… C’est assez effrayant !
Mais je trouve que pour l’instant, c’est assez espacé…

Je surveille le cardio, pour ramener le cœur sous 130 pul/mn.
C’est atteint à l’arrivée sur Frankfurt.
Je me cale donc sur ce niveau d’effort, relativement facile, et profite.
Passage du pont (zone annoncée dangereuse), sans problème. On longe maintenant le Main, mauvaise route.
Je bois un peu.

Passage d’un raidillon pour partir vers le Nord. On va avoir une belle cote à suivre (vue sur la carte, mais dont je ne visualise plus la pente).
Encore des fusées qui passent, dont une fille qui semble aller plus vite que les gars !
1er ravito, il ne faut pas rater le coup, puisque je suis parti avec seulement 0,5l approx. Je ralentis bien pour prendre une gourde d’eau & une gourde de boisson énergétique. Acrobatie réussie.

Ca y est, on attaque la cote. Premier test sur le vélo en fait. Pour une obscure raison (tjs pas compris pourquoi), je monte les cotes mieux que je ne roule sur la plat, vs. la concurrence. En montant au train (tout à gauche), je gratte en général du monde, et même les gros rouleurs.
Et bien, tout va bien. Sur la fin de la montée, je reviens sur quelques fusées. Ils repartent de plus belle ensuite, mais c’est bon pour le moral.
Les jambes semblent être là. Patience…

Je commence à avoir une gêne à l’ischio gauche (derrière la cuisse)… J’arrête parfois de pédaler, m’étire un peu, et reprends.
J’en reviens pas. Je n’ai pas eu une douleur en 6 mois à cet endroit, et bien sûr, le jour de la course, il y a une surprise.
Je mouline les jambes, pour ne pas mettre trop de pression. Ca finira par passer, me dis-je.


Les pavés se terminent, vérification. Je n'ai même pas perdu les gourdes à

l'arrière (problème récurrent à l'entrainement), je vérifie les cartouches d'air comprimé, et l'adaptateur: tout est ok. Je peux reprendre ma route.

J’arrive aux 30km, déclenche le chrono. L’allure a l’air correct (j’arrive encore à faire le calcul mental). Je suis en ligne pour les 5h15, mais le parcours jusqu’ici est assez plat…
Premières gouttes, suivies d’autres.
Cela se transforme en petite pluie, même pas peur.

Je ne prête pas attention aux doubleurs, ou quelques doubleuses qui sont toujours trop rapide pour tenter d’accrocher un wagon.
Les arbitres tournent régulièrement. Rien à me dire.
Cela dit, je commence à voir arriver des paquets, qui sont parfois très compacts (non respect de la règle : on doit rester à 10m de vélo précédent, et on ne peut rester à coté d’un autre cycliste plus de 30 sec).
Je poursuis ma routine, bien calé en position aéro, je mange un bout, je bois une gorgée ou 2 ensuite. J’alterne le sucré et le salé (bretzel). L’appétit est bon et le ventre obtempère.

Un gros paquet arrive, alors que la pluie est maintenant intense.

 
Je n'en reviens pas, je vois le maillot de St Cyr, du CAO!!! Marc m'a déjà rattrapé, le fourbe. Mais il n'est pas seul, il y a l'autre Marc... Et puis Eric! C'est tout?

Ils ont déjà repris 10 à 15mn sur moi, en 50 ou 60 km, les furieux. Soit je suis vraiment à la ramasse; soit ils ont envoyé grave! Je n'en reviens pas.
Marc me dit de s'accrocher, Eric me demande s'il y a eu un problème... Heu, non, à l'allure, c'est tout.

Je décide de prendre ce train. Le paquet est gros, et même s'il est rapide, il faut que j'aille un peu au charbon. On avisera dans un moment. Du coup, je passe d'un mode solitaire, au mode heures de pointe dans le métro... On est un peu les uns sur les autres, et j'ai du mal à ajuster, surtout que je veux rouler réglo, à 10 m. Par principe, et parce que je ne veux pas de carton de pénalité.
C'est donc très irrégulier comme effort, ça bourre, ça relève. Accélère, relâche... Avec le terrain roulant (montée / descente), on se retrouve parfois les uns sur les autres. Et là, je fais bien attention de me relever de la position aéro, en roue libre, pour signifier à tout arbitre que je veux bien mettre l'espace entre nous.

Cela dit, cette irrégularité me gave. Un peu l'impression de bruler des piles dans ce jeu. Marc B est en feu, il ne cesse de passer, de prendre des relais. Solide le gaillard. Marc V, tout comme Eric, est plus raisonné. Sur le devant du groupe, il garde une allure plus constante.
Malgré une augmentation de l’intensité moyenne, je fais l'effort de remonter dans le groupe afin de minimiser ces fluctuations de vitesse, et donc d'effort.
Maintenant bien inséré dans le groupe, je constate encore une fois, à l'occasion d’une montée, que je ne suis pas si mal que cela. Je rattrape...
Je tourne avec les pulsations autour de 130 à 133 bpm, ald de 127 à 130 avant. Je me demande si je vais rester comme cela au second tour.

Avant de penser à cela, finir ce premier tour.
On passe la fameuse montée Heartbreak Hill, où malgré la météo exécrable, des gens sont là pour encourager. Je me cale sur la gauche, prêt à doubler mes compagnons de route. Je ne doute pas qu’ils me rattraperont un peu plus loin.

Hop, hop, ça monte, ça monte.
Je double un peu, les pulses montent, et j’arrive au sommet, retour à la position aéro. Peu après, je commence à être repris par le groupe.

Bientôt, c’est le retour sur Frankfurt. C’est un faux plat montant, sur une 4 voies. Ca roule toujours assez fort, mais moins qu’au début, quand je me suis fait reprendre. Ou alors, c’est que je me suis habitué.
Marc B reprend le flambeau et repart à l’avant du groupe.
Marc V dit qu’il va calmer le jeu au 2nd tour.
Eric ne dit rien…

Nous sommes maintenant en ville, c’est plus calme : on est protégé du vent.
Sauf qu’à ma grande surprise (belle frayeur), il y a d’énormes bourrasques de vent, aux intersections ou entre les immeubles. J’ai dû faire un écart jusqu’au milieu de la route. Bon, ben je vais faire attention maintenant.

On rejoint le centre ville, Olivier au virage, comme discuté : coucou pour la photo. Il doit être surpris de tous nous voir ensemble – en fait, il n’en verra que 2, et verra les 2 autres sur les photos !


Je décide de rester proche de Marc V. Retour sur le pont, avant de repartir pour une boucle.
Je fais le bilan, j’ai réussi à m’accrocher au groupe, au prix de pulses au dessus de l’objectif. J’arrive bien a manger régulièrement, c’était une de mes craintes. Je bois à chaque fois que je mange pour faire passer. A part le premier rativo, où j’ai pris les gourdes, j’ai pris de la nourriture systématiquement (barres, ou banane, …). Et j’alterne donc avec le bretzel.

On bifurque vers le nord à nouveau, passage d’un pont raide. Je passe Marc V. Et comme on enchaine avec une « petite » montée, je prends le large. Ce n’est pas un objectif, je fais mon truc, Marc le sien. En fait, je ne sais pas s’il est juste derrière ou loin derrière : je ne regarde pas…
Il semble que la pluie commence à se calmer. Ce n’est plus le déluge.
J’arrive aux pavés. Et qui prend le virage à 2 à l’heure, et commence la montée ? Notre ami Eric ! Je le pensais loin devant maintenant, et surtout, je ne pensais plus le revoir (en vélo).
Il fait bien attention sur ce revêtement reluisant de la pluie abondante. Je suis trop content de le retrouver.

Allez, un p’tit plaisir : je vais le chercher, sur les pavés. « Même pas peur » car depuis qu’il pleut, je ne me suis pas fait une seule frayeur en terme d’adhérence. Les boyaux ne semblent vraiment pas perdre sur le mouillé. Ce n’est malheureusement pas le cas de tout le monde, vu le nombre de personnes écorchées après une glissade. Ca calme.
Mais là, c’est Eric, il fait vraiment attention alors j’enquille la cote au train. Et à mi-parcours, je le dépasse, en exultant ! Je crie, c’est trop fantastique de se retrouver ici, au milieu de 2500 concurrents, on roule encore ensemble.

Un groupe se reforme une fois de retour sur le bitume. Les 2 Marc n’y sont apparemment plus. La route est encore bien mouillée, mais le ciel se dégage.
On se refait un tour de passe-passe avec Eric. Il était revenu sur l’avant du groupe, chose que j’attendais pour que le groupe garde un bon rythme. Et dans une petite montée, la route (fermée à toute circulation automobile) se sépare en 2 en passant sous un pont. Je prends à gauche, Eric à droite, et je le regratte (c’est marrant comme je me souviens de ça, et pas du moment où il était repassé devant).

Je me retrouve à rouler avec une pro. Mareen (c’est écrit sur son dossard), une allemande. Je crois bien l’avoir vu passée au début du vélo. Elle envoie fort sur le plat, et elle fait sauter pas mal de gars. En revanche, elle est très vigilante en ville, ou dans les virages. Et je grimpe mieux qu’elle.
Au fil des km, on commence un jeu de passe-passe. Elle fait le plat, où elle rattrape des gars qui étaient partis (trop) fort. Qu’est-ce que ça fait du bien de les reprendre.
Et dès que ça monte, ou tourne un peu, je passe devant. J’en profite pour l’encourager.

En tout cas, elle est vraiment solide. Il faut que je sois vigilant pour ne pas « sauter » à mon tour. Pour cela, je dois rester proche d’elle, au sens d’éviter de laisser trop de gars s’intercaler entre nous. C’est arrivé sur un faux plat, et il m’a fallu un long moment pour « rentrer » (revenir sur elle).

Je reprends une gourde de boisson énergétique. Je mange toujours. Content de ne pas avoir les mêmes soucis que l’an passé où la gastro n’avait pas aidé…

Encore 40 km, je décide de rester avec ma « copine » jusqu’au bout. Le rythme cardiaque est pile au bon niveau, autour de 128 et l’allure me semble bonne.
En fait, j’ai pris des chronos, aux 30, 90km et 120km et mes calculs approximatifs tendent à indiquer que je vais avoir du mal à faire le 5h15 ciblé. Peut être 5h20.
Peu importe, je pense que je suis au trait en terme de positionnement. Je me dis que le vent et la pluie ont dû impacter tout le monde de la même façon.
Je me rassure en considérant que les 2 Marc sont maintenant derrière alors qu’ils avaient fait un phénoménal début de vélo.

Eric est toujours dans le groupe, mais à l’arrière. J’aimerai bien qu’il revienne à l’avant pour faire le rythme quand la miss met du temps à revenir. Mais soit il la joue prudemment, soit il commence à être usé. Je pense à la première option, connaissant l’uber biker (fort cycliste) qu’est Eric.
Il revient à un moment, et tire le groupe, jusqu’à la bosse suivante où je le reprends et il se repositionne à l’arrière au chaud.

30km approx à faire, il n’y a pas toujours les panneaux. Ou je dois les rater.

Un peu plus loin, on est sur un faux plat, le faux plat dont m’avait parlé un allemand la veille. Autant au premier tour, je ne l’avais pas senti, autant maintenant, il me tarde d’en finir. La miss Mareen met la pression, et je commence à sentir une certaine usure.
Sur la fin du faux plat / montée maintenant, le groupe se compacte (effet normal), et on n’est plus vraiment aux normes pour le drafting. Je relève pour recréer l’espace suffisant.
Ca tombe bien, encore un arbitre qui passe par là. Elle va gronder, sans gravité, les gars de devant.
Je l’interroge sur le kilomètrage à faire. Elle annonce 40 km ! Heu, non, ma cocotte, 40 km, c’est pas possible. J’ai déjà passé la panneau 140km il y a un bail.
2 mn plus tard, je passe le panneau 160 km ! Yes.

On y arrive. Cela fait 60 km que je me prépare à attaquer le plat de résistance : le marathon. Tout cela est bien joli, mais c’est bien dans la course à pieds que tout va se jouer.
Des semaines, des mois d’entrainement pour les 3 dernières heures de courses. L’objectif est de descendre du vélo, à peine entamé.

Ces réflexions, m’incitent à renforcer la nutrition sur la fin du vélo.
Derniers aliments solides, je bascule au gel. Je continue à boire à petite gorgée après chaque bouchée, ou maintenant après chaque gorgée de gel.
Le réservoir est plein, les jambes semblent y être encore, même si je commence à en avoir assez du vélo. Il me tarde de changer de position.

La der, c’est la grande côte, je vais encore me faire plein de monde !
C’est le cas, cela dit, j’en bave. J’ai les jambes qui ne tournent plus aussi facilement qu’au premier tour (quelle surprise, 80 km plus tard).
Cela ne m’inquiète pas.
Je mets un braquet plus facile à partir de maintenant, et jusqu’à la descente de vélo.

J’ai fait le trou avec le groupe, ou la majeure partie…
Il reste moins de 10km, et je me sens bien.
Malgré le vent contraire et le faux plat, je reprends des gars solitaires. Là encore, c’est bon pour le moral.
Mareen est juste derrière.

On arrive au centre ville. On a le tour du centre à faire, et du pont, et ce sera la transition. Il fait beau maintenant, ciel bleu, avec quelques nuages. Le k-way commence ENFIN à être de trop.

Virage, Olivier est là ! Couc…. C’est quoi ce bins ?
Le gars devant, que j’ai repris en ville, déchausse !? On a encore 2 ou 3 km. C’est pas normal. A quoi pense-t-il ?

Je regarde au loin : A quoi JE pensais ? J’ai mal compris le finish : il n’y a pas de petit tour complémentaire. Le finish, c’est maintenant, dans 100m ! Et j’ai toujours mes chaussures aux pieds.
En panique, je défais un scratch, sors un pied. Pédalage, l’autre pied, limite de prendre un gadin, en freinant en même temps.
In extremis, je déchausse la seconde chaussure (qui restera comme l’autre sur le vélo), au moment de poser pied à terre. C’était juste.

Un volontaire s’empare du vélo, « Danke ».
Je file en tentant de courir vers les sacs rouges, dans lesquels sont stockés nos affaires de course à pieds.
Le tapis rouge sur lequel on court est encore détrempé de toute cette pluie. Ca ne va pas faciliter l’enfilage des chaussettes !
Je déclipse le casque, ouvre le k-way, toujours en courant.

240, 240, où est mon rack, où est mon sac ?
Une volontaire s’empare d’un sac, 0 2 4 0… C’est bien le mien, je file sous la tente. Un autre volontaire prend le sac alors que je m’assois, en enlevant le casque, et le k-way. Il vide le sac par terre, et range les affaires, chaussure gauche à gauche, …
Dans la chaussure gauche, j’ai rangé le manchon de compression gauche et une chaussette. J’enfile le manchon correctement, par-dessus la puce électronique. Et la chaussette.
Coté droit, je me prends les orteils en vrac, on recommence.
Le manchon, enfin. La chaussette.
Je demande au volontaire qu’il m’ouvre l’étui à lunette pendant que j’enfile les chaussures (les lacets sont déjà faits, pas de perte de temps). On ne se comprend pas, il remet l’étui dans le sac : non non !
Il ouvre l’étui, je prends les lunettes, la casquette et la plaquette à croquer (pour changer des gels à venir) et un gel (goût différent encore).

Je me relève, et en remerciant encore le volontaire qui range déjà mes affaires.
Et c’est parti !
« Allez David », je reconnais la voix d’Eric que je n’arrive pas à localiser dans la tente, en me retournant. Je file
Je déclenche le chrono, ce qui me fait penser que j’ai oublié de le déclencher en descendant du vélo.

Maintenant, on se calme. J’ai le cœur en chamade, l’envie de taper dedans au max, et pourtant, c’est encore un jeu de patience.
2 tours de 10,5 km à faire en dedans, à 143 puls/mn maximum. Et malgré la foule, l’enthousiasme doit être maitrisé.

Je profite donc, absorbe ces images, ces encouragements, cette ambiance. En contrôlant régulièrement le cardio. 144, 141; … J’oscille au bon niveau. Je veille à bien rester maintenant sous le 143, inclus.
J’ai chargé mes réserves de gels, et commence le menu liquide.
- gorgée de gel + 1 ou 2 verres d’eau (1/2 verre en fait)
- verre d’eau + verre de boisson énergétique.
J’attrape aussi des éponges pour rester au frais, car le soleil tape bien maintenant. Mince, je n’ai même pas mis d’écran solaire. Tu vas voir que je vais finir avec un beau coup de soleil !

2km, 4km, je veux regarder l’allure mais comme je dois faire une pause pipi, ce n’est pas bien pertinent.
Allez, on y va.
1ere toilette, occupée malgré la porte non verrouillée. Pardon monsieur
2nd, ok, et bien sûr, ça ne veut pas venir.
Après cette pause interminable, je reprends ma route.

Peu après, j’entends quelqu’un souffler dans mon cou : expression pour dire que l’on me marque à la culotte. Tant que l’on ne me fait pas de croche pied…
Le parcours continue, je me demande où est ce que l’on va récupérer son bracelet, un par tour, de couleur différente à chaque fois.
Le souffleur est toujours juste derrière.
Je m’efforce de garder des petites foulées pour ne pas me brûler. Je suis trop à l’aise à 142 puls. On revient sur la berge du départ, j’enquille les ponts sans problème. Mon suiveur, à qui les gens disent « Sieben » : 7 m’interpelle. La personne est 7eme ! Bravo.
Mais comment tant de personnes connaissent cette personne, et son classement dans la catégorie d’âge ? Cela m’intrigue et je finis par me retourner, dans un virage.

C’est Mareen. Elle court avec de grandes foulées, puissantes. Et souffle fort, comme un gars !
Je lui dis que la 6eme n’est pas bien loi devant, je viens de la voir (un virage ou autre).

On arrive ensemble devant Olivier… Il est en bas du pont, sur lequel il a déjà repéré la maillot du club (difficile de le rater, c’est vrai).
On passe devant lui, coucou, tout va bien.
25eme me dit-il, 25eme dans ma catégorie d’âge.
Mareen derrière, en bleu
Un peu déçu de cela, je mets l’info de coté et me recentre sur mon sujet. Sujet un peu compliqué maintenant : on court sur du pavé, et ce n’est pas le meilleur revêtement pour la course à pieds.

Enfin, on prend son bracelet, pour le premier tour et on retourne vers Olivier, stratégiquement positionné pour nous voir 2 fois / boucle.

Re-photo, encouragements, et surtout : « Tu es 14eme, après le 1er tour de course à pieds !». 14eme, qu’est-ce que c’est bon d’entendre cela !
Pas sûr d’avoir doublé autant de monde mais l’idée d’être dans le jeu pour le billet pour Hawaii est plutôt bon à entendre.

On continue à trottiner avec Mareen vers la zone de transition, pour boucler le premier tour. Il y a maintenant beaucoup de monde sur les cotés, et Mareen touche souvent les coudes tellement elle est « dans ma roue ».

1er tour, je déclenche le chrono. 49 mn, pour 10,5 km. Pour faire mon objectif au marathon, il faut que je fasse 4 fois 50mn. 49 mn avec la pause pipi, c’est top, d’autant que je n’ai pas tapé dedans. 14eme, 1er tour en roue libre, c’est bon.
J’ai envie d’accélérer.
Mareen aussi.
Elle est venue se mettre à coté, plutôt que derrière. Elle me dit qu’elle est 7eme – merci, j’avais compris.
Je lui dis que je suis 14eme dans ma catégorie.
Elle répond que demain, il faudra que l’on prenne une bière ensemble. Je suis lui fait signe : 2 !

Ravito, je commence à vouloir renvoyer ce que j’avale de sucré, gel ou boisson énergétique.
143 puls, voire 144.
Mareen saute derrière un gars qui nous double. Je fais de même.
Le rythme est plus soutenu. Je me tâte , 144 puls. Est-ce que je booste +1 puls par tour. C’est normalement jouable.

Mais le problème d’alimentation (renvoi) perdure… Ok, je reste à 143, et continue avec de l’eau uniquement, jusqu’à ce que ça aille mieux.
Ravito avec de changer de berge, uniquement de l’eau SVP.

Je passe le pont, en tenant la casquette, car de ce coté ci, ça souffle. Il y a d’ailleurs une casquette Ironman & une visière par terre. Certains se sont faits surprendre…

Je repars, je garde le rythme. 143 au puls. Tout va.

Retour au bord de l’eau. Prochain rativo à 1 km. Juste le temps de se refaire.
Juste avant de l’atteindre, je prends de l’autre gel, pour changer…
J’avale de l’eau, sans m’arrêter, comme d’habitude.

3 pas plus loin, ça remonte, presque à vomir.
C’est pas génial ça.

On se recentre, petites foulées, le cardio, je reste concentré. Enfin, j’essaie.
Les jambes commencent à durcir, comme si les muscles avaient décidé, à l’unisson, d’envoyer des signaux…
16km

Allez, il faut se refaire une santé, je ne comprends pas pourquoi rien ne passe.
Je change, je passe à la pastille à croquer, avec de l’eau. Pas mieux. A 2 doigts de tout rendre.
Je continue.

Bientôt, les pulsations commencent à chuter, je suis sous les 140 maintenant. Il faut vite que je remette de l’essence dans le réservoir.
Je finis la remonté du fleuve, et je commence à sérieusement ralentir. Inéluctablement.

Alors que je retourne vers le pont, c’est Olaf qui me double, à bonne allure bien sûr.
Allez, ça remet un p’tit coup au moral. Vers le bas.
Depuis quelques kilomètres, je me fais plus doubler que je ne double…

J’arrive sur le pont, Olivier me reperd et encourage. En descendant, je lui fais signe que plus rien ne passe. Je suis revenu 25eme ou qq chose comme cela.
Je tente d’éviter les pavés, en allant chercher l’herbe. Je trouve cela quasiment plus difficile. Je retourne sur les pavés.

Je reviens vers Olivier. Je me recentre sur l’essentiel. Se faire plaisir.

J’ai bien compris que le chrono ne sera plus mirifique, mais peu importe.

Je reviens pour boucler la seconde boucle, plein d’amour et d’eau claire…
56mn, vs. 49mn (yc la pause), c’est une belle claque. Mais c’est la vie.
Maintenant, on va serrer les rangs pour conclure cette course à pieds de belle manière.

Je commence à tenter l’équivalent du Red Bull, c’est dé-gueu-la-sse !
Le coca, ça ne passe toujours pas. Le gel, j’en parle même pas.
Il faut que je remonte le pont.
Je passe en première, et marche au ravito pour bien prendre l’eau. Se remettre à courir est un réel supplice.

Le vent fait du bien, et je peux en profiter, puisque j’avance à 2 à l’heure… Mieux vaut en rigoler.
De l’autre coté du pont, je n’en peux plus. J’ai des douleurs partout, les jambes, bien sûr… Et le dos, le bas du dos.
Je m’arrête. Je me tiens le dos.

Allez, je repars… en marchant. Je vais laisser le ventre se remettre doucement. Et continuer d’avancer.

Je me mets sur le coté, pour ne pas gêner. Des concurrents m’encouragent, les spectateurs aussi.
Je redescends le long du fleuve, quand Eric me passe. On parle rapidement, je lui dis d’y aller. Inutile qu’il perde du temps ici.
Peu après, c’est Marc qui passe. Lui aussi m’encourage.

Ravito. Je m’arrête.
Je bois de l’eau. La tête tourne. Je mets les mains sur les genoux. Ca va passer. Une volontaire me demande si ça va aller. Je mens et dit que oui.
Je laisse passer un peu de temps. La tête arrête de tourner.

Je repars. En marchant.
J’enlève le cardio, celui-ci me serrant la poitrine. Ca m’oppresse. Je la range dans la poche.
Il fait une chaleur pas possible, je me cale la casquette sur la nuque.
Je fais des écarts, sur le coté en marchant.
J’ai mal au bas du dos.

On m’encourage, mais j’ai envie que l’on laisse tranquille. Malgré les mots gentils.
Raph passe, ils ne sont pas loin je lui dis. Il a l’air bien.
Je tourne mon dossard, et le mets derrière… On ne voit plus directement mon prénom.

Re ravito. Je prends le temps.
Et repars, tant bien que mal.

J’ai toujours des étourdissements. Je viens à peine de partir du ravitaillement. C’est décidé, j’irai faire un tour à la prochaine tente médicale. Les reins me font mal. A la dernière tente, ils donnaient des énormes cotons tiges plein de crème. Je me demande à quoi cela peut servir. Un moment de lucidité…

Je ne suis pas déçu, pas irrité, pas frustré de ce qui m’arrive. Il faut juste que j’aille jusqu’à cette tente.
On verra ensuite. J’ai le temps.
Après une éternité (au propre comme au figuré), j’y arrive.
J’ai honte.
Je m’allonge, explique mon histoire. Le docteur arrive, et on me prend la tension et vérifie le pouls.
De l’eau et du repos.

10 mn plus tard, le doc revient. On me change de table : les jambes en l’air.
Le transfert est difficile : je n’en peux plus.
Re-boire.
J’aimerai dormir, mais je ne peux pas. Encore mal au dos.

Le docteur m’explique que je n’ai certainement pas assez bu sur le vélo, du fait de la météo. Je fais le calcul, même pas 2 gourdes consommées… LE CRETIN !
Je n’ai pas assez bu sur le vélo. Une fois déshydraté, le ventre ne fonctionne plus, ce n’est pas surprenant. Et cela explique les douleurs aux reins…

Le docteur me dit que s’il me perfuse, je dois arrêter la course de suite.
Sinon, je peux encore rester là pour récupérer.
Je choisis le plan B, quoiqu’une perfusion semble intéressante…

Je reste là, à réfléchir aux alternatives.
- Perfusion, et ne pas finir.
- Patienter, en buvant encore.
Je patiente. Je suis dans la tente sur la rive à l’opposée de l’arrivée. J’ai dû parcourir 26 ou 27 km à pieds. Je ne réalise pas qu’il ne reste que 15 km.
Je pense aux 2 bracelets à récupérer, qu’ils sont loin.

Olivier doit s’inquiéter.
Sandy et les garçons.
Je pleure.

Finir ce que j’ai commencé vs. ne pas prendre de risque.
Je dois travailler mardi.

Jeter l’éponge devient raisonnable au fur et à mesure que le temps passe. Et je me sens de moins en moins le courage de repartir.

Patienter.
Ce n’est pas comme si je ne l’avais jamais fait cet Ironmachin…
Je m’assois. Parle encore avec le toubib. Il m’explique qu’il n’a plus de travail. Il s’est pris la tête avec son patron, et vient de perdre son boulot. Je trouve notre discussion sur-réaliste. Je lui souhaite bonne chance pour la suite.
La fille qui me surveille commence à me parler en français. Elle l’a un peu étudié, mais considère qu’elle parle mal.
Je la rassure, les allemands sont bien meilleurs que nous français en langue. Elle est un bon exemple.

Je rebois.
J’abandonne.
Elle appelle Olivier, qui rappelle. Je lui dis, qu’il reste à encourager les autres, ils en ont besoin. Et qu’il informe Sandy et les garçons et les parents.

Je ne le sais pas encore, mais c’est une décision que je vais regretter. Je ne serai pas Ironman cette année. Je n’aurai pas le T-shirt de Finisher, la médaille, la photo avec la médaille. Et toute la famille & les amis qui ont suivi, derrière le pc, ou de loin… Déception.

Cela dit, après une semaine de réflexion sur le sujet, je retiens encore un passage de la Bible. Dans 2 Corinthiens 12-10, il est bien mentionné qu’il faut être faible pour être fort.

5 comments:

Carlos (mexique) said...

Monsieur.. Im sorry to hear that. You are excemptional triathlete. Im glad you are ok. The beauty of this is that you will have your chance again soon. You are very good and competituve people and by definition also a winner. Kona is round the corner.. Keep on the path. Mexique dit courage.... Carlos from mexico

Oribu No Ki said...
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Oribu No Ki said...

Même si la fin n'était pas celle rêvée, je suis toujours aussi fier de mon grand frère.
Il en faut de la volonté pour s'être préparé comme tu l'as fait.

"Rien n'est aussi contagieux que l'exemple." (François de La Rochefoucauld)

Stéphane Raynaud said...

David, tu es qualifié pour le championnat du monde (du blog) ironman, j'ai fait lire ta narration minutieuse à mon épouse, histoire de la convaincre que faire un ironman n'est pas mortel. Après quelques essais CD, je devrais me fixer un objectif de finisher en juin 2013. Je ne suis pas corinthien, un peu chypriote après mes vacances, mais vu comme je resterai faible en regard de tes performances, je finirai par être sûrement très fort ! Stéphane (SNV)

Karim971 said...

Extraordinaire récit! Captivant... Je transpire comme si j avais fait la course ( il est vrai que la ou je me trouve il fait 30degrés (Guadeloupe) . Je vais tenter de devenir pour la 1ère fois ironman ( meme si mes performances sont tres loin des tiennes) et à franckfurt cette année 2013; ton histoire va vraiment m aider j en suis sur. Bon courage à toi