Saiko
Semaine crevante, horaires de folie, et resultants decevants, pour le moins. Bref, samedi, l’envie n’est pas au top pour partir faire cette course de velo.
Mais ayant faire un contre-la-montre par equipe m’excite quand meme pas mal. C’est comme les pros – 4 bonhommes, roue dans la roue, a prendre le relais toutes les 20sec a 30sec pour faire 10 km le plus vite possible. On est 4 mais seuls les 3 premiers comptent.
Et je suis peut-etre aussi inscrit sur une autre course, mais je n’en suis pas sur car je n’ai rien recu dans le courrier.
Semaine crevante, horaires de folie, et resultants decevants, pour le moins. Bref, samedi, l’envie n’est pas au top pour partir faire cette course de velo.
Mais ayant faire un contre-la-montre par equipe m’excite quand meme pas mal. C’est comme les pros – 4 bonhommes, roue dans la roue, a prendre le relais toutes les 20sec a 30sec pour faire 10 km le plus vite possible. On est 4 mais seuls les 3 premiers comptent.
Et je suis peut-etre aussi inscrit sur une autre course, mais je n’en suis pas sur car je n’ai rien recu dans le courrier.
17h30, je recupere Paul – Eric et Alain sont partis de leur cote. J’ai maintenant 3 velos dans la voiture : celui de Paul, mon Cannondale pour la course individuelle, si je la fais et le Felt, pour le contre-la-montre. Bref, tout le matos est de sortie : autre raison pour etre content.
On part. En fait, par telephone, Alain m’apprend que l’on doit etre la-bas avant 19h, au pieds du Mont Fuji. Vu le trafic, les detours (Non, je ne suis pas OBLIGE de suivre ce qu’indique la navigation), on n’y sera pas a l’heure.
Peu importe, on tape la causette avec Paul et arrivons a 19h30. Alain et Eric ont recupere nos papiers et la puce electronique pour le chrono.
Comme on peut le voir sur la carte, la route autour du lac ne forme pas un oval ideal pour un contre-la-montre. Au contraire, il y a plein de virages ! Et certains serres.
Il a plu, la route est encore mouillee. Route mouillee sur 2 fois 4 cm2 de contact au sol, moi, j’ai toujours un peu de mal avec les coefficients de friction et flippe gentillement…
Arrive a l’hotel, je partage avec Alain ma preoccupation : il y a beaucoup de virages. « ah bon ? » Il vient de rouler autour du lac et n’a rien remarque !
On mange, typiquement japonais, mais en quantite (on est bien sur les derniers a arriver) et partons faire un tour de reconnaissance, en voiture. Alain admettra ensuite qu’il y a bien des virages, et certains un peu corses.
Retour a la chambre, ou Alain encore nous propose les combinaisons de contre-la-montre. Dans le genre moule-burne, c’est pas mal !
On se couche rapidement, a 22h, on est tous les 4 couches, en rang d’oignons, sur les tatamis de la chambre du ryokan tout a fait banal…
Reveil a 5h du mat’. Oui, la course, le CLM, commence a 7h et des brouettes.
On descend prendre notre p’tit dej’ japonais – pas de croissant ni cafe… Mais ca, ce n’est pas grave, la pluie qui tombe m’embete beaucoup plus…
Une fois les affaires rangees et les voitures chargees, la pluie s’est arretee et le jour se leve.
On part vers le depart. On pose les voitures et commencons a decharger. Il pleut legerement et il fait 8 degres. Ca pince un poil !
Une fois les pneux gonfles, les casques chausses, nous partons pour un tour de reconnaissance. Il n’est « que » 6h30…
La route est detrempee. Nous nous mettons en position selon l’ordre indique par Alain la veille. Et commencons a rouler a allure moyenne.
Les espaces entre nous sont enormes et les trajectoires toutes differentes. Les relais se passent un peu n’importe comment sur les 2 premiers km. Ensuite, cela rentre dans l’ordre. Nous avons enfin pris notre rythme. Cependant, on ne peut pas encore utiliser toute la largeur de la route, aussi, certains virages sont un peu raide…
Nous tentons de bien noter les quelques courbes difficiles et retournons aux voitures pour les derniers preparatifs.
Il s’est arrete de pleuvoir, et le soleil commence a percer !
On roule un peu sur le trainer pour rester au chaud, et allons bientôt au depart.
J’ai 3 « angoisses », ou preoccupations plutot (j’arrive a dormir !).
1 – j’espere etre a la hauteur et ne pas me faire sortir du groupe trop tot (c’est moi le maillon faible)
2 – il ne faut pas que ca parte a fond, sinon je serais bruler d’entree (et voir le No 1). David, grand sprinteur devant l’Eternel ! Il y a des choses qui ne changent pas…
3 – Les virages et la route mouillee. En fait, c’est plutot les virages tout court. Je n’ai pas trop envie de me viander (et de faire tomber tout le monde).
Nous sommes 28 equipes. Et nous partirons en 19ieme position, avec un depart toute les 30 sec. Nous avancons, pas a pas et c’est deja notre tour. L’humeur est bonne, et l’excitation au summum. Il y a un beau soleil, il fait bon. On doit etre tres tendance avec nos combinaisons !
Paf, c’est parti.
Premiere difficulte – rouler droit (on est les 4 de front sur la moitie de la route) en tentant de mettre la seconde chaussure dans le cale-pieds. Alain, Eric s’en sorte bien. Je prends mon temps, et prends la roue d’Eric. Je regarde derriere, Paul se cherche encore. Je gueule d’attendre. Et hop, Paul recolle, « go » et Alain donne l’acceleration pour lancer les 10 km.
Les 2 premiers km sont faciles – pas de virage difficile, et il y a meme une legere descente au debut : tout va bien. Les premiers relais ne sont pas terribles mais apres 500m tout le monde a retrouve ses marques et sa distance et nous filons a toute allure.
Paul nous amene et nos espaces sont trop importants au debut...
Bien sur, Eric decide de me passer le relais juste avant le premier virage difficile – c’est bien ma chance.
Allez, je rentre dedans sans trop reflechir, vers la corde, et la – mince, une belle plaque d’egout bien mouillee ! Argh…. J’ouvre le virage, et me dirige droit vers la rambarde (derriere, le lac quelque metre plus bas !). Oblige de freiner ! Je me releve de la selle, pour relancer, heureusement les autres sont passes aussi. C’etait chaud.
Km 3 – L’emotion est passee et maintenant nous sommes au cœur du sujet. Nous avons un virage serre a gauche avec une grille en travers la route juste avant. Ce coup, ca se passe tres bien pour moi, je n’ai pas lache un cm Eric.
Beaucoup de rythme de jambes, la cadence est elevee. Je prends la position aero (couche sur le guidon quand je suis devant) et viens rapidement me recoller derriere une fois le relais passe.
Km 4 – Les virages ne sont pas difficiles mais cela influe nos passages de relais. Tout va bien. Les jambes sont ok, le palpitant est proche d’etre a fond.
J’utilise les moments a l’abris pour recuperer.
Km 5 – Heu, je commence a etre fatigue ! Je me rends compte que nous ne sommes qu’a la mi parcours, a l’opposee du depart, et maintenant, le plus dur reste a faire. Dans ma tete, je me disais que c’est la que ce type de course se joue : un peu moins de 15 mn d’effort. Les 7 dernieres minutes peuvent couter cheres.
Km 6 – Je n’arrive pas accelerer une fois qu’Eric est rentre dans le groupe. A chaque passage de relais, on gueule « ok » pour faire savoir au leader que l’on peut accelerer maintenant que tout le monde est de nouveau en ligne. Et pour accelerer, il faut pouvoir. Je garde le rythme, c’est tout ce que je peux faire.
Km 7 – Avant dernier virage serre, ca se passe comme un gant. Tout le monde file, on double une equipe precedente, les relais se font tout seul. C’est absolument genial.
Je me prepare et me mettre dans le rouge / bleu ecarlate… il reste bientôt 2 km, avec le dernier virage difficile (un angle droit, avec encore une grille en travers la route). Apres le virage, une cote. Bref, c’est tout pour me plaire : je n’aime pas les virages et ne suis pas fort en cote.
Km 8 - On rencontre alors du trafic : 2 equipes a doubler. Je suis en 3ieme position dans le groupe. Nous sommes coinces 50m avant le fameux virage et roulons en roues libres (rahhh la perte de temps !!). On vire et c’est de suite le bins. Ca part dans tous les sens et certains se font coincer. Je me faufile sur l’exterieur et force. Comme Eric et Alain sont dans le paquet je passe devant et reprend le train. Je me releve pour voir s’ils emboitent. Ca gueule derriere, mais je ne sais pas si ca veut dire ok ou pas. Je me retourne encore, 1, 2, 3 velos. Le compte est bon, on renvoie la sauce ! Je suis content de donner le relais !
Km 9 – On est a bloc, Eric prend un relais hyper fort, on double du monde, je crois, je prends le relais, je passe le relais mais il n’y a personne pour le prendre, j’en peux plus. Ca y est, je passe derriere, mais il a beaucoup d’espace entre nous – d’ailleurs nous ne sommes plus que trois. Je reprends la roue du premier pour combler le roue, et de suite ca decroche, je dois encore remettre le couvert. On voit la ligne d’arrivee au bout de la ligne droite, je relance, repasser le relais, et de nouveau ca relance… A 100m de l’arrivee, ou suffisamment loin pour que cela semble interminable, on est de front.
Ca ne rigole plus la!
Je suis debout sur les pedales, je mets le plus grand braquet que je puisse emporter en rythme (je vous rassure, ca doit pas etre fort) mais j’ai les jambes tetanisees – ca se sent que je n’ai pas fait de seances lactiques depuis plusieurs annees. La tete veut donner plus, plus fort, plus vite, mais les cuisses prennent le contrôle. Ce sera a leur rythme.
A l’arrache, on passe la ligne. Je percute alors que – tenez vous bien – je viens d’aligner le mythique Alain… Certes on est dans la meme equipe, mais comme il l’a dit, a la fin on doit etre de front et passer la ligne au plus vite : pour une fois, j’ai ecoute les consignes a la lettre.
On laisse rouler – alors… Mince, j’ai oublie de declencher le chrono, les pulses sont a 169 bpm… Je regarde, en fait, c’est Eric qui s’est sacrifie vers le km 9 pour nous amener au sprint. C’etait VRAIMENT sympa.
J’ai ete a la hauteur de ma reputation : failli prendre un gadin, et je finis ma course fort, comme a la bonne epoque (celle ou j’etais entraine)…
Sensations assez phenomenales ! Rester dans la roue, passer les relais, relancer, prendre les trajectoires, changer de vitesses, ajuster sa distance, … les 14mn a 42 km/h de moyenne sont passees hyper vite !
3 comments:
Génial ! Dave t'es le meilleur. T'as pas ton pareil pour raconter tes exploits sportifs. J'y étais avec vous (enfin surtout toi) en lisant ta prose.
Séb(ou)
PS : je pense préparer un tri pour le début 2008. On fait ce qu'on peut.
Faudra que tu me réexpliques ça quand même un jour au passage... J'y comprends fichtre rien au concept de relais alors que personne ne s'arrête (sans compter qu'il y a un sacrifice à la fin... c'est Fort Boyard ???)
M'enfin content de voir que tu t'es bien éclaté !
:-)
Pour le p'tit frere...
http://video.google.com/videoplay?docid=-792531435763206771&q=time+trial+cycling&total=170&start=0&num=10&so=0&type=search&plindex=8
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