Sunday, November 18, 2007

Saiko 20km

Apres le contre-la-montre matinal et toute l’adrenaline (et le lactate) que l’on peut imaginer, les 3 grands (par la taille, pas par l’agilite cycliste) decidont d’aller faire un tour. Nous avons ~1h a tuer. Et le soleil est de sortie.

Nous rejoignons un autre petit lac Shoji, le plus petit des 5 lacs autour du Mont Fuji. Les couleurs sont superbes et la temperature ideale pour la sortie velo. Et puis, c’est calme.

On repart, et nous remontons (looooongue cote pour retourner) au lac Sai ou a lieu la course.
http://www.japan-guide.com/e/e6907.html

On retrouve tous les competiteurs et le Alain qui est alle chercher sa famille a la gare. Nous nous preparons maintenant pou la seconde course. Un 20 km (donc 2 tours de lac, pour ceux qui suivent) en peloton. Nous serons separes. 2, Alain et Paul, dans un premier groupe de ~ 60 cyclistes et les 2 autres, Eric et moi, dans un second groupe tout aussi peuple. Et comme d’hab, on n’est pas les premiers derriere la ligne de depart. D’entree de jeu, on est en queue de peloton.
Alain et Paul partent. Ils auront 2mn d’avance. La route est seche.

A nous maintenant. Eric se faufile quand on avance vers la ligne de depart. J’emboite le pas. Et au moment de partir, je suis juste derriere un gamin de 13 ans ! Deja qu’un japonais n’est pas bien gros (en moyenne), un jeune japonais ne va pas me proteger du vent !

C’est parti ! Des discussions avec Alain, la crainte a avoir en debut de course, c’est une echappee. Pas de nous, c’est sur ! On a ecarte cette eventualite d’entree de jeu. Par contre, grandes gueules que l’on est, on se proposait de tenter quelque chose au km 17, si on a la patate. Personnellement, je ne me fais pas d’illusion.
Donc, nous voila partis, assez fort des le premier km. Sans se toucher, ca remue pas mal. Le plus surprenant, c’est le bruit. Ca hurle presque tout le temps, sauf en ligne droite (et encore).
Km 2, Km 3, tout va bien. Je reste a l’abris du vent mais je suis sur l’exterieur du peloton. J’aime savoir que je puisse ecarter si ca se viande devant. D’ailleurs, dans le tas, ca se touche, se pousse un peu. C’est trop pour moi !
En plus, j’en profite pour couper dans les virages, et progressivement me rapprocher de la tete de course.
Je veux etre dans le premier tiers, avant le premier virage serre. Et jusque la, tout va bien tant que je reste a l’abris. Le rythme est rapide, mais soutenable. En fait, c’est de la relance, et de la roue libre en alternance en fonction d’un virage, un ecart ou autre.
C’est hyper bizarre comme on est a une place a un instant, et 10 seconde plus tard, le peloton a totalement change et 10 gars viennent de se coller sur le cote.
Le peloton est comme un enorme serpent a sections variables et changeantes.
On vire sec a 3.5 km, et ca se passe tres bien. Je suis devant, toujours a l’abris. Alain serait fier de moi !
Je fais les 4 km suivants ainsi, un peu devant, mais maintenant, a l’interieur du paquet. Pas tres a l’aise au debut, pas tres a l’aise ensuite ! Je n’aime pas etre enferme. Mais j’apprecie la couverture aerodynamique qu’offrent les copains… En parlant de copains, Eric est un poil derriere, a l’abris aussi. Il passe de temps en temps. Je repasse. C’est la digestion du peloton !
J’ai quelques grands gars devant et la fameuse crevette de 13 ans. J’te jure !

On arrive au virage serre + montee annoncant le retour vers la ligne de depart. Ca cafouille, hurle de plus belle, ecarte dans tous les sens, et finalement, ca passe doucement. Je monte fort, en restant en selle. C’est bien passe pour moi, et tout le monde. Ca se recolle hyper vite. La vie du groupe et les hurlements reprennent. D’ailleurs, je ne sais pas de quoi ils peuvent parler. J’ai les yeux rives sur la route, le gars de devant, des gars a ses cotes, a changer les vitesses pour garder les rytmes de jambes, a me recaler si necessaire pour etre a l’abris… Et puis, je bourrine, pas beaucoup d’air pour parler !
On revient sur la ligne de depart. Le premier tour est termine et je suis toujours dans le coup. C’est une bonne surprise. Je suis meme confiant maintenant d’aller jusqu’au bout avec la tete du groupe. Il n’y aura pas de tetes suffisamment brulees pour tenter quelque chose maintenant.
Par contre, je veux passer au niveau du dessus. Je veux etre parmis les premiers avant le virage serre du km3.5. Derriere, ca risque de relancer fort. Je veux etre dans le lot.
Je profite des virages ou de prendre plus a la corde que le lezard a mille roues pour gratter quelques places a la fois. Et je suis maintenant dans les 4 ou 5 premiers. Eric arrive rapidement, on reste ainsi dans les 10 premiers. Toujours sans prendre de relais devant. Pendant un moment d’ailleurs, j’etais derriere un gros posterieur : on sent de suite la difference (au sens effort et non olfactif).
Le virage a 13.5 km se passe sans probleme encore, relance, et hop, en roue libre. Ils font le travail devant. Mais 500m plus loin, en me relachant un peu, je me fais enfermer et perds 10 places : toujours ces mouvements progressifs. On ne peut les controler. Je tente de me faire un passage sur le cote du groupe pour remonter, mais ce ne passe pas. Eric est passe d’ailleurs. Et comme d’hab, quand il double, c’est deconcertant. Il a l’air trop facile.
Oblige de ralentir pour repasser par les cotes. Sur un enchainement de virages, je remonte en forcant ponctuellement. Et de nouveau de le groupe de tete. J’y retrouve le gamin plus ou moins coache par un trapu qui semble vraiment se balader…
J’arrive a rester numero 4 ou 5 pendant un bon moment. Mais apres un temps, je me retrouve devant a prendre le relais. Je le prends pour ne pas faire la crapule mais je ne m’y attarde pas. Du coup, cela ne me fatigue pas plus que cela.
On arrive bientôt au km 17 – faire la fameuse echappee ne me vient meme pas a l’esprit. Au contraire, je me prepare au virage avant la montee. Il faut que j’arrive a bien le passer pour rester dans le coup. Le coup de quoi, j’en sais rien. Mais je ne veux pas me faire decrocher pour un mauvais virage (Alain ne serrait pas content).

Les hurlements montent encore plus qu’a la normale, a l’approche. Je suis a la corde. Je freine fort, en restant au contact du gars devant. Ca passe, je relance, toujours sur la selle. Au sommet, j’entends derriere des bruits pas cool – je pense que certains viennent de se viander. Eric est juste derriere moi, au moins on est ok tous les 2.

1.8 km a faire. Je suis sur la gauche, le peloton navigue hyper vite maintenant. Sur la droite, un gros paquet vient de se greffer. Il faut que je repasse devant, plus proche des hommes de tete. Je cherche a passer sur le cote, j’entends « Gauche ». Eric est derriere, sur ma roue. Il va certainement passer. Je temporise. (en fait, on ne s’est pas compris : il voulait que j’y aille, et je le laisse passer è a travailler !).
1 km ! Eric deboule, il passe comme un bolide, mais a l’allure facile. Il passe, il passe et prend la tete de peloton ! Il fait le trou. Et bien sur, ca met le bins. Le sprint est lance, je suis en 15ieme position environ, et il faut que j’aille. Ca part dans tous les sens !
Je sais 2 choses :
1 - je ne suis pas un sprinteur : (
2 - la route est encore longue. : )
5 ou 600m maintenant. Je me jete dans la roue du gars de devant – Eric est en train d’etre pris en chasse. Je fais le max pour garder le contact.
300m peut-etre, ca brule dans les jambes ! Un ou 2 gars passent sur la droite, je me jete sur l’occasion – mon parevent vient de s’essoufler, et je prends les 2 autres gars.
200m – je suis a fond, mais je me cherche en terme de vitesse pour le dernier assaut. Descendre, je n’ai pas la force. Remonter je suis deja fort en cadence. Je ne change pas les pignons. Mes 2 gars m’ont permis de prendre quelques places et devant certains jettent l’eponge ou s’effondrent…
100m – je me decale, baisse la tete, et donne tout ce que j’ai. J’en passe un et suis au coude a coude avec l’autre. Je tente de relancer ! Mais j’en peux plus. Les jambes ne repondent plus ! Il se barre ! Rahh. Je tente encore de relancer, encore, encore.
Mais il est parti.
A gauche, j’en vois un qui se roule un peu moins vite. Peut-etre celui-la, je vais me le faire avant la ligne. C’est ERIC. Coup de frein, c’est la ligne d’arrivee.
Le cœur va passer au travers de la poitrine…. Je n’arrive plus a pedaler.

Soufflez un instant – j’en peux plus !

Je suis super content, je pense avoir fait dans les 10 ou 15 premiers : pas de vol plane, pas decroche… jusqu’au bout ! Et etre dans le sprint, c’est bien (pour moi ex batricien a velo).

Resultats : 10ieme, 40 km/h
20 km http://www.jcrc-net.jp/kekka07/07saiko/s07sa1e.html


Pour l’anecdocte: Alain est en train d’apprendre de ne pas se relacher pendant les courses de velo:
- Lors du contre-la-montre, je suis passe devant a l’arrivee. Cela n’a aucune importance, car c’est le 3ieme temps qui compte.
- « Mon » peloton a roule 10 sec plus vite que le sien. Et de fait, je suis ENCORE devant au 20 km… (mais lui fait 4ieme de son groupe).
- Il n’empeche que je suis devant !!!!!! La la lere La la lere!
- Et qu’un autre gamin de 13 ans est devant moi au 20 km (j’avais fait gaffe a l’autre (j’ai le pousser dans le ravin je crois))… Je suis presque 3 fois plus vieux !
Contre la montre http://www.jcrc-net.jp/kekka07/07saiko/s07sa1t.html


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