3eme tentative sur ce parcours, les 2 premières n’ont été mémorables du point de vue performance :
2009 – trop peu entrainé, en général, au retour du Japon
2011 – à la reprise de l’entrainement (blessure genou).
Je suis néanmoins « connu » puisque je sors devant ou dans le groupe de tête à chaque fois. Entre la barbe & le maillot du club, je suis aisément repérable par le speaker (j’allais jeter l’éponge à la fin du 1er tour de course à pieds l’an passé, quand ce fameux speaker a fait tout un foin en me voyant arriver… impossible d’abandonner ds ces conditions).
Bref, cette année, la donne est tout autre. L’entrainement est solide. Le repos, qq jours, suffisant pour avoir un peu de jus et donner l’envie d’en découdre.
Seul souci, c’est la consigne de course de Paul. Il me demande de forcer plus que d’habitude en vélo, « et voir ce qu’il se passe en course à pieds ». En général, ce n’est pas joli joli quand on gère mal l’effort.
Les consignes sont les consignes, je vais donc les appliquer à la lettre.
On part à la fraiche, avec Pierre & Valentin, du club, en DACIA Lodgy (product placement…). Les trois vélos rentrent sans problème et en l’espace d’une bonne conversation on arrive sur place.
Alors qu’il fait beau et chaud en région parisienne, on a eu de belles averses sur la route, et la température est bien plus fraiche au bord du plan d’eau.
On retrouve d’autres copains du club, ainsi que de Versailles ou Bouygues… Marc (compagnon de notre future aventure à Frankfurt) est aussi de la fête, un solide client. Ludovic, du boulot aussi. Et Fred, de la SNV (product placement encore), avec qui je dois nager, afin que l’on prenne des relais.
On récupère les dossards, pas de bol, un bug fait que je me retrouve avec les non licenciés ds le parc à vélo. Rien de grave, juste que je ne suis pas avec les copains du club (CAO St Cyr, rappel).
On sort les vélos, préparent les dossards, les pneus, chaussures, et autres préparatifs.
Petite frayeur, je retrouve la roue AR à plat après tous les préparatifs. Vérification faite, juste un problème de valve.
Le temps se couvre au point que je prends une petite saucée quand je pars faire un petit roulage d’échauffement.
Allez, c’est déjà l’heure d’enfiler la combi et rejoindre le brief.
Je retrouve Fred à qui je décris le parcours natation. Je prends le premier relais (600m approx), il prendra la suite. Mais le repère (bateau) pour tourner semble bien proche… On n’a pas l’impression que le compte y est.
Fred ne fera que la natation car il s’est foulé la cheville il y a quelques jours. Dommage.
Bref, on s’échauffe à sec, sous la pluie maintenant, puis on peut avancer vers la ligne de départ, en passant à l’eau, de quoi échauffer les bras.
On se place au milieu, je prépare le chrono.
Bang, c’est parti ! Pas le temps de réfléchir, je déclenche le chrono (pour constater que le GPS n’est pas connecté – normal, pas en natation). Je plonge, 2 mouvements, re-déclenche le chrono et on est parti.
Fred est à gauche, il reste un peu en retrait, il surveille. Je vois un bourrin à gauche (à la corde), et plusieurs autres à droite. J’esquive un gars qui ne sait pas où il va et décide de rester pour l’instant tout droit.
Rapidement, l’homme à la corde décroche. En revanche, coté droite, ça part très fort, et ils sont plusieurs. Il faut y aller.
Le temps de me mettre proche d’eux, je ne peux que constater que ça part trop vite pour moi. Ainsi que pour le 2nd gars, même dans les pieds, il se fait décrocher par le leader.
Je le rejoins (le 2nd), le dépasse : il est à la dérive, ou presque… Excès d’optimisme pour lui.
Le truc qui m’ennuie, outre le fait d’avoir raté le wagon, c’est que le leader reste hyper loin des bateaux qui délimitent, à gauche, le parcours. Lui nage à droite.
Comme il semble connaitre son sujet, je suis, à distance.
Maintenant que je suis en 2nd position, 15m derrière le leader, je pose la nage (il fait la navigation) et je vérifie si Fred est tjs dans les pieds. Non. Fred s’est fait décrocher, je ne sais pas depuis quand. Mince.
Alors que l’on arrive proche du second bateau, je comprends pourquoi le leader restait à droite, il y a un 3eme bateau, un peu plus loin : il vise juste. Et avec ce bateau, la distance sera respectée…
On passe au dessus d’une zone d’algues, il y en a moins que l’an passé. Je mets les mains moins profond car j’ai l’impression que cela me freine quand je les touche.
Parfois, un morceau d’algue vient s’accrocher sur les lunettes – la couronne de César…
Je note que progressivement je gagner du terrain sur le leader. Très bien, je m’efforce à mieux nager, poser la nage (attention à cette main gauche, qui barre en saucisse devant, attention à ne pas respirer trop tard à droite, et respirer à 3/2/3/2 pour être au bon effort).
On a atteint le bateau où nous amorçons le premier virage à gauche. Je suis à quelques mètres du leader, et il m’a vu. Est-ce qu’il va remettre la sauce.
Je ne pense pas, je pense qu’il s’est un peu cramé au départ.
Rapidement, je rentre, et me mets à l’abri dans ses pieds. On revire, direction la plage : on a fait ¼ du parcours.
Option 1, je reste au chaud, il fait le boulot, Option 2, je le passe en tentant de le déposer (faire le trou).
Comme la journée ne fait que commencer, je choisis l’option 1. Je me cache derrière lui, il navigue et je suis quasiment en rattrapé derrière (facile).
Au bout de quelques minutes, cela devient vraiment trop cool. Allez, je passe, quitte à faire plus d’effort, car je risque de ne pas profiter pleinement de l’avance en restant derrière. Il faut la maximiser cette avance, sans se mettre minable.
Au train, je passe, il le voit et se jette ds les pieds.
2 bateaux plus loin, on vire à gauche pour faire la sortie à l’australienne. Je vais tenter de le décrocher à ce moment là : je dois faire une bonne sortie, bon plongeon, et mettre les gaz au retour dans l’eau. Il est peut être plus « abimé » que je ne le pense.
Je mets donc un peu la pression pour rejoindre la plage, sors, cours (top chrono) et plonge.
Et c’est reparti pour un tour supplémentaire.
Bon rythme, tout va bien. Alors, est-ce qu’il a décroché ?
Inutile de se retourner, il finit par me toucher les pieds : il est encore au contact.
Je continue.
Au bateau suivant, je relève, passe en dos, et lui demande de passer. Il y va sans rechigner. Sympa.
Récup active…
Un peu plus loin, il me relaisse passer.
Et on revient vers le finish. Est-ce que ça vaut la peine d’aller jusqu’au bout ? (et sortir 1er de l’eau)… ou est-ce que je laisse passer ?
Je laisse passer. Et re-récupe active.
Nous voilà arrivés sur la plage, on se relève en même temps ou presque, je le remercie pour les relais et on file vers le parc à vélo.
Quelques encouragements bien appréciés et j’enlève le haut de la combi. Je ne perds pas de terrain sur le gars – j’en suis très satisfait.
NATATION : 39mn 29 pour un objectif à moins de 40 mn pour 3 km
Je m’assois pour enlever plus facilement le bas de la combi. C’est fait.
Le casque, la bouffe, le GPS, que j’a-llu-me, un peu long, la ceinture, heu ?... ok
Je prends le vélo et file.
L’autre m’a bien grillé dans la transition, il est déjà sur le vélo.
Et voilà, je monte sur la bête de course, qui me semble réagir différemment. Je me bats un peu pour enfiler une des chaussures, … c’est fait.
Le vélo est bizarre. Est-ce que ma roue AR serait encore dégonflée ? Je regarde, et ne voit rien. Est-ce que je m’arrête ? Non ! C’est bizarre, mais pas de problème.
J’attaque la cote. Au train. Regarde encore cette roue. Et décide que c’est certainement l’écart de pression entre les roues d’entrainement & celles de courses… J’ai mis quelques bars de plus.
La route est un peu mouillée mais il ne pleut plus. Il fait même beau et bon.
Les pulsations sont élevées. Je vais les surveiller pendant tout le parcours vélo.
D’abord pour les faire redescendre, afin de pouvoir boire & manger (un peu plus tard), et surtout, après, pour appliquer la consigne du coach : forcer plus que d’habitude en vélo.
Le leader s’envole, je n’ai pas d’espoir de l’accrocher.
Je dois faire ma course.
Je régule l’effort, toujours pour refaire descendre les pulsations. Le parcours est parfois couvert de gravillons, vigilance & précautions avant tout. Ce n’est pas le moment de tomber…
Rapidement, je prends le rythme, boisson, snack, je commence à poser le tempo pour rester au dessus de 130 puls. Et fort heureusement, c’est beaucoup moins dur qu’à l’entrainement !
1 à 1, les (vrais) rouleurs passent, en solo. Bien posés, vélo nickel, avec très peu de choses dessus (barres ou gourdes)…
La première réelle cote passe sans problème, voire facilement. Cela est bon et rassurant.
Le vent est de face pendant le gros de la première moitié de la boucle.
Je me fais rattraper par mon voisin de parking. Il avait annoncé la couleur, ancien cycliste, ancien nageur, et il a travaillé sa course à pieds sur la piste…. Car c’est, selon lui, son point faible (heureusement, il en a un !).
On échange quelques mots, et il s’envole. Rien à faire non plus, pas de tentative pour l’accrocher.
Je note néanmoins que pour un ancien cycliste, il tourne comme un amateur : il arrête de pédaler, se relève à la moindre courbe… C’est pas notre Alain ! J’arrive à rester au contact tant que ça tourne. Mais sur le plat, il envoie trop fort.
Encore un gars, mais cette fois, j’arrive à accrocher, en montant dans les tours (pulsations). Je reste à distance, légale. Je tiens 5 mn peut être, mais il prend ses distances, et s’envole…
Je vois alors un gars dans le fossé. C’était le leader (celui de la natation, puis du vélo). Il a apparemment crevé, et n’a rien pour réparer.
Je profite du ravito de mi-boucle pour m’arroser d’eau. Cela fait du bien, il fait bon maintenant…
La route est maintenant plus roulante, et surtout le vent est dans le dos…
La routine continue, c’est maintenant plus difficile de rester au dessus de 130 puls.
Je me fais passer par un gars, puis 2, puis 3, et 4. Un groupe.
Allez, c’est le moment de remettre la pression.
Comme ils m’ont passé relativement doucement, je dois pouvoir rester accroché.
Il y a 2 gars en blanc & bleu, 1 devant, 1 derrière, il y a un gars, le second du groupe avec un casque aéro Ironman, et le 3eme gars du groupe est en vert.
(Je ne le sais pas encore, mais c’est le début d’une longue histoire avec eux).
Je suis dans le rouge, je suis 5 à 10 puls au dessus de l’effort Ironman, et je ne suis qu’au premier tour… C’est Paul qui va être content.
Je ne regarde pas le compteur, mais je sais que ça roule.
A force de les regarder, je pense que le 4eme est HYPER facile, le vert un peu limite, et les 2 devant assez faciles puisqu’ils donnent l’allure. Bref, le maillot faible, c’est moi.
Je continue à manger et boire, dès que ça descend. Quand ça vire, ils font attention, ce qui me permet de calmer la machine un peu.
On revient vers le plan d’eau, on y sera dans une dizaine de minutes… Maintenant, je suis bien, mais je crains pour la cote, au début du 2nd tour, ainsi que le vent de face. Mais Paul a dit d’appuyer plus que d’habitude. Je vais donc tenter de rester au contact.
Au contact d’ailleurs, ce sont les arbitres qui le sont. On les voit régulièrement. Et tout se passe bien : pas d’avertissement, ni rien.
Le 4eme gars (blanc/bleu) saute, la faute à une crevaison. Il tente d’appeler son copain, qui n’entend pas. La route continue, à 4 maintenant.
½ tour devant le parc à vélo, Fred hurle, les petits de Ludo aussi.
C’est super, je suis bien calé, prêt à attaquer le second tour, ses montées et son vent.
Elle est assez longue cette première cote, régulière au début, elle se raidit sur la fin.
J’ai du mal à suivre dans la première portion, ils mettent les watts… Mais je suis agréablement surpris de voir que je reviens au contact dans le raidillon, sur la fin. Le vert, debout sur les pédales, avec son disque plein, n’a plus l’air aussi à l’aise. C’est bon pour le moral, le mien en tout cas !
Ca repart, bien face au vent. Je veille à bien m’alimenter et bien boire. On voit d’ailleurs sur la chaussée tout plein de choses, tombées des participants lors du premier tour : barres, gourdes, pompes, …
On descend en zone dangereuse, ça lève le pied. C’est bon pour moi, j’arrive à maitriser l’effort.
On attaque encore une belle montée, le blanc/bleu & le vert restent sur un gros braqué, le casque IM et moi montons plus facilement. Je profite d’être à la hauteur du blanc/bleu pour lui dire que son pote a crevé, il y a un bail maintenant. Pas le temps de tailler la bavette, tout le monde reprend ses positions sur le plat, et ça renvoie.
Je fais les efforts pour rester au contact. Beaucoup d’attention, de vigilance nécessaires : trop prêt et c’est le risque de pénalité, trop loin, et c’est le risque de se faire décrocher.
La barre commence à être dure à avaler. Je profite d’un ravito pour prendre un morceau de banane. Je n’ai pris que des barres sur le vélo. J’aurais au moins dû avoir 2 parfums différents, pour alterner… Mais je pense que je mangerai tout juste une barre sur les 2 tours. J’ai 2 gels qui m’attendent pour la course à pieds.
On passe la moitié de la boucle, la seconde. Cela signifie que je devrais arriver à rentrer au parc à vélo avec le groupe, puisque c’est plutôt descendant maintenant.
Je n’en reviens pas. Il y a eu des efforts pour rester au contact, mais ça ne brulait pas comme ces dernières semaines…
Il reste encore un bon morceau, toujours beaucoup d’attention…
Bientôt, notre meneur bloque sa chaîne dans une cote, on le passe. Je regarde s’il revient, les autres continuent… Ils filent, je suis. Je suis un peu désolé pour lui, avec tout le boulot qu’il a fait. J’aurai bien relevé le rythme pour le laisser rentrer rapidement.
Je demande à l’arbitre s’il est reparti, lorsque la moto nous passe, une nouvelle fois. Apparemment oui. On n’est plus que 3.
Je reprends ma course. Boire, manger, manger, boire. Rester au contact, pas trop prêt quand même… Attention aux virages, aux trous (il ne faut pas crever), aux gravillons…
Je fais un effort pour boire un peu plus, mouliner un peu plus vite. On rentre au bercail. Et le test va commencer bientôt.
Après certaines bosses, le vert se planque derrière moi. Et puis, éventuellement, il repasse devant.
Le rythme est moins soutenu maintenant. Ce qui me va bien.
A 10 mn du parc, notre blanc/bleu nous rejoint enfin. Il décide de rester au chaud derrière.
Les dernières minutes sont longues, j’ai hâte de descendre du vélo maintenant.
Blanc/Bleu & Vert s’incrustent avant le dernier virage pour optimiser leur transition.
Pas de problème. On déchausse, en continuant à pédaler.
Bilan de la situation, j’ai quelques gars en ligne de mire. Mes copains cyclistes ont encore une fois été plus efficaces que moi dans la transition. Ils doivent être loin devant.
Peu importe, maintenant, il s’agit de gérer l’effort. 2 tours de 11 km, avec une belle patate (montée) suivie d’un faux plat allant vers la forêt, sur le plateau. 1 ou 2 km dans la forêt, avant de redescendre pour longer la rivière, à l’ombre (c’est tout droit ou presque). On revient sur du bitume pour 1 km et on repart vers l’arrivée (chemin ombragé puis vers le plan d’eau). J’ai bien le schéma en tête.
Je contrôle le 1er tour, et tente d’accélérer ensuite.
Je trottine, en contrôlant les puls encore. 140 à 143 seraient bien au premier tour. J’en profite pour taper la causette avec les quelques personnes qui pique-niquent ou qui encouragent. Tout va bien.
J’ai un gars assez costaud à 50m devant. Je sais que je vais me le faire. Il parait que je suis encore dans le top 10. Mais je vais y aller progressivement.
En ligne droite, j’en vois 4 ou 5. On n’est finalement pas si loin les uns des autres.
Romain (c’est écrit sur ses fesses) me passe, comme une flèche. Je laisse (un peu obligé) filer. Cela renforce l’envie d’aller chercher le costaud, cf. il ne faut rien lâcher…
Au pied de la montée, j’ai repris la moitié de l’écart, et je suis toujours bien à l’aise, faisant coucou ou parlant aux volontaires. Les puls sont au trait.
La montée est raide, bien raide et ça tire bien plus que je ne le pensais (derrière les cuisses). Je m’étonne de cela, avec toute l’intensité que Paul m’a fait faire…
Ouf, c’est passé. Maintenant, le faux plat, je fais attention à rester raisonnable car une fois dans le rouge, on a tendance à vouloir y rester. Mais il reste 19 ou 20km… Ca calme.
Autant le faut plat ne gène pas, autant courir sur l’herbe assez haute parfois semble difficile, et épuisant. Je cherche donc la partie terre du chemin.
Le costaud est repris, je l’encourage et je file, au petit train…
J’attaque le premier gel, hmm, que ça fait du bien. Je sens que je vais carburer à ça. Une gorgée, et j’enchaine par de l’eau au ravito qui s’annonce. Un ½ verre d’eau à boire, en courant et un autre versé sur la nuque. C’est bon !
La remontée vers les bois se passe sans problème. Le chemin est un peu lourd, je jongle pour trouver le terrain le plus stable et le chemin le plus court…
Et toujours très à l’aise.
Au détour d’un virage, j’aperçois le bonhomme vert, le cycliste à la roue pleine. Relativement rapidement, je le rejoins. On parle de la transition (je le félicite pour sa rapidité). On reste un peu ensemble, et je prends le large. Et un de plus !
Ravito, et c’est déjà la grande descente pour amorcer le retour.
Le long de la rivière, on voit hyper loin et je repère le blanc/bleu, et devant lui le gars qui avait le casque IM. Nous re-voilà donc tous ensemble.
Je les vois, mais je ne gagne pas sur eux pour l’instant.
Patience, ce n’est pas encore le moment de se mettre dans le rouge. Je garde le rythme.
Au ravito suivant, ils prennent plus de temps (ils marchent) et j’arrive à revenir au contact, avec les 2 à la fois. On se parle un peu. Blanc/bleu demande où le vert ? Grillé, selon moi. Et je pense que le casque IM (de St Remy en fait) est limite. Il n’avait cesse de se retourner. En général, pas un très bon signe.
On poursuit sur le bitume, j’ai un peu de mal avec le changement de surface, et la descente. Mais cela revient ds l’ordre.
On retourne sur le chemin, blanc/bleu fait la remarque que l’on est tous les 3 d’Ile de France. Je trouve à ce moment là la remarque complètement inintéressante...
On prend des relais, en fonction de la fraicheur ou des virages. Sans faire particulièrement exprès, je les décroche dans la ligne droite (herbe = difficile) vers le plan d’eau. Je les entends discuter derrière, de moins en moins fort.
Bien, chacun sa vie. Et si je peux m’en débarrasser, tant mieux.
Arrivée au bord du plan d’eau : j’entends le speaker parler du 4eme, puis du 5eme. Je suis de l’autre coté du lac, à 1km peut être. J’espère que le voisin de parking va effectivement défaillir, ça en fera de plus à mettre derrière. En tout cas, je ne le vois, et me préparer, seul, au 2nd tour.
Passage devant le finish, frais comme une rose. Fred est là, à hurler & faire son reportage photo / vidéo.
J’en oublie de regarder le chrono, environ 47 mn, à la louche. Super. Je suis sur de bonnes bases pour faire moins de 1’40.
Ravito, je continue à inclure du coca dans le menu Hydratation… Un ½ verre de coca,
Et un ½ d’eau. Sauf que je me débrouille comme un chef, et le coca se retrouve en pleine figure. Je suis rincé au coca ! Je rince donc avec le verre d’eau. J’espère que personne n’a vu, ou moins qu’ils rigolent bien !
C’est reparti, et je double du monde.
C’est bien de passer ceux qui commencent leur premier tour, « ça donne des ailes ».
Mais du coup, je perds tout repère avec les leaders de la course. Dommage, mais sans gravité.
Débarrasser de mes acolytes cyclistes, je peux me concentrer sur le second tour. Je continue à dépasser du monde. J’encourage d’ailleurs une Lynette, c’est écrit sur son maillot ! Je la dépasse et elle m’encourage : Allez David ! T’es ds les 10.
Heu, y a pas mon nom sur le maillot !
« Et tu passeras le bonjour à Olivier »
La souris fait tourner la roue, et le temps que je percute que c’est une amie d’Olivier, qui s’occupe des cycles Peugeot, je suis déjà loin…
Retour sur le bitume, un peu moins à l’aise, pour affronter la cote, bien raide… Je croise Pierre, qui a l’air marqué. High 5 !
Je crains pour les ischios, cf. le premier tour. En fait, je passe la première, et monte au rythme, mais doucement.
Je double les marcheurs, qui s’écartent gentiment.
Arrivé en haut, je repars, passant encore du monde. Ca bouchonne presque.
Un gars me demande comment je suis sorti de l’eau, 1er ex aequo, comme l’an passé, oui, et mon temps en vélo, 2’20 approx, c’est moyen, non non, c’est super, bon ben bonne route. Merci toi aussi.
Pas la moindre idée de qui c’était…
Retour dans la forêt, le faux plat est dur, mais il me semble que je bouge toujours bien. On est dans le dur.
Je passe encore du monde, mais je commence à entendre un souffle derrière moi. Qui se rapproche. Certainement un avion, un vrai coureur.
Quelle surprise quand le bonhomme vert se retrouve à mon niveau… Et le coup au moral. Et il est frais comme un gardon apparemment. Je l’avais considéré comme « grillé »… Ca m’apprendra à manquer d’humilité.
Il passe, et maintenant, je n’ai plus qu’une chose à faire, serrer les dents et m’accrocher.
Heureusement, il ralenti au ravito, il en faudrait plus souvent ! J’en profite pour prendre du gel, encore et toujours.
Je tiens le coup, et on arrive ensemble à la grande descente. C’est parti à fond, on descend fort, doublant là où on peut… Virage serré, et je me raccroche.
L’homme vert mène le train… je m’accroche, et tiens bon pour l’instant.
Je me refais une santé quand on se fait rattraper… Avant de les avoir vu, je lance une blague « on se demandait où étaient les vrais coureurs »…
Encore une surprise, c’est le gars de St Remi ! Et un gars de Cesson Sevigné (Il a eu un problème en vélo, et n’a pu terminer… il fait quand mm la course à pieds, non classé).
L’animal (St Rémi boy) est revenu ! J’en ai assez des surprises !!
Ils nous passent. Que faire ?
Allez, pas d’hésitation, je me lance derrière. Ouch, ça fait mal.
C’est reparti pour un nouveau serrage de dents ! S’accrocher, ne rien lâcher.
Prendre du gel, de l’eau, du coca, s’accrocher… Voilà la nouvelle routine.
On arrive au château, le bitume, le rythme est soutenu. Je crois que l’homme vert a décroché. Inutile de se retourner, l’important est devant.
Je les marque à la culotte. On retourne sur le chemin. Derrière mes 2 gugusses, je ne vois pas bien où je mets les pieds. Je me décale. Et ça enquille toujours mais que c’est dur !
J’envisage de jeter l’éponge et reprendre à mon rythme. Je suis au charbon.
Vite, j’évacue cette pensée et reprends la traque. Je m’accroche.
J’ai l’impression qu’ils accélèrent encore.
S’accrocher.
Il reste 3 tronçons, sous bois, virage à gauche vers le plan d’eau et le ½ tour du plan d’eau. Rien que de penser à tout cela, cela me donne encore l’envie de lever le pied, car je suis au charbon. Depuis trop longtemps.
Allez, ouste, revenir sur le moment. Il faut que je reste au contact. Je n’ai pas fait tout cela pour bâcher si proche.
Au moins aller jusqu’à l’eau.
Alors que l’on termine le premier tronçon, St Remi boy relève.
Je comprends son jeu. Il veut se refaire avant le finish. Comme on dit en anglais, it’s only fair… C’est la moindre des choses…
Je prends donc le relai, il faut au moins que j’arrive à l’eau, ensuite je pourrai relâcher et terminer au train, peu importe.
Je serre encore les dents, en tentant de garder une technique correcte… Pas facile.
Ca suit, derrière. Peu importe, il faut aller au bout, arriver au bord du plan d’eau.
On double toujours du monde, ça ne rigole plus… plus de blague, plus de bavardage, allez, tenir.
On arrive au virage vers le plan d’eau. Cela me redonne un coup de boost.
Hors de question de relever maintenant.
On va y aller comme cela, jusqu’au bout. Il reste 1 km. Approx. Ca brule.
St Remi boy passe, comme prévu... Je m’accroche.
Il relance, je m’accroche. Il a l’air bien frais, je m’accroche quand même.
Je tente de me relâcher encore, dans sa foulée. Me refaire une santé car je vais tenter un assaut final. Oui, on va lâcher les chevaux.
Ils sont épuisés, depuis belle lurette, mais je vais tenter. Paul ne m’a pas fait bosser pour rien. Et un IM, ça ne se prépare pas dans la soie…
Il y a un faux plat à 200m du finish, je tente le coup de poker à ce moment, c’est décidé.
Encore 100 m avant « l’attaque »…
St Rémi boy est toujours devant, menant, à la corde.
La pente monte, je prends l’extérieur et me lance.
J’arrive à son niveau, je suis à bloc.
SURPRISE ! Voilà un nouveau gars, qui nous passe comme une balle. J’en ai marre des surprises !
Je continue dans ma lancée et tente d’accrocher cette fusée. Je le tiens 10m, 20m dans le faux plat et j’explose, car il est trop rapide.
Maintenant, il faut continuer pour ne pas laisser revenir St Remi boy. Je ne l’entends plus derrière. Mais je donne tout, tout ce qu’il reste, en tentant de rester en ligne.
Oh que c’est dur !
J’arrive sur le tapis du finish, je me retourne. St Rémi boy est loin. Ouf !!!!
J’y suis.
4h41 au chrono. Le speaker annonce « David… 10eme »…
On se congratule après l’arrivée, la fusée, St Rémi boy, le blanc/bleu qui n’était pas très loin et enfin le bonhomme vert… Quelle aventure.
39’30 en natation (3km) , soit 1’19 de moyenne, à 145 puls de moyenne. 1er ex aequo
2h21 en vélo (81km), soit 34,5km/h, à 131 puls de moyenne. 26eme temps
1h37 en course à pieds (22 km), soit 4’25/km, à 148 puls de moyenne. 23eme temps.
10eme au scratch et 2nd des vieux, ce à quoi Sandy m’a répondu : Quoi ? Un vieux t’a battu ! ; )
2009 – trop peu entrainé, en général, au retour du Japon
2011 – à la reprise de l’entrainement (blessure genou).
Je suis néanmoins « connu » puisque je sors devant ou dans le groupe de tête à chaque fois. Entre la barbe & le maillot du club, je suis aisément repérable par le speaker (j’allais jeter l’éponge à la fin du 1er tour de course à pieds l’an passé, quand ce fameux speaker a fait tout un foin en me voyant arriver… impossible d’abandonner ds ces conditions).
Bref, cette année, la donne est tout autre. L’entrainement est solide. Le repos, qq jours, suffisant pour avoir un peu de jus et donner l’envie d’en découdre.
Seul souci, c’est la consigne de course de Paul. Il me demande de forcer plus que d’habitude en vélo, « et voir ce qu’il se passe en course à pieds ». En général, ce n’est pas joli joli quand on gère mal l’effort.
Les consignes sont les consignes, je vais donc les appliquer à la lettre.
On part à la fraiche, avec Pierre & Valentin, du club, en DACIA Lodgy (product placement…). Les trois vélos rentrent sans problème et en l’espace d’une bonne conversation on arrive sur place.
Alors qu’il fait beau et chaud en région parisienne, on a eu de belles averses sur la route, et la température est bien plus fraiche au bord du plan d’eau.
On retrouve d’autres copains du club, ainsi que de Versailles ou Bouygues… Marc (compagnon de notre future aventure à Frankfurt) est aussi de la fête, un solide client. Ludovic, du boulot aussi. Et Fred, de la SNV (product placement encore), avec qui je dois nager, afin que l’on prenne des relais.
On récupère les dossards, pas de bol, un bug fait que je me retrouve avec les non licenciés ds le parc à vélo. Rien de grave, juste que je ne suis pas avec les copains du club (CAO St Cyr, rappel).
On sort les vélos, préparent les dossards, les pneus, chaussures, et autres préparatifs.
Petite frayeur, je retrouve la roue AR à plat après tous les préparatifs. Vérification faite, juste un problème de valve.
Le temps se couvre au point que je prends une petite saucée quand je pars faire un petit roulage d’échauffement.
Allez, c’est déjà l’heure d’enfiler la combi et rejoindre le brief.
Je retrouve Fred à qui je décris le parcours natation. Je prends le premier relais (600m approx), il prendra la suite. Mais le repère (bateau) pour tourner semble bien proche… On n’a pas l’impression que le compte y est.
Fred ne fera que la natation car il s’est foulé la cheville il y a quelques jours. Dommage.
Bref, on s’échauffe à sec, sous la pluie maintenant, puis on peut avancer vers la ligne de départ, en passant à l’eau, de quoi échauffer les bras.
On se place au milieu, je prépare le chrono.
Bang, c’est parti ! Pas le temps de réfléchir, je déclenche le chrono (pour constater que le GPS n’est pas connecté – normal, pas en natation). Je plonge, 2 mouvements, re-déclenche le chrono et on est parti.
Fred est à gauche, il reste un peu en retrait, il surveille. Je vois un bourrin à gauche (à la corde), et plusieurs autres à droite. J’esquive un gars qui ne sait pas où il va et décide de rester pour l’instant tout droit.
Rapidement, l’homme à la corde décroche. En revanche, coté droite, ça part très fort, et ils sont plusieurs. Il faut y aller.
Le temps de me mettre proche d’eux, je ne peux que constater que ça part trop vite pour moi. Ainsi que pour le 2nd gars, même dans les pieds, il se fait décrocher par le leader.
Je le rejoins (le 2nd), le dépasse : il est à la dérive, ou presque… Excès d’optimisme pour lui.
Le truc qui m’ennuie, outre le fait d’avoir raté le wagon, c’est que le leader reste hyper loin des bateaux qui délimitent, à gauche, le parcours. Lui nage à droite.
Comme il semble connaitre son sujet, je suis, à distance.
Maintenant que je suis en 2nd position, 15m derrière le leader, je pose la nage (il fait la navigation) et je vérifie si Fred est tjs dans les pieds. Non. Fred s’est fait décrocher, je ne sais pas depuis quand. Mince.
Alors que l’on arrive proche du second bateau, je comprends pourquoi le leader restait à droite, il y a un 3eme bateau, un peu plus loin : il vise juste. Et avec ce bateau, la distance sera respectée…
On passe au dessus d’une zone d’algues, il y en a moins que l’an passé. Je mets les mains moins profond car j’ai l’impression que cela me freine quand je les touche.
Parfois, un morceau d’algue vient s’accrocher sur les lunettes – la couronne de César…
Je note que progressivement je gagner du terrain sur le leader. Très bien, je m’efforce à mieux nager, poser la nage (attention à cette main gauche, qui barre en saucisse devant, attention à ne pas respirer trop tard à droite, et respirer à 3/2/3/2 pour être au bon effort).
On a atteint le bateau où nous amorçons le premier virage à gauche. Je suis à quelques mètres du leader, et il m’a vu. Est-ce qu’il va remettre la sauce.
Je ne pense pas, je pense qu’il s’est un peu cramé au départ.
Rapidement, je rentre, et me mets à l’abri dans ses pieds. On revire, direction la plage : on a fait ¼ du parcours.
Option 1, je reste au chaud, il fait le boulot, Option 2, je le passe en tentant de le déposer (faire le trou).
Comme la journée ne fait que commencer, je choisis l’option 1. Je me cache derrière lui, il navigue et je suis quasiment en rattrapé derrière (facile).
Au bout de quelques minutes, cela devient vraiment trop cool. Allez, je passe, quitte à faire plus d’effort, car je risque de ne pas profiter pleinement de l’avance en restant derrière. Il faut la maximiser cette avance, sans se mettre minable.
Au train, je passe, il le voit et se jette ds les pieds.
2 bateaux plus loin, on vire à gauche pour faire la sortie à l’australienne. Je vais tenter de le décrocher à ce moment là : je dois faire une bonne sortie, bon plongeon, et mettre les gaz au retour dans l’eau. Il est peut être plus « abimé » que je ne le pense.
Je mets donc un peu la pression pour rejoindre la plage, sors, cours (top chrono) et plonge.
Et c’est reparti pour un tour supplémentaire.
Bon rythme, tout va bien. Alors, est-ce qu’il a décroché ?
Inutile de se retourner, il finit par me toucher les pieds : il est encore au contact.
Je continue.
Au bateau suivant, je relève, passe en dos, et lui demande de passer. Il y va sans rechigner. Sympa.
Récup active…
Un peu plus loin, il me relaisse passer.
Et on revient vers le finish. Est-ce que ça vaut la peine d’aller jusqu’au bout ? (et sortir 1er de l’eau)… ou est-ce que je laisse passer ?
Je laisse passer. Et re-récupe active.
Nous voilà arrivés sur la plage, on se relève en même temps ou presque, je le remercie pour les relais et on file vers le parc à vélo.
Quelques encouragements bien appréciés et j’enlève le haut de la combi. Je ne perds pas de terrain sur le gars – j’en suis très satisfait.
NATATION : 39mn 29 pour un objectif à moins de 40 mn pour 3 km
Je m’assois pour enlever plus facilement le bas de la combi. C’est fait.
Le casque, la bouffe, le GPS, que j’a-llu-me, un peu long, la ceinture, heu ?... ok
Je prends le vélo et file.
L’autre m’a bien grillé dans la transition, il est déjà sur le vélo.
Et voilà, je monte sur la bête de course, qui me semble réagir différemment. Je me bats un peu pour enfiler une des chaussures, … c’est fait.
Le vélo est bizarre. Est-ce que ma roue AR serait encore dégonflée ? Je regarde, et ne voit rien. Est-ce que je m’arrête ? Non ! C’est bizarre, mais pas de problème.
J’attaque la cote. Au train. Regarde encore cette roue. Et décide que c’est certainement l’écart de pression entre les roues d’entrainement & celles de courses… J’ai mis quelques bars de plus.
La route est un peu mouillée mais il ne pleut plus. Il fait même beau et bon.
Les pulsations sont élevées. Je vais les surveiller pendant tout le parcours vélo.
D’abord pour les faire redescendre, afin de pouvoir boire & manger (un peu plus tard), et surtout, après, pour appliquer la consigne du coach : forcer plus que d’habitude en vélo.
Le leader s’envole, je n’ai pas d’espoir de l’accrocher.
Je dois faire ma course.
Je régule l’effort, toujours pour refaire descendre les pulsations. Le parcours est parfois couvert de gravillons, vigilance & précautions avant tout. Ce n’est pas le moment de tomber…
Rapidement, je prends le rythme, boisson, snack, je commence à poser le tempo pour rester au dessus de 130 puls. Et fort heureusement, c’est beaucoup moins dur qu’à l’entrainement !
1 à 1, les (vrais) rouleurs passent, en solo. Bien posés, vélo nickel, avec très peu de choses dessus (barres ou gourdes)…
La première réelle cote passe sans problème, voire facilement. Cela est bon et rassurant.
Le vent est de face pendant le gros de la première moitié de la boucle.
Je me fais rattraper par mon voisin de parking. Il avait annoncé la couleur, ancien cycliste, ancien nageur, et il a travaillé sa course à pieds sur la piste…. Car c’est, selon lui, son point faible (heureusement, il en a un !).
On échange quelques mots, et il s’envole. Rien à faire non plus, pas de tentative pour l’accrocher.
Je note néanmoins que pour un ancien cycliste, il tourne comme un amateur : il arrête de pédaler, se relève à la moindre courbe… C’est pas notre Alain ! J’arrive à rester au contact tant que ça tourne. Mais sur le plat, il envoie trop fort.
Encore un gars, mais cette fois, j’arrive à accrocher, en montant dans les tours (pulsations). Je reste à distance, légale. Je tiens 5 mn peut être, mais il prend ses distances, et s’envole…
Je vois alors un gars dans le fossé. C’était le leader (celui de la natation, puis du vélo). Il a apparemment crevé, et n’a rien pour réparer.
Je profite du ravito de mi-boucle pour m’arroser d’eau. Cela fait du bien, il fait bon maintenant…
La route est maintenant plus roulante, et surtout le vent est dans le dos…
La routine continue, c’est maintenant plus difficile de rester au dessus de 130 puls.
Je me fais passer par un gars, puis 2, puis 3, et 4. Un groupe.
Allez, c’est le moment de remettre la pression.
Comme ils m’ont passé relativement doucement, je dois pouvoir rester accroché.
Il y a 2 gars en blanc & bleu, 1 devant, 1 derrière, il y a un gars, le second du groupe avec un casque aéro Ironman, et le 3eme gars du groupe est en vert.
(Je ne le sais pas encore, mais c’est le début d’une longue histoire avec eux).
Je suis dans le rouge, je suis 5 à 10 puls au dessus de l’effort Ironman, et je ne suis qu’au premier tour… C’est Paul qui va être content.
Je ne regarde pas le compteur, mais je sais que ça roule.
A force de les regarder, je pense que le 4eme est HYPER facile, le vert un peu limite, et les 2 devant assez faciles puisqu’ils donnent l’allure. Bref, le maillot faible, c’est moi.
Je continue à manger et boire, dès que ça descend. Quand ça vire, ils font attention, ce qui me permet de calmer la machine un peu.
On revient vers le plan d’eau, on y sera dans une dizaine de minutes… Maintenant, je suis bien, mais je crains pour la cote, au début du 2nd tour, ainsi que le vent de face. Mais Paul a dit d’appuyer plus que d’habitude. Je vais donc tenter de rester au contact.
Au contact d’ailleurs, ce sont les arbitres qui le sont. On les voit régulièrement. Et tout se passe bien : pas d’avertissement, ni rien.
Le 4eme gars (blanc/bleu) saute, la faute à une crevaison. Il tente d’appeler son copain, qui n’entend pas. La route continue, à 4 maintenant.
½ tour devant le parc à vélo, Fred hurle, les petits de Ludo aussi.
C’est super, je suis bien calé, prêt à attaquer le second tour, ses montées et son vent.
Elle est assez longue cette première cote, régulière au début, elle se raidit sur la fin.
J’ai du mal à suivre dans la première portion, ils mettent les watts… Mais je suis agréablement surpris de voir que je reviens au contact dans le raidillon, sur la fin. Le vert, debout sur les pédales, avec son disque plein, n’a plus l’air aussi à l’aise. C’est bon pour le moral, le mien en tout cas !
Ca repart, bien face au vent. Je veille à bien m’alimenter et bien boire. On voit d’ailleurs sur la chaussée tout plein de choses, tombées des participants lors du premier tour : barres, gourdes, pompes, …
On descend en zone dangereuse, ça lève le pied. C’est bon pour moi, j’arrive à maitriser l’effort.
On attaque encore une belle montée, le blanc/bleu & le vert restent sur un gros braqué, le casque IM et moi montons plus facilement. Je profite d’être à la hauteur du blanc/bleu pour lui dire que son pote a crevé, il y a un bail maintenant. Pas le temps de tailler la bavette, tout le monde reprend ses positions sur le plat, et ça renvoie.
Je fais les efforts pour rester au contact. Beaucoup d’attention, de vigilance nécessaires : trop prêt et c’est le risque de pénalité, trop loin, et c’est le risque de se faire décrocher.
La barre commence à être dure à avaler. Je profite d’un ravito pour prendre un morceau de banane. Je n’ai pris que des barres sur le vélo. J’aurais au moins dû avoir 2 parfums différents, pour alterner… Mais je pense que je mangerai tout juste une barre sur les 2 tours. J’ai 2 gels qui m’attendent pour la course à pieds.
On passe la moitié de la boucle, la seconde. Cela signifie que je devrais arriver à rentrer au parc à vélo avec le groupe, puisque c’est plutôt descendant maintenant.
Je n’en reviens pas. Il y a eu des efforts pour rester au contact, mais ça ne brulait pas comme ces dernières semaines…
Il reste encore un bon morceau, toujours beaucoup d’attention…
Bientôt, notre meneur bloque sa chaîne dans une cote, on le passe. Je regarde s’il revient, les autres continuent… Ils filent, je suis. Je suis un peu désolé pour lui, avec tout le boulot qu’il a fait. J’aurai bien relevé le rythme pour le laisser rentrer rapidement.
Je demande à l’arbitre s’il est reparti, lorsque la moto nous passe, une nouvelle fois. Apparemment oui. On n’est plus que 3.
Je reprends ma course. Boire, manger, manger, boire. Rester au contact, pas trop prêt quand même… Attention aux virages, aux trous (il ne faut pas crever), aux gravillons…
Je fais un effort pour boire un peu plus, mouliner un peu plus vite. On rentre au bercail. Et le test va commencer bientôt.
Après certaines bosses, le vert se planque derrière moi. Et puis, éventuellement, il repasse devant.
Le rythme est moins soutenu maintenant. Ce qui me va bien.
A 10 mn du parc, notre blanc/bleu nous rejoint enfin. Il décide de rester au chaud derrière.
Les dernières minutes sont longues, j’ai hâte de descendre du vélo maintenant.
Blanc/Bleu & Vert s’incrustent avant le dernier virage pour optimiser leur transition.
Pas de problème. On déchausse, en continuant à pédaler.
Fred hurle toujours autant, avec tout le monde autour qui fait de même.
Top chrono. Je file dans le parc à vélo
VELO : 2h21 pour 81 km (34.4 km/h) à 131 puls/mn
Je le range, enlève le casque et m’assois. C’est le moment de mettre les manchons de compression (mollets) et les chaussettes.
Pied droit, ok.
Pied gauche, c’est la bataille, avec la puce de chronomètrage.
J’enfile les chaussures, la casquette, prends les 2 gels, et … je crois que c’est tout. Les Lunettes ! Pas hyper rapide, mais je voulais le faire correctement pour être bien à l’aise.
.Je sors du parc à vélo, devant les encouragements de la famille Dupont, toujours fidèle au poste.
Top Chrono.Bilan de la situation, j’ai quelques gars en ligne de mire. Mes copains cyclistes ont encore une fois été plus efficaces que moi dans la transition. Ils doivent être loin devant.
Peu importe, maintenant, il s’agit de gérer l’effort. 2 tours de 11 km, avec une belle patate (montée) suivie d’un faux plat allant vers la forêt, sur le plateau. 1 ou 2 km dans la forêt, avant de redescendre pour longer la rivière, à l’ombre (c’est tout droit ou presque). On revient sur du bitume pour 1 km et on repart vers l’arrivée (chemin ombragé puis vers le plan d’eau). J’ai bien le schéma en tête.
Je contrôle le 1er tour, et tente d’accélérer ensuite.
Je trottine, en contrôlant les puls encore. 140 à 143 seraient bien au premier tour. J’en profite pour taper la causette avec les quelques personnes qui pique-niquent ou qui encouragent. Tout va bien.
J’ai un gars assez costaud à 50m devant. Je sais que je vais me le faire. Il parait que je suis encore dans le top 10. Mais je vais y aller progressivement.
En ligne droite, j’en vois 4 ou 5. On n’est finalement pas si loin les uns des autres.
Romain (c’est écrit sur ses fesses) me passe, comme une flèche. Je laisse (un peu obligé) filer. Cela renforce l’envie d’aller chercher le costaud, cf. il ne faut rien lâcher…
Au pied de la montée, j’ai repris la moitié de l’écart, et je suis toujours bien à l’aise, faisant coucou ou parlant aux volontaires. Les puls sont au trait.
La montée est raide, bien raide et ça tire bien plus que je ne le pensais (derrière les cuisses). Je m’étonne de cela, avec toute l’intensité que Paul m’a fait faire…
Ouf, c’est passé. Maintenant, le faux plat, je fais attention à rester raisonnable car une fois dans le rouge, on a tendance à vouloir y rester. Mais il reste 19 ou 20km… Ca calme.
Autant le faut plat ne gène pas, autant courir sur l’herbe assez haute parfois semble difficile, et épuisant. Je cherche donc la partie terre du chemin.
Le costaud est repris, je l’encourage et je file, au petit train…
J’attaque le premier gel, hmm, que ça fait du bien. Je sens que je vais carburer à ça. Une gorgée, et j’enchaine par de l’eau au ravito qui s’annonce. Un ½ verre d’eau à boire, en courant et un autre versé sur la nuque. C’est bon !
La remontée vers les bois se passe sans problème. Le chemin est un peu lourd, je jongle pour trouver le terrain le plus stable et le chemin le plus court…
Et toujours très à l’aise.
Au détour d’un virage, j’aperçois le bonhomme vert, le cycliste à la roue pleine. Relativement rapidement, je le rejoins. On parle de la transition (je le félicite pour sa rapidité). On reste un peu ensemble, et je prends le large. Et un de plus !
Ravito, et c’est déjà la grande descente pour amorcer le retour.
Le long de la rivière, on voit hyper loin et je repère le blanc/bleu, et devant lui le gars qui avait le casque IM. Nous re-voilà donc tous ensemble.
Je les vois, mais je ne gagne pas sur eux pour l’instant.
Patience, ce n’est pas encore le moment de se mettre dans le rouge. Je garde le rythme.
Au ravito suivant, ils prennent plus de temps (ils marchent) et j’arrive à revenir au contact, avec les 2 à la fois. On se parle un peu. Blanc/bleu demande où le vert ? Grillé, selon moi. Et je pense que le casque IM (de St Remy en fait) est limite. Il n’avait cesse de se retourner. En général, pas un très bon signe.
On poursuit sur le bitume, j’ai un peu de mal avec le changement de surface, et la descente. Mais cela revient ds l’ordre.
On retourne sur le chemin, blanc/bleu fait la remarque que l’on est tous les 3 d’Ile de France. Je trouve à ce moment là la remarque complètement inintéressante...
On prend des relais, en fonction de la fraicheur ou des virages. Sans faire particulièrement exprès, je les décroche dans la ligne droite (herbe = difficile) vers le plan d’eau. Je les entends discuter derrière, de moins en moins fort.
Bien, chacun sa vie. Et si je peux m’en débarrasser, tant mieux.
Arrivée au bord du plan d’eau : j’entends le speaker parler du 4eme, puis du 5eme. Je suis de l’autre coté du lac, à 1km peut être. J’espère que le voisin de parking va effectivement défaillir, ça en fera de plus à mettre derrière. En tout cas, je ne le vois, et me préparer, seul, au 2nd tour.
Passage devant le finish, frais comme une rose. Fred est là, à hurler & faire son reportage photo / vidéo.
J’en oublie de regarder le chrono, environ 47 mn, à la louche. Super. Je suis sur de bonnes bases pour faire moins de 1’40.
Ravito, je continue à inclure du coca dans le menu Hydratation… Un ½ verre de coca,
Et un ½ d’eau. Sauf que je me débrouille comme un chef, et le coca se retrouve en pleine figure. Je suis rincé au coca ! Je rince donc avec le verre d’eau. J’espère que personne n’a vu, ou moins qu’ils rigolent bien !
C’est reparti, et je double du monde.
C’est bien de passer ceux qui commencent leur premier tour, « ça donne des ailes ».
Mais du coup, je perds tout repère avec les leaders de la course. Dommage, mais sans gravité.
Débarrasser de mes acolytes cyclistes, je peux me concentrer sur le second tour. Je continue à dépasser du monde. J’encourage d’ailleurs une Lynette, c’est écrit sur son maillot ! Je la dépasse et elle m’encourage : Allez David ! T’es ds les 10.
Heu, y a pas mon nom sur le maillot !
« Et tu passeras le bonjour à Olivier »
La souris fait tourner la roue, et le temps que je percute que c’est une amie d’Olivier, qui s’occupe des cycles Peugeot, je suis déjà loin…
Retour sur le bitume, un peu moins à l’aise, pour affronter la cote, bien raide… Je croise Pierre, qui a l’air marqué. High 5 !
Je crains pour les ischios, cf. le premier tour. En fait, je passe la première, et monte au rythme, mais doucement.
Je double les marcheurs, qui s’écartent gentiment.
Arrivé en haut, je repars, passant encore du monde. Ca bouchonne presque.
Un gars me demande comment je suis sorti de l’eau, 1er ex aequo, comme l’an passé, oui, et mon temps en vélo, 2’20 approx, c’est moyen, non non, c’est super, bon ben bonne route. Merci toi aussi.
Pas la moindre idée de qui c’était…
Retour dans la forêt, le faux plat est dur, mais il me semble que je bouge toujours bien. On est dans le dur.
Je passe encore du monde, mais je commence à entendre un souffle derrière moi. Qui se rapproche. Certainement un avion, un vrai coureur.
Quelle surprise quand le bonhomme vert se retrouve à mon niveau… Et le coup au moral. Et il est frais comme un gardon apparemment. Je l’avais considéré comme « grillé »… Ca m’apprendra à manquer d’humilité.
Il passe, et maintenant, je n’ai plus qu’une chose à faire, serrer les dents et m’accrocher.
Heureusement, il ralenti au ravito, il en faudrait plus souvent ! J’en profite pour prendre du gel, encore et toujours.
Je tiens le coup, et on arrive ensemble à la grande descente. C’est parti à fond, on descend fort, doublant là où on peut… Virage serré, et je me raccroche.
L’homme vert mène le train… je m’accroche, et tiens bon pour l’instant.
Je me refais une santé quand on se fait rattraper… Avant de les avoir vu, je lance une blague « on se demandait où étaient les vrais coureurs »…
Encore une surprise, c’est le gars de St Remi ! Et un gars de Cesson Sevigné (Il a eu un problème en vélo, et n’a pu terminer… il fait quand mm la course à pieds, non classé).
L’animal (St Rémi boy) est revenu ! J’en ai assez des surprises !!
Ils nous passent. Que faire ?
Allez, pas d’hésitation, je me lance derrière. Ouch, ça fait mal.
C’est reparti pour un nouveau serrage de dents ! S’accrocher, ne rien lâcher.
Prendre du gel, de l’eau, du coca, s’accrocher… Voilà la nouvelle routine.
On arrive au château, le bitume, le rythme est soutenu. Je crois que l’homme vert a décroché. Inutile de se retourner, l’important est devant.
Je les marque à la culotte. On retourne sur le chemin. Derrière mes 2 gugusses, je ne vois pas bien où je mets les pieds. Je me décale. Et ça enquille toujours mais que c’est dur !
J’envisage de jeter l’éponge et reprendre à mon rythme. Je suis au charbon.
Vite, j’évacue cette pensée et reprends la traque. Je m’accroche.
J’ai l’impression qu’ils accélèrent encore.
S’accrocher.
Il reste 3 tronçons, sous bois, virage à gauche vers le plan d’eau et le ½ tour du plan d’eau. Rien que de penser à tout cela, cela me donne encore l’envie de lever le pied, car je suis au charbon. Depuis trop longtemps.
Allez, ouste, revenir sur le moment. Il faut que je reste au contact. Je n’ai pas fait tout cela pour bâcher si proche.
Au moins aller jusqu’à l’eau.
Alors que l’on termine le premier tronçon, St Remi boy relève.
Je comprends son jeu. Il veut se refaire avant le finish. Comme on dit en anglais, it’s only fair… C’est la moindre des choses…
Je prends donc le relai, il faut au moins que j’arrive à l’eau, ensuite je pourrai relâcher et terminer au train, peu importe.
Je serre encore les dents, en tentant de garder une technique correcte… Pas facile.
Ca suit, derrière. Peu importe, il faut aller au bout, arriver au bord du plan d’eau.
On double toujours du monde, ça ne rigole plus… plus de blague, plus de bavardage, allez, tenir.
On arrive au virage vers le plan d’eau. Cela me redonne un coup de boost.
Hors de question de relever maintenant.
On va y aller comme cela, jusqu’au bout. Il reste 1 km. Approx. Ca brule.
St Remi boy passe, comme prévu... Je m’accroche.
Il relance, je m’accroche. Il a l’air bien frais, je m’accroche quand même.
Je tente de me relâcher encore, dans sa foulée. Me refaire une santé car je vais tenter un assaut final. Oui, on va lâcher les chevaux.
Ils sont épuisés, depuis belle lurette, mais je vais tenter. Paul ne m’a pas fait bosser pour rien. Et un IM, ça ne se prépare pas dans la soie…
Il y a un faux plat à 200m du finish, je tente le coup de poker à ce moment, c’est décidé.
Encore 100 m avant « l’attaque »…
St Rémi boy est toujours devant, menant, à la corde.
La pente monte, je prends l’extérieur et me lance.
J’arrive à son niveau, je suis à bloc.
SURPRISE ! Voilà un nouveau gars, qui nous passe comme une balle. J’en ai marre des surprises !
Je continue dans ma lancée et tente d’accrocher cette fusée. Je le tiens 10m, 20m dans le faux plat et j’explose, car il est trop rapide.
Maintenant, il faut continuer pour ne pas laisser revenir St Remi boy. Je ne l’entends plus derrière. Mais je donne tout, tout ce qu’il reste, en tentant de rester en ligne.
Oh que c’est dur !
J’arrive sur le tapis du finish, je me retourne. St Rémi boy est loin. Ouf !!!!
J’y suis.
4h41 au chrono. Le speaker annonce « David… 10eme »…
On se congratule après l’arrivée, la fusée, St Rémi boy, le blanc/bleu qui n’était pas très loin et enfin le bonhomme vert… Quelle aventure.
39’30 en natation (3km) , soit 1’19 de moyenne, à 145 puls de moyenne. 1er ex aequo
2h21 en vélo (81km), soit 34,5km/h, à 131 puls de moyenne. 26eme temps
1h37 en course à pieds (22 km), soit 4’25/km, à 148 puls de moyenne. 23eme temps.
10eme au scratch et 2nd des vieux, ce à quoi Sandy m’a répondu : Quoi ? Un vieux t’a battu ! ; )