Tuesday, June 20, 2017

Le Run / The Corrida / A Course à pieds

I´m off to a great start:
- Great swim – 2nd best in the last 9 yrs,
- Good bike – 2nd best (best in 2014) w/ a 4mn mechanical induced stop,
- And I feel I did a good run prep with frequent long runs.
And “cherry on the cake”, I think I´m the lead of the 45-49 age group.

Je suis bien lancé :
- Superbe natation – mon 2nd meilleur chrono, le meilleur depuis 9 ans
- Bon vélo – également mon 2nd meilleur temps, sous les 5hr malgré un arrêt mécanique de 4mn,
- Je pense être bien préparé pour ce marathon de clôture d´Ironman.
Et pour couronner le tout, je pense être en tête de ma catégorie 45-49 ans.

I run into the transition tent, seize the blue bag and go to next room – the changing room.
I empty the bag on a chair, sit on the next one, put the bike helmet into the bag. I grab the shoes, and set them in front of me. Left on the left, right – yes – on the right.
I grab the left sock which is already folded in the left shoe. Thumbs in, foot in, pull back, the sock is on. Grab the folded left calf compression sleeve, thumbs in, foot in, and pull: it´s on.
Quite happy with my pre-folding set-up. Repeat with the right size. Smooth as well.

Je cours dans la tente de transition, attrape le sac bleu, et file dans la salle suivante. Je vide le sac sur une chaise, et m´assois juste à coté. Je mets le casque dans le vélo et arrange les chaussures devant moi, par terre : gauche à gauche, droite à droite.
Je prends la chaussette gauche, dans la chaussure gauche. Elle est déjà retroussée. Les pouces au fond, et hop, j´enfile en 2 sec. Je prends le manchon gauche, même principe, pré-retroussé, et hop bis, enfilé. Je mets la chaussure, en force – sans défaire les lacets bien sûr.
Et bis repetita pour le pied droit. Aucune perte de temps.
Assez content de ma préparation.
Je saisis le paquet de gels et sel, visse la casquette sur la tête, pose les lunettes par-dessus. Je referme le sac et repars : je donne le sac au volontaire et cours vers la sortie de la tente.
Casquette spéciale – c´est la casquette du projet sur lequel Olivier et beaucoup d´autres amis & collègues travaillent : BBB, alias KWID.
Virage serré pour longer la tente et rejoindre la route. Je passe sur le tapis électronique : je déclenche le chrono, c´est le début du marathon !
J´ai conservé le coupe-vent pour l´instant. Je sépare les gels tout en courant, j´en ai 4. 2 dans chaque poche arrière et le sel dans les poches latérales du short. Il commence déjà à faire bon – je ne vais pas garder le coupe-vent bien longtemps.

I put the XBB hat on – it´s the important project Olivier and many others are working on at Renault. I grab the food & sun glasses – I put them over the hat. Close the bag, run out, give the bag away to a volunteer, and run out of the tent. Then it´s a sharp turn to head back to the road, along the tent.
I go over the timing mat, start the watch again – I´m off for the marathon!
I keep the wind-stopper as I´m unsure about the rain & temperature. As I run away from the transition area, with a big smile (all is good!), I start get organized: 2 gels in each back pocket, the salt in the short pockets. Just run and enjoy!
It´s already getting warm – I won´t keep the coat on and as for the sun is concerned, I won´t need the sunglasses either. In the back pocket as well.
I open up the jacket and notice a couple guys – they are already walking – it´s going to be long for them… Some others just fly by – do they know it´s 42km? Young guys I assume.

Vu le soleil, ou plutôt son absence, je mets les lunettes dans une poche arrière. Mais il continue à faire chaud, j´ouvre le coupe-vent. Je le laisserai à Sandy ou à quelqu´un du club.
Grand sourire en travers du visage, toujours en tête, je pense. Je double quelques gars qui, les pauvres, marchent déjà. Je me demande comment ils peuvent être là, après seulement quelques centaines de mètres.
D´un autre côté, il y a aussi des p´tits jeunes qui passent comme s´il s´agissait d´un 10km… Je pense que j´en récupérai plus tard.


Dropping off the raincoat / Dépose Kway
 Le couloir réservé aux coureurs s´élargit et j´entends mon nom. Sandy, Sullivan & Olivier sont là, en train d´encourager. Content de les voir. J´enlève le coupe-vent pour leur remettre. Je m´écarte pour aller les voir, et laisser ce fardeau. C´est très rapide, pas le temps de dire grand-chose, je repars.
J´arrive au point de demi-tour, au km 21, 31 : là où l´on récupéra nos bracelets, preuve que l´on est déjà passé. Il y a beaucoup de monde – difficile de reconnaitre qui crie – mais l´ambiance est forte et les jambes bougent toutes seules !
Je pense devant l´équipe qui s´est regroupée un peu plus loin – il y a du bruit ! Et puis c´est le retour à la solitude dans la tête. Les jambes sont un peu lourdes, ou plutôt pas aussi légères que ce que je voudrais. On est souvent surpris par les premiers km, l´adrénaline les fait tourner tout seul, à bonne allure en plus. Puis on se fait rattraper par la réalité. Aujourd´hui, malgré l´excitation de la position, je ne suis pas aussi bien que je l´ai déjà été par le passé. Mais comme Guilherme nous le disait, il faut ignorer ces premiers km. De plus, même avec l´affutage (le repos), je n´étais bien qu´après 3 ou 4 km à l´entrainement.

The corridor we run in gets wider now and I hear cheers for me, it´s Sandy, Sullivan & Olivier. I take the wind stopper off, and roll it up. I pass by, hand it over, and don´t have much time to discuss, to share how I feel. I´m right away back into the race.
Now it´s the turn-around point, for the 21 and 31 km marks. We´ll get our precious bracelets later, demonstrating how many laps we´ve done. It gets extremely noisy from the crowd cheering – intense.
In spite of the adrenaline rush, the legs feel a bit heavy. Or rather not as light I hoped for. But Guilherme warned us, simply ignore those first kms. Moreover, I remind myself that I was always feeling better after 3 or 4km during the recent runs. Patience. And that´s Guilherme´s instructions: wait until km 30, and then give it all.
I don´t even look at the watch – it´s pointless. I quickly find my way to the first hill, it´s steeper than I remembered. I joke with the supporters. Some have open their garage, the stereo is out, the drinks are pouring. Others also watch from the height of their balcony. A little sign, a smile, High 5 and they cheer.
I´m good. Even if I start feeling uneasy – I think I have to pee, again. That sucks. I don´t want to stop.

Patience donc. Et d´ailleurs, c´est la patience au long court – Guilherme m´a conseillé d´attendre le km 30, puis de donner le maximum, pour aller chercher la qualif.
Du coup, je ne regarde même pas le chrono. Je vérifie quand le rythme cardiaque, des fois que le cardio remarche – mais non, rien.


On prend son rythme / Settling in
Je rejoins la première montée sans encombre. Elle est plus raide que ce que j´avais en tête. Je déplace mon attention vers les supporters qui sont là. Certains ont ouvert leur garage, la musique à fond, les bouteilles ouvertes… D´autres observent le défilé coloré d´athlètes depuis la hauteur des balcons. Un petit signe, un sourire, ou taper dans la main, et ils encouragent.
Les jambes vont bien, mais j´ai besoin d´aller au p´tit coin. Mais je n´ai pas envie de faire de pause.
Lucas & Todinho, lors du diner d´équipe, m´ont expliqué qu´ils ne comptaient pas les km (il y a des panneaux plus ou moins régulièrement), mais simplement le nombre de tours. Je dois ainsi patienter jusqu´à la fin du second tour avant de lâcher les chevaux, s´il en reste… Cela semble mieux que de faire le décompte des 42 panneaux…
Je passe la seconde côte au train, puis en marchant et reprend rapidement le trot. Je passe un gars. Ca fait du bien au moral. Maintenant, c´est une belle descente vers Canasveiras. J´ai fait le parcours il y a quelques jours. Je sais à quoi m´attendre : une longue ligne droite, puis un virage à droite pour faire le demi-tour. Il y a des toilettes là-bas. J´en profiterai pour me soulager la vessie. D´ailleurs, je ne sais pas si ce n´est que la vessie. Le ventre est un peu retourné en ce moment. Je me concentre sur de l´eau, au ravitaillement.

A couple days ago, Lucas & Todinho – both excellent runners – were explaining that they weren´t following the km marks but more simply counting laps. We have 3, one long, and two short. Guilherme´s instructions for me is to wait the end of the 2nd lap before unleashing everything I have left, if any.
Back to the race - I make it up the 2nd, more steep slope. Running in short steps, then walking, and I resume running quickly. I pass a guy, big smile on my face.
Soon it´s a little bit downhill to arrive in Canasveiras – I ran here a couple days ago. I know what to expect. It´s a long straight stretched, followed by a turn and the turn-around. They have a potty porter there. I keep the pace casual, like a jogging, even if I feel I should go faster – I have to wait.
My belly is making me uncomfortable now, a little concerning.
Almost done with long stretch, Ana is there, cheering – she did an ultra ironman last year – much respect you must pay! 
Up the hill / On double
Turn to the right, the turnaround is just 100m further. I go across the timing mat, and keep going straight, instead of turning-around…
I open the toilet´s door: someone´s already inside. Going out ? Nope! Gotta pee… I go behind the porter, and relieve myself outside (no referee at sight, no home owner either). Feels like an eternity. But boy, I feel already the belly pressure going away. Pfff.
And back in the race.
Now, let´s monitor who´s in the chase. I´m carefully looking at the bib numbers of the guys running in the other direction. 1700s and 1800s are in the same age group. After 4 or 5mn (which is already a good news), here comes the first guy. It´s the Russian! Then someone whom I think is Brazilian.
J´arrive au bout de la longue ligne droite quand j´attends des encouragements. C´est Ana, une copine de club – elle a fait un ultra-Ironman l´an passé. Coucou et respects!
Virage à droite, je vois le point de demi-tour à une centaine de mètres. Je passe dans l´épingle pour enregistrer mon passage sur le tapis de chronométrage. Mais je continue tout droit : les toilettes sont juste après ! Ouf. J´ouvre la porte, ooops, il y a un gars à l´intérieur. Tu sors ? Non, apparemment pas. Je réfléchis 2 sec – je ne vais pas attendre qu´il fasse sa commission… Je vais derrière et me soulage, pas très civique, mais très urgent ! Je me sens déjà beaucoup mieux. Après un pipi interminable, je range le matériel, et c´est reparti.
Allure de jogging, et maintenant, j´ai une nouvelle activité pour me distraire : regarder les numéros de dossard des gars qui arrivent à contre-sens. Ceux dans les 1700 et 1800 sont du même groupe d’âge.
Et finalement, après 4 ou 5 mn, je vois le premier gars, et c´est le russe de la tente ! Un peu plus loin, un brésilien, je pense. La chasse est ouverte.
Je commence à faire les comptes, j´ai presque 10km dans les jambes, et je suis en tête. Le premier suivant (le second autrement dit) est à 8mn derrière. Le physique tient bon, sans aucun signe de complication. Bref, il faudrait vraiment une tuile pour que je ne termine pas dans le Top 9... On se calme.
Je remonte vers les 2 bosses, qui seront en descente. Je pense que j´ai meilleure allure que certaines personnes que j´ai croisées en allant vers Canasveiras. Et puis, entre le soulagement de la pause pipi, et la qualif qui commence à se profiler, je me sens léger. Enfin ! Mais il faut attendre, c´est donc le footing. J´en profite encore pour saluer et « échanger » avec les supporters.

So the hunt is officially open. It makes me smile, it´s part of the game.
Actually, I start assessing the situation. I have 10km in the legs now & an apparent 8mn lead. I feel fine, and from the previous years, there is 30mn gap between the first and last spot for Kona. So unless I faint, it looks extremely good for the qualification. Let´s stay calm now!
After this mental boost and the physiological pee relief, I feel light, and fresh. Darn, I feel good. But I have to wait…
More people coming across, Lionel – French man in the same category – he surely looks like he´s on the hunt too! And other people from the team, including Lucas – his run is frightening!
As the pace feel easy now that I came back now the 2 hills, I salute and “exchange” with the supporters.
Soon, after a few turns, I reach the path of the short loops. I´ll have to run by here twice more.
12 or 13 km, I recall my last Ironman here. That´s when I hit the wall. Training wasn´t so good then, I suffered for the remainder 30km. Fortunately, I´m fitter, and in a better day today. Still jogging on another long stretch, on this hexagonal brick road. It doesn´t feel as heavy as what I had in mind, cf. previous suffer feast. Good. And now, I´m reaching a U-turn – at 15km – where the family should be.
I see a French flag! Allez David – yeap, that´s them all right. I can make a face, I feel good, it feels great to see them. Even Everson is there – I don´t see Rossandra.
Olivier yells that I´m the lead. Sullivan runs by my side “Go daddy go!”. It´s an automatic tear up-load!
Keep it calm, almost 30km to go.
And off I go to a lonely out & back 4km portion. As I´m still in jogging mood, I keep observing the guys who are coming back. I´m wondering which ones will I be able to catch up. But most of them look fine, and fast… 

#1 fan
Beaucoup de monde arrive, voilà Lionel. Il est dans la même caté, et semble effectivement en chasse ! Un peu plus loin, des gars et des filles de l´équipe. En particulier Lucas, notre coureur de poche, son allure est effrayante !
Je rejoins la partie de la petite boucle, en ville. C´est là où j´avais commencé à prendre grave lors du dernier Ironman, par manque de préparation. Ça avait fait 30km de course à pieds dans le dur. Heureusement, je passe ce « jalon » toujours en mode footing. La route est ici couverte de briques hexagonales dont j´ai un mauvais souvenir. Mais là, ça va. Et ça va d´autant mieux que je rejoins le 15ieme km. Je sais parce que c´est le point de rencontre avec la famille.
Je vois un drapeau français, « Allez David ! », c´est bien eux. Je fais la grimace à Olivier qui prend des photos. Et il rajoute « tu es en première position ! ». Sullivan en remet une couche en courant un peu à côté de moi « Allez Papounaro ! ». Même Everson est là – je ne vois pas Rossandra.
Séquence émotion – les larmes montent, je souffle : il reste quand même 27km, on se calme.
Long wait / Patience
Je repars vers le long aller-retour, 2 km aller, avec un faux plat montant, et 2km pour revenir. Et presque personne d´autres que les athlètes. J´observe ceux qui reviennent, en tentant de voir ceux qui sont mal pour me faire des cibles. Mais la majorité a bonne allure. Patience.
Ravito dans le faux plat, je continue avec du gel et de l´eau, ça passe bien. J´ajoute une capsule de sel cette fois-ci. J´en reprendrai au km 28 – 1/3, 2/3. Là aussi, le faux-plat m´avait laissé de mauvais souvenirs, mais je l´avale sans problème. Pas de crampe à l´horizon, pas d´hypoglycémie non plus…
Demi-tour sur le tapis électronique, pas d´arrêt-toilette ici, je redescends en guettant le russe et ses copains.
500m, c´est approximativement quand je le croise. Il en a repris 1, sur les 2km que j´avais. Bon, la course va bientôt commencer. Un peu comme Sullivan lors d´une partie de Monopoly, « je ne suis pas allé jusqu´ici pour rien ». Pareil, s´il veut passer devant, il va devoir aller le chercher. J´ai envie d´accélérer. Mais c´est beaucoup trop tôt.
Je redescends, au p´tit train.
Un peu plus loin, je recroise Lionel qui me demande ma place : 1er.
Il reste 2 ou 3 km pour clore cette première boucle de 21km, et ce n´est que du bonheur. Je suis facile, et je rejoins le 2nd point de rencontre familial ! Au km 20 (puis 30), Olivier & Sullivan se sont repositionnés pour encourager à nouveau, dans le même tour. Sandy a dû rester à l´autre endroit, pour garder les affaires. Le grand objectif photo, le drapeau, ils sont équipés et sont bruyants.
Tout va bien.

I reach an aid station, I´m drinking gel & water so far. It works fine. I add a salt tablet this time, it´s 1/3 of the way. I´ll repeat in 14km.
I finish the slight incline without too much trouble. Just like the brick road, I don´t have an idyllic memory of this slope from the last race.
Turn-around, timing mat, and I monitor when I´ll come across the Russian.
500 meters, more or less. He gained 1km out of the 2. Rats.
I would love to speed up, but it´s too soon. Patience. I keep jogging.
Now it´s Lionel again, he asks if I know my position (because he´s also playing the bib number game I think): first apparently.
There is only a couple of km to complete the first loop, the first 21 km, the first half marathon. And all is good. I go back to the family. Olivier & Sullivan are standing and cheering by the km 20 – it´s not so far from the 15 km mark. Camera or French flag, they are equipped and loud. Sandy most likely stayed at the other place, to keep the stuff.
That´s the first booster. 500m later,
again
, with the Manocchio Team – full power. That´s booster #2.
I reach the turn-around, synonym of the 21km mark. I get my green bracelet, and look at the watch, for the first time on the run: 1´43. Including the pee stop. Great. I still can do a sub 3h30 I think. I feel fine. I will be tight, but it´s feasible.

17km
 I come out of the U-turn to find a teammate just few strides ahead. It´s Hugo. I´m glad to see him. He had had complicated races in the past but his grit is strong: he always finishes. Today seems smoother for him. A few words and I´m off.
Back in front of the team, and there goes the wrist, tightly closed – I´m going to Kona, I´m going Kona. Tears up loading, breath out, they go away. Stay calm, and keep jogging – doing just great.
Drinking water, gel. The energy level is fine. Temperature is fine, it´s overcast but not rainy anymore.
I focus on the stride, good cadence. All is good.

Un peu plus, c´est la partie la plus dense en spectateurs – que du bonheur. Je sers le poing quand j´entends mon nom. J´y suis, j´y vais, je vais avoir ma qualif.
Demi-tour du semi-marathon : je prends le premier bracelet (un chouchou vert), et regarde le chrono pour la première fois en course à pieds. Verdict (intermédiaire) : 1h43, avec une pause pipi. Pas mal, pas mal du tout. Un peu juste pour faire moins de 3h30, mais c´est faisable. Je suis bien, les piles semblent être toujours chargées, c´est faisable. Encore un tour en dedans, puis on lâche ce qu´il reste.
Je retourne sur le parcours après cette épingle, et juste devant moi, un co-équipier. C´est Hugo. Il commence son marathon. Je suis content de le voir, il a souvent des courses épiques (compliquées) mais aujourd´hui tout semble aller. On échange quelques mots et je file.

Hugo!
Je repasse devant l´équipe, et le poing qui se referme tout seul : je vais y arriver, je vais à Kona, j´y suis. L´émotion est forte, les yeux sont mouillés, la gorge est serrée. Je vais y arriver : il ne reste que 2 « petits » tours.
On se calme, on souffle, on reprend la technique, il reste 21 km. « Ca va y aller ! »
Je continue le rythme léger, même si, les jambes commencent à peser un peu. Je repense aux sorties longues, aujourd´hui, c´est du gâteau.
Je reviens rapidement au point de rencontre, au km 25 maintenant. J´appelle Sullivan avant qu´il ne m´ait vu. Sandy s´est placée de l´autre coté – coucou. Puis Olivier, coucou – grimace. Everson est là, Rossandra aussi. Everson bondit avec son téléphone et court quelques mètres moi en filmant. Qu´est-ce que c´était bon de courir un peu avec lui. Et enfin, Sullivan dont la voix est usée par les encouragements, et l´émotion. Et c´est transmissible : on reste calme, on reste calme.
Ravito avant de se faire les 4km avec le faux-plat. On va faire le repérage des chasseurs.
Le faux plat est plus aisé qu´au premier tour. C´est bon ça. Demi-tour, je suis toujours devant. Et maintenant, je sais que la qualif est dans la poche. Par contre, la première place, ce serait une ENORME cerise sur le gâteau. Je commence à cogiter à cela. Mais pas très longtemps, car mon russe n´est plus qu´à 200m peut-être. Mince. Je réfléchis. Il est en chasse. Il doit savoir que je suis en tête.
Bon, on va y aller – s´il veut la gagne, il va devoir aller la chercher. Vers le km 27, j´accélère – enfin ! Enfin, car j´en ai assez de ronger le frein. Mais c´est aussi plus tôt que la consigne du coach. Peu importe, on y a va, progressivement, mais on y va. Il me reste un tour et des brouettes.
Je recroise Lionel. Il ne semble pas avoir gratté du terrain ce coup-ci. Lucas en revanche, et toujours en mode avion!
Ravito, avec le supplément de sel.

25km - all is good / tout va bien
The next kilometers go by quickly, mainly because I´m anxious to see the family again, at the 25km mark.
I see Sullivan on the other side, so I call him up. Sandy moved from their initial position – hi! Olivier is in the turn, with the camera – hi + making a face. Everson, and now I see Rossandra too, is there. He jumps up and start running with me, filming on his phone. Feels good to have a few strides with him.
Sullivan screams with his now-torn voice, too much cheering, and the emotion. And the emotion is contagious!
Stay calm, stay calm.
A drink before heading to the 4km w/the slope. I actually reach the turn-around quite easily – I guess I´m finally warmed up!
I go back and start monitoring where are the hunters. Unfortunately, the wait is short. My Russian friend is right there, on my tail. May be 200m back.
He must know I´m in the lead, he´s after me.
I now know I have my slot, my qualification for Kona. It´s most unlikely that 9 guys pass me now. But the win… it would be amazing…
I have to do something about it. And if he wants it, he has to go get it.
By the time I reach km 27, I decide to go, to push it. Finally, because I´ve been waiting for that for 27km, or some 8hr of racing. But it´s also early. Earlier than instructed by Guilherme.
I´m off.
I come across Lionel, he didn´t gain vs. the first lap I don´t think. Lucas, on the other end… is still flying.
I want to push it so that the russian will crack when he sees he doesn´t gain ground.
Drinking, with salt loading.
30km, Sullivan & Olivier again. Smile, but I´m on a mission now.

Moving / On y va!
I look at the watch – a disappointing 5´09/km. That sucks. I was hoping for a sub 5 now that I´m more engaged. I ignore the info. Back to business.
32km, in the crowd. Run, Forrest, Run. That´s the mindset now. Cheers are electrifying. I want the win. The team is as loud as usual – they yell “Kona!”. Yes!! I collect the 2nd wrist band – orange this time – at the turn-around.
I´m pushing, and for the first time on the run today, I´m breathing heavily. The legs are holding up. I´m entering the house of pain.

Je dois le casser. Je dois reprendre du terrain pour démoraliser le russe. Je pars donc déterminé.
Sourire de nouveau quand je revois Sullivan et Olivier au km 30. Mais je suis « occupé » maintenant, en mission.

What else? La base!
Je regarde maintenant le chrono qui vient de sonner (il vibre tous les km et affiche le temps du dernier km couvert). Un décevant 5´09. J´espérai moins de 5mn au km en poussant. On se reconcentre, ce n´est pas grave.
Retour dans la horde de spectateurs, avec l´équipe qui commence à hurler « Kona »… Oui, oui, j´y vais. Mais je veux la gagne maintenant (je me dis ça dans la tête !). Je récupère un nouveau bracelet, orange fluo cette fois-ci au portique du demi-tour.
Le rythme est soutenu. Je souffle fort maintenant, c´est la première fois de la course à pieds : je suis bien sorti du mode jogging. Autant les jambes tiennent le coup, autant c´est la douleur de l´effort qui monte.
Et là, j´ai un moment de lucidité – j´ai fait 5 ou 6 km forts sur les 15km qu´il restait. Il y a en encore 9 ou 10km, soit 50mn. Aie, aie – comment vais-je faire ? Je me demande si je n´ai pas fait une erreur.
On se regroupe – on pousse la machine. Les briques de route sont maintenant douloureuses. Mais j´arrive « déjà » au km 35. Rencontre familiale. La dernière d´ailleurs avant le finish (ils auront alors 35mn pour faire les 2,5km jusqu´à l´arrivée). Plus de grimace (volontaire), plus de sourire. Je suis au taquet, et j´imagine le ruscof derrière pour me motiver à rester droit, à pousser, à garder la cadence. Passage réconfortant, mais rapide.
Ravito d´avant l´aller-retour de 4km : je suis passé au Coca depuis le dernier, c´est du sucre rapide. 36km – je ne regarde même pas les panneaux – je connais le parcours. On continue, on pousse.

The pain brings me back to reality – I´ve been pushing it for 4 or 5km now – good. I feel the heat – that´s fine. Then I realize I have another 9 or 10km like that – ouch! I start to understand why Guilherme said to wait… Nevermind, I need to push. I now want the win, it´s not going come easy.
The brick road is now hurtful so I can´t wait to reach the last “family reunion”. The pace is intense – I don´t know about the actual pace – I´m not monitoring the watch.
Here they are, cheering. I smile, but in the inside. It´s “more complicated” on the outside.
Next time I´ll see them will be at the finish chute – they have 35mn to walk 2,5km. I have to finish the job now.

I´m happy, I swear
Promis, je suis trop content

35km No comment / Sans commentaire
Aid station – I stop drinking gel: 100% coke (Pepsi actually – volunteers seem to have fun correcting the athletes asking for Coke – they reply “Pepsi”). I reach the out & back 4km stretch, for the last time. Full steam. I´m hurting. The legs are holding up ok, even in the slope. That´s good. I do the turn around. 4,5km to go. Pushing more.
But the Russian is right there. Same difference. The news kills me – I can´t picture myself pushing, suffering like that another 20+ minutes. I´m dead.
The juice is gone. I´m dying. I´m heavy.
And soon after all those dark thoughts, here comes the Russian. I´m motionless when he passes me – I can´t dare to stick to him – it doesn´t even cross my mind.
Lucas passes too, just faster, much faster. Same reaction – none!
Ok, let´s regroup. The energy is gone so the intensity drops. I resume in a more pain-friendly pace – not pain-free, not at the end of an Ironman.

Je “monte” correctement le faux-plat, au train, en soufflant toujours fort– j´arrive à maintenir l´intensité. Le demi-tour, il reste 4,5km – 22 ou 23 minutes à tenir.
Mais mes jambes sont coupées net à la vue du russe, qui est juste là. Il n´a rien lâché le bougre. Ca me coupe la lumière, le jus, l´énergie. Tout part. J´en peux plus !
Avec le moral dans les chaussettes, l´inévitable arrive – il me double. Je n´ai même pas la présence d´esprit de tenter de le suivre.
Lucas passe aussi, encore plus vite. Même réaction – aucune !
Allez, on se reprend. Il faut aller au bout. L´intensité tombe, je retrouve mon souffle. Je reprends l´allure de croisière. Je n´ai pas de regret – j´ai fait le max.
Encore un peu de Pepsi (pas Coca cette année). Ca tire dans les jambes, mais ça tient. Je passe le 40ieme km, là où étaient habituellement Sullivan & Olivier – ils sont bien partis à l´arrivée.
Je suis en train de rattraper un grand gaillard, qui marche. Il y a de plus en plus de marcheurs maintenant. Il semble avoir des crampes. Mais il reprend juste avant que je ne le passe. Et il repart fort. Certainement parce que l´on revient vers le public : l´intensité remonte, c´est le sprint final.
Un sprint à la hauteur de l´épreuve : 2km !
Je repasse une dernière fois devant l´équipe, certains n´ont plus de voix, ou sont bien trop imbibés… C´est dans la poche, je vais à Kona, aux championnats du monde.
Le « sprint » est dur, les jambes n´en veulent plus.
Je passe le portique des ½ tours précédents : c´est tout droit vers le finish maintenant. Je suis au taquet. Le gars aux crampes est toujours devant, je n´arrive pas à le reprendre. Alex, un gars, de l´équipe, cavale à côté de moi, avec son tel à la main. Kona, Kona, road to Kona, il répète cela sans cesse. J´accélère, je veux le passer. Mais il accélère aussi – il doit sentir mon souffle dans son cou tellement je suis proche.

I regroup and focus – breathing is back to jogging mode, the legs are still moving. I reach the final station, for a final Pepsi.
I move past the 40km point, where Sullivan & Olivier used to be – there´re gone. That´s good.
I´m about to pass a tall guy, walking in pain. Cramps I guess. But he finds in himself to resume running, just before I reach him. He gets moving, fast. Wow, I´m impressed.
There is 2km left approx., the crowd is still there. The team cheers up me again – yes, I´m going to Kona!!
I go to the far left of the track – it´s straight to the finish chute vs. the turn-around for the 2nd & 3rd laps.
The pace has increased, it´s the final sprint – a 2km sprint. Feels like an eternity.
The crowd pushed you, but the pain in the legs brings you back to reality! It´s soooo hard to lift those knees! I pull the French flag out. Blue on the right, left on the left, to have it right for the finish. Soon I wrap myself in it – it feels warm.


Just finish / Il faut terminer

I want to catch the big guy, but he keeps speeding up every time I do.
Alex is yelling, cheering “ Kona, road to Kona” with the phone in his hand, recording apparently.
I´m sprinting, still trying to make up ground on the big guy – there is 10, 15 meters may be. But I can´t make it.
We reach the finish chute. I look back, there is no one near. I let the big guy go. I raise the flag above my head. Boy, I´m happy! I made it, I´m going to Kona!
I see Sandy, on the left. I go quickly to her. She made it too! She also made it through all those weeks of training (mine), meaning many hours without her husband helping…  

Youpi!!
I want to catch the big guy, but he keeps speeding up every time I do. 
Alex is yelling, cheering “ Kona, road to Kona” with the phone in his hand, recording apparently. 
I´m sprinting, still trying to make up ground on the big guy – there is 10, 15 meters may be. But I can´t make it.
We reach the finish chute. I look back, there is no one near. I let the big guy go. I raise the flag above my head. Boy, I´m happy! I made it, I´m going to Kona!
I see Sandy, on the left. I go quickly to her. She made it too! She also made it through all those weeks of training (mine), meaning many hours without her husband helping… 


Thank you Sandy!
J´arrête le chrono, qui me surprend : 9h24. Record perso explosé. Je regarde une seconde fois, 3h31 au marathon. Pas mal du tout. D´ailleurs, c´est également mon record au marathon !
Je félicite le solide gaillard. Et m´aperçoit qu´il est de la catégorie au-dessus (plus agé) ! Il est parti 2mn derrière, et finit quelques secondes devant – chapeau bas. Ca aide à rester humble même si Hawaii, c´est trop bon !
Arrive juste ensuite Hermann, un compatriote qui fait son meilleur chrono aussi. Mais qui pense avoir raté sa qualif d´une place.
Trop dur.

What pain? Quelle douleur?
 
Il est content je crois...
The post race was excellent – cheese burger with bacon! With Sandy, Sullivan & Olivier – previous moments.
After checking, the mechanical issue cost me 4mn, the Russian finished 2mn ahead of me. Do the math… But it´s part of the race. I´m soo happy about the qualification that now I can resume training with objective of finishing in front of him, this time. I´ll revise my race strategy too – I´ll listen better to Guilherme´s instructions.
On ferait pas cela tous les jours, avec Olivier
L´aprés-course fut excellente. Un énorme cheese burger, avec bacon. Le Top. Avec Sandy, Sullivan et Olivier. Moments précieux.
Au final, le problème de dérailleur m´aura couté 4mn d´arrêt, et le russe Iiuri du Mont Oural finit 2 mn devant. Ca fait partie de la course. J´aurai pu abandonner, ou finir sur le petit plateau, bien loin derrière. L´objectif est atteint, avec du panache comme dirait Cyrano. J´ai perdu le duel, mais ce n´est que partie remise.


Friday, June 9, 2017

Le Bike/ The Ciclismo / O Vélo

After a good swim, I´m off to the bike / Après une très bonne natation, en route pour le vélo
Je sors de la tente, une, deux, trois, troisième rangée – mon vélo est dans la troisième travée en sortant. Important de s´en souvenir, car il doit rester 2000 vélos dans le parc, en particulier ceux de mon groupe d´age : je suis bien sorti devant et je ne pense pas m´être fait doubler dans la tente.
J´attrape ma fidèle monture et nous filons en trottinant vers la sortie. Je tape dans la main des volontaires qui poireautent là (pas sûr de leur fonction dans le parc). Il y a un peu de trafic, avec les p´tits jeunes qui hésitent à monter en selle.
Hop, j´en passe encore quelques-uns ainsi…

I run out of the transition tent, seeking the 3rd row on my left not to miss my bike in this giant bike maze – may be still 2000 bikes in the park at this point …
I grab it and run along it until the exit. I give high 5 to the standing volunteers – I´m so happy!
I go around the lesser comfortable athletes to jump on the saddle – they seems to be contemplating the beast, in a clumsy way. I´m still in a rush – see you guys later! I´m sure most of them have stronger bike legs than I do.
I start pedaling on the Champs-Elysées of Jurere, the luxurious beach city, while putting the shoes on. Tons of people, tons of speed bumps, perfect scenery to make a fall – So I take my time get settle in, putting priority on safety.
A little bit of cobblestones to shake off any surplus or miss-attached material – I recall some guys this morning trying to tape food on the wet bike frame… Good luck with that.
Shoes on, it´s not raining even if the road is wet.
By the time I reach the city outskirt, I´ve already seen 2 or 3 guys on the side of the road. A flat or mechanical issue. Poor guys – tough way to start the day.

Je pédale, comme d´habitude après la transition, simplement en ayant les pieds sur les chaussures (qui étaient accrochées au vélo). J´attends d´avoir pris de la vitesse, d´avoir passé quelques dos d´âne, de sourire aux nombreux supporters et d´avoir un peu d´espace pour commencer à enfiler une chaussure.
Il ferait presque beau – il ne pleut pas. Mais la route est détrempée et il faut rester vigilent – ce n´est pas le moment de prendre une gamelle, en plein Champs-Elysées de cette superbe station balnéaire huppée (faut voir la taille des baraques !). J´enfile la seconde chaussure, sans encombre.

Sortie de transition / Exit from T1 (still 1 shoe to fit in)
Un peu de pavés pour secouer les vélos, et les alléger du matos ou nutrition superflus… Cela me fait penser au gars de ce matin, qui tentait de scotcher ses gels sur le cadre détrempé par la pluie. Garantie de se retrouver sans rien avant d´atteindre l´autoroute.
D´ailleurs, je vois déjà 2 ou 3 gars sur le bord de la route, une roue à la main… en train de réparer une crevaison – une longue journée pour eux.
Une fois sur la 4 voies, je constate que j´ai déjà plein de compagnie. Contrairement au départ en masse, où je me retrouve seul devant (puis doublé par les fusées à 2 roues), il y a déjà du monde. Et je suis déjà, ou plutôt surprenamment, en train de doubler.
Avec le départ en vague, je m´attendais à avoir du trafic, mais pas à continuer à doubler. Les jambes s´en retrouvent d´autant plus dynamisées, et le cœur un peu en chamade. Il va falloir calmer le jeu quand même.
« Heureusement », il y a rapidement quelques uber-bikers (non, ils ne prennent pas le taxi) – des cyclistes de gros calibres. Dont un ou 2 gars, bien grands, bien haut sur leur monture. Ca envoie.
On se calme, on a le temps, cf. approx 5h de pédalage prévues pour bien s´échauffer pour le marathon !

I reach the freeway without any trouble and realize I pass more than I´m being passed. Unusual scenario for me. With the mass start in swimming, I often end up in front of the chase pack. But today, the game is different. And I´m thrilled by it.
I realize I´m spinning a bit like a maniac… Time to calm things down.
“Fortunately”, here come the uber-bikers, the Panzer division! A few guys are on the top of their games, and they literally fly by – I should memorize their bib number to check the bike split…
Let´s remain patient, I´m planning for a 5hr ride, more or less.

Leaving town, happy / Sortie de Jurere, plutôt content

A little drink here, a little bit of food there. I start refueling too. I alternate energy bar (cashew-lemon flavor – not too sweet) and salted sweet potatoes – to cut off the sweet flavor.
While I was a bit excited earlier, I now realize I already feel the heat in my buttocks. That´s usually the case at the end of the rides, not at the beginning. I should be worried about it but I don´t mind to feel the burn. I´m convinced it will go away.
I go by the first aid station, grab a bottle and quickly resume in aero position. All is good as we reach the 2 consecutive hills (nothing “Himalayiesc”). I´m glad as I pass the slight incline after the aid station in aero position, without struggle.
Je bois, je mange – on alimente la machine, doucement. Il ne faut pas surcharger, mais surtout ne pas oublier l´hydratation ou l´alimentation. J´alterne morceaux de barre énergétique et patates douces, salées. Il ne manque que le steak au poivre. L´idée est de couper le goût sucré des barres (noix de cajou-citron) avec le sel des patates. Sinon, en fin de journée, on est dégouté.
De retour à la réalité, je ressens des douleurs, comme en fin de sortie de vélo, dans les fessiers. Ca chauffe déjà après seulement une dizaine de km. Ca commence mal. Mais cela ne me dérange pas que ça chauffe, ça finira par passer.
Passage au premier ravitaillement, j´attrape une gourde et retour en position aéro. Tout va bien, je passe le faux plat ainsi, sans que ça ne tire dans les jambes. Et maintenant arrivent les 2 cotes, consécutives. On va les faire 4 fois, 2 fois à l´aller, 2 fois au retour puisque nous avons 2 tours de 90km.
Pas très longues, mais un peu raide, pour la seconde.
J´avale la première. Sans problème. Mes acolytes roulent comme moi – on tente de passer le même effort (puissance) que sur le plat. Ça passe au p´tit train, sur le petit plateau. Tranquille
.

We´ll go through those 2 4 times as we´re doing twice the 90km loop. Twice on the way to the South, twice on the way back North.
The first goes smoothly. My peers are reasonable as we try to maintain a steady effort between the flat and the incline. We all slow down, I crank up the cadence (some of them stay on the big ring – low cadence). A good spin, and I´m over the top. Back in the big ring, in aero position to benefit from the downhill.
A little bit of flat ground, nice and easy, and repeat. Spinning is good. This one is longer, so I end up passing a few more guys. I reach the top, and as I return to aero position and gear back to the big ring, I hear a bad noise! Bling! What the?!

Un peu de plat (la route, pas le pneu), et on remet cela. On grippe. C´est plus long, je mouline tranquille, et reprends quelques gars qui restent “sur la plaque” (le grand plateau). Les jambes vont bien. J´arrive en haut et me remets en position aéro, notamment pour remettre le grand plateau. Et quand j´actionne le levier, « bling » ! Bling ?? Qu´est-ce qu´il se passe ?
Je reste coincé sur le petit plateau. Je regarde, non, je n´ai pas déraillé. Je m´excite un peu sur le levier, en regardant le dérailleur avant qui, immuable, ne bouge pas d´un iota ! Puxxxx ! Je suis coincé sur le petit plateau. Je mouline, dans la descente, comme un hamster. Et les gars me redoublent. Je ne peux rien faire.
Option 1 – je continue comme cela. Je mouline, me fais doubler. Non, c´est débile car c´est au revoir la qualif.
Option 2 – j´attends l´assistance technique. Je crois qu´il y a 7 motos mécano. Si je fais ça, c´est sûr, je dis au revoir à la qualif.
Option 3 – je répare. Je ne sais pas comment. Mais je répare.

I keep moving the shifter, in vain. The front derailleur won´t move from the small ring. I´m spinning like maniac in the downhill. And yet, the guys are passing me, fast. I can´t stay like that.
So I try, will spinning, to assess the possibilities:
1. Keep as it is, on the small ring. Yes I can finish, but as more people pass by, this is bye bye to the slot for Kona. Not acceptable.
2. “They” fix it. They have 7 mechanics on the loop supposedly. But with the number of flats I´ve seen so far, I´ll wait 30mn mini. That´s bye bye to Kona as well.
3. I fix it. I don´t know how, but I fix.
So I stop. On the side of the road (out of the bike lane, and out of the car lane…).
Keep calm, assess, and think.
- I need to keep it on the big ring, meaning the derailleur has to be pushed and maintained out.
- Ok, easy. I just need to stick something between the frame and the derailleur. 
- Fine, what do I have? I open my tool box (Co2 cartridge, no. Co2 adapter, no, energy bars, why not).
- So I grab one of them, stuff it in between the derailleur and the carbon frame. It gets totally squashed.
- The spring is very strong. I look around. At the ground around me. A piece of wood? A rock?
- I find a rectangular stone, pick it up, push it in place of the energy bar.
- It holds in place! Yes. I manually spin the crank, yes! Back onto the big ring!!!
- I close the tool box, shove the squashed energy bar in my pocket, and get back on the bike.

Je dois m´arrêter ! Je freine, et vais jusqu´au bas-côté, pour ne pas me prendre un vélo, ou une voiture. 
Je dois rester calme, et réfléchir.
- Je regarde le dérailleur, il faut juste le pousser vers l´extérieur (la position par défaut est proche du cadre, au-dessus du petit plateau).
- Je dois coincer quelque chose entre le cadre et le dérailleur. Qu´est-ce que j´ai ?
- Rien dans les poches. J´ouvre ma boite à outils. Des cartouches CO2, rondes, elles ne vont rester en place. L´adapteur CO2, trop petit. Barres énergétiques. Elles sont là depuis un bail, elles ont un peu dur…
- Je tente le coup, mais le ressort est costaud, il l´écrase instantanément.
- Quelque chose de plus dur. Je m´en résous à regarder par terre, autour de moi. (et le temps passe)
- Un bout de bois, pas la bonne taille. Un caillou… J´en trouve un, rectangulaire, qui pourrait faire l´affaire.
- Il reste en place, 1ere victoire ! Je fais tourner le pédalier, la chaine remonte sur le grand plateau, 2nd GRANDE victoire !
- Je referme la boite à outils, mets la barre dans la poche et remonte sur le vélo.
Bien sûr, je cafouille avec les cale-pieds. Je reprends, calmement.
Maintenant, il faut que la pierre reste en place!

I struggle finding the shoe clips, I stop again. Easy tiger. I resume, start pedaling – softly at first. People pass me. People I passed in the first km of the bike, rhhhh.
It´s ok. I´m back in the race, I´M BACK IN THE RACE. That´s the most important. I don´t care about the “lost” time. It´s not lost, it´s part of the game.


Mc Gyver - rear view / Vue arriere
Mc Gyver - front view / Vue avant













I´m actually VERY proud of myself. Very proud to have a Mc Gyver rock to bring me back into the Kona chase! But at the same time, I´m extremely preoccupied. Every time I go through a pothole (I try to avoid them) and the cracks on the road (especially over the bridges), I try to “jump” smoothly to avoid losing the marvel rock.
For now it´s fine, we´ll see when we get to down town Florianopolis, there are some rough road connections there on the overpasses…

Je stresse un max par rapport à la pierre, à chaque nid de poule, mauvais raccordement, je sers les fesses en espérant que ça tienne. Je tente de sauter, soulager le vélo autant que possible. Si la pierre tombe, je suis bon pour un nouvel arrêt et pour rechercher une nouvelle pierre. Pas sûr de trouver le bon calibre !
D´un autre côté, peu importe. Je suis de retour DANS LA COURSE. J´ai perdu un peu de temps, certes, mais ça arrive. Je garde en tête Chrissie Wellington, à Kona (championnats du monde, rien que ça). Elle crève et n´arrive pas à réparer du premier coup… Elle terminera la course, avec la couronne de championne du monde. Je n´en demande pas tant. Il y a 9 slots, 9 places pour Hawaii. Ce n´est pas grave.
D´autant que je reprends le business, et reprends déjà quelques athlètes.
J´alterne les serrages de fesses (trous ou bosses) et l´effort de course. Puis rapidement, je retrouve mon rythme, voire un peu au-dessus. J´accroche une paire de gars qui envoient fort. Je reste un moment sur la voie de gauche, en train de doubler, cycliste après cycliste. C´est un peu fort, je pense.
Je décide de vérifier la fréquence cardiaque, pour décider si je reste à ce seuil ou si je lève le pied.
Beaucoup moins grave que le dérailleur, mais le cardio ne fonctionne pas non plus !
Rien sur la montre. C´est mon jour quand même ! J´avais eu des problèmes dans la semaine avec la montre, au point de devoir réinstaller le logiciel sur le chrono, avec l´aide de Lucas. Mais là, c´est le cardio qui semble être en cause.
Pas grave, on fait au feeling.


I´m back into the rhythm, and start re-passing people, steadily. I remain on the left side, passing and passing. As a result, the effort is a bit high I think. I´m may be only 30km into the (180km) bike course, and it´s a bit early to push it. So I want to check my heart rate. What the?!
It´s not working. Bummer. I had to reinstall the software earlier in the week, with Lucas help. But now, it seems it´s the heart monitor which is not connecting. I´ll go by feeling, that´s fine.
Back to eating / drinking routine. I kept the same effort so far.
I´m being passed by a “Great Dane”, a tall guy on a tall bike. But, he has a number similar to mine!!! He´s in the same age group. Stupid or not, I don´t know, but he´s not moving away from me. I go on the chase. Extra effort to keep up, at distance. Referees go by, without a comment.
In fact we start to have a little group, 3 or 4 guys, I stick to the back – well, I don´t have a choice because they are pushing it! And the Dane, who is German actually, is in there.

Je reprends le rythme et la préoccupation principale, la nutrition. L´alternance sucrée / salée fonctionne bien. Je remplis régulièrement la gourde aéro. L´effort reste soutenu.
Arrive grand gaillard, bien en hauteur sur son grand vélo : il me fait penser à un dogue allemand ! Certainement aussi parce qu´il est allemand ! Et je note son numéro de course – je surveille depuis le début tous ceux qui me doublent… pour avoir une idée de mon classement. Il a mon âge le bougre !
Je débranche la cervelle et décide de ne pas lâcher. Futé ou pas, j´en sais rien.
Un effort un peu plus intense, on avale les km. Un petit groupe s´est formé, avec mon nouveau copain d´outre-Rhin, et quelques autres. Bien étiré, le groupe tartine fort et les arbitres passent sans commentaire.
On arrive au tunnel, avec quelques raccordements de route à me donner une crise cardiaque, mais ça tient. Ouf.


#1616 staying in the middle / calé à gauche le gars

Un petit bonhomme nous rejoint. 1616, c´est son numéro, il est plus jeune – il ne compte pas ! Et il envoie le bougre, mais de manière bien régulière. Du coup, je me cale à son rythme. Son seul « défaut », c´est qu´il se cale toujours sur la gauche, même quand il ne double pas. Du coup, je jongle un peu pour rester à 12m.
Rainy day / De la pluie


En fait, au fil des km, je constate qu´il est non seulement régulier mais super efficace dans les ravitos. Les brutes devant se font rattrapées à ce moment-là, alors que mon acolyte de poche garde la pression en permanence.
On arrive au bout de la boucle, et je me demande si je n´abuse pas en terme d´effort. J´ai un peu perdu de vu l´Allemand. On en profite pour se prendre une belle saucée maintenant. Et pendant que l´on slalome entre les immenses flaques qui recèlent parfois de gros trous, je décide de rester au contact du petit gars (petit, mais costaud).



We reach the tunnel, and some challenging road conditions – I´m close to a heart attack when I go over road irregularities…
Now the group is passed by #1616, a 40-44 age group guy (a baby in other words). He pushes it well, and ends up with us. The group remains fair in the drafting distance, which is good. But I notice that my new friend, #1616, is extremely steady in his effort, unlike the uber-bikers in the front. So even if the pace is still strong, I stick to him, at 12m. He however likes to ride on the left, so it makes the distance monitoring a bit complicated for me. I´m 12m when he´s there, he moves, I´m at 20m now… More efforts…
He´s also extremely efficient in the aid station. Most people slow down, to make sure to grab the bottle, then pedal casually to drink or refill. But not #1616, he grabs and goes. He drinks or refills later. There is always something to learn.
As we are at the far end (South) of the loop, we are being poured on – the rain is heavy. I´m glad I have my raincoat, even if the temperature is fine.
We swerve around the gigantic puddles as they often hide big holes in the road.
We are back in downtown Florianopolis, the group is extremely stretched as the pace increased. We´re passing less people now. My legs feels good. Did they reduce the effort or did I adapt, I don´t know. But nutrition is going perfect, effort is ok, we´re soaked – but it´s the same for everyone.


I have a quick look, after almost 2hr, at the watch, just to have an idea of the speed – 35,7km/h average. And that includes my little technical glitch! Great, this is great. I´m still in the race – I´m so grateful of that – and the pace is good.

De retour dans Florianópolis, le groupe est très espacé. Ça tartine. Mes jambes vont bien. Je m´alimente correctement, pas de douleur au bide ou autre. On est trempé, mais c´est pareil pour tout le monde. Je suis bien content d´avoir le coupe-vent qui me garde le buste au chaud.
J´en profite pour regarder le chrono, on doit être de 2hr de vélo. 35,7km/h de moyenne. Pas excellent, mais cela inclut l´incident technique. C´est donc très bien en fait – je vise un 5h approx, soit 36 de moyenne. Je pense que je peux faire un second tour au même rythme.
On arrive aux 2 montées, dans l´autre sens cette fois-ci. Elles sont plus raides dans ce sens.
Je vois, de l´autre côté, quelques motos de course, à fond dans la descente. C´est le leader des pros. A quelques encablures plus loin, Tim Don arrive à toute vitesse, dans la descente détrempée. Ça fait peur !
Bon, retour à moi, et la 1ere montée, sur la plaque donc puisque je ne peux plus repasser sur le petit plateau (ce que font maintenant mes compagnons de route).
Je tente de faire cela de manière légère, pour ne pas me griller les jambes. Mais pas facile, je suis obligé de sortir de la selle car le braquet vs. la pente m´y oblige. Et ça dure… Les cuisses chauffent un peu.
Bon, ça passe sans trop de mal. Mais je commence à penser au second tour – ça risque de piquer à ce moment-là, après 150km dans les jambes.

Je profite de la descente pour m´alléger – en effet – on ne s´arrete pas pour aller aux toilettes. Il faut apprendre à faire dans la combinaison, et se relâcher sur le vélo aussi – plus facile en descente qu´en pédalant. Il faut juste rincer avec de l´eau, pas du Gatorade !!
2nd montée, idem. En danseuse, mais sans trop de mal.
On repart vers Canasveiras – là où je loge.
La portion d´autoroute bien propre (moins de frayeur). 

Rear wheel by Alain! / Merci Alain pour la roue pleine
Ironman sticker by Sandy / Autocollant Ironman (super hero): Sandy

We reach the 2 hills, which are steeper in that direction, South è North. Before I get there, I notice on the other side, motorcycles with the camera crew – it´s the Pro leader. Soon after – but not in drafting distance – Tim Don arrives – all out – in the drenched downhill. This looks frightening!!
We start the hill and I try to keep it smooth not to burn my legs as I´m stuck with the big ring. Most of the guys shift to the small one, while I have to jump out of the saddle to keep the tempo going, with the big gear.
It´s not all that bad. I reach the top, and can even relax enough to relieve myself in the descent. Yes, sorry to say, but in the swim and the bike, there is no stopping for a small pit stop. Just rinse out with water, not Gatorade. Note that with all the rain, it´s not really necessary either.
The 2nd hill goes fine too.
We move towards Canasveiras, where I rent the apartment. The road here is much better, a relief for my poor heart. I think I see Luiz, one of our team uber-bikers – he´s catching up.
I´m not sure if we caught a group or if we got caught, but the group density increases, space reduces. So I drift to the back to keep the legal distance. Referees are now whistling to the front of the group. I´ve lost the German out of sight. #1616 is still near.
Women are also in the pack. 2 of them. And I´m not so pleased when one of them almost pushes me onto the middle rail, as I was passing her. Uncool.
Now we´re going back toward Jurere, for the halfway point. It´s great news – but the road here is crappy and I´m frightened!

Je ne sais pas si on s´est fait rattraper ou si nous avons rattrapé un groupe, mais la densité augmente, l´espace se réduit. Je me laisse donc glisser vers l´arrière pour assurer la distance règlementaire.
J´ai perdu de vu l´allemand, mais ai toujours le petit #1616 en vue. Il y a aussi quelques femmes.
Dont l´une d´elle qui manque de m´envoyer dans le décor : elle déboite sans regarder alors que je la doublais… Vigilance !

On tourne vers Jurure, pour y faire le demi-tour de mi-parcours (vélo). C´est bien. Mais c´est mal car la route est ici assez pourrie ! Je dois être pale de peur.
C´est pire encore en ville, car on passe sur des pavés – terrible !
Je vois Sandy, Sullivan et Olivier (grimace obligatoire) ainsi que la Torcida Manocchio. Un nombre incroyable de personnes a fait le déplacement pour encourager !
Demi-tour, je regarde chrono – moins de 2h30. Enorme. Ca veut dire que c´est plus que 36km/h, et que je suis notablement plus rapide que 36, car j´ai rapidement comblé l´écart vs. le 35,7km/h vu plus tôt. Génial.
On repart, l´équipe Manocchio me surprend – ils ont traversé la route pour m´encourager à nouveau. J´ai envie de leur dire que Luiz arrive mais n´arrive pas à sortir un mot !


We even reach cobblestones, in Jurere downtown. That´s where the crowd is gathered. I spot Sandy, Sullivan & Olivier, visible with the French flag. I have to make a mandatory face to them. I see and hear the huge Manocchio team as well.
Turn-around, at the 90km mark point. I check the watch, 2h27, meaning above 36kph now! Excellent. I´ve even made up for my technical breakdown!
Manocchio team surprises me on the way out – they crossed the road to cheer again. I want to warn them about Luiz´s proximity, but I can´t manage a single word out…
Back on the freeway, back to eating / drinking / getting scared on the holes / out of the saddle in the climbs. I try to descend like Tim Don, haha ha. Not really!
Back in Florianopolis, the group has exploded – my #1616 guy has kept his metronome pace and we dropped a lot of people I think. We even catch up with the Great Dane. And I pass him in an aid station. I will not see him again.
I come to close to #1616, side by side, at one point. I notice the white & light blue flag on his bike frame: Are you from Argentina? No, Uruguay (oops).
I actually have presence to ponder on the situation – waterfront ride, 120km into the race, eating salty sweet potatoes, I´m most likely in the lead. Life is good.
Back to the tunnel.
I´m surprised how hot it gets. Without the rain, it quickly feels stuffy in there. I actually appreciate going back out.
Big spaces again, the puddles are still very big. I think I recognize Hugo, Tiago also.
Near the turn-around point, I pass my friend from Uruguay. And I have in 2 occasions to make a big push to reach some break aways. Legs are burning, but I feel it´s important to stick to the strong guys – at a fair distance – no remarks from the referees, still.

De retour sur la 4 voies, et c´est le train-train qui reprend : manger / boire / serrer les fesses au-dessus des trous / en danseuse pour les montées / à fond dans la descente comme Tim Don – même pas dans mes rêves.
Après les bosses, le groupe a éclaté – le métronome uruguayen et moi avons décroché pas mal de monde semble-t-il. On rattrape même le grand allemand, pour mon plus grand plaisir. Je le dépasse, et ne le verrais plus de la journée !
Et là, moment de lucidité, j´apprécie ! Front de mer, 120km dans les jambes, je mange un morceau de patate douce salée, je suis vraisemblablement en tête de mon groupe d’âge… C´est bon là !
De retour au tunnel, à l´entrée, c´est le soulagement – enfin plus de pluie. Mais rapidement, cela étouffe. J´apprécie le retour au refroidissement à eau, de pluie !
Après le tunnel, on est proche de l´aéroport, grand espace, on fait un « U » sur les 2 cotés de la 4 voies (8 au total donc). Les flaques sont toujours aussi grandes et il faut rester vigilent. Les espaces se creusent aussi entre les athlètes. Je dois à 2 reprises faire un long effort pour recoller aux cyclistes encore frais. Je passe ainsi mon copain uruguayen, et ai les cuisses qui chauffent.
Mais c´est important de rester dynamique à ce moment de la course. C´est donc un petit groupe étiré qui repasse le tunnel pour remonter vers Floripa, puis Canasveiras.
Je pense reconnaitre de l´autre coté Tiago, et Hugo.
Nutrition, hydratation, le rythme continue. Je termine mon stock de patate. Je prendrai un gel vers le km 160, afin de partir prêt pour la course à pieds.
Alors que je constate que mes doigts sont tout flétris par la pluie, ma préoccupation maintenant est de finir le vélo sans encombre : il y a nombre de crevaisons, et de gadins ! Et j´ai le bonus «  frayeur du jour », avec mon caillou qui menace de tomber à tout moment.

Back to eating & drinking after exiting the tunnel on the way back to Floripa. I´m finishing my sweet potato stock. I plan to use a gel, the first on the bike, at km 160, in order to start the run full charged.
My concern is now to finish without any (more) trouble. I see many people with flats, and some crashes. Caution, especially with the extra stress for the rock derailleur tuning. Still a big stress.
I also notice that my fingers are totally wrinkled from all the rain – it looks like I just got out of the pool!

Passing / On double

I still have the double challenge to overcome – the 2 hills on the big ring. In all the hills, the group gets more compact. As I cannot spin easy, I have to keep some tempo to get over the hill; I pass a good portion on the pack. And I repeat it – unwillingly – on the second. I ended up totally in front of the group in the downhill. That´s fun too. But the legs did burn quite a bit this time. I take it easy so the uber-bikers pass me on the flats. The final downhill is also the final opportunity to relief myself.
We´re are now back in Canasveiras – the pack has reformed, very dense now… It´s a peloton actually. I´m freaking out. There are 2 lines of bikers in parallel, and not at legal distance. What to do?

I drift down to try to avoid the mess, and the risk of being tagged by a referee (that would cost 5mn stop). There is no point – the group is huge. 30, 40 riders may be. Pointless. And the speed has dropped quite a bit, a lot of freewheeling. I´m not comfortable as such but there is nothing I can do without “sprinting” for the next 5km to pass the entire group, or stop pedaling for the next 10mn…

Ma priorité du moment est de finir sans encombre (supplémentaire). Je suis trop content de toujours être dans la course à la qualif, après cette belle frayeur.
J´ai encore les 2 montées à franchir une dernière fois. Après 150km, il semble que la pente ait augmenté : c´est plus difficile. Je m´emploie davantage, alors que mes copains de voyage moulinent tranquillement. Je me mets plus dans le rouge qu´eux, mais je les double, massivement. Et au terme de la seconde cote, je suis en tête du groupe. Mais cela ne dure pas. Les gros rouleurs reprennent le contrôle, pas toujours à distance légale entre eux. D´autant plus que j´utilise cette dernière descente pour faire une dernière vidange. C´est d´ailleurs un bon signe, c´est que j´ai suffisamment bu.
On rejoint Canasveiras où un peloton se forme. J´estime une trentaine de cyclistes, en double file, à distance non réglementaire. C´est une catastrophe en terme de drafting. En absolue, ce n´est pas grave car le rythme est léger : beaucoup de temps en roue libre. Mais ce n´est ni sportif (l´Ironman est sans drafting), ni confortable. J´ai vraiment la trouille de me prendre un carton (5mn dans la tente de pénalité). Que puis-je faire ? Aller devant – cela signifie un gros sprint pendant 10mn – mais il n´y plus réellement la place pour passer. Aller à l´arrière – ce serait presque s´arrêter quelques minutes le temps que tout le groupe passe.
Loin d´être idéal, je me résous à rester dans le groupe, en marquant davantage d´espace que mes voisins. Il ne reste qu´une dizaine de km, voire moins.



Making a face to celebrate / Une grimace pour la fin du vélo

Finalement, on rejoint le centre-ville de Jurere, un gars, en train de se soulager dans un virage, vire hyper large, et manque de m´envoyer dans le décor. Obliger d´hurler pour ne pas finir dans la barrière centrale.
Les pavés, les dos d´âne, les supporters ont bougé – ils sont sur le terre-plein entre le parcours de course à pieds, et l´arrivée du vélo. Les encouragements font du bien, après ces 180km bien seul dans sa tête…

I give up the idea to do anything stupid (go to the front or the rear) and maximize my gap us much as possible. 5 to 10km to go.
I finally reached Jurere downtown. I flip my sun-visor up side down, to be able to remove it quickly, and for the photos! Olivier is all geared up when I go by, along Sandy & Sullivan who are cheering.
I open my shoes, pull out my feet, keep pedaling, and get ready for the transition. The group effect is overwhelming the volunteers who are collecting the bikes: too many bikes at once!
You are supposed to give the bike to a volunteer who will park at the same location you picked it up this morning, while you run to the transition tent.
One guy is holding 3 bikes, and is struggling to do anything. It looks like the toll stations: where can you can to be the fastest, or the least amount of wait… I steer all the way the left, dismount just before the dismount line, run a few steps with the bike and hand it to a gentleman – thank you very much!
The watch! 4h56!! Whoo Whoo, that´s faster than 36kph. And I think I´m still in the lead.

Je déchausse, tout en continuant à pédaler. La zone de descente de vélo est chaotique. Le groupe surprend les volontaires, qui doivent remettre nos vélos dans le parc, au bon emplacement. Il y a davantage d´arrivants que de volontaires en ce moment ! Un d´entre eux se retrouve bien embêté avec 3 vélos à tenir !
C´est un peu le péage de Saint Arnoult en Yvelines, un retour de long week-end ! Je file complètement à gauche pour trouver une personne « libre ». Je descends à la ligne de « descente obligatoire », cours quelques pas, et laisse le vélo entre de bonnes mains – merci beaucoup.
Coup d´œil sur le chrono : 4h56. Enorme. Moins de 5h, avec mon arrêt dérailleur, c´est génial. Je pense toujours être en tête de mon groupe d’âge. Et je n´ai pas les jambes entamées – les 2 dernières bosses sont très lointaines, surtout avec l´adrénaline de la transition.
Je file sous la tente de transition, à la recherche de mon sac de course à pieds.

J´ai réussi les figures imposés, avec une bonne natation et un bon vélo. Maintenant, c´est sur les figures libres – le marathon, que la qualif va se jouer. Je pars confiant.

I like the "moving speed average": 36,9 kph /
Presque 37km/h de moyenne, hors arrêt dérailleur