Sunday, May 26, 2019

Calella 70.3 - Half Ironman


Barcelona 70.3, c’est un semi-Ironman: 1,çkm de natation, 90km de vélo, et 21km de course à pieds, un semi marathon. 
Tentative de qualification pour les  Mondes pour moi, et surtout le premier essai pour Jean-Michel sur cette distance. . 
Pour la qualif, il faut que je sois dans les 5 premiers de ma catégorie d’age. L’an passé, c’est passé à 5h01 - parcours exigeant en vélo. 
Et pour ceux qui ne connaissent pas Jean-Michel, nous sommes proches amis depuis 1984... quand nous sommes rentrés ensemble en sport-étude à Font-Romeu. Il a commencé le tri l’an passé. 

Superbes retrouvailles, anciens nageurs, excellents amis.
Et pour continuer sur le volet amitié, nous avons également vu Nicolas Granger, et son épouse Nathalie. Elle fait la course et Nicolas encourage. 
On connaît Nicolas d’avant même Font-Romeu: il était super fort déjà, a fait des Equipes de France en natation. Puis il a dû affronter plusieurs batailles contre le cancer! Il est revenu à la natation en Masters pour devenir l’un des nageurs les plus reconnus au monde!!! Mais pour nous, c’est Nicolas. 
Autres rencontres, Thomas du forum Bref, je fais du triathlon sur Facebook et un jeune couple belge Matthieu et Emmanuelle. 

La course
Mes parents ont fait le déplacement. Ils nous retrouvent à l’appartement juste avant que l’on ne parte au parc à vélo, vers 5h30. 
Krisztina est un peu fébrile - c’est la première fois qu’elle assiste à une telle course: 2400 participants individuels et 600 pour les relais. 

J’enfile mon costume du jour: short, le haut de tri et par dessus la veste vélo, ainsi que des manchons pour les bras. Ca va cailler sur le vélo. 
Il fait 12 deg. 
Jean-Michel enfile sur uniforme et chausse de suite la combi, le bas. 
Je remets 15 couches par dessus pour être bien chaud et ne pas commencer la course en ayant déjà froid. 


Tout en style pour aller rejoindre le parc à vélos
On y va. Le ciel est clair, la météo prévue pourrie toute la semaine, s’annonce finalement bien, au moins jusqu’à la course à pieds. Le vélo étant technique par endroit, c’est beaucoup mieux sur le sec.
Les rues sont calmes, mais le flux d’athlètes et supporters vers le parc à vélo est déjà dense.

On arrive au parc, moment de laisser Krisztina - sur le tapis rouge, comme à Cannes. Un peu d’émotions. Je pars devant car j’ai une pause technique à faire avant toute chose...
Je retrouve Jean-Michel aux vélos. Dernier préparatifs. J’enlève la bâche qui a protégé le vélo de la pluie tombée pendant la nuit. Je mets l’eau et le comprimé d’électrolytes dans la gourde aéro. Je prends le vélo pour trouver le premier gars qui a une pompe. Il est ok pour me la prêter : je mets 9 bars.
Je repose le vélo, Jean-Michel finit de gonfler. Je prends quelques photos.
On est bien dans le timing. Et le soleil commence à pointer à l’horizon. Une belle journée...
On file sous la grande tente où sont les sacs de transition. 5000 à 6000 sacs suspendus.
On a de la chance car les nôtres sont au bout de l’allée ce qui nous permet d’avoir un peu d’espace.
Jean-Michel enfile le haut de la combi. Je l’imite. Je protège les zones sensibles avec la vaseline. Rien de pire que des brûlures d’irritation pendant une course.
Je range le pot dans le sac de course et on remet nos habits « civils » dans le sac blanc. On va le déposer à l’extérieur - l’organisation va les apporter à l’arrivée (endroit différent).

Les combinaisons néoprènes sont fermées, on se dirige vers le départ.
Cela va aller vite: les pros homme partent à 7h00, pro femmes à 7h01, les VIP à 7h02 et les premiers amateurs à 7h05. Un départ d’une petite dizaine de personnes toutes les 6 secondes. Ce n’est pas un départ en masse.
On trouve un coin tranquille et nous commençons l’échauffement à sec. Vu la température de l’eau (16 deg), on ne fera pas de passage préliminaire dans la mer.
On tourne les bras, on sautille, on rigole. Jean-Michel ne paraît pas stressé. Je lui dis que ça me rappelle les interclubs de faire ça avec lui aujourd’hui.

Un gars a besoin d’aide pour fermer sa combi. On échange quelques mots. Je me risque en espagnol très approximatif et finis avec du portugais qui revient au galop... Et il répond, en portugais, “mais comment savais-tu que j’étais brésilien?”. Non, non, je suis juste une cruche en langue. Mais du coup, on se fait un abraço, l’accolade brésilienne. Bonne course.
On retourne à notre gym matinale.
Je m’écarte un moment sur le bord. Je dois me soulager une dernière fois avant le départ... dans la combi. Jean-Michel n’en revient pas, il est mort de rire. (Mais il fera de même quelques minutes plus tard sur la plage).
On chausse les bonnets, crachent dans les lunettes, on les rince: on ferme les écoutilles.

Les pro viennent de partir, on va pouvoir aller dans les sas. Sub 25mn pour moi, le suivant pour Jean-Michel qui veut gérer tranquille.
Accolade avec Jean-Michel avant d’y aller. J’ai un pincement de cœur.
Le passage du portillon est compliqué: beaucoup de néoprène s’agglutine à la toute petite porte.
Je passe, Jean-Mi se retrouve un peu coincé. J’allais filer vers mon sas quand je vois Krisztina! Je fais signe à Jean-Michel, dès qu’il passe le portillon, on va la voir. Il nous reste 3 mn avant le départ.
Photo souvenir, quelques mots.
Je pars vers mon sas.
Je prévois de partir dans les derniers du groupe pour remonter un peu en natation et être davantage dans la bataille en vélo et course à pieds.
Mais le sas est bondé. Je réalise que la grande majorité ne va pas faire moins de 25mn. Ils veulent juste partir devant!

Je dois me faufiler vers l’avant. De l’extérieur, je progresse en diagonale - comme un crabe. Voilà, ici, ce n’est pas trop mal. En plein centre, au 5 ou 6ieme rang. Encore 1mn, 2mn max avant le départ.
Je regarde autour de moi. J’ai une féminine à côté de moi. Avec la combi, le bonnet et les lunettes, j’ai un doute. Mais je reconnais les boucles d’oreilles!
Nathalie!?
Incroyable, je suis venu me poser juste à côté de la femme de. Nicolas. On a dîné ensemble hier! Quelle coïncidence!
Quelques mots, et je ne sais plus comment, je repère mes parents qui eux aussi me voient! Je les montre à Nathalie: Nicolas est a priori juste à côté d’eux. (Ils se sont reconnus aussi).

Les bips commencent, une vague de compétiteurs toutes les 6 secondes.
Ca se bouscule, quelques gars s’incrustent. Je recule d’une ou deux vagues.
Le doigt sur le chrono, BIP, c’est parti! Je pars en courant, et décide vu le bazar déjà important au milieu. Je cours dans les petites vagues et plonge.
Premiers mouvements... ca va! Je craignais le pire pour la barre au sinus avec l’eau froide. Mais non.

C’est vraiment le bouillon à droite, ils ont l’air de bien se mettre dessus.
Je repère la bouée du virage pour tirer tout droit. Je me resserre progressivement vers la cohue sans y rentrer.
L’eau est relativement calme, j’ai de l’espace. Je remonte beaucoup de monde.
Au bout de quelques minutes, je fais une vérification sur la nage. Je suis tout en glisse. Je change de braquet pour tenir la distance et passer le 1er virage qui arrive bientôt.
Je sers davantage, et je tourne à 4 ou 5 m de la bouée.
Je continue à remonter et il y maintenant suffisamment d’espace pour que je puisse me mettre dans le flux. Voire prendre des pieds.
Je respire un peu n’importe quand. Je remets un peu de rigueur pour m’obliger à être efficace. En rythme toujours.
J’arrive sur un “grumeau”, un gros paquet de nageurs qui sont les uns sur les autres... Je ne vais pas faire l’extérieur. Je devrais arriver à me faufiler.
Je rebaisse la tête, et commence la gymnastique de passer des chicanes mobiles. Ca se passe plutôt bien. Sauf quand la personne est déboussolée, et part de travers : on improvise alors !
Dans la masse, je repère un gars qui envoie bien : il fait comme moi, il remonte. Toujours en naviguant, je me rapproche. La vache ! Il est en combi sans manche ! Brrrr, je commence à avoir froid rien que d’y penser.

Assez rapidement, il me dépose. Je n’arrive pas à suivre. Ce n’est pas grave, on est encore dans le 1er quart de la natation, il y a du temps. Et il y a de l’espace, maintenant que je suis ressorti de la machine à laver…
La ligne droite est longue, mais la prochaine bouée Ironman arrive enfin, on peut virer à droite, pour se rapprocher de la plage. Aucun problème, je passe à ras de la bouée et je relance.
Là, je réalise que l’on va avoir un problème APRES la prochaine bouée. Quand je respire à droite, j’ai le soleil rasant en plein dans les yeux. Au prochain virage, on l’aura en pleine face : la navigation sera compliquée.
En attendant, je repose la nage. Cadence, respiration un peu plus structurée, à peine des battements, le cœur va, et les abdos ne sont pas explosés. Tout va bien.

Virage, et soleil éblouissant pour une nouvelle longue ligne droite. Je ne me tracasse pas trop, je vise l’écume des quelques gars devant. Ca le fait bien.
Je passe encore quelques personnes, mais c’est maintenant très tranquille.
Mais d’un coup, j’ai les 2 mains qui me font le coup du froid – elles se raidissent, je ne contrôle plus mes doigts – je fais le signe de Spok sous l’eau. Je tente de fermer / ouvrir les poings dans la partie aérienne pour remettre la main en cuillère sous l’eau. Après quelques minutes, la situation redevient normal – ouf. Mais ce n’est pas de bonne augure pour la transition, pour enfiler les chaussettes…
Un gars me double. Wow, il arrive tard. Je tente de lui prendre les pieds, mais il est trop rapide – je n’ai pas assez de conditions physiques en natation pour me dépouiller maintenant. Patience. Il file.

Dernière bouée, je vire vers la plage. Je rends compte que j’ai 2 ou 3 gars dans les pattes. Ils font comme ceux qui sont devant, le premier passe à droite, il me remonte. (ceux devant sont trop à droite par rapport à la sortie – je suis content de ma navigation).
Même si je n’ai pas de problème à le laisser sprinter, j’accélère aussi car je commence à mettre les jambes, histoire de les remettre en service avant la sortie de l’eau.
On se tire la bourre. Gentiment, pour ma part. L’arche de sortie approche, j’allonge mes mouvements, augmente encore un peu le battement. On y est.

Je me redresse dès que les mains frottent dans le sable – c’est blindé de monde.
Lunettes remontées sur le front, je commence à courir avec mon acolyte. Une tape dans le dos, un mot sympa, et je le passe. Beaucoup d’encouragements. Krisztina, je crois entendre.
Je défais le haut de la combi après avoir déclenché le chrono à proximité du tapis.
Il est content

Même pas froid
 Natation 26 :15 pour 2000m, soit 1 :19 de moyenne au 100m. 1er de ma catégorie (l’honneur est sauf !), et 10ieme tout catégorie amateur homme. Pas mal, vu le faible investissement horaire…

Je vois mon père, juché sur un mur, j’entends ma mère. J’arrive à la tente, mes bras sont « démoulés » de la combi.
Je prends mon sac de transition, et vide le contenu sur le banc. Personne autour de moi car nous sommes regroupés par catégorie…
J’enlève la combi complètement, et remets lunettes & bonnets dans le sac, ainsi que la combi.

Je prends ma petite serviette pour sécher grossièrement les pieds avant l’enfilage à haut risque des chaussettes. Ca passe pour le pied droit. Ouf. Pied gauche pareil. Ouf. (j’avais galéré il y a 2 semaines avec des chaussettes de compression avec les mains gelées…).
Le casque sur la tête, je mets les chaussures (alors qu’habituellement je les laisse sur le vélo) pour ne pas avoir à le faire dans la partie dangereuse / technique du début de vélo. Je raccroche le sac, prends les gants et c’est parti.

Je « cours » vers le parc à vélo – pas facile avec les chaussures de vélo… Peu de monde autour de moi, R-S, ce sont les lettres des allées de vélo entre lesquels je dois entrer. Je poursuis mon chemin, personne autour de mon vélo. Je le repère facilement (ne pas se tromper d’allée – ça aide). J'ai juste à le prendre, et partir en courant avec vers la sortie du parc.
Je cours toujours avec les chaussures de vélo. Pas simple, mais comme expliqué vendredi au brief, c'est de la pelouse synthétique: même pas mal!
Je rejoins le tapis rouge vers la sortie, mais on repasse sur le trottoir et là, ça devient vraiment limite pour rester debout en tenant le vélo.
Enfin! J'arrive à la ligne pour enfourcher la Bach.Mobil, mon tout nouveau vélo. J'ai seulement dû passer 3 ou 4hr dessus depuis que je l'ai, dont 2h30 sur le home trainer. C'est loin d'être idéal, d'autant que le parcours sera technique par endroit.

Transition 1 : 3mn41. Pas trop mal.

Le vélo
On file le long de la voie ferrée. Je me rends compte que j’ai un problème avec le chrono : au lieu de déclencher la transition, j’ai arrêté le chrono. Je le relance, simule une transition factice, et me revoilà dans le menu vélo. On passe sous la voie ferrée. 
Je me retrouve derrière une féminine, dont le short est tellement transparent qu'il n'y plus place pour l'imagination... Je double, il faut rester concentrer!
Une autre féminine, une anglaise. Tate, c’est son nom – c’est écrit… sur son derrière ! On est reparti le long de la voie ferrée de nouveau, mais vers le sud maintenant. Et tous les 50m, dos d'ane viril. Et la route est assez étroite. Pas facile de doubler, surtout quand Tata commence à éjecter sa gourde aéro sur les bosses. Pas de bol pour elle - ça coûte une blinde, et j'espère qu'elle a prévu une autre gourde.
Je double. 

Encore des virages dans tous les sens - nous n'avons pas le droit de nous mettre dans la position aéro sur cette portion. Je suis assez content car je ne perds pas ou peu de terrain vs. les autres gars.
On rejoint la route principale, le vélo commence vraiment. 
Belle route côtière, le bitume est nickel. On l'avait testé hier avec Jean-Michel. Je passe de suite en position aéro. Comme le moteur (les jambes!) n'est pas au top, il faut optimiser l'aéro pendant tout le parcours.
Je suis surpris, rares sont les mecs qui doublent. Je pensais me faire reprendre par des wagons. Mais pour l'instant, c'est relativement calme.
Virage à droite, on part vers l'arrière pays. Encore une fois, je sais que je n'ai pas beaucoup de watts mais je suis content d'aller affronter les 3 montées du parcours. Un vrai test.

Les uber bikers commencent à arriver, mais toujours de manière espacée. J'ai presque envie de croire que je ne roule pas si mal que cela. 
J'ai commencé à boire de l'eau. Je suis content d'avoir pris les manchons pour les bras et surtout les gants. Il fait 12 degrés, et on est souvent à l'ombre (et les vêtements sont encore trempés).
Les jambes tournent bien, je suis en cadence, et appuie raisonnablement.
Le vélo fonctionne bien, le passage électrique des vitesses est vraiment bluffant. On ne se préoccupe plus de petit/grand plateau et des vitesses à l'arrière... Il gère tout seul. J'ai juste à choisir plus facile, ou plus dur. Et j'ai 2 boutons (+ / -) accessibles en position aéro, et 2 autres (les mêmes fonctions) à proximité des freins quand je me relève. Superbe.
La route monte, descend, part à gauche, à droite, c'est très varié, le cadre est superbe. C'est presque silencieux car nous avons la route pour nous - pas de voiture. Sauf à quelques endroits où la course passe sur une voie, et les voitures sur l'autre.
Je bois toujours. J'ai dû prendre 2 bouteilles d'eau au ravito car avec les gants j'ai laissé tomber la première devant le volontaire. J’ai mis la seconde dans le porte bidon à l'arrière.
Je commence à manger aussi. Barre énergétique. J'en ai 3, une par 30 km approx. Et je finirai par un gel avant de poser le vélo.
C'est raide, et frais au début
Le premier "col" progresse assez bien. Tout le monde sort de la position aéro pour monter confortablement. J'encourage les gars qui me dépassent, ainsi que les athlètes que je double.
Dans un raidillon, la femme appuie comme une brute sur les pédales. Elle doit être à 50 tours/mn de cadence, super bas. Elle tente d’entraîner un disque plein carbone... Peut-être pas le meilleur choix sur parcours à fort dénivelé. Je l'encourage, elle me répond qu'elle est congelée. Elle n'a qu'une trifonction - pas de veste, pas de gant.
Encore une fois, je suis content de mon petit confort.

Passage dans un village, descente, dos d’âne et montée... J'entends un bruit derrière moi: ma bouteille d'eau vient d'être éjectée!
Heureusement, ma gourde aéro est toujours là, sécurisée par du scotch - elle n'ira nul part! Le prochain ravito est dans une quinzaine de km je crois, ça va aller.

Le premier col passe bien, parfois en se mettant sur le pignon le plus facile, mais ça passe bien.
Quand je me fais doubler, je surveille le numéro de dossards des gars : entre 2100 et 2500, ce sont des concurrents directs. Je me rends compte que certains gars en 300 ou 400 n'ont pas l'air d'avoir 25 ou 30 ans. Il doit y avoir des dossards spéciaux pour les AWA, les athlètes fidèles ou/et performants. Du coup, je perds le compte de mon placement dans la catégorie. Je dois déjà être au delà de la 5ième place maintenant.
La redescente n'est pas en ligne droite, mais je tente de relancer pour garder un effort constant par rapport à la montée.

On repart à la montée. Je gère, comme les autres. Chacun est à son allure, rares sont les fusées qui passent avec un gros écart de vitesse. Plutôt une bonne nouvelle pour moi.
La pente m'oblige à plusieurs reprises à me mettre en butée (rapport le plus facile) - cela m'inquiète pour la suite - je ne sais pas s'il y a des portions plus raides... L’anglaise du début de course me double d’ailleurs (celle qui avait perdu sa gourde). C’est pas génial pour le moral…

Cela fait un moment que j'ai envie d'uriner. Je suis surpris car c'est encore tôt. Je me dis que je me soulagerai après le second col, dans la descente (sans m'arrêter).
Mais rapidement, retenir devient douloureux - je dois traiter le problème rapidement.
Je tente de faire la chose en descente, mais elles sont trop courtes pour déclencher...
Et nous sommes en pleine ascension en fait. Et donc, sans trop savoir comment, j'arrive à me soulager, tout en pédalant en montée. Du jamais vu! Un niveau de relaxation champion du monde. En tout cas, ça soulage énormément et je peux me reconcentrer sur la gestion de la montée.

J'ai tendance à redoubler des gars dans les montées - ceux qui m'avaient passés sur le plat ou le faux-plat. Cela donne du baume au coeur. C'est important car on est à 40km, et je commence à trouver la montée longue - ça pique quand même!


Ca monte !

Autre souci, je viens d'assécher ma gourde. Et sans la bouteille, je risque de me déshydrater rapidement. Heureusement, il fait encore frais. 
Il fait suffisamment frais pour que, malgré les gants, mon pouce gauche ait du mal à appuyer sur le passage de vitesse. Je dois m'y reprendre à plusieurs fois, quasiment à chaque fois. 
Ravito ! Ouf, c'est l'oasis. Maintenant, je ne peux pas me rater! je dois absolument arriver à saisir la bouteille. Du coup, je ralentis beaucoup, pour prendre la bouteille présentée par le volontaire (gracias). Je prends, il lache, la bouteille glisse à cause du gant, noooon!
J'arrive à la coincer contre la poitrine, en la tenant d'un doigt par le bouchon! Je repédale, je reprends la bouteille fermement, et la loge dans ma veste - je remplirai ma gourde sur une portion de route plus calme.
C'est fait, ouf. Je rebois, remange. Et passe enfin le second col.
J'ai 4 gars devant moi. On commence à enchaîner les lacets en descente. 
C'est freinage / virage / relance, freinage / virage / relance. En essayant de rester sur la route, car certains virages se ferment au fur et à mesure. Et en essayant de ralentir le moins possible.
Rapidement, je constante tout le bénéfice des freins à disque. Je peux freiner plus tard, plus fort que mes acolytes. J'en passe un. 
En relance, je me mette ma dose, mais je reste dans le coup grâce au freinage et aux trajectoires.
Les lacets s'ouvrent pour devenir une route sinueuse, plus un superbe faut plat descendant.
Je me fais sortir du groupe car je dois encore me soulager. C'est dommage, mais ce n'est pas si grave.
Position aéro au maximum, le braquet le plus gros possible, cadence élevée. Ca va vite, très vite. La route file dans la vallée. Du bonheur ! Je regarde le chrono – 55 / 57 km/h. (record de vitesse enregistré à 62km/h !! Jean-Michel, 62 - pas 55km/h!  :)).

Ca envoie en descente

Et ça dure un petit moment. Les positions relatives restent stables. J’ai juste un avion qui passe – un grand gaillard sur un Canyon. Je ne sais ce qu’il a comme braquet, mais il doit aller 5 à 10km/h plus vite que moi. C’est un p’tit jeune.
Même si je me dis d’arrêter de regarder les numéros de dossard, j’ai du mal à m’en empêcher.
Je bois, je mange. Je reprends de l’eau, je garde la bouteille dans la poche. On repart dans des virages, des petites montées ou du faux-plat : on arrive à la 3ieme montée. Il reste 20 ou 25km. Je manque un peu de lucidité, mais j’apprécie surtout le parcours. Le soleil commence à pointer ses premiers vrais rayons. Le corps et surtout les mains se réchauffent. Je me relâche à nouveau. Je modère du coup un peu la consommation d’eau – j’ai dû un peu abuser. (Ou c’est plutôt que je ne transpire pas des masses)
Je suis 30 à 40m derrière un groupe, j’essaie de le rattraper pour prendre le même rythme, à distance légale. Mais ça ne vient pas. L’écart reste stable. Puis nous changeons de route, on se retrouve coincer sur une bande d’arrêt d’urgence – c’est très étroit. Difficile de doubler. Les gars devant se gênent, ça ralentit. Je reviens sur le groupe. Un grumeau se forme – ça drafte totalement. Mais surtout, les gars devant arrêtent de pédaler – l’allure tombe totalement. Je me demande si j’ai raté un panneau ou quelque chose… Sans me poser trop de question, je double comme je peux, et passe devant le groupe.
Demi-tour sur ce tronçon de route, on croise d’autres cyclistes. J’aimerai bien voir Jean-Michel. J’espère que ça va pour lui. On est toujours à l’étroit sur la bande d’arrêt d’urgence. Je mène le groupe. Virage à gauche, on quitte la voie rapide.
Je manque de me mettre dans le décor ! Le virage était en fait un quasi demi-tour. Je gueule, car je me fais vraiment peur, et pour prévenir derrière. Ca gueule derrière aussi, les freins couinent aussi ! Chaud.
Enchaînement de bosses / virages / relances, je laisse filer le groupe car je dois encore avoir un moment de relaxation…

On retrouve la route qui nous avait amenée dans l’arrière-pays – on est dans la dernière montée. Moins raide qu’à l’aller. Tant mieux. Je commence à me languir d’arriver à la course à pieds, et en découdre. A chaque gars de ma catégorie qui me doublait, je me disais que j’allais le rattraper ensuite (même si une petite voix me disait « il a l’air rudement affûté, il doit bien galoper »).
Je reviens progressivement sur le petit groupe. Tiens, l’anglaise Tate encore. Je la redouble. Et maintenant, c’est moi qui me fais doubler par le 240. 240, ça me dit quelque chose. C’est Matthieu, le belge rencontré à l’aéroport. Mince, pas eu le temps de le saluer.
Mais, un peu plus loin dans la montée, je le rattrape (temporairement). J’en profite pour le saluer – je ne suis pas sûr qu’il se souvienne de moi, genre il me regarde « c’est qui ce gars ?»… hahaha. Il repart devant.

La montée se poursuit, je reviens dans le match avec les gars du groupe. J’en passe quelques un. D’autres s’échappent. Cette bosse passe presque facilement, vraiment pas raide. Il fait chaud maintenant, je commence à sentir les premières perles de transpiration sous le casque. J’enlève les gants.
On redescend, dernier village / dernier ravito : l’objectif est de prendre une gourde cette fois (avec boisson isotonique). C’est juste au cas où la gourde ait le logo de la course dessus. Je bois quelques gorgées – ce n’est pas mauvais. Mais depuis quelques temps en course, je ne prends que de l’eau au ravito car ces produits, que je n’utilise pas à l’entrainement, ont tendance à me tordre les boyaux. Je vide le reste et fourre la gourde dans une poche.  
Un peu de descente légère, je prends de bons virages par rapport au gars devant : je le rattrape, puis le passe. Bien sûr, au virage d’après, je suis un peu limite à me mettre dans le décor, par excès de confiance. Mais ça passe. Et je relance.
Retour sur la voie rapide du front de mer. La vue est superbe. Je retrouve quelques gars du début de course. C’est bon pour le moral. Je prends le gel. Un dernier petit pipi, je n’en reviens pas combien de fois j’ai dû uriner sur le parcours. Même en montée, je me fais rigoler tout seul.


Retour dans la zone un peu pourrie – technique / dos d’âne / plaques d’égout / position aéro interdite. Je gère, j’assure, mais je mouline, un peu pour préparer la transition et ne pas me faire rattraper par le gars que j’entends derrière moi.
Au passage à niveau, Krisztina encourage, c’est sympa de la voir.
On passe sous le chemin de fer, coté plage, j’ouvre les chaussures en continuant de pédaler. Il reste encore un petit morceau.
Enfin, la zone d’arrivée! Je descends du vélo, déclenche le chrono. Et c’est parti pour un footing accompagné de la Bach Mobil : pas simple. Mais c’est plus facile pieds nus qu’avec les chaussures ce matin.

Vélo : 2h47, 30ieme temps de la catégorie. 32,2 de moyenne. C’est certainement une dizaine de places perdues de trop… 133 BPM en moyenne, trop bas pour un Half Ironman, même pour moi. Maxi à 149 BPM. C’est à peu près géré avec presque 1300m de dénivelé positif.


Retour en ville, le long de la voie ferrée

Quand j’arrive à l’entrée de parc à vélo « Allez David !», mes parents sont là, aux premières loges. Gros sourire. Je file sur le terrain. Mes chaussures gigotent dans tous les sens. Elles sont toujours accrochées aux pédales. Je lève un peu le vélo pour ne pas les perdre. Je rentre dans l’allée S-R, cherche ma place 22… 2214, j’accroche le vélo, je file vers la tente.
Je déclipse le casque, puis je l’enlève. Un peu d’air, ça fait du bien.
J’arrive au portant, 2214 à nouveau, je prends l’autre sac. Je le vide sur le banc, enlève la veste et mes chaussettes. Je place les chaussures devant moi, gauche à gauche, droite à droite. Je prends le pot de vaseline et tartine généreusement les orteils, pour minimiser irritation et ampoules. J’enfile les chaussettes de course à pieds, puis les chaussures. Je me relève et enfile la ceinture avec le dossard. Ensuite, je remets casque, veste, le pot de vaseline, les gants que j’avais provisionné s’il faisait toujours froid et chaussettes dans le sac. Je le raccroche en blaguant avec le gars juste à coté de moi. C’est un Belge ! Je prends la casquette et les lunettes et file vers la sortie.

T2 : 2mn50. Pas trop mal.

Je sors de la tente et déclenche le chrono. Il fait soleil. Je peux chausser les lunettes et caler la casque. J’ai 1,5km jusqu’à la zone d’arrivée puis ce sera 2 tours de presque 10 km chacun. L’idée est de découper le semi-marathon en 3. 3 x 7km, facile / moyen / à fond. Enfin, ce sera dans la nuance.
Les pieds sont raides, voire douloureux dans les premières foulées. Rien d’anormal après presque 3hr de vélo, un peu frais de surcroît. Mais maintenant, il fait bon. Je me rends de suite compte que les manchons ne seront pas utiles. Mais pas d’urgence. Je me cale tranquillement. Rapidement, je recroise Krisztina. Elle encourage, je souris. Jusque là tout va bien.

Je cherche à caler mon allure, footing soutenu. Rien de bien stressant. Premier ravito, je prends juste 2 gels. Je cherche ceux avec de la caféine. Le gel, c’est pour garder de l’énergie. La caféine, c’est pour prévenir d’un coup de mou, d’un chute du rythme cardiaque. Je ne suis pas sûr que ce soit très efficace, mais c’est au moins un placebo ! Je les range. Un dans le short, un dans le maillot. Je veille à ce qu’à cela ne ballotte pas dans tous les sens.
Le dossard remonte, je redescends la ceinture. Pareil, je ne veux pas de mouvement parasite, mais dois garder le dossard devant : c’est le règlement, mais surtout important pour retrouver les photos ! hahaha.

1er km, la montre vibre. Je ne regarde pas. Inutile de se prendre la tête sur les premiers km, alors que je m’adapte encore à la descente de vélo.
Demi-tour proche de l’arrivée. Il me tarde d'y arriver pour de vrai. Mais avant, je dois rattraper du monde : c’est l’objectif. Comme il y a 15 jours. Pour l’instant, pas de pression, je cours avec le belge. Il est parti un peu fort  pour moi. Je le remonte tout doucement, sans chercher à le rattraper. J’enlève les manchons – trop chaud. Je les range dans les poches.
2ieme km, tout va bien. Il y a pas mal d’athlètes sur le parcours – et c’est parfois un peu juste pour passer. On double, mais pour l’instant, pas tant que cela. C’est encore trop tôt dans la course. Mais ça devrait commencer à craquer à partir du 10ieme, puis au second tour où certains entameront leur premier tour. Patience.
3ieme km – 4’11. Parfait. C’est absolument parfait ! Mon rêve serait de faire moins d’1h30 au semi, soit 4’17 au km. C’est hyper ambitieux. Je pense que je peux sereinement compter sur un temps entre 1’30 et 1’32. Donc, sans encore pousser, être à l’allure, c’est bon ça ! On repasse dans le parc à vélo. Mes parents devraient être à la sortie.
Je ressors les manchons, pour les donner en mains propres à ma mère – je repense au Cross de Gujan-Mestras. Je devais avoir 10 ans. Il faisait froid, j’avais des gants au départ. Mais après le départ (si vous avez déjà vu une course de gamins, ça part comme des balles !), j’avais trop chaud. Je les avais balancé par-dessus la barrière « dans la zone où mes parents étaient»… On ne les a jamais revus… Donc, aujourd’hui, quelques années plus tard, je veux les donner en main propre. C’est le cas « Allez David !». Je les donne à maman en passant rapidement.
On retrouve la promenade du front de mer. L’allure est bonne. Je suis revenu sur le belge, dans sa foulée. Je suis à l’aise, et pourrais le passer. Mais c’est trop tôt. Je me cache derrière lui, à l’abris du vent qui est en pleine face.
Technique, les mains bien basses, je tire sur les bras, le tout en cadence. L’effort est modéré. Tout va bien. Il ne fait pas chaud. Pas un nuage en vue. Superbe. 4ieme km, 4mn14. Ca se maintient, et on est face au vent. C’est bien.

On continue. Toujours avec mon copain du moment. Je freine un peu les chevaux encore. J’ai très envie d’y aller pourtant. Mais j’ai déjà cette erreur d’impatience lors d’un Ironman : je n’avais pas pu réagir plus tard… Je n’ai pas encore fini le 1er tiers. Le train est bon, donc pas de stress.
Le terrain est varié, bitume, terre, ou terrain un peu meuble, avec du sable. Je cherche à rester sur les zones les plus fermes possibles. Le sable donne l’impression de glisser. Il faut s’économiser. La technique encore, je me cale comme il faut. Un peu vers l’avant, cadence, les mains.
On arrive au demi-tour – Enfin ! C’est un peu l’usure cette portion. Content de repartir dans l’autre sens. Mais les km passent lentement. KM 6,4mn19. Je vais bientôt pouvoir mettre un coup de vis.
On a le vent dans le dos. On ne sent plus de vent en fait. Et ça commence à chauffer un peu. Pas grave. Mais je sens que les jambes s’alourdissent. Pour mon acolyte aussi. Il décroche, je passe. Allez, presque 1/3 de fait, je peux accélérer. Mais après le km7.


Tout va bien

C’est la surprise du chef. Je n’avais pas vu ce détail sur le plan, mais on fait un demi-tour pour prendre le tunnel sous la voie ferrée. Cela veut dire une rampe de l’autre coté. Une rampe, ce n’est rien. Mais je ne l’avais pas en tête. Et je crains un peu quand même les crampes, car elles sont un peu raides les cocottes. Je commence à me dire que je n’ai pas assez roulé. J’évacue l’idée. Je ressors du tunnel, il y a un ravito. Un gel, et je bois. Je commence à m’arroser aussi. 7km.

Pas d’ombre, longue ligne droite sur la route. J’arrive à me caler. Les jambes répondent. Mais c’est long dans la tête. Petit pont, je gère. Descente, je relance. On arrive dans la vielle ville, virages, relances. Ca pique un peu. Mais je remonte toujours un peu de monde, mais ce n’est pas foule non plus. Cela me fait penser à Hawaii. Contrairement à Florianopolis, où beaucoup craquaient à mi-parcours, à Kona, quasiment personne n’avait craqué. Ici, pareil. Ca a l’air de se tenir. Mais j’arrive juste au 8ieme. 4mn23. Ca se durcit. Mince, et pourtant j’ai le vent avec moi.

Passage sous la voie ferrée. Les ischios se raidissent. Retour sur le plat, retour avec davantage de spectateurs. Ca va mieux dans la tête. Relances avec les changements de surface ou de direction.
Le manque de condition au vélo se paie maintenant. Je tente de changer le sujet. Puis j’y reviens. Certes, je n’ai pas autant que j’aurais voulu en vélo. Mais, j’ai fait le boulot en course à pieds. Et surtout, maintenant, en pleine course, plus la peine de se flageller. J’accepte cet état de fait. Par contre, pour aller à Nice, se qualifier, c’est maintenant. Je suis dans le dur plus tôt que prévu, mais je ne suis certainement pas le seul. Ce sont ceux qui le veulent le plus qui feront la qualif.

Je rattrape moins de monde – peu importe. Il faut être patient. Je me concentre sur des cibles plus éloignées… Et j’y vais – technique / buste / les mains…
Parc à vélo, papa et maman sont toujours là. De l’autre coté, c’est la sortie du parc pour les gens qui commence leur course à pieds. Cela remet beaucoup de trafic sur le parcours. Parfois un peu gênant, c’est surtout plus d’animation et de candidats à être rattrapés…
Km 9 – Je ne regarde plus le chrono. A quoi bon ?! Je rattrape un français, qui est dans ma catégorie. Il passe à ce moment-là devant sa famille qui l’encourage. Son jeune fils court quelques foulées avec lui. La question tombe « Quelle place ? »

Dans le dur

« Top 10 je crois ». Je souris. Et le père répond « je suis cuit, je n’en peux plus ». Ca me remonte – un peu – le moral. C’est un de moins… Mais si l’info du top 10 est vraie, c’est de bonne augure. Au moins dans mon schéma de course initiale. Dans la réalité, je sens que je n’ai plus la facilité du 1er tiers de course. J’arrive bientôt au demi-tour de l’arrivée. Cela va un poil mieux semble-t-il. Mais chaque km semble interminable.

Demi-tour, allez ! Plus que 10 bornes, ce n’est rien. (c’est vite dit). Km 11.
Je repars face au vent. Toujours beaucoup de monde. En fait, il y 2 allures notablement différentes : ceux qui commence le 1er tour, et, plus rapides, ceux qui sont dans le second tour. Et j’en double peu de cette espèce. Je ne craque pas non plus. C’est bien.
Coup au moral. Mon ami belge du début de course à pieds vient de me rejoindre. Il passe même devant alors que l’on ressort du parc à vélo. Je dis aux parents d’aller à l’arrivée – je suis dans ma dernière boucle.
Orgueil quand tu nous tiens… Allez, si je veux aller à Nice, je dois m’accrocher au belge ! Je prends sa foulée, le marque à la culotte. Wow, ça booste. Le cœur monte, les cuisses brûlent. Je sers les dents. Mais après 300m au taquet, je dois laisser filer. Je ne saurai pas tenir cette intensité pendant 7km (30 à 35mn). Je retourne à mon allure antérieure. Dur pour le moral.

Je me raccroche à l’espoir qu’il arrive 3 ou 4 dans la catégorie – j’ai encore une chance. Mais je doute fort que je sois en trajectoire pour le Top 5. En revanche, après mon dernier tri, je me suis bien noté qu’il fallait tout donner, jusqu’au dernier mètre. 7 km, c’est 7km d’opportunité (douloureuse). Rien n’est fait !
Parc à vélo – Les parents sont encore là pour encourager. « Allez au finish maintenant, c’est mon dernier tour » leur dis-je.

Je passe le 14ieme km. 4mn24. Face au vent, ce n’est pas si mal. Même si c’est dur et que j’ai le sentiment de dérouiller, ça se tient. Je ne ferais peut-être pas moins d’1h30, mais je reste sur les bases de moins d’1h32. Prochain ravito, c’est le dernier gel.
Après avoir filer devant, l’écart avec le belge se stabilise, ou ne progresse que doucement. Je double beaucoup ceux du premier tour, ou les rares du 2nd qui explosent. « Je passe à gauche » je dois signaler parfois. C’est bon à prendre pour le moral.

C’est un peu le black-out mental. Ca ne cause plus énormément dans la tête – j’endure.  J’arrive enfin au dernier ½ tour. Plus que 5km, le vent dans le dos. Je relance, avec ce qu’il ne reste plus et davantage encore… Les bras, le buste, la cadence, les mains, je tente tout pour remettre un peu de vigueur.
Tunnel, montée, grande ligne droite. Je reviens sur Cedric. On avait posé le vélo à peu près en même temps. Un p’tit jeune. Il était parti devant assez rapidement. Je gaine, je force, je grapille. Cm par cm, je me rapproche. 20m, puis 15m. Puis 10m.
On passe le petit pont, 5m. 
On double. On a dû nous doubler, mais je ne paie pas attention. Peu importe. Il reste 4km, ce n’est rien. On arrive dans la ville: je le rejoins! Yes! Quelques mots!
Encore des relances. C’est dur de relancer. Je m’arrose copieusement à chaque ravito. Je bois un peu d’eau. Dommage qu’il n’y ait pas de Coca. Ca donne un vrai coup de fouet quand on est au rupteur…
Voie ferrée, rampe, on retourne vers le parc à vélo. Les relances sont terribles.
Cedric repart ! NON… Ou c’est moi qui craque ? Non, je n’ai pas l’impression. Mais je n’ai pas le jus pour accélérer à nouveau. Il repart à 10m… grrrr. Peut-être moins. Allez ! Le slot pour Nice, allez !

Je sors du parc à vélo – il ne reste que 1,5km. 6, ou 7mn… Une éternité. Les yeux me sortent de la tête. J’ai gratté 1 ou 2m dans les relances sur Cedric. Mais en ligne droite, il repart. Mon allure s’améliore, mais lui aussi accélère ! Le bougre.
20km.

On se faufile pour doubler. Je passe parfois, sans clignotant, sur la voie opposée. Peu importe. Ca sent la bergerie ! On est au niveau du village Ironman. Beaucoup de monde.
Surchauffe. Je ne peux pas sprinter. Bloquer sur une vitesse, je tire tout ce que je peux. Je commence à gémir – je me surprend ! Cedric accélère, il a encore du jus. 500m encore peut-être. Que c’est long.
Enfin, le point de ½ tour, avec le panneau 21 km. Les gens repartent pour le second tour, les autres comme Cédric, à droite, vers l’arrivée. Je suis gêné par le trafic. Je dois presque m’arrêter pour me frayer un passage vers l’arrivée. La relance est limite crampe. J’enlève les lunettes.
Petite ligne droite sur le tapis, les gradins sont bondés. Trop bon. Je suis trop content, j’ai tout donné. Krisztina est encore là, coucou. Je file. Sourire pour la photo finish. Qu’est-ce que ça pique. J’arrête le chrono. 1’30 et des brouettes pour le semi-marathon. Vu l’état, j’ai mieux résisté que ce que je ne pensai.

Finisher, avec le sourire!



Mais ça pique, je confirme

La tête tourne. Krisztina fait le forcing pour se frayer un chemin jusqu’à la barrière. Quelques mots. Merci. Je m’assois un petit moment, ça va passer le vertige.

Course à pieds : 1h30mn48, mais il manquait presque 200. 4mn21 de moyenne. Très honorable ! 148 BPM de moyenne, 158 sur la fin. Bien géré, malgré un coup de mou du 14 au 19.

13ieme place dans ma catégorie. Pas de surprise en fait. Pas de qualification pour Nice. Normal. J’ai perdu trop de terrain en vélo (30ieme temps), et cela m’a taxé de trop pour faire une excellente course. Je suis quand même surpris du niveau en course à pieds. Avec 1’31, je ne fais que le 27ieme temps (j’ai repris 3 gars seulement). Le niveau est fort !
C’est 15mn plus rapide que l’an passé pour se qualifier. Ca passait à 4h45 – c’est l’objectif que je me donnais. J’ai fais 4h50…
  


Satisfait - donné 100%!!!

Les leçons sont simples, il faut faire les bornes, et si possible en groupe pour se faire mal.
Et surtout, c'est du bonheur faire ce type d'épreuve avec des amis.
Jean-Michel a bien géré, il a souffert comme tout le monde. Krisztina était émue à l'arrivée. Bravo aux nouveaux accros!

Séquence émotions pour le clan Jean-Michel! Bravo!!





Saturday, May 18, 2019

Veurne SandMan - 5 mai 2019 (1,1 km / 45 km / 11 km)


Petite course de répétition avant la vraie course ds presque 10 jours maintenant !
Le préambule, c’est juste une prépa un peu plus compliqué que d’habitude : déménagement, météo capricieuse, matériel défaillant parfois, tout comme le moral par moment. Bilan, très peu de natation, pas de vraies longues sorties vélo récemment, et une course à pieds solide, mais pas extraordinaire.
Le contexte : Ils annonçaient pluie et froid, on a vent et froid. Je préfère largement.

Zeu course
Départ en avant, je pars dans la 6 ou 7ieme vague… On va nager dans un canal, au mileu de la ville (village ?) avec les péniches arrimées sur les côtés : pittoresque. Sauf pour l’eau à 13,5° C… Plus la reprise très timide à l’entrainement (2 piscines en 4 semaines)… Mais la nouvelle combi est là pour résoudre mes tracas. Objectif : sortir devant, en nageant sur les bras (et ne pas mourir de froid).
Notre vague est appelée, les bleus roy. Départ toutes les 5 mn, tout le monde attend -2mn pour se mettre à la baille. Je me suis bien échauffé à sec avant.
Je plonge – superbe portée des jambes par la combi, et épaules super à l’aise (pas d’effort pour tourner les bras) – nickel. Je fais le tour des premiers gars pour me placer à l’extérieur, sous la corde de départ. Plein d’espace, on est qu’une soixantaine.
Paf, c’est parti : chrono, je bourrine (comme dirait Marie). Les jambes sur 20m, les bras forts, et je regarde. Sans surprise, je suis devant. Je vais faire la navigation, car le canal est sinueux.
Pas de vague, pas de bateau à moteur, au moins, c’est tranquille. Sauf pour le froid. Heureusement, je n’ai pas eu de coup de froid au front. Je calme le jeu, respiration 3/2/3, en cadence. La température interne monte, premier virage, pas de bonnets jaunes (de la vague précédente) en vue.
Coup d’œil derrière, personne dans les pieds. Passage sous un pont, l’eau est trouble au point de ne pas voir ses mains, dans l’ombre du pont, petit coup d’appréhension. C’est dans la tête, je file.
Les bras tournent mieux que prévu, relativement facilement, en cadence. Compte-tenu du faible entrainement natatoire, je m’en tire pas trop mal.
Les virages, les péniches se succèdent, je commence à doubler des bonnets jaunes. Je passe à l’intérieur, mais pas assez rapidement, car la personne apparemment désorientée monte sur mes jambes en partant à la perpendiculaire ! C’est pas gagné.
On longe une passerelle qui surplombe le canal. C’est sympa, les supporters encouragent.
Je double des bonnets bleus foncés, partis 10 mn plus tôt.
Les mains s’engourdissent. Je n’ai pas froid globalement, mais je sens que l’avant-bras, le poigné et la main se calcifient !  Je tente de faire du poing fermé pour faire circuler le sang, mais je mets un peu de temps pour le faire HORS de l’eau. Et non pas dans l’eau comme on le fait parfois à l’entrainement.
Dernier pont, virage, et je repère la sortie. Je ne suis pas entamé, bonne nouvelle.
Je remets des jambes, pour refaire circuler le sang là aussi. Obliger de prendre un peu large pour doubler quelques groupes.

Plusieurs volontaires sont dans l’eau, en bas de l’échelle, pour nous aider à sortir. J’escalade, sans difficulté. Et c’est parti pour un petit footing vers le parc à vélos. Je remonte les lunettes sur le front. Et commence le striptease néoprène. J’ouvre facilement dans le dos, je sors le bras droit, puis le gauche. Relativement facilement. Et tout cela en courant, sentant bien que les jambes vont bien. Je double d’ailleurs un gars.

Natation : 1’20/100m de moyenne (bof) pour 1200m. 1er de mon groupe quand j’exclue le gars qui affiche 3 mn de moins : il a dû partir avec les bleus foncés… Et 13ième temps total, y compris les Pros.

J’arrive au vélo, le Specialized de route, équipé pour l’occasion de barre aéro. Le démoulage de la combi se passe super bien, toute en facilité. Je m’assois pour les chaussettes, version longue pour avoir un peu plus chaud. Mais ça se complique rapidement. Malgré les avoir préparées (retroussées), les enfiler est un calvaire : surtout les remonter le long sur le mollet… Les mains sont congelées et je n’arrive pas à saisir les chaussettes. Je bataille, perds du temps, et finis à faire un travail misérable mais suffisant pour enfiler le reste : veste manche longue, ceinture avec le dossard, et le casque. Un concurrent arrive à coté de moi alors je termine, j’ai presque perdu tout le gain de la natation… GRrrr

Je trote jusqu’à la ligne où l’on peut enfourcher sa monture. C’est parti.
Mon voisin s’arrête net pour monter sur son vélo : il bloque le passage. Je passe sur l’intérieur : les roues sur la route, les pieds sur le talus. Je monte, et commence à pédaler, les pieds posés sur les chaussures. Comme d’hab, ou presque.
En effet, je fais toujours cela, mais pieds nus. Hors les chaussettes accrochent au velcro de la fermeture… Conjugué aux mains glaçon, l’enfilage est acrobatique d’autant que le parcours est étroit, avec du monde. Pour couronner le tout, je tiens les gants dans une main, alors que je tente de fermer les chaussures et passer les vitesses.
Conclusion : pas du tout optimal mon affaire !! Voire dangereux. Je suis donc satisfait quand je suis enfin sorti de Veurne, avec les gants, en mesure de gérer l’effort et peut commencer à boire un peu.
C’est là que je réalise que j’ai oublié, comme un bleu, de déclencher le chrono à la sortir du parc à vélo… Cela va faire un temps de transition encore pire… Rien de grave non plus.

J’arrive à tenir avec les bourrins du moment. C’est plutôt bien.
Beaucoup de virages, et de relances. Quelques dos d’ane. Mais le plus important, c’est le vent. Latéral, voire favorable pour l’instant. Cela va devoir se compliquer à un moment.

Je prends mon rythme, je suis satisfait de mon choix vestimentaire. Je n’ai pas froid. Les jambes tournent, même si maintenant que je confirme que j’ai pas le niveau pour accrocher les plus rapides.
Encore des virages, le vent est vraiment fort, et parfois défavorable maintenant. Je reste au position aéro au maximum. Je suis d’ailleurs content aussi de mon réglage de dernière minute. Le contre la montre est hors service (en attente de pièces pour le réparer). Du coup, c’est le vélo de route poussé en position aéro. Ce n’est pas mal, et c’est un bon entrainement que de faire chauffer la machine dans cette position.
Je commence à manger un peu. Je bois aussi, même si je n’ai pas (encore) soif.

Les allures se stabilisent, je roule à distance avec quelques gars. Ils sont plus fort en ligne droite, mais je reprends dans les virages.
J’ai dû déjà faire la moitié du parcours. Le cœur est ok, les jambes au charbon : je n’arrive pas à forcer plus.
Dommage, on a plusieurs épisodes avec le vent de face. C’est épique. Je n’ose pas regarder la montre : ça doit être super lent.
Entre bitume et dalles de béton, la route est inégale par endroit. Ce n’est pas du billard. Mais c’est pareil pour tout le monde. Les jambes chauffent. Je sers les dents.

Je commence à ressentir les raccords des dalles davantage que normal. Que se passe-t-il ? Je regarde. Devant, rien. Derrière, rien. J’ai dû réver.
Je continue de plus belle. On commence à bien se tirer la bourre avec un grand gaillard sur lequel j’ai mis 5mn à revenir.
Non, quelque chose ne va pas. J’ai l’impression que la jante touche à chaque impact. Je revérfie, à l’arrière.
Mince, une fuite lente. J’ai crevé. Voilà mes chances de jouer placé qui s’envole (c’était déjà mal engagé, car à la vue des dossards, ils sont déjà un petit paquet à être passé devant…).
Je roule encore un peu pour m’arrêter sur un petit pont, sur le canal qui longe la route. Pas un arbre, pas un buisson, le vent souffle bien.

Pieds à terre. Avant de m’occuper de la crevaison, je fais une petite pause technique, dos au vent pour ne pas m’en mettre partout. A perdre du temps, autant être confortable.
J’enlève la roue arrière, sors le boyaux de rechange, et la cartouche CO2. Maintenant commence la partie difficile : décoller le boyau percé. Heureusement, j’ai laissé une zone peu encollée pour faciliter la tâche. Grace aux gants, je n’ai pas les mains trop engourdies, j’arrive à forcer. Boyau enlevé, je place le nouveau – c’est encore un peu sportif. Mais ça passe. J’ajuste sa position, bien centré sur la jante.
Maintenant, je perce la cartouche CO2 et mets un premier de pression. Vérification à nouveau de la position, et je mets le reste de la pression.
Je remonte la route. J’enroule comme je peux le boyau percé autour du guidon : je ne peux pas le laisser sur le bord de la route.
C’est bon, tout est dans l’ordre. Je gaffe en repartant, face au vent, de ne pas gêner les cyclistes qui arrivent.

Bou ! Que c’est dur de reprendre. Je monte un peu cadence pour reprendre. Puis, je remets le bon rapport. C’est bien reparti. Peu importe le temps perdu, ça fait partie de la course.
Et je commence à redoubler des gens que j’avais doubler avant la crevaison. J’encourage à nouveau ceux qui ont bien le dossard dans le dos : le prénom est visible. C’est toujours sympa et ça fait du bien au moral, de tout le monde.
Un gars m’interpelle même : « hé, tu me redoubles ! C’est quoi ça ? », en rigolant.
1hr sur le vélo. On ne doit plus être loin du compte. Il me tarde car les jambes chauffent toujours. Je reprends certains des gars les plus solides avec je roulais en début de course. Cela confirme mon ressenti, les piles sont toujours bien chargées. Mais si les jambes font mal (cuisses, ischios, fessiers), le cardio est raisonnable. Vivement la course à pieds.
Je fais l’effort de bien rester dans les barres aéro. C’est un bon entrainement pour Calella.

Je commence à voir au loin le clocher du village / ville. Enfin, j’espère que c’est bien Veurne.
J’en profite pour passer les derniers gars visibles devant moi : je finis bien.

Retour en ville, toujours aussi technique avec tous les virages. Des gars sont déjà sur le parcours course à pieds. Ce n’est pas surprenant, la première vague à 40mn d’avance !
J’ouvre les chaussures, sors les pieds. Le velcro qui raccroche les chaussettes : leçon comprise ! grrrr
Je descends du vélo, et pense au chrono. Retour dans le parc à vélo.

Je pose le vélo, enlève le casque. Je mets les chaussures de course à pieds, sans m’assoir cette fois ci.
Je saisis ma casquette qui contient lunettes et gel. Je repars. Oops, le gel est tombé.
Je le récupère, et repars.

Vélo – 5mn de pause crevaison / pipi. Une moyenne à 33,7km/h hors pause, 31,4 avec... Et 135 bpm en moyenne : ce n’est pas très fort malgré l’effort ressenti.

Je chausse la casquette. Elle est assez serrée pour ne pas s’envoler face au vent. Et réalise que j’ai maintenant 2 gels. Cela que je viens de ramasser, et celui est bien dans la casquette.
Pas grave, il vaut mieux plus que pas assez.
On sort du parc, je redéclenche le chrono : belle transition. Je m’excuse auprès du gars devant, il est trop lent et je dois doubler. C’est de bonne augure.

Premier virage, on passe sur un sentier en terre qui nous ramène vers un parc en limite de la ville. Je commence à me repérer : il y a quelques bons lièvres devant, ça se voit à la foulée légère. Ca serait bien de rester dans le même rythme. Mais patience. Il y a 3 tours. Le premier à l’allure (ce sera ce que ce sera), puis, on met en pression au second tour. Puis, on lâchera ce qu’il restera.
Le route, le sentier est sinueux. Je prends à la corde à chaque fois. Virage serré à droite, on passe dans l’herbe. Je découvre le parcours au fur et à mesure. Ce n’est pas mal non plus de le faire ainsi – cela m’incite à gérer ce premier tour. 4’18 au 1er km. Bien.
Gravier, petite montée et virage à droite dans la rue, sur le bitume. De suite, on sent la différence sur les appuis. C’est quand même plus facile sur le dur !
Virage au gauche, je passe du monde – il y a un peu de trafic. Un peu trop, je dois descendre du trottoir et passer sur les pavés. On arrive dans un parc, gravier. Petit raidillon, je m’efforce de ralentir pour ne pas m’exploser. Les gars que je doublais passent en force : ils repassent devant. Mais dès que l’on retrouve le plat, ils « ralentissent » et je repasse. Descente, puis escaliers ! Ce n’est pas commun.
On passe derrière l’église. 1er ravito. (en fait le seul de la boucle de 3 km approx). Je prends de l’eau.
Passage sur la grand-place et premier bracelet. Ca encourage, c’est sympa.
4’18 encore. Bien.
Et ça repart sur du bitume, on part en direction du départ – c’est tout droit ou presque. C’est beaucoup plus roulant du coup.
Ca devient encore plus sympa ainsi : je remonte pas mal de monde. J’ai toujours la gazelle en ligne de mire, et le train est bon maintenant que l’on ne tourne pas tous les 15m, ou presque.
Et d’ailleurs, le 3ieme km est remarquable 4’03. Quelle bonne surprise ! Juste au moment d’un demi-tour pour venir longer le parcours de natation : le sol reste dur, et le parcours relativement droit.
Je pose la technique et reste dans le même effort même si j’ai très envie d’accélérer, car je suis à l’aise.
On passe sur la fameuse passerelle, et je double, et je double. Que c’est bon.
Quand les dossards sont restés ds le dos, je dis un petit mot d’encouragement.

Quelques virages, un passage dans la cours d’une école et on débouche dans le parc à vélo, le premier tour est bouclé.
Passage dans l’herbe, puis le tapis étroite – « je passe à gauche » pour pouvoir doubler sans géner.
3’54. SUPER !
Bon, ben, on garde le rythme. Sauf que l’on retourne au chemin, aux virages, etc… je gère la cadence. Pas de souci.
La montée dans le parc, rebelote, je gère – ils passent – et je repasse !
Les jambes vont bien, le cœur très bien aussi. Vraiment, ça va bien. On va pouvoir relancer.
4’18, ah mince…. Oui, mais avec virages, montée, herbe, etc… Ca va. On va voir si je peux retourner vers les 4 au km.
Je pense à la technique, je pousse bien. Il commence à faire chaud…
Je double, j’encourage. Et surtout je commence à revenir sur la gazelle. Trop bon. Je gère, j’en ai encore sous le pieds.
Bim, 3’55 ! Wow. Vraiment impressionné, je suis bien ! Je reste sur cette allure, trop bon.
La passerelle, et encore une gazelle que j’encourage en passant. Enorme.

Je me calme, il faut garder les jambes fraiches pour le passage compliqué. « J’assure »… J’alerte de plus en plus « je passe à gauche ». Inutile de décrire le booster que ça fait dans la tête…
Re-belote : 3’58. C’est vraiment solide.
Le souffle devient fort. Mais j’arrive encore à encourage.
Allez, c’est reparti, écolé / parc à vélo / gravier / pavés / montée. Ca pique. Il me reste un tour. Et approx 3km.
4’19. Ca se maintient.
La relance sur le dur est justement, un peu dur. Allez, allez, on rattrape. Un gars me passe – nettement plus rapide. Wow !
On reste concentré, la technique. Je regarde la montre : 8km. Plus que 2. Allez, moins de 10mn et c’est plié.
Je double, mes encouragements ne doivent plus être compréhensibles.
4’00 – dans le dur. 9km. C’est bon, plus qu’un km. Mais ça ne colle pas, par rapport à la boucle.
Le canal, la technique, la passerelle, « à gauche », ça brule. Les jambes se dérobent parfois. Je gaine.
Allez – bip bip de la montre : 3’56 ! Sous les 4 à nouveau super ! Mais… Mais ça fait 10km !
Rahhh, j’ai oublié que c’est 11 km la parcours – quel âne ! Encore 1 km à endurer.
Et j’arrive au parc en vélo. Je donne tout ce que je peux, pour aller chercher les quelques gars devant. Allez, allez.
Je les reprends quand je reviens sur le bitume.
Puis les pavés, la montée, les escaliers. Je regarde derrière. Ca va aller. A l’église, je réalise que le gars à 15m vient de me voir, il accélère. Aller, je laisse filer.
Je passe le ravitot sans rien prendre, virage sur la grand place. On fait le tour de la grande tente blanche. J’en peux plus. Je gère.
Je passe l’arrivée. Top chrono.

Médaille, la tête qui tourne, une pause, et je pars prendre à boire et à manger après avoir féliciter les gars autour de moi.
Je valide la montre : elle m’annonce que dans le 11km à pieds, j’ai fait mon meilleur 10km depuis que cette montre (cette saison) : 40’56. C’est plus rapide que le 10 km sec de mercredi… ahahah.
4’25 au dernier km, j’ai un peu mangé, mais c’était ds le parcours sinueux et varié. Et le gars qui avait accéléré était dans ma catégorie… Leçon comprise : jusqu’au bout !!!

Course à pieds : 4’08 de moyenne, 147 bpm de moyenne en finissant à 155…

Allez, on va tenter de bosser le vélo d’ici à Barcelona pour tenter de minimiser les dégâts !
(dans les faits, l’entrainement vélo restera compliqué jusqu’à Barcelone)