Sunday, April 20, 2008

Ishigaki, le recit (enfin)

soon in English...
soon with pictures too...

Le samedi

Comme d’habitude, le depart est tres matinale pour Ishigaki. Certains sages ont eu la bonne idee de partir la vieille – j’aurai bien aime faire pareil.

Je suis hyper content de retourner a Ishigaki – le groupe est tjs aussi sympa, le challenge pour certains nouveaux est important, Stephane Poulat y sera avec l’Equipe de France, on a les nouvelles tenues du club, on pourra passer un peu de temps avec la dream team Calyon – Vincent a fait un boulot phenomenal de recrutement ( !) et ca fait un bail qu’on s’entraine « comme des brutes » avec Paul et Eric… Faire une course va nous faire le plus grand bien. Dommage que Paul ne puisse pas etre du deplacement.

A l’aeroport, 2 groupes : les matinaux qui parlent fort et ont plein de choses a dire et les autres, les yeux difficilement ouverts – ils suivent le mouvement.

Arrives sur place, il pluviote. Hum, j’espere que la depression est en avance, et que ce sera termine pour demain.

On part a l’hotel, les chambres ne sont pas pretes… Qu’a cela ne tiennent, on pose les affaires en vrac et partons recuperer nos 2 roues.
Il ne pleut plus.
Et la je commence a realiser que l’on est bcp, la taille du groupe est importante. Tout le monde n’a pas fait pareil… Pour certains, le velo n’est pas arrive, d’autres l’ont pris dans l’avion, et enfin la majorite l’a fait livre au gymnase.
Remontage de velo dans la bonne humeur et la transpiration… Il fait bon et humide.
Alain s’affere de partout pour aider tout le monde, entre ceux dont les velos font bling bling, ou clang clang, ou pour redresser un derailleur tordu pendant le transport, …
Tant bien que mal, tout le monde ou presque remonte son velo, recupere les dossards, et retourne a l’hotel en velo.
C’est qu’il fait faim ! On se dirige vers le restau, les nouilles japonaises… Manque de bol (joli, le jeu de mots), il est plein a craquer – d’autres triathletes (avec de beaux velos a l’exterieur). Du coup, on finit au fastfood d’en face meme si certains preferent poireauter un peu pour une cuisine un peu moins grasse.


Alain ne s’est pas joint a nous – son pere s’est egare entre le gymnase et l’hotel : il ne parle « que » francais et espagnol, une bonne soixante d’annees et 8 h de decalage horaire. ½ h plus tard, Alain cherche toujours… Il vient nous retrouver, et je prends le relais. Heureusement, je retrouve « le padre » errant pas tres loin de l’hotel, et nous voila tous rassures !
On passe a la boulangerie, avant d’aller prendre les velos pour un p’tit tour.
Il ne reste plus qu’une heure avant la session aquatique.
Quelques motives se preparent (les autres vont plonger ou dormir) et nous partons dans le sens de course… Cependant, apres 4km, les gouttes tombent et la route devient detrempee… Je commence a avoir les pieds mouilles : je fais demi-tour. Alain, Eric et Stu font de meme. Les autres super warriors partent dans le mauvais temps…
De retour devant l’hotel, la pluie a cesse et la route est seche : on continue en faisant le parcours a sens inverse, maintenant. Il fait super bon, les nuages evitent les coups de soleil sur notre pale peau…
Apres avoir bien profite, on fait demi-tour pour etre a l’heure pour la natation.
Cette sortie fut un vrai regal.

16h, je suis au bord de l’eau et on commence la seance photo ! Pour le site du club, il nous faut des portraits de tout le monde… Et je n’avais pas idee que l’on etait si nombreux !!!
Ensuite, je vois enfin Stephane (Poulat) qui termine son entrainement… C’est bien sympa de voir un copain pas revu depuis une dizaine d’annee…
Pas vraiment change le bougre ! Aussi sec et bronze…

On cloture la journee par un petit diner, buffet a gogo avec une biere, ou 2.
Jerome en profite pour nous montrer sa raie… celle de 3m ! : )
Il en a vu en pagaille apparemment et meme sur le petit ecran du numerique, cela donne bien ! Impressionnant.

Dernieres preparations (le dossard, le sac, le machin, le truc), et au lit !

Reveil a 6h, je prends ma carte de participant, le pain achete la veille (j’oublie le lait dans le frigo), et file me faire marquer les epaules : « 3 » cette annee. On retrouve un peu tout le monde, avant d’aller au p’tit dej.
Je prends un peu de tout, mais me tate encore pour le poisson (cuit)… D’apres Olivier, c’est bien gras donc efficace pour combattre l’acide lactique… sauf que je me souviens de renvois, parfum poisson, l’an passe, pendant la course a pieds. M’enfin, je me fais mon morceau de poisson, avec un peu de riz. Je cloture le tout d’un petit cafe, dont l’effet desire est rapide… je pars a la chambre m’alleger de tout poids superflu…

J’y regarde a 2 fois, c’est bon, j’ai tout pris, j’embarque le matos. Je gonfle les pneus a 9 ou 10 bars. Je me fais aider mais comme pendant toute la preparation avant le start, je ne sais plus qui c’etait…
Je pose le velo et ai du mal a m’organiser. En fait, ils ont change ce matin meme les horaires d’echauffement : ca finit 10 mn plus tot, et ca me met le bazar dans l’organisation…
Je ne retrouve plus le truc a mettre dans l’eau pour lui donner bon gout, je perds un elastique, etc… plein de petits trucs ou je suis pas carre. Ce n’est pas grave, mais ce n’est pas optimise… Le casque, la ceinture, les lunettes, les chaussures,… tout semble bon maintenant.

7h25, je laisse tout et pars, je viens de mettre la capteur cardiaque sous le maillot et m’apprete a mettre la combi. Une fois arrivee dans le parc de depart, je realise qu’il est trop tard pour aller nager, ils vont virer tout le monde dans qq minutes. Pas grave. Je prends donc le temps de bien la mettre, bien remonter les manches pour que les epaules soient libres. Je bouge un peu en guise d’echauffement. On papote. Je realise que je n’ai pas pris un Gel juste avant la natation… et que je n’ai rien a boire pendant la 1/2h (encore une organisation qui laisse a desirer)… C’est qu’il fait chaud dans la combi !

7h50, on passe sur le tapis pour detecter toutes les puces pour que le maire puisse faire son discours : son anglais s’ameliore tous les ans.
Je rince les lunettes et vais me placer au second rang, completement a la corde. Je poireaute d’ailleurs un peu sur le cote, ce qui permet de bouger les bras, histoire de faire monter le cœur a 110…
Ca va etre super – pas de pluie, pas trop chaud, j’espere prendre un gars en chasse et etre tranquille…

Paf, c’est parti : chrono, je cours, je verifie le chrono, c’est bon, je cours, et plonge. Tranchil’… Je ne me presse pas, mais suis bien vigilant. Je pousse gentillement le gars qui tente de prendre les pieds du premier : il n’a qu’a se mettre de l’autre cote, cote corde, c’est ma place !
Je regarde par-dessus, un gars semble revenir sur mon premier poisson pilote. Je me demande s’il va falloir changer de monture si tot… Mais non, il revient vers nous et se cale. J’ai l’impression d’etre a 2 a l’heure. Mon lievre aquatique ralenti, il a du bourrer pour etre devant…
Bon, ben, je ne vois qu’une solution, faut y aller ! Je passe la premiere bouee a 200m et passe devant. Comme je suis sympa, je mets les jambes pour faire le trou de suite – j’ai le droit de prendre leur vague, mais eux non !
Et la, c’est le bonheur ! Je sens que ca n’accroche pas (sans pourtant me retourner) et l’eau est superbe : claire, bonne temperature, pas une vague. C’est mieux qu’a la piscine.

350m, je commence a revenir. J’en profite alors pour regarder ou sont les poursuivants… hm, je ne pas encore fais un vrai trou. Je realise alors qu’il y un courant sortant : je me suis eloigne de la corde. C’est bon a savoir, je ferai l’effort de prendre la corde au second tour : moins de monde (ils seront pousses vers l’exterieur par le courant) et distance la + courte. Maintenant, meme si je suis tjs seul, il y a beaucoup de vagues. En effet, les quelques 1000 nageurs de l’autre cote de la corde font un peu de remous…
Je termine le 1er tour comme une fleur. Je jette mon elastique dans le panier, fait l’idiot en courant pour replonger. C’est la partie peut-etre la plus dure : courir apres la natation, le cœur part en chamade. Mais je profite et fais coucou aux spectateurs… Une fois dans l’eau, je prends un coup. Je sens que la course m’a bien essoufle.

Au debut de second tour, les derniers nageurs collent tous a droite, alors que le plus court est a gauche – tout bon pour moi. Je reviens vers le point de demi-tour et ca se gatte serieusement… Ca nage dans tous les sens : la bouee est devant et les gens nagent vers la gauche ou vers la droite… Ils vont faire des km en plus !
Hop, passage bouee un peu viril, je pousse autant que necessaire et reste a la corde. Manque de bol, c’est MEGA blinde. Du monde de partout. Je ne trouve meme plus un carre d’eau pour faire un mouvement sans toucher quelqu’un !
Impossible de rester a la corde, j’ecarte et retrouve un peu d’espace, mais j’ai quand meme bourre pour garder le rythme et m’extraire de la mouise…
Je continue ainsi, en eau « trouble ». La derniere ligne est pareil – blindee de monde. De toute facon, c’est pareil pour les copains derriere…

Allez, je tente malgre tout de mettre les jambes pour les reveiller un peu – pas terrible terrible. Je me releve et cours vers la sortie en defaisant la combi. 18:20 sur le chrono accroche au portique. Pas mal.
J’entends des Français en passant. Je me « precipite » calmement vers le velo. Dechausse la combi, les chevilles passent bien (parfois, ca coince). Les lunettes, le casque, attacher le casque, la ceinture (avec le dossard), un coup a boire, … heu ? C’est bon, je peux partir.
Je prends le velo et pars vers la sortie.

A la sortie, je cours 5 m plus loin que necessaire : j’ai vu la veille le bois cense proteger un cable en travers la route etait plein de clous mal enfonces… Autant passe a pieds puis monter : je n’ai pas envie de crever. Je cours, et me jette sur le velo.
Les spectateurs ont bien du rigoler ! Je me suis totalement viande. Pas par terre heureusement ! Mais au lieu de passer par-dessus la selle, je me la suis pris en plein dans les parties… les mains sur le guidon, en faisant la grimace, les jambes en l’air ! J’espere ne pas recevoir de photo…
Je recupere le coup, je repars en courant qq metres, les elastiques qui tenaient les chaussures en place sont maintenant tombes… Les chaussures trainent… Je retente le coup, c’est bon ! les pieds sur les pedales, mais pas comme il faut. Les chaussures, tjs en vrac m’empechent de pedaler. Je suis quasiment a l’arret. Ca y est. Mes pieds sont maintenant SUR les chaussures – je peux pedaler et prendre de la vitesse avant de les enfiler en roulant.
50m, virage, et je chausse. Et la zoum, un gars me double ! J’ai VRAIMENT foire ma sortie de transition !
J’ai perdu les 35 secondes d’avance que j’avais sur lui… Je suis vert.

Enfin, me voila sur l’Exo7, prêt a foncer. Comme d’hab, je pars en rythme. Je suis tres bien. 3km, tout va bien, je commence a boire. Je regarde le cardio – rien. Pas de rythme cardiaque : je fais une attaque ? Non, bien sur ! Parfois, ca ne capte pas. Je continue. Je commence a descendre les rapports pour commencer a envoyer. Mais je ne veux pas me griller si tot, aussi, je re-regarde le cardio : tjs rien. C’est bizarre. Je regarde le capteur et me rends compte qu’il est decroche… Certainement que pendant que je faisais l’acrobate sur le velo, il s’est defait. Et la, hors de question de s’arreter pour le remettre, ou de tenter de le remettre en roulant : je veux garder les mains sur le guidon !
On y va donc aux sensations ! Le gars devant s’eloigne doucement. Je m’occupe de moi, et prends du plaisir a la mise en route.
Les km passent sans probleme. Je reste bien en position aero, je fais coucou en levant la main aux spectateurs qui sont devant leur maison ou aux intersections.
Je pense a Eric qui doit commencer a envoyer comme une bete sur son nouveau velo. Alain doit sortir de l’eau…
2 gars me passent, roue dans roue. He ben, les gars ? Faut pas se gener. Le drafting, c’est interdit pour les autres… En fait, je pense que le premier venait juste de rattraper l’autre en me passant. Rapidement, les ecarts se sont creuses. Et de mon cote, j’ai augmente la pression pour rester au contact « distant », environ 10m, du moins rapide. On reste qq km ainsi, jusqu’au virage vers l’interieur des terres : les montees commencent.
J’ai failli me dire que je grimpais bien, parce que je suis revenu sur mon predecesseur. Mais c’ests en fait lui qui tourne comme une brele. En montee pure, il me lache.
Les premieres se passent normalement.
Re du plat, tout va bien. Je commence a me dire que ca va bien aller aujourd’hui : natation ok, sensations velo : ok.
Re cote, j’en bave quand ca devient raide. Je constate alors que je n’ai pas de jus pour garder le rythme. Je subis un peu…
Presque a la mi-parcours, j’attaque une immense ligne droite, qui ondule. J’en ai un bon souvenir des annees precedentes. Mais la encore, je cale dans la cote, la premiere, puis la seconde. Je vois mes acolytes s’eloigner inexorablement. Mince, que se passe-t-il ?
La, je reflechis un peu. Je repense alors a la sortie de dimanche dernier, 150km, avec de la montagne… Hum, je comprends mieux que j’y ai laisse des plumes.
Heureusement, maintenant, les ondulations sont moins raides et je reprends le rythme.
Je suis a mi-parcours et meme si je reprends le dessus, je trouve que je suis un peu vide : j’ai ete surpris de caler de la sorte dans les cotes. Il semble que les 150 km du week-end passe (en velo, pas en voiture) ont laisse des traces.
[nota de l’auteur : repetition volontaire, j’y ai pense plusieurs fois…]

Je finis la serie de bosses et je sais qu’il me reste une montee raide, mais courte et une longue pente douce. Mes 2 predecesseurs sont presque hors de vue.
Je me cale pour gripper tant bien que mal, shoganai comme diraient les Japonais, et me prepare pour la longue.
Une fois passe le mur, la pente douce passe toute seule. Au bout, les photographes pros canardent avec leur gros zoom. Un petit coucou ne mange pas de pain. Comme d’hab, je fais un petit signe autant que possible aux gens qui sont sur le bord de la route et encouragent. C’est pas parce qu’on est presse qu’on est mal poli ! : )

Virage bien negocie (je le dis car le coach va lire), et je passe a la cerise sur le gateau : la descente de 2km en ligne droite… Il me tardait ! Manque de bol, il y a des bouraques laterales. Et avec les roues aero, le velo y est assez sensible. Je ressorts de la position aero pour bien tenir le guidon, et pedale comme un tare ! Mais rapidement, je me dis que ce n’est pas bien serieux, et gache un peu le plaisir de la sorte. Je replonge sur les prolongateurs, et pedale encore plus fort. 65km/h de Vmax, je n’arrivais plus a pedaler assez vite !

Virage a droite, encore negocie comme un maitre (non, peut-etre pas), et c’est le retour vers la case depart. 12km de plat ou de faux plat. Un regal. En fait, j’ai comme l’impression d’etre enfin chaud pour forcer ! Je garde un bonne pression sur les pedales et conserve aussi une bonne cadence. Je finis ce troncon seul, tjs avec quelques coucous. Peu de vent, ciel couvert. C’est ideal.
30km, je jette un coup d’œil au chrono, 48mn je crois, ca va faire moins de 1:10. Je ne suis finalement pas si mal que ca.
J’ai commence le second gel. Et la, je realise, le cretin, que je ne sais pas ou j’ai mis les 2 autres. Ceux pour la course a pieds. J’ai bien mis la casquette, les chausseures. Mais pas de souvenir pour les gels ! Bon, donc, j’economise celui-la. Cote eau, ca va j’arrive a sec a 2 km du finish – bien joue, je n’ai pas porte du leste pour rien.

Bon, je relache un peu dans le dernier km, dechausse a 200m de l’arrivee. Il n’y a personne ! D’habitude, il y a tjs un ou 2 juges pour dire ou il faut descendre du velo. Bon, je vais jusqu'à une bande et descend sans encombre cette fois. Chrono, histoire de voir le bilan 1:04 ! Hein ? C’est 4mn plus rapide que l’an passe. Et bien, je n’aurais pas dis…
Enfin, j’suis pas la pour pavaner. On y va. Je cours poser le velo. Bien sur, je le pose sur le guidon ald de la selle, enleve le casque, et zoom, il (le velo, pas le casque) glisse. Ca ne tiens pas. Bon, je le prends et le pose contre la barriere sur le cote…. Je mets les chaussures, prends la casquette et c’est reparti. Je declenche le chrono a la sortie.
Autant sur le velo, j’attendais la grande descente, autant, j’attends la course a pieds - dans son integralite - depuis longtemps ! Objectif : casser les 40mn. Les 2 derniers tri a Ishigaki, j’ai fait 40mn et des brouettes. Du coup, je suis prêt a me mettre dans le rouge ! Je pars au train. Normal. Les premiers 500m sont un peu difficile, je cherche un peu mes jambes de course a pieds. Je profite d’avoir les mains libres pour raccrocher le cardio. Bientôt 1km.
Le parcours est un peu different de l’an passe. Encore un peu, et on va partir vers l’interieur de la ville. Et hier, on avait vu que ca monte, plus qu’un faux plat. Je ne sens rien. Ca monte, mais je garde le rythme et je crois que je cours correctement.
Pour eviter le desagrement d’il y a 2 ans (tous les km ne faisaient 1km !), je regarde tous les 2 km.
D’ailleurs, le voila. 7mn et quelque chose. Je suis deja en avance. Je pensais que j’allais devoir rattraper le coup la seconde moitie… Or je suis deja en avance. Trop cool. Enfin, on va pas crier victoire si tot.
A ce propos, j’entends un gars derriere. Il me passe, un petit japonais. Reste 8km, qu’est-ce que je fais ? Allez, j’ai dis que j’allais m’allumer. Allons-y…
Je prends le pas. Il n’a pas l’air d’aimer mais on n’est pas pour se faire des courtoisies…
Wha… le rythme est violent ! Apres, 200 ou 300m, je realise que c’est trop rapide pour ma pomme. Il faut que je reprenne mon rythme. Terrible de se faire deposer par un gars qui fait la moitie de sa taille…
Km 3, j’ai repris mon rythme. Mon compagnon d’un temps prend le large. Virage a gauche, grande ligne droite qui ondule legerement. Tout va bien. Il fait bon, le cœur est a fond, le carburateur est a fond, il faut garder le rythme. Bientôt, je vais pouvoir lacher tout ce que j’ai.
Km4, je ne sais plus si j’ai regarde le chrono. Je sais que je cours au meme rythme que depuis le depuis. Je vais faire un bon temps en course a pieds.
Je prends un peu de gel, que je ratione un peu, faute d’approvisionnement…, je bois. Les enfants des ecoles ou des clubs de baseball encouragent, donnent a boire ou des eponges. Ca fait du bien dans le dos.
Km5, allez, je regarde le chrono. 18 :20 !
Incroyable. Je ne sais pas comment je fais pour aller aussi vite. C’est bien en dessous de 4mn au km. Je suis a la limite du rupteur, c'est-à-dire que si je pousse un poil plus vite, je vais exploser. Mais je suis serein de pouvoir aller au bout a ce rythme. Ca va l’faire !
J’arrive au bout de la ligne droite. Je vais amorcer le retour.
Maintenant, je commence a avoir du mal garder le rythme. Il faut relancer, se pencher en avant, donner du rythme… C’est dur. Mais j’ai trouve l’arme mentale pour tenir : je pense au marathon que je dois m’enfiler cet ete, au terme des 180 km a velo. Rien que d’y penser, les jambes repartent !
6km – C’est pas trop tot ! Ca devient long entre les bornes. J’entends du bruit derriere. C’est pas bon.
Un gars revient sur moi, encore. Allez, le marathon… Il faut l’accrocher.
Hum, comment dire. Impossible, il me depose – je suis a l’arret !
J’en peux plus. Le marathon, tu l’as voulu, tu veux le faire, hein ?! Relancer !
Ou est le km7 ? J’ai du le rater quand il m’a double. Il est deja loin.
Ou est l’hotel ? Le finish est juste apres.
Ca y est, la borne !
C’est… non, le km7 !!
Bambou, Rah… je tire a la corde alors que la gazelle prend large, le bourrin.
Le marathon. Faire moins de 40mn, se mettre dans le rouge.
Le marathon. Faire moins de 40mn, se mettre dans le rouge.
Ca marche, ca revient.
Je suis parti dans ma tete, j’arrive au km8 de nouveau alerte. Allez, je relance. Maintenant, je pousse, je mets tout ce qu’il reste, ou presque. Je veux resister et sprinter si necessaire. J’accelere, au cas ou ca revienne. La chaudiere est comme une cocote minute, sous pression…
Je passe devant l’hotel, il me reste un peu plus de 1km environ. L’arrivee est a ma droite. Je regarde : le chrono indique 2 :00 :quelque chose…
(le petite souris fait tourner la roue). 2h, il reste 1 km, que je fais en moins de 4mn/km… Hein ?! Je peux faire moins de 2h04 !
Aller, je relance. Faut finir comme un bolide. Mais le reservoir est vide. Que le point de demi-tour est loin !!!
Je relance, et tourne enfin. Il me reste 500m. J’en peux plus, mais si ca revient, je vais sortir le matos, et me vider les tripes. Je regarde derriere. Personne ! Cool.
Je re-regarde, tjs personne, j’ai de la marge.
400m peut-etre. On decapsule, j’accelere encore, pour le show ! Et le chrono.

J’ai encore un peu d’oxygene au cerveau, j’envele la casquette et les lunettes pour la photo finish.

L’arrivee est la, le chrono vient de passer de 2 :02 a 2 :03. Encore quelque metres, je n’en reviens pas, je fais 5mn de mieux que l’an passe.

Ca y est. Chrono : 37 :40 pour la course a pieds. Pas la moindre idee comment j’ai pu courir aussi vite !
C’est dingue.

Allez, boire et recuperer, encourager les autres.

Je fais le tour, vois les Jeromes et Alain partirent… J’ai rate l’arrivee d’Eric. 2’09. Il a gaze comme une bete aussi.
Comme quoi, un peu d’entrainement, ca aide…

Enfin, l’apres-midi, on profite des courses des pros.
Apres la belle course de Stephane, je suis alle le voir, un peu anxieux de partager mon exploit personnel…
Pas peu fier de ‘informer de mon chrono, il me repond : Ben il te reste 3mn… Je comprenais pas.
Attends, je viens de faire un super chrono la !
Mais quelque part, il a totalement raison. La prochaine fois, il faudra essayer de faire mieux (entre nous, je ne sais pas comment), et surtout, maintenant, la trajectoire est claire… Prochain arret important : Frankfurt en juillet.

2 comments:

Oribu No Ki said...

:-)

18'20" la natation...
J'en reste sur le popotin...
(et alors le reste, j'en parle même pas...)

Chapeau !

O

PS : J'ai toujours dit que les selles de tes vélos étaient vicieuses...

Anonymous said...

Tres agreable de lire ton recit,on a l'impression de participer avec les efforts en moins
Bravo