Un p’tit peu de contexte
- Mal au genou depuis la mi-mars : quasiment pas de vélo et du coup, pas vraiment le moral (sportif)
- 2 ou 3 sorties vélo dans les jours qui précèdent la course
- Course à pieds et natation a priori ok, mais manque encore de volume d’entrainement
- Enfin, cette 2nd course de la saison est surtout mon premier tri Sprint, la moitié du distance Olympique, 1/8 d’un Ironman.
- Météo idéale, 20°C à 25°C, soleil, un peu de vent
Rappel :
- sprint : 750m / 20 km / 5 km (ici 22km)
- olympique : 1500m / 40km / 10 km
- Semi IM : 1900m / 90km / 21km
- IM : 3800m / 180km / 42km
La natation
Ils avaient dit « Ne pas mettre les pieds au fond» dans la pièce d’eau des Suisses… Ce plan d’eau à proximité du château de Versailles fait souvent office de benne de recyclage de verre (bouteille, tesson de verre, …).
Dans les faits, l’eau est très claire, et à bonne température (19°C).Très claire, tant que l’on ne touchait pas la vase au fond (~1,5m de profondeur). Là, ça devenait de suite opaque.
Mise à l’eau dans la bonne humeur. Plein de clubs avec leur équipe première, composée de « petits jeunes », affûtés comme des couteaux. Ca va envoyer grave.
On tente de se mettre en ligne entre les 2 bouées, ligne pas droite du tout en fait, les kayakistes tentent de nous faire reculer, mais les « plus malins » font nage arrière, tout, tout doucement. On y est presque, presque alignés, attention, ça va partir… ça va partir…
Ben, non, que dalle ! Pas de bang, bing ou autre.
Et donc, la « ligne » r-avance, je suis au second rang. Tout le monde fait le chien pour glisser sournoisement vers l’avant. Mais que fait l’arbitre ? Ca glisse, ça gueule, et c’est parti, sans bang ! Le chrono, top, déclenché.
C’est un tri sprint, alors ça part au sprint : les jambes à donf, je tente de passer les 2 gars devant moi en suivant les bulles (éviter de faire la navigation). L’idée est de sortir du paquet et suivre le peloton (2 ou 3 gars normalement) tranquillement. Je ne pense pas pouvoir sortir en tête, mais dans le lot de tête…
Ben, pour le moment, ça latte (du verbe latter, ou prendre des coups de tous les cotés, sur toutes les parties du corps). Des sardines en boite, qui tente d’en sortir, voilà ce que c’est ! Un gars sous chaque aisselle, et un autre qui appuie sur les pieds (vers le fond). Ca me fatigue ça ! Battements plus fort…
Au bout de 200m, je me rends compte que l’allure est hyper rapide : je ne serai pas dans le lot de tête (la honte) et n’y reviendrai pas. Il faut que je trouve de l’espace car ça fatigue (au propre, comme au figuré). Et puis, ça me stresse d’être les uns sur les autres comme cela.
Pour améliorer la situation, l’arrivée sur la première bouée (virage à gauche) resserre les rangs.
Heureusement, en terme d’effort, je ne suis pas au rupteur. Mais les coups, les tirages de pieds, le gars à droite qui vient me percuter tous les 5 coups de bras commencent à m’user.
La bouée arrive et c’est le bins. Plus d’espace pour nager. Panique !!! Encore des coups. Le gars à droite me gave, gravement. Assez. Je m’arrête, mets la main sur ses cotes et le pousse vers l’extérieur fortement. Sans taper… mais vigoureusement. De l’espace ! Il me faut de l’espace. Pas plus calmé qu’avant le passage de la bouée, je passe en dos, en direction de la 2nd bouée. De l’air et le ciel bleu… : )
Et puis je ne me fais pas dépasser (ça doit dégouter les voisins, j’aime ça).
Je repasse sur le ventre. La 2nd bouée arrive rapidement et on se ressert les coudes. Moins en panique, je vire et bascule à nouveau sur le dos pour mieux respirer et virer de bord plus rapidement.
En route vers la 3ieme bouée et le dernier virage. C’est un longue ligne droite, et maintenant, enfin, je trouve de l’espace. Je peux m’efforcer à respirer tous les 3 temps, sereinement.
Encore une belle mêlée pour virer de bord et un petit morceau pour rejoindre la sortie. Les leaders ne sont pas si loin que cela finalement, mais je ne suis pas avec eux : leçon d’humilité !
Je remets des jambes pour y activer la circulation sanguine, avant de courir vers le vélo. On est trois de front maintenant pour rejoindre la sortie, je m’efforce de nager jusqu’au bout, mets un pied, 2 pieds par terre… et me redresse (rah, c’est dur).
Je profite d’un volontaire pour m’aider à me lancer sur le plat. Pfff, c’est dur de lancer la machine. Je relève, sans les ôter les lunettes (pour ne pas les perdre et ne pas les avoir dans les mains), et commence à tenter d’enlever le haut de la combi (j’avais eu qq soucis à Port Vendre).- la ficelle, elle est où ? Ah, c’est bon. J’enlève la sécurité et ouvre.
- ALLEZ DAVID – oui, merci… pas le temps de voir qui c’était- L’épaule, il faut sortir une épaule (tout en courant, toujours). Ca, … ça vient.
- L’autre épaule ? Rhhh, ça coince (et ça double pendant ce temps). Allez, je démoule la seconde épaule.
- Le bras droit (je cours), hop, c’est fait.
- ALLEZ DAVID – c’est Claudio, du club.
- Le bras gauche, hop, ça coince (je cours). C’est la montre. RRR, et hop, c’est sorti.
- Je cours, le buste libre.
- Il est où le vélo ? Le parc à vélo est tout en longueur, le vélo est après le portail (repérage fait AVANT la course)
- J’y arrive (ça double encore : comment font-ils pour courir ainsi ?), je retrouve mon tapis de sol, rouge, pour que je puisse repérer le vélo rapidos.
- Allez, je m’assois pour finir le démoulage des jambes.
- Hop, et hop, en force, c’est fait
- Le casque, les lunettes, le kit réparation que je n’arrive pas à mettre dans le maillot mouillé : perte de temps !!
- C’est bon, je prends le vélo, la ceinture est déjà en place : elle était déjà sous la combi.
- Et c’est reparti pour un peu de course à pieds.
Heureusement que je suis parmi les premiers en natation, j’arrive à rejoindre la sortie sans trop de problème. Des « Pardon », « Excusez-moi » pour prévenir de mon passage à ceux, pliés en deux, qui enlèvent encore la combi devant leur vélo…
Sortie du parc, on est en montée : j’avais mis le vélo sur petit plateau, gros pignon. Ca doit partir. Je monte sur le vélo, pour les pieds sur les chaussures et commence à pédaler. Je chausse un pieds, pédale, évite un gars qui « cale » au chaussage, chausse l’autre, pédale, tjs en montée, sers une chaussure, pédale, l’autre chaussure. C’est bon pour moi.
Cependant, je note que certains roulent encore avec les pieds sur les chaussures : ils feront ainsi jusque sur le plat, un peu plus loin. J’aurais pu / dû faire cela… Pas grave.
L’important maintenant est de rester au contact jusqu’à la fin de la montée. Après je pourrai profiter pleinement du drafting.
Quelques virages pour rejoindre une première ligne droite, je suis décroché du petit groupe. Il faut que je recolle. (si Alain était là, aïe, aïe,…). Je bourrine et reviens sur un gaillard de Poissy. De suite, c’est la bonheur : beaucoup moins dur.
Nous rejoignons la piste de PSA où nous devrons couvrir 2 tours. D’après le plan, ça zigzague dans tous les sens.
La piste n’a pas un bon revêtement, loin s’en faut. Notre groupe rattrape un peloton. On se cherche un peu, on passe, on passe pas… Finalement, personne ne fait d’échappée mais le rythme est bon. Surtout ne pas se faire décrocher, c’est l’objectif.
Je ne suis pas hyper à l’aise car ça fait un bail que je n’ai pas roulé en troupeau… heu, peloton.
Longue ligne droite : que du bonheur, à l’abris.
½ tour : je perds un peu, mais reviens à la roue.
Re-ligne droite : trop bien.
La piste n’est vraiment pas terrible par endroit. Des raccordements de 5cm, ou fissures du même ordre. Le gars devant moi prend un trou de la sorte, sa roue se déforme gravement, mais ça roule. Impressionnant la capacité d’absorption. Je crains la crevaison. Mais tout va bien, ouf.
Re-1/2 tour, je colle mieux. Ca tourne pour prendre les relais. Je ne peux être devant ou que très peu. Pas de puissance, et pas très envie de brûler des cartouches vu que je suis sous-entraîné.
Encore des mauvais passages sur la piste. Le vélo bouge bizarre. Ai-je crevé ? Avant, non, arrière, non. Ce doit être dans la tête…
Re-bosses, et re-problème de stabilité vélo. Je regarde les attache-rapides (ce qui serre les roues). Aie, l’arrière est desserré ! Ma roue peut se désolidariser du vélo : obligé de m’arrêter !
Je me glisse vers l’extérieur, et freine. Arrêt complet sur le bas coté, je perds le peloton… Je ressers tant bien que mal. Et je repars. Seul, au vent.
Les boules.
Bon, je me baisse au maximum pour prendre le moins de vent, et prends mon mal en patience : je sauterai dans les roues du prochain groupe. Et heureusement, il ne tarde pas à arriver. Ouf.
C’est reparti, re-virage, bien négocié. Je suis plus serein. Toujours dans le premier tour, que je continue de découvrir… On arrive sur des PAVES ! Heureusement, ils sont peu « agressifs ». Ca vire, ça monte et ça descend… Le groupe s’étire. Une belle bosse, et hop, c’est passé.
Une seconde, … bru-ta-le… argh, je mouline, je monte sur les pédales… Ca bloque… le groupe file, je me fais déposer. Les crocs.
Je retrouve le plat, et la solitude.
Pas grave, je remouline, je reprendrai le prochain wagon.
Juste, le « wagon » me revient dessus dans la ligne droite suivante. Ca roule, bien et plus fort qu’avant. Ils sont motivés les p’tits gars. Ils veulent revenir sur le groupe qui m’a lâché… Trop bien.
Je boucle avec eux le premier tour. Les courbes & virages sont beaucoup mieux pour moi. A l’abri, l’allure est bonne, le genou tient le coup, la vie est belle !
Je ne peux néanmoins prendre de relais, même pour un court instant, je n’ai toujours pas de puissance. Peu importe, je reste dans le lot, et colle bien après chaque virage serré. Bientôt, le retour vers les pavets puis la fameuses côte, où je me suis fait déposer tout à l’heure. Pas cette fois, je vais m’y préparer.
Mais que se passe-t-il ? NON !!
Rebelote.
Ma roue arrière s’est desserrée – j’y crois pas. Je continue ? Non, trop risqué.
Je sors du peloton, m’arrête, ressert l’attache rapide, comme une mule, et repars, seul. J’ai même du mal à remettre les pieds dans les cales, rhhh, je perds du temps.
Je repars, en cadence, pas de groupe derrière, visible. Les crocs.
Je tente d’optimiser les courbes malgré les gens que je double. Certains doivent faire leur premier tri, en VTT… ou tranquillement…
Du coup, je me fais les 2 murs sans problème cette fois-ci. Doubler me motive malgré les 2 problèmes rencontrés sur le parcours.
J’en termine avec le second tour, c’est le retour au bercail. Passage par Satory, et juste avant de redescendre vers la pièce d’eau, je me fais rattraper (enfin !) par un petit groupe. Dommage que ce soit si tard.
Oops, une fille ! Je me fais « chicked », comme on dit en anglais (se faire doubler par une fille). Ha… c’est la vie.
On tourne, on arrive dans la grande descente. Je desserre mes chaussures, entre 2 virages, en enlève une, virage, autre chaussure, je pédale avec les pieds sur les chaussures.
La transition… je n’ai pas répété… A savoir descendre du vélo en courant. C’est un peu acrobatique et avec mes gamelles (sans faire cela), je préfère faire un arrêt complet PUIS descendre du vélo. Pas les 2 en même temps.
Du coup, je suis le dernier du petit groupe. Pas grave.
On file en descente, sur le tapis, pieds nus, le vélo à la main et le casque, toujours sur la tête. Je reviens sur mon prédécesseur, pas la place pour doubler. Patience.
Allez David, c’est Ludo & Vincent (je crois)Pierre filme.
Demi-tour en bas du parking à vélo, et on remonte, toujours en courant, toujours le vélo à la main. Je repère le tapis rouge.
Le vélo, garé, le casque enlevé (un classique que de voir quelqu’un partir en course à pieds avec le casque…), pas de casquette, c’est ombragé. C’est reparti On va voir si je retrouve mes jambes.
Pas facile de relancer la machine en cote, allez, je rattrape une fille (tiens, je l’avais pas remarqué elle). Elle se remet la queue de cheval en reprenant le pas de course. Dis-donc, elle est vachement costaud comme fille : c’est un gars !
On part rejoindre le bord de la pièce d’eau. 2 tours, 1 tour « histoire de » (au train) et le second, on lâchera ce qu’il restera.
Encore le sentiment d’être bloqué en première (comme à Port Vendre), ou allez, en 2nde. Je me fais doubler, souvent. Enfin, focus sur le tempo, la technique, et tout et tout…
Ca descend, tout va bien. C’est plat, tout va bien (tout doucement). Je me fais doubler par une fille, impossible à suivre…
Ca commence à monter, après ½ tour, et rien. Impossible de faire la différence. Je vais aussi lentement que les copains autour de moi. C’est même dur, d’autant que le sol devient sablonneux, pas cool. Il commence à faire soif quand je prends un morceau de ficelle (il en faut 2 pour avoir le droit de faire le ½ tour après la descente pour rejoindre l’arrivée). Tiens, d’ailleurs, je n’ai pas remarqué où est ce point ?
Descente, de suite ça va mieux ! Et mieux que les autres, je commence à rattraper un peu de monde.
Cela augmente d’ailleurs avec les gens qui commencent leur premier tour. Ca donne vraiment du baume au cœur. J’arrive à ¼ du second tour quand je me fais doubler par un grand gaillard. Autant, ceux avant, comme Christophe ou Raph’ du club, sont plus jeunes, autant cela me semble de ma génération… Orgueil !!!
Je m’accroche. Et ça tient. Il me reste ¾ tour + le retour vers l’arrivée. On reprend du monde, je suis finalement à l’aise, dans sa foulée. Hmm, il doit prendre un coup de bambou, je passe. Je double encore mais derrière ça revient, un jeune, suivi par mon gaillard. Mince. On va s’en mettre une bonne.
On arrive à ½ tour et on attaque la montée (très légère) et le sable. Je double et… il me redouble. Ok mon gars !
La pente s’accentue maintenant, j’enlève les protections anti-douleurs (c’est une image !) et je tape dedans : à fond les ballons, dans la montée. Je double, je double (ça donne l’impression d’aller vite, c’est bien). Et comme les coureurs ont leur bout de ficelle autour du coup, j’arrive à voir ceux qui, comme moi, vont vers le finish.
Je ne me retourne pas mais j’aimerai bien savoir si je l’ai effectivement décroché.
Je récupère mon second collier, et repère 3 gars qui viennent de faire de même. Un gars du CNP dans le lot. Il a certainement dû me doubler peu avant.
C’est la descente. J’enlève le frein moteur et pousse de l’avant : pas facile, il ne reste plus grand-chose dans le réservoir. J’en double 2 sur les 3, et rejoins le 3ieme. C’est plat maintenant et je crains ne pas pouvoir le doubler franchement.
Je décide d’attendre le ½ tour avant le sprint (100 ou 200m). On est un peu gêné (on s’en remettra) par d’autres concurrences. Je ne sais pas s’il sait que je suis en embuscade…
Le ½ tour, je décide de prendre la corde juste derrière lui, m’accroche même au volontaire qui fait la « navigation » : ceux qui ont fait 2 tours peuvent tourner. Mon ami a pris large et relance pas : il est cuit.
Encore 2 ou 3 autres gars devant, dont 1 qui boite… Pas de pitié. Je sprinte, avec tout ce que j’ai, au cas où ça revienne de derrière. Je double au passage ces messieurs sur la ligne droite finale. Ca fait 6 ou 7 places gagnées dans le dernier kilomètre. Grandes foulées, les jambes hurlent de douleur, plus d’air ! La ligne !
Il fallait que ça se termine… Bravo aux gars que je viens de passer, et je retrouve les gazelles du club, Christophe et Raphaël. Ils allaient vraiment trop vite pour moi, bravo.
Satisfait de l’effort & du finish (mieux qu’à Port Vendre)!
Pas de la natation, je suis en fait sorti 22ieme ! Ca fait 20 de trop !
Vraiment comme un bleu pour le vélo, j’aurai dû vérifier à 2 fois le serrage des roues…
Et malgré un premier tour moyen, je pu débrider le système sur la fin de la course à pieds.
Avec le recul, les temps ne sont pas terribles. Mais on ne peut espérer guère mieux avec si peu d’entrainement.
Va falloir commencer à s’occuper, en particulier du vélo : semi Ironman à Vendôme dans un 15 jours, puis l’Ironman 1 mois plus tard. Ca arrive trop vite.
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